Livin' in a gangsta's paradise

Power and the money, money and the power
Minute after minute, hour after hour
Everybody's running, but half of them ain't lookin'
It's going on in the kitchen, but I don't know what's cookin'

 

Capture d’écran 2017-05-08 à 13.59.12

Bien des réactions souvent très drôles (et très soulagées) de la part de ceux que je fréquente sur les réseaux sociaux. C'est le bref moment où l'on peut se marrer avant que les difficultés ne reprennent. 

Pas plus qu'un autre cet homme élu ne pourra faire de miracles, mais peut-être, qui sait, fera-t-il moins de dégâts que nous ne le craignons, voire mêmes quelques bonnes choses en passant. Je sais assez bien dissocier le sort d'une nation à celui de chaque personne, et il se peut fort qu'un dirigeant qui contribue à mettre les gens de mon niveau social dans les difficultés soit bénéfique au pays, à l'ensemble de cette vaste collectivité. Je ne sais. Je tiens celui-ci pour respectueux de la démocratie (et infiniment plus que son adversaire défaite). Espérons qu'il ne nous décevra pas de ce point de vue là.

En attendant parmi toutes les réactions j'ai envie de conserver trace de celle-ci, de Thibault Brock que je ne crois pas connaître mais qui était relayé sur Twitter par des amis.  Elle tient du trait de génie.

L'original de la composition de Coolio est  et l'intégralité des paroles ici.  Vous avouerez que c'est diablement bien vu.

Il paraît qu'en vrai c'était L'hymne à la joie (note aux lecteurs du futur : c'était l'hymne européen en ces temps-là). Et c'était beau et cohérent comme choix (1). 

 

(1) que la politique soit devenue essentiellement de la com' me peine mais quand le staff de com' d'un-e politicien-ne fait du bon boulot, je sais admirer aussi. 

PS : Pendant qu'on y est, il conviendrait qu'il apprenne à poser un peu sa voix vers les graves s'il veut incarner sa nouvelle fonction, ce nouveau président. Plus de profondeur, davantage de respiration. 

PS' : Même si je ne partage pas tout je suis très d'accord avec ce déroulé de Maître Mo, et, oui, le "côté robotique" me met mal à l'aise aussi.  

PS" : Et là tu t'aperçois que Gangsta's paradise date de 1995 et tu te prends, vlan, un chanmé coup de vieux


J'ai une poupééééée

Un moment entre 9h et 10h du matin, conversation sur twitter au sujet des rengaines entendues dans l'enfance et dont on ne perçoit pas sur le moment le sous-texte adulte, ou bien la lecture différente qu'on en fait parce qu'enfant.

Ainsi pour moi qui avais 3 ou 4 ans Michel Polnareff jouait réellement à la poupée et je trouvais ça plutôt bien, qu'un adulte prenne le temps de jouer - quant au côté genré de l'affaire il m'échappait totalement -, et Sheila était tout heureuse quand venait l'heure de sortir de l'école - je voyais Sheila un peu comme mes grandes cousines, et donc elles allaient à l'école des grands où l'on apprenait plein de choses que j'avais hâte d'apprendre à mon tour -. 


Some (singing) voices (le #jukeboxfou )


    Je n'en parle que lorsque la musique qu'il me passe (généralement dès le réveil et parfois même c'est ce son qui me réveille) est de nature à faire rire les copains, parce qu'il est tellement ridicule de se faire réveiller par la ritournelle bêbête (voire un tantinet machistisante (1)) d'une publicité ou d'une autre (à 8'26" celle de supercroix 73 ou la purée mousseline vers 11' (2) )(3) d'il y a longtemps. Et ça a ces côtés pratiques, par exemple je n'ai pas besoin d'embarquer d'objet pour écouter de la musique, notamment lors des entraînements de course à pied ou dans les temps morts d'un emploi salarié, c'est directement dans la tête. De plus ça tend à être d'un volume bas lorsque j'ai à parler ou écouter ou que je suis dans un endroit où du son est servi ou encore lorsque je décide délibérément d'écouter un disque (4), ce qui permet d'en faire quelque chose de socialement transparent et peu gênant, sauf parfois au téléphone, mais pas tout le temps. Si la musique est bonne c'est même génial pour se concentrer sur un travail personnel dans un lieu non-silencieux. D'où mon bonheur à travailler en bibliothèque.

L'ennui, c'est que je ne choisis pas. Que parfois les ritournelles me sont insupportables. Imaginez vous faites des courses dans un supermarché qui diffuse une niaiserie lénifiante, et que vous vous surprenez en rentrant chez vous à la fredonner. Vous supprimez le supermarché et vous avez une idée de mon quotidien musical cérébral.

Ce matin pour une raison que j'ignore, si ce n'est peut-être qu'il y a quelques temps j'ai vu une émission Taratata dans laquelle mon grand "cousin" dyonisien interprétait une chanson de Mc Solaar et que c'est un peu dans le même domaine, probablement le même casier de ma mémoire musicale, le #jukeboxfou bouclait sur 

Menelik, Bye bye

 J'ai connu pire. Mais dans ce cas la perplexité de la survenue de tel morceau plutôt qu'un autre squatte aussi l'esprit et rend celui-ci plus dur encore à déloger.

Faire partie d'une chorale était un bon moyen de contre-carrer le phénomène - j'avais presque en permanence dans la tête les passages travaillés, c'était génial pour les concerts je savais tout par cœur sans l'avoir fait exprès - mais j'ai dû arrêter car les horaires étaient peu compatibles avec le métier de libraire et la disponibilité requise compliquée avec mes démêlés vie-écriture-sports-gagne_pain-vie_sociale-périodes_troublées.  

Et qu'aussi du coup faire silence n'est possible qu'au prix d'un effort. Pour l'instant j'en suis capable, éveillée j'y parviens. Mais de même que je suis peu capable de penser à rien (il y a toujours des tas de trucs qui s'écrivent dans un coin), ce n'est jamais sauf très volontairement (J'écoute le silence attentivement, je décide de le faire délibérément) sans musique inside.

Mon violent sommeil m'en protège généralement la nuit. Qu'en sera-t-il s'il faiblit ?

Je me pose aussi d'étranges questions : par exemple si au lieu d'être habitée par des voix Virginia Woolf avait subi en permanence des airs de musique, des chansons, aurait-elle vécu plus longtemps ? Aurait-elle écrit ce qu'elle a écrit ?
Peut-être que les inventeurs de l'Opéra ou des comédies musicales souffraient aussi de ce bizarre petit handicap là.

Je crois que je vais me remettre au piano.

 

PS : L'ultime inconvénient du truc au regard des techniques modernes est qu'on ne peut shazamer un air qu'on a dans la tête (fors à le très très bien fredonner devant son téléfonino attentif). D'où que parfois on se traîne un truc non-identifié qui ne nous lâche pas. 

(1) "On veut te voir dépiauter l'emballage", non mais les gars, franchement :-( (Ah, c'est censé être drôle ...) 

(2) C'est quand même quelque chose que d'être réveillée par deux voix de femmes tonitruant "Super Croix 73", essayez d'imaginer.

(3) Au passage, une belle collection des eighties et  dans celle sur les seventies à 5'38" une splendeur sur "La poste et les télécommunications" vu du temps de l'internet ça stupéfie. 

(4) L'écoute au casque d'une musique choisie est d'une efficacité imparable, comme lorsque dans le temps on tournait un bouton pour syntoniser des radios et que l'on passait d'un émetteur faible à un émetteur puissant et bien situé.  


Ô sole mio


Semianyki Express

Tu reviens de la piscine, dans la fatigue bienveillante de l'effort physique accompli, un peu flottante de l'esprit, tu sais seulement que rien ne presse, que la prochaine "obligation" (qui est un plaisir) ne nécessitera pas ton départ avant plusieurs heures de la maison, tu disposes donc de cette plus grande richesse du monde avec l'eau (et l'air, mais l'air est si nécessaire que s'il vient à manquer on n'est immédiatement plus là pour en témoigner), qui est du temps libre. Alors une fois le vélib reposé qui te permet une vague illusion triathlétique en revenant de nager, tu marques d'un pas tranquille que tu imagines souple.

Mais l'œil photographique, c'est comme les phrases dans la tête, sauf sommeil ou fortes fièvres, il ne s'arrête jamais et le voilà qui rappelle au reste du cerveau qu'il faut d'urgence prendre une photo 20151215_084227 Et là ton cœur fait un petit bond de joie, qui ressemble un peu à celui de quand tu vois ton amoureux arriver du train, du moins quand tu en avais un et que vous aviez l'envie et les moyens de prendre l'autre, quelque chose de l'ordre de l'allégresse pure et assez gratuite, il vient pour son travail vous ne serez pas seuls ou si peut, ils sont là et puis après ?, le simple réconfort de leur présence non loin. 20151215_084242

 

Tu vérifies que tu n'as pas rêvé, puis tu te souviens que tu ne sais pas lire le russe, ni le parler. Tu ferais bien un truc de fan mais comme tu ne sais pas ce que c'est que d'être fan, en fait, pas vraiment, mais voilà tu sais quand même être éperdue de reconnaissance et d'admiration, bref, voilà tu ne sais pas quoi faire. Ou plutôt si, tu as bien une idée, surtout en entrevoyant une petite tablée à la salle du petit déjeuner (1) qui pourrait bien être une partie de la troupe, tu sais que si tu avais de l'argent tu serais déjà arrivée chez le fleuriste des allées en train de choisir un bouquet. L'option ce mois-ci est exclue, tu n'as dû de surnager qu'au secours de l'amitié, en l'absence de perspective confirmée, il ne faut rien dépenser.

Alors tu vas vers les jardins, un petit sourire pour t'escorter. Et voilà qu'un homme te dépasse qui fait de la course à pied, peu équipé comme les pratiquants franciliens du "running", le gars qui se fait un petit décrassage avant d'entamer la journée et tu crois reconnaître Alexander Gusarov, mais sur le moment son nom n'est pas là, tu prends une photo pour conserver l'instant, 20151215_085050 - Version 2d'assez suffisamment loin pour ne pas déranger.

Quand il passe tu lui souris, mais tu ne saurais que dire si soudain il s'arrêtait ; Spaciba ce que vous faites, c'est un peu limité.

En attendant, cette brève proximité t'a redonné un peu de forces, du soleil dans le cœur, peut-être une simple confiance en les coups de chance, la possibilité qu'il y en ait, entre les coups durs personnels ou collectifs, qui se laissent (trop) bien collectionner.
Un spectacle russe

Quand tu repartiras, tout à l'heure, ils ne seront plus là.

 

(1) que l'on peut entrevoir en passant.


Le retour de la chanson qui tue

 Donc la fiesta karaokante c'était chez les voisins dans la nuit de samedi à dimanche.

Donc la chanson son grand succès, le moment où on l'entendait partout c'était il y a trente-trois ans.

Et bien voilà qu'après l'avoir eu par moment en tête hier, malgré quelques péripéties et un long film avec une B.O. agréable, "Les corons" sont revenus pendant que ce matin je nageais. Alors je sais, il y a pire, mais pour soutenir un rythme sportif, ça ne convient pas tout à fait. 

Et impossible de la déloger.

J'ai tenté de contre-attaquer avec Min p'tit Quinquin en vain.

(du coup je l'ai refilée à ma camarade d'entraînement #petitairinnocent ) 

J'aimerais vraiment comprendre, vu que j'y suis si sensible, comment et pourquoi certains airs collent à l'esprit et pire encore lorsqu'il y a du chant et des paroles, alors que d'autres ne font que passer. Quelle est la partie du cerveau qui se laisse occuper. Pourquoi il est si difficile ensuite de s'en défaire. Pourquoi c'est indépendant du fait d'aimer ou non l'air en question (1).

 

(1) Pour "Les corons", je ne déteste pas, mais au bout d'un moment c'est lassant. Parfois je suis victime d'anciens airs publicitaires que je ne supporte pas.

 

pour mémoire (rire sardonique : tu l'écoutes elle te reste)

 


Patois (et l'irruption d'un sombre souvenir d'accident voyageur)


Malgré les efforts insupportables du crooner d'hier qui nous a seriné à longueur d'après-midi de vieux tubes bien pourris en les modulant avec un vibrato de super-marché, le juke-box fou que j'ai dans ma tête m'avait ce matin pourvu d'une chanson ancienne que je tenais de ma mère et dont le refrain comporte ces vers : 

Et pourtant je regrette tant, je regrette en secret
La gentille maisonnette que mon père habitait.

J'en ai vite retrouvé une version sur l'internet et capté via un forum qu'il s'agissait d'une chanson-tiroir dans laquelle chacun pouvait glisser les paroles qu'il voulait. Et puis je suis arrivée sur un blog qui me parle de ma Normandie (c'est assez logique étant donné que la chanson me vient de ma mère) et de questions que je me pose aussi quant à ce qui est en patois et ce qui ne l'est pas. Parfois ma mère elle-même ne le savait pas. 

Au passage je lis un billet qui me parle comme on disait. Il y avait ce truc dans ma famille aussi, que les ennuis de santé devaient se taire. Je n'ai jamais compris pourquoi. Il ne s'agit pas de se plaindre, non, mais au moins de prévenir l'entourage, les collègues, les amis que si une personne est absente ou amoindrie ce n'est pas sans raisons. Pourquoi reste-t-il comme un vieux fond de honte avec la maladie ?

En plus que ça n'est pas rendre service aux autres. Par exemple j'ai longtemps ignoré que j'étais porteuse d'une anémie. Je me faisais engueuler par ceux qui auraient dû me prévenir, parce que je ne m'étais pas assez couverte (?!) et que j'étais encore enrhumée. Je sais aussi que lorsque j'avais une douzaine d'années mon père a été opéré de quelque chose au ventre. L'omerta fut parfaite : je n'ai pas su de quoi. Là où je travaillais un suicide aurait pu être probablement évité si l'on nous avait avertis que ce nouveau responsable venu d'un poste de haut niveau qu'il tenait en Italie était en dépression. Un suicide d'un ancien du service, celui-là mûrement réfléchi avec toute une stratégie : quelqu'un qui souhaitait vivre à fond et choisir son heure, avait eu lieu quelques jours auparavant. Au cours d'un déjeuner auquel j'ai eu la chance de ne pas participer, l'homme récemment arrivé s'est enqui de l'affaire, des détails, du procédé. Il a sans doute mesuré que la communauté de travail gardait estime au disparu et le pleurait. Lui-même n'en pouvait plus mais on l'ignorait. Après avoir quitté les collègues à ce moment d'après la cantine lorsque les liseurs passent à la bibli, les fumeurs au bureau de tabac, les mères de familles grapiller quelques minutes de soirée disponible en allant faire quelques courses au proche Monoprix, il était allé se jeter sous le RER A (1).

Alors voilà il ne s'agit pas de geindre ni d'en faire tout un plat, mais dire les choses avec les mots précis c'est ce qu'on peut faire de moins mal ou de mieux. De toutes façons tenter de taire c'est ouvrir la porte à toutes sortes de commérages, rumeurs et autres ragots. Il vaut mieux le dire quand quelque chose ne va pas. 

 

(1) Je crois bien que je revenais de quelque part, peut-être du métro Sentier près duquel était installée la discothèque (là où l'on empruntait des CD, pas une boîte de nuit) et que remontant ligne 3 vers Opéra j'avais entendu l'annonce de "l'accident voyageur" qui interrompait la ligne A. Combien il était étrange et douloureux de constater que l'inconnu accidenté n'en était pas un, en fait. 


Quand l'intuition précède de loin la compréhension - doc about ABBA

 

J'étais tombée sur ce documentaire il y a quelques jours, n'ai eu le temps de le regarder que ce soir. Il est truffé de micro-pépites y compris (ou peut-être surtout) pour qui n'apprécie pas l'ancien groupe plus que ça.

Les intervenants sont pour plusieurs inoubliables. J'adore le pianiste et le costumier (quand tu penses que tout ça c'était pour échapper au poids de la sexualité fiscalité). 

Peu à peu j'apprends et je comprends pourquoi très exactement me fait l'effet qu'il me fait ce groupe-là et aucun autre, ou peut-être, mais il n'est pas un groupe et c'est dans une moindre mesure et avec les ans l'effet s'est un tantinet tassé, Eros Ramazzotti

Attention, je ne suis pas fan. Incapable de l'être sauf éventuellement de chanteurs/euses d'opéra et encore je peux être subjuguée par leurs prestations et garder face à eux IRL un relatif sang-froid, voire ne pas même les reconnaître. Mais disons qu'Abba est un médicament dont j'use régulièrement - même si je préférerais avoir moins d'occasions de le faire que depuis huit ans -, que leurs chansons me sont restées, et qu'ils sont pour moi source d'une aspiration. On peut partager le triste car le plus souvent pour qui n'est ni séduisant(e) ni bien né(e) la vie le plus souvent l'est, mais qu'il y ait de la pêche, de l'humour - sans que l'autodérision n'obère l'émotion -, de l'énergie, que ça console ceux qui ont profité du partage. Et qu'un travail de création peut être populaire et accessible au plus grand nombre sans pour autant être mauvais, qu'il peut même inspirer ceux qui se veulent pionniers et soucieux seulement d'art - ce qui revient souvent à un abord plus compliqué -. I would like so much life to allow me to do my job here below before it's too late, I'm way too tired these days and afraid it's as for love the case.

 

PS : Ce serait bien que je me souvienne de Kevin, se dit la fille qui a toujours bien trop d'idées par rapport au temps et à l'énergie nécessaire pour les réaliser.

PS' : Note pour Satsuki : vrais éclats de Suédois inside (certes brefs, mais)

 documentaire The joy of Abba - Phil Ramey Ben Whalley BBC4 (samedi 28 décembre 2013)

 


Fin che la barca va - Orietta Berti (con le parole)

 

Tiens, je ne connaissais pas en fait les deux derniers couplets (c'était pour mon petit âge d'alors, un brin compliqué)

Bon et si vous en avez marre, je peux vous remettre un petit coup de Comédie Croate, c'est comme vous préférez.

(Tiens je m'aperçois que depuis que je fais du lobbying comme une malade elle est passée de 17000 vues à près de 60000 : donc soit je suis redoutablement efficace (ce qui compte tenu de la barrière linguistique m'étonnerait) soit on est nombreux de partout à désirer que ce film soit chez nous distribué)

PS : Si quelqu'un me déniche le DVD même en croate non sous-titré (et que le prix est acceptable), je veux bien l'acheter. 


Au gré d'une recherche orthographique

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Nous ne voulons pas être triste
C'est trop facile
C'est trop bête
C'est trop commode
On a trop souvent l'occasion
C'est pas malin
Tout le monde est triste

Nous ne voulons plus être tristes

Blaise Cendrars
(Feuilles de routes) 

Au gré d'une recherche orthographique je retombe sur LA chanson que je braillais en boucle durant l'été de mes sept ans - mes parents soudain remontent dans mon estime, les pauvres, ils ont dû en baver, on n'avait pas encore d'autoradio dans la voiture pour couvrir les chants hasardeux des enfants, on en faisait des kilomètres pour aller jusqu'en Italie et là-bas circuler, et je la chantais sans arrêt -. 

Sauf certains morceaux de couplets, je savais tout par cœur, à l'oreille, en comprenant qu'il s'agissait de profiter quand ça pouvait d'être heureux, comme sur un petit bateau qui vogue au fil de l'eau et que ça parlait aussi de la fable de cigale et la fourmi (pas mal, pour quelqu'un qui ne parle pas la langue, je suis fière de mon moi enfantin, mais peut-être que les cousines avaient donné un coup de main pour tenter d'expliquer ?).

 

Plus de quarante ans plus tard, la mémoire enfantine se réactive instantanément et je la sais encore, c'est presque effrayant.

Je me demande si le fait d'avoir des chansonnettes de tous pays enregistrées dans la cervelle, le plus souvent à notre insu, et qui peuvent ressurgir n'importe quand (1) est une pathologie dûment identifiée et possédant un nom. En tout cas je sais que c'est héréditaire : en a hérité le fiston.

PS : Pas certaine d'avoir envie de me soigner, c'est quand même plutôt marrant, ce fut utile à la chorale (je mémorise aussi les chants plus sérieux sans trop savoir comment (2)), et ça dépanne parfois les amies ;-) 

PS' : Et si vous n'êtes pas sages, je vous chante le sirop Typhon (je décline toute responsabilité si vous cliquez sur ce lien et vous retrouvez avec cette rengaine scotchée) dont on me signale à l'instant dans l'oreillette la V.O. 

 

(1) Là, ça va, ça revient parce que je l'ai retrouvée, mais parfois une chanson me réveille la nuit et j'ignore totalement ce qui me l'a rappelée.

(2) Inconvénient : ça fait de moi une piètre déchiffreuse.


Quand tu me disais, Rosalie, que tu m'aimais, Rosalie

 

L'étrange juke box  qu'abrite mon cerveau m'a réveillée ce matin avec la chanson de Ma Rosalie (dont il est question par exemple ici). Il y avait vaguement une logique : j'étais en rêve dans un vieux troquet et nous avions entrepris d'entonner (sans être spécialement ivres, je tiens à le préciser) de vieilles chansons populaire. À "Chevaliers de la table ronde" et ça s'enchaînait naturellement (?!) avec "Ma Rosalie tutut panpan (1) elle est malade". Et comme on chantait un peu fort (oui, fort, pas faux), ça m'a réveillée.

J'ai recherché sans trop de succès, la chanson sur l'internet, je la connais de ce qu'elle se chantait d'enfance, par exemple dans les cars scolaires qui n'étaient pas encore équipés de radio et autres machins qui font que les gosses n'ont plus l'occasion de brailler en cœur (2), mais j'avais envie de savoir s'il y avait des couplets inconnus de moi, des versions différentes et peut-être même d'où elle sortait.

J'en ai trouvé les (édifiantes) paroles en plusieurs lieux mais pour l'instant nulle part sauf ici, de version chantée.

En revanche ma brève recherche (je n'ai pas non plus que ça a faire) m'a conduite jusqu'à cette grenouille au chant étrange mais juste et qui rend bien service aux mémoires qui ressentent le besoin d'être rafraîchies (3). Peut-être que je l'avais déjà croisée, ce n'est pas la première fois que je recherche une chansonette ou une comptine, mais je ne résiste pas au plaisir de la partager (à nouveau). L'idée que certains d'entre vous puissent se retrouver embarquer dans un shopping de Noël avec "Maman les petits bateaux" en tête, j'avoue, ne me déplaît pas.

Ce billet était ma rubrique : on ne peut quand même pas faire, même si on y est sensibles et qu'on se sent en frères humains concernés, que parler de la mort de Nelson Mandela (4).

 

  

(1) Oui parce que ma version, Môssieur, c'est avec tutut panpan et non un vulgaire titi ponpon. Non mais !

(2) Souvenir terrifiant d'un trajet dans les Alpes en 1983 où le chauffeur nous gratifia de Richard Clayderman tout du long. Moi qui était peu sujette au mal des transports terrestres, j'ai choppé une solide nausée (tout ce dégueulis de notes sucrées).

(3) La mienne pour le moment pas trop, je serais même plutôt victime d'une mystérieuse hypermnésie (pour les chansonnettes de tout acabit)

(4) En fait comme toutes les rédactions de tous les médias avaient déjà planché sur le sujet lors de la fausse alerte d'il y a quelques mois, elles se sont cru tenus de placer l'intégralité du boulot préparé, d'où une déferlante insensée. Comme si aussi, l'occident souhaitait se faire pardonner son soutien insuffisant pendant les années de prison qu'avait subies cet homme. J'étais heureuse aux premiers hommages lus que justice lui soit rendue, il aura sauvé son pays du pire (le chaos que ça serait), mais ensuite l'avalanche m'a presque peinée, le respect tué par l'excès. 

PS : Je vous épargne certains trucs hallucinants sur lesquels je suis tombée en chemin (par exemple celui-ci en cherchant "Titi ponpon", peut-être une video préparée par des proches pour un anniversaire (pauvre garçon) ; les personnes qui préparent et affichent ce genre d'objets sont-elles conscientes qu'ils peuvent être vus par le monde entier ?)