Les indicateurs de sur-occupation

 

    Je me suis rendue compte que je disposais de quelques indicateurs simples mais assez fiables de sur-occupation, signe qu'il était temps de ralentir la cadence, du moins dès que possible : 

- la lessive qui déborde du panier à linge - la lessive étant normalement la seule tâche ménagère que je parviens à assumer régulièrement - ;
- le fait d'arriver au samedi sans avoir eu le temps de lire Le Canard Enchaîné (1) ;
- le fait de ne pouvoir écouter le café serré de Thomas Gunzig que le vendredi ou le samedi au lieu du mercredi. 

Depuis plusieurs semaines de ma triple vie (de libraire, de sportive et de chargée de succession pour ne pas même compter ma petite vie toute personnelle dont je retrouve parfois pour quelques heures, surprise, un vestige hors moments de sommeil et d'hygiène), les trois indicateurs sont réunis.


Il va falloir que je me calme, dès que l'urgent sera dépoté.  

(J'en vois qui rigolent dans le fond)




(1) pour les lecteurs du futur : journal de papier paraissant le mercredi et qui au fil des années et que les autres organes de presse perdaient de leur indépendance à cause de la pression des annonceurs, était devenu l'un des meilleurs organes d'investigation. Au point de changer le cours d'une élection présidentielle, par exemple. 
Il s'est trouvé qu'alors que le manque de temps et d'argent m'avaient fait réduire mes lectures de journaux, je n'ai plus conservé que celle-ci. 


Croisements, coïncidences et recoupements

 

    Nous quittons une amie et moi la présentation de rentrée des éditions Fayard et après différentes étapes nous séparons devant la mairie du Xème où nos direction divergent. 

Elle me parle alors de la sinistre utilisation qui fut faite pendant la guerre d'un des immeubles d'en face qui fut celui des meubles Lévitan. Des juifs y furent employés, captifs, au tri des meubles dont d'autres personnes de même origine avaient été spoliées. Il me semble que si j'ai su sur le tard que des camps d'internement avaient existé dans Paris intra-muros, j'ignorais le destin de cet immeuble précis. 

Le soir même lors de la présentation de rentrée des éditions de l'Olivier, Marion Vernoux présentant son roman à paraître où il est question finalement d'une enquête sur l'histoire familiale au travers des meubles transmis évoquera ce camp-là, Lévitan, par lequel une de ses grands-mères avait transité.

Donc voilà pendant un demi-siècle on ignore tout d'un sujet et soudain au cours d'une même journée il en est question par deux fois. Sans qu'aucun lien avec les circonstances du jour ou l'histoire récente ne puisse l'expliquer.

Un ami traducteur assiste en cette rentrée à la parution simultanée d'au moins deux romans sur lesquels il a travaillé. Nous voilà donc amenés à nous croiser là aussi par deux fois.

Tu t'offres le luxe de te rendre à l'un des rendez-vous à pied. 
Ta montre d'apprendra que le parcours faisait 3,35 km. 

Tu fais le coursier pour des libraires amies mais tu arrives trop tard à la soirée de dédicace qu'ils organisaient.

Cette histoire de ressemblance entre Boris Vian et Emmanuel Macron que tu avais vue passer sur les réseaux sociaux tu avais trouvé ça ridicule, surfait. Comment pouvait-on trouver que ?

Et puis la journée te met successivement sous la vue : un portrait de Boris sur une prochaine réédition et une affiche électorale qui vous aura fait rire car y était mentionné le fait que tel candidat était le "vrai de vrai" du parti de Macron.
Et là tu de dis Ah ouais quand même.
(Ils eussent pu être cousins) 

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Les différentes rentrées sont pour l'instant de très bonne tenue. Mais pour l'instant toujours pas de "Confiteor" en vue.

ETAOIN SHRDLU


    Grâce @Virgile_ la résolution d'un truc qui me semblait mystérieux depuis que je l'avais croisé jadis dans une lecture, sauf que c'était avant l'internet alors comment savoir d'où ça sortait ? Je crois que je m'étais tout bonnement trouvée nez à nez avec un exemple du cas suivant : 

"Cette suite est passée à la postérité car les opérateurs, lorsqu'ils s'étaient trompés, l'utilisaient de manière générique pour terminer rapidement une ligne : il était en effet plus facile de compléter aléatoirement une ligne puis de l'annuler pour en recommencer la saisie, que de faire opérer le mécanisme pour reprendre à la main le caractère fautif ; et parfois la ligne était coulée sans que la correction eût été saisie, si bien que « ETAOIN SHRDLU » apparaissait dans le texte imprimé."

Ce sont donc les lettres les plus employées en anglais par ordre de fréquence décroissant. Et qui ornaient dans cet ordre les colonnes les plus accessibles des claviers des linotypes. Une sorte d'ancêtre du qwerty.

En français c'est elaoin sdrétu, qui me plaît beaucoup.

 

Source : l'article wikipédia

 billet initialement publié sur Trousse à outils

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