Ne faites pas comme moi : lisez les sous-titres,

 
ne pleurez pas,
et n'hésitez pas à lire le livre concerné (1)

 

Enfin, si vous aimez le cinéma, vous pourriez être heureux de lire le blog assorti

 

(1) Francis Dannemark, "La véritable vie amoureuse de mes amies en ce moment précis" (Ed Robert Laffont)

addenda du 14/09/12 : des extraits par ici en format e-pub (j'aime beaucoup la mention "gratuit" il ne manquerait plus que ça que des extraits ne le soient pas)



Jour pluvieux mais si heureux

 

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Mission accomplie malgré le temps automnal (tu avais d'ailleurs remis le chauffage, je n'ai pensé qu'après que nous aurions peut-être pu davantage en profiter) et que quand je suis arrivée, puis à nouveau vers le milieu de l'après-midi enfin quand tu m'as accompagnée en voiture jusqu'à l'arrêt du tram - un rendez-vous de soins t'attendait - il pleuvait à plein couteaux. La difficulté que nous avons de nous quitter. Un dernier baiser.

Je suis revenue avec le lot de tes livres à transmettre, dûment dédicacés, l'espoir fou qu'ils recevront bon accueil et que la vie enfin sourira. Mon pantalon n'a pas recraqué - pour le glamour, c'était raté, quelle ridicule arrivée -.  P7208264_2

 

Il nous aura manqué du temps, entre les courses, même rapides (1), ton rendez-vous, mes horaires restreints, mais c'était si simple et si bien. Ce moment, après la photo - le printemps si pluvieux et le début d'été ont rendu la végétation luxuriante, c'est si impressionnant -, quand nous avons cherché des yeux en vain les écureuils, ton geste tendre, tes mots pour raconter. 

Le bonheur du livre achevé.

Et qu'on le veuille ou non, l'espoir ténu d'un avenir meilleur et d'un peu davantage lorsque tu iras mieux.

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(1) Et malgré tout le travail et les difficultés, tu avais pensé à l'avance à la pasta speculoos crunchy que j'ai du mal à me procurer. C'est sans doute peu de choses, mais j'y suis sensible, je suis touchée, ces petites attentions précises qui font qu'on se sent (bien) aimée. J'espère que nous nous reverrons bien avant que le réapprovisionnement ne soit nécessaire (quand tu viendras signer ?). En revanche je ne sais pas quand je trouverai le temps de regarder le DVD, même s'il me fait plaisir aussi, et son choix attentif (mais tu le sais).


366 - chaleur de

 

Chaleur de tes messages malgré le froid qu'il fait - on croirait que l'hiver, fâché, est revenu nous narguer -. Chaleur de ta présence quotidienne même si hélas nous sommes éloignés. 

Chaleur par ailleurs de l'amitié, émotion de voir une librairie qui se crée lorsque tant d'autres ferment - sont sur le point de fermer -.

Bienfaits du shiatsu sur la femme esseulée.

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366 réels à prise rapide - le projet 
366 réels à prise rapide - les consignes.


Un assassin ne s'oublie jamais (même préféré)

yesterday, on my way to #LeKiné

 

À Wytejczk je pense encore, même si je n'en parle guère plus : de ma vie il a disparu. Une volatilisation qui reste mystérieuse (1), un peu comme font certains blogueurs vis-à-vis de la toile et dont on s'aperçoit un jour en venant les lire qu'il ne reste plus rien : ils ont sans prévenir cessé leur activité et aussi tout effacé. De loin en loin, par des amis communs qui sont restés présents, j'attrape quelques nouvelles.

Je sais qu'il va.

Je suis déjà en fait un chagrin plus loin. Que je tente de divertir en me concentrant sur le travail, qui dépend davantage de moi.

Au point qu'au jour anniversaire de mon assassinat je fus plus préoccupée d'édition numérique (ou pas) que de commémoration (2).

   


Lire désormais est une part de mon métier.

Je me régale en ce moment de ce gros ouvrage trop coûteux sur papier bible, écrit par un homme qui n'aime rien tant que vivre retiré, auprès de celle qu'il aime, tout entier voué à ses travaux de création, physiques ou plus cérébraux. Il retrouve aussi avec plaisir certains membres de sa famille ; par ailleurs de vieux amis.

Sa vie mondaine se limite aux circonstances professionnelles les plus inévitables.

Type d'existence dont je rêverais mais pour laquelle il me manque l'élément principal de stabilité. En attendant la rencontre providentielle ou la résignation physiquement apaisée au renoncement, le lire est un secours. Se dire que c'est possible pour quelqu'un quelque part ; que l'un d'entre nous au moins est sauvé.

   


C'est arrivé alors que je commettais l'erreur de poursuivre ma lecture dans les transports en commun (3), et que j'arrivais à la station de métro correspondant à mon kiné. Il mentionnait concernant l'une des rares soirées où il se rendait, la présence, parmi d'autres, de Wytejczk. Ils ne vivent, du moins je le croyais, pas dans les mêmes zones, j'ignorais qu'ils fréquentaient des personnes en commun, objectivement presque aucune raison d'accointance et puis voilà que soudain si.

Je suis descendue à la station prévue, pas perdu le nord à ce point. Mais à peine quelques pas et le malaise m'a saisie. La sensation physique d'avoir été séchée par un croche-pied, d'être tombée sans avoir eu le temps d'assouplir, toute raide, mains et genoux écorchés.

Le manque de sa présence, les autres manques induits, les circonstances étranges de notre dernier moment commun, la violence de l'inexplicable, ma solitude enfin, que j'avais crue rompue, plus tard, quelqu'un semblait m'aimer. Et puis finalement non. Celui-là a changé d'idée. Sans honneur.

Je me croyais tirée d'affaires, une simple mention inattendue m'a fait prendre conscience à quel point rien au fond n'était résolu. Seul mon comportement s'est normalisé. Et pour partie ma vie professionnelle. Le reste reste fantômatique et flottant.

Le kiné, compétent, a fait ce qu'il pouvait. Comme s'il recomposait des bouts de corps qui n'avaient plus entre eux d'unité. Mais depuis j'ai repris de pleurer (4), mélange des chagrins cumulés sans plus de bonheur affectif ni physique pour les faire passer.

"Retournez en prison. Ne passez pas par la case départ. Ne touchez pas 20000." Étrange carte chance piochée au sein d'un livre qui me faisait du bien. Auteur, on ignore ce qu'on peut déclencher.

 

 

(1) Même si, de même que pour Sorj Chalandon (que je remercie au passage, il fait partie de ceux qui m'ont aidée à tenir au moment du pic de désarroi et de perplexité) et son "Traitre" j'ai peu à peu recomposé le puzzle des éléments manquants. 

(2) Simone s'en souviendra.

(3) Quand un livre nous fait trop d'effet il convient d'éviter.

(4) Ce qui depuis l'été avait cessé. Je croyais avoir accepté de n'être plus éligible à l'amour des hommes, lesquels aiment ailleurs, et m'être adaptée depuis longtemps à l'absence de la grande amitié pulvérisée. Double voire triple illusion.

PS : Je suis reconnaissante envers l'auteur du livre que je lisais, lequel ne peut imaginer que la personne qu'il a croisée est un tueur en série des plus belles affections, de m'avoir permis cette révélation. Je me croyais guérie, ne l'étais qu'à moitiée, grâce à lui je le sais. Me voilà sur mes gardes à nouveau désormais.


Lonely sort of sunday

Un dimanche de septembre, à Bruxelles en coup de vent.

 

 

Il y a le grand Jacques, qui s'appelle autrement mais m'a joué le même tour que l'autre a fait à une autre même qu'il en avait fait aussi tant qu'à faire une chanson, le grand Jacques je veux dire, et donc il, celui qui n'est pas Jacques, n'aura pas envie de remonter de ses quartiers pour me voir, c'est évident. Je ne suis pour lui qu'une sorte de partenaire de tennis pour l'écriture, sans la moindre contrepéterie.


Il y a celui qui aurait pu m'accompagner mais ne le souhaitait pas (et c'est souvent comme ça, mes mauvaise fréquentations ne l'intéressent pas et il préfère se consacrer à une ou d'autres ou son sport favori). Et puis c'eût été un tout autre budget. Il faut savoir raison garder.


Il y a le bien-aimé d'autrefois mais il habite en grande banlieue et le dimanche est le seul jour en famille et ils ne viendront pas tous de si loin pour moi.


Il y a celui qui est à Paris quand je suis à Bruxelles et vice-versa quand ce n'est pas à Lille. Je n'ai pas même pensé à lui demander pour cette fois. Ni pour si peu (le temps de partager une bière, au mieux).

Il y a d'ailleurs un lillois dont je n'ai plus de nouvelles - tiens au fait, c'est vrai ça -. J'ai dû le décevoir.


Il y a les amies d'atelier (d'écriture) mais elles ont charge de famille, n'habitent ni l'une ni l'autre à côté, un dimanche c'est raté.


Il y a les amis qui m'avaient annoncé leur intention de déménager vers cette ville que nous aimons, mais depuis, plus rien. Sont-ils ou non ici ?


Il y a une blogueuse que dont je suis les billets mais je ne la connais pas et je ne vois pas trop pourquoi elle aurait envie qu'on se voie.


Il y a l'homme courageux, celui qui d'avoir été un jour salement quitté au lieu d'en vouloir aux femmes a gardé une solide compassion pour celles qui subissent ce même sort ou le délaissement. Mais il n'est pas seul, je me sens trop maladroite, et je ne veux pas l'embêter pour si peu, un interstice entre deux trains.

 

Il y a ce deuil qui me serre le cœur depuis moins d'un mois et qui fait que même pour boire un coup, je ne me sens pas de très douce compagnie - alors en ..., non rien, ce temps-là pour moi malgré moi est terminé -.


Je crois que je vais boire seule ma bière-comme-on-n'en-trouve-pas-par-chez-moi.


Et peut-être même simplement un café. 


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Black is black

Un vendredi en juin (2010), Bruxelles

 

CIMG2074_2 La journée avait joliment démarrée avec la rencontre fortuite par touites interposés puis un café pris ensemble en vrai avec Tatiana de Rosnay dans le Thalys qui nous emmenait à Bruxelles.

Tu étais en pleine période de déménager tout en étant déjà d'avant épuisé.

J'avais proposé d'aider.

Tu avais consenti pour une cave dont l'ampleur du garnissage t'effrayait.

- Passe à la maison.

J'étais passée.

La cave était chez la voisine qui n'y était pas. L'après-midi après s'être un peu (trop peu, toujours, à mon goût) parlé avait donc été consacrée à quelques courses préparatoires au déménagement. Dans ta petite voiture sympathique nous étions allés au supermarché. Pour quelqu'un qui avait l'année d'avant prétendu avec véhémence ne rien vouloir partager de quotidien avec moi, c'était, avoue-le, un tantinet raté.

Mon cœur battait si fort que Pierrot l'a perçu, le meilleur ami de presque toujours et qui m'a envoyé un texto sur le mode Je te sens vaciller, ça va ? (ce n'était pas les mots exacts mais leur sens était là). Entre deux rayons, tandis que tu rassemblais balais et packs de bières pour les déménageurs (Je déteste la bière dis-tu à l'homme qui  les vendait en lots  spéciaux pour soirée football (coupe du monde en cours ou prévue)) comme si tu avais sur elle une sale revanche à prendre - quelle mauvaise cuite, quel accident t'a-t-elle provoqué quand tu en buvais ? -), j'ai répondu.

Comme toujours dans les lieux commerçants d'ailleurs je regardais les rayons en scrutant les objets et denrées qu'on ne peut pas par chez moi trouver. J'ai sans doute acheté un pot de Pasta Speculoos Crunchy qui ne s'exporte pas jusqu'à Clichy. Vers les produits d'entretien, pour nettoyer la nouvelle maison ou celle que tu quittais, il en fallait, je repérai parmi les lessives, une spéciale vêtements noirs, que je n'avais jamais vue. Ce détail m'a intriguée.

Plus tard, j'ai aimé remonter dans la voiture alors que tu m'attendais d'avoir reposé le chariot, je t'avais senti lors de l'emballage, énervé - tu n'es pas un homme facile à vivre, je sais -. Je me sentais à ma place même si de ton point de vue elle restait usurpée.

Je ne me suis pas attardée, malgré que je rêvais que tu me proposes de rester une nuit pour au lendemain aider, j'avais bien compris même si mon désir pulsait que le tien me concernant était (depuis quand ? L'avoueras-tu jamais au lieu de tout nier de tes tendres regards et mots des débuts) aux abonnés absents. J'ai rejoint Tatiana dans la grande librairie où elle signait, puis sagement pris mon train de retour.

Et comme d'habitude, pleuré.

Déjà tu me manquais.

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