De Sade à Casanova (ou l'inverse)

 

Nous sommes des gens sérieux, nous discutons avec passion d'un livre de Joseph Conrad, que certains d'entre nous ont apprécié ; d'autres moins. 

Il est soudain question de cortisone. Elle aiderait à y voir clair dans ce roman touffu traversé par la touffeur équatoriale (ou tropicale ? Je ne sais plus). De la cortisone pour cause de dentiste.

Et celle d'entre nous qui est concernée entre en éloge dithyrambique du sien. Un certain monsieur Casanova.

La plupart d'entre nous étant du même quartier demande son adresse. La conversation rebondit sur nos expériences de soignants plus ou moins diplomates, de celui qui annonce à de futurs jeunes parents que leur futur petit possède le chromosome du tueur à celui qui prend l'exemple d'Hitler pour illustrer le fait qu'une grossesse réussie peut donner ultérieurement des résultats déplorables.

Il est à nouveau question du fait qu'un bon dentiste qui s'appelle Casanova n'est pas à négliger. Les uns et les autres évoquent alors parmi leurs médecins habituels ceux qu'ils apprécient. Il est question d'ophtalmologiste. L'une d'entre nous est particulièrement satisfaite du sien.

- Ah oui ? Dans le quartier ? Mais comment il s'appelle ?

- Sade, répond l'amie, impavide.

 

Ça faisait longtemps que personne ne m'avait offert un fou-rire si somptueux.

(Je crois que je préfère fou-rire à faire l'amour, ça fait encore plus de bien).

J'aime nos soirées littéraires.


PS : Les noms étant les vrais vous détenez désormais deux bonnes adresses dans le XVIIIème arrondissement de Paris.


Solution du lundi

On peut croiser à Bécon des filles qui s'appellent Florence mais il est probablement impossible de croiser à Florence une fille qui se prénomme Bécon.

(je crois que Zoulou connaissait la solution ;-) )


La devinette était dans l'un des sketchs du film "Paris vu par : / Nouvelle vague" produit en 1965 par Barbet Schroeder et joliment élucidée par Micheline Dax dans le rôle d'une pute au grand cœur, vous savez celles dont la littérature veut nous faire croire qu'elles exercent par vocation.

J'y vois comme un hommage au travail d'Emmanuel Bove, alors elle m'a bien plu.

Et puis j'ai comme un faible pour les blagues bêtes et les calembours foireux - certains avaient remarqué -.