Aujourd'hui j'ai appris

Aujourd'hui j'ai appris, grâce à La Souris, qui partageait un lien vers le blog Les Écumes, dont je sens que je vais devenir lectrice, j'y retrouve la moi de 2006, de 2013 et quelques autres sombres périodes où des personnes qui comptaient pour moi avaient foutu le camp, que praemolestia signifiait colère ressentie d'avance (1), mais en mieux écrit que je ne savais le faire en ces périodes de désarroi. 

Merci donc à La Souris et à Mathilde des Écumes.

 

(1) im Voraus empfundener Ärger en allemand.


Le courage

 

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Moins d'une semaine après ma chute en course à pied contre un rebord de bitume que j'avais mal évalué, j'ai pu reprendre mes entraînements. Nous sommes donc retournés à Maisons Laffitte mais cette fois-ci en restant du côté des haras, des maisons, d'un stade, et sans prendre la route qui n'était pas faite pour les piétons.

Il nous a ensuite fallu attendre une quarantaine de minutes notre train de retour, ce qui nous a permis de faire quelques pas (en marchant) dans le quartier de la gare.

À l'entrée d'une vaste demeure, qui est peut-être aujourd'hui un établissement de soin, cette plaque.

Nous ne connaissions pas le destin héroïque de Claude Lamirault mais lorsque nous avons lu qu'il était mort accidentellement un mois après avoir été rescapé des camps de concentration, notre première pensée a été Mazette, bad karma !

En rentrant j'ai tenté de me documenter : en fait à peine rentré il avait repris du service et c'est lors d'une mission qu'il a subi l'accident de voiture fatal (1). Il était donc plutôt une conséquence d'un courage inlassable et d'une force probablement peu commune. Il avait 26 ans.

Sa femme, Denise Rousselot Lamirault, avait pris pendant sa captivité sa succession à la tête du réseau Jade-Fitzroy (2). Elle a vécu jusqu'en 2012 (3).

 

(1) C'est sur le site peoplepill que j'ai trouvé le concernant l'information première.
(2) Divers articles dont celui-ci sur Military history 
Article sur Français libres.net
(3) D'après une entrée sur geneanet.


Diminution de la diversité des langues

 

    Un des rares algo que je laisse faire est celui de youtube, qui est à la fois farfelu et terriblement logique. Il a donc repéré que je suivais du sport, des musiques lentes (celles qui aident à garder le fil pour écrire par exemple, mon problème perpétuel étant d'éviter de tomber dans le sommeil), et des documentaires.
J'ai depuis longtemps constaté que plus je me sens enfermée dans ma vie quotidienne par des temps contraints, plus j'éprouve le besoin d'apprendre des trucs d'apparence inutiles dès que je dispose d'un instant. Le cerveau a besoin de se sentir vivant.

Alors ce dispositif qui fait que je m'endors en suivant une compétition sportive et me réveille devant l'histoire (récente) de la Bretagne, me convient parfaitement.

De fil en aiguille, j'en suis venue à regarder (vive les jours de RTT) une série de sujets de France 3 Bretagne sur le gallo, cette langue parlée à l'est de la région.
J'ai découvert ou redécouvert (1) récemment l'existence de cette langue, trop proche du français pour avoir su se revendiquer comme telle et qui, selon toutes probabilité était celle de naissance de mon grand-père maternel.
Je suis persuadée, de l'avoir déjà entendu marmonner en patois, mais que je prenais pour du patois normand puisqu'il s'était établi en Normandie dans le Cotentin. Voilà que plus de quarante ans plus tard, je me demande s'il ne se parlait pas à lui-même en gallo.
Je crains fort que plus personne ne puisse me le dire.

Je m'aperçois que je connais peu les langues natives de mes grands-parents. Mes parents étaient d'une génération où l'important était d'avoir de bonnes notes à l'école, eux qui avaient été privés d'études par une combinaison de la guerre et de leur milieu social d'origine. Et ils étaient de ce temps où l'on considérait qu'une langue risquait d'en brouiller l'autre, alors pas question de parler autre chose que le français le plus académique possible et élégant.

Il n'empêche.

Ma grand-mère maternelle était normande avec de probables origines vers le Maine et Loire. Elle a donc sans doute connu le patois angevin et comme elle a grandi en Normandie c'était sans doute le patois normand qui prévalait. Mais ma mère m'a plusieurs fois parlé de l'importance du français et que le patois c'était pour les ploucs (en ce temps-là). Parler patois était mal vu.
Mon grand-père maternel a probablement grandi dans le gallo, je crois qu'il est né à Lamballe. 

Mes grands-parents paternels étaient originaires des Pouilles, dont je m'aperçois que les dialectes sont multiples.  Impossible de savoir s'ils en parlaient un, il ne reste plus aucun survivant de leur génération ou de la génération intermédiaire.
Je sais en revanche qu'arrivés encore enfants ou pour l'aîné adolescent, dans le Piémont, mon père et ses frères avaient adopté le Piémontais. Jeune, j'étais capable de le piger, s'il n'était pas dit trop vite, et de tenir une conversation élémentaire (2).

Une génération plus tard c'était devenu Français d'un côté et Italien de l'autre.
Et je n'ai pas su transmettre l'Italien à mes enfants, faute d'avoir eu le temps et de disposer d'assez d'argent pour aller en vacances au pays.

Du côté de mon époux, existaient pour la génération des grands-parents, le Ch'ti et le Polonais. Là aussi les parents avaient dans l'idée qu'il fallait pour s'en sortir dans la vie parler le meilleur français possible et donc le français au quotidien prévalait, du moins en classe et dans le cercle familial. Lui est capable de parler et comprendre le Ch'ti.
Je suis capable de le piger, mais pas de le parler.
Nos enfants, ne le connaissent pas.

Celleux de notre génération en plus du français se débrouillent tous en anglais (plus ou moins bien, mais assez pour comprendre et se faire comprendre dans les moments de la vie courante). 
Celleux de la génération de nos enfants sont pratiquement tous au moins presque bilingue Français Anglais ou Italien Anglais. L'anglais s'est imposé partout à l'école, au collège.

Les filles, souvent, pratique une ou deux langues de plus mais apprises par un choix volontaire. De la même façon Le Joueur de Pétanque a appris l'Italien.

Il n'empêche qu'en langue "de naissance", en deux générations on a assisté à une forte réduction.
Nos grands-parents parlaient cinq langues ou patois, nos parents les comprenaient mais s'étaient limités dans leur parler quotidien à deux, officielles. Et nous-mêmes n'avons grandi que dans les langues officielles et en pratique une seule.

Si nous en parlons davantage, c'est par apprentissage "extérieur".

Il me semble que c'est assez typique d'une évolution européenne générale. 
Je n'ai pas d'opinion particulière, méfiante envers les potentiels replis identitaires, mais pour autant triste devant une perte de diversité qui n'est pas bon signe. Ce que je sais de par mon expérience, c'est en revanche que les apprentissages de langues et langages s'enrichissent et se facilitent. Et que donc en rajouter une est plus aisé quand on en maîtrise déjà trois ou davantage.
Et qu'aussi on perd vite le "parler" dès lors qu'on ne pratique plus.


(1) Effet de l'âge : ne plus savoir si on a su quelque chose puis oublié ou si tout simplement on ne l'a jamais su.
(2) Super souvenir de ma rencontre lors d'un ancien salon du livre avec Hector Bianciotti qui le parlait.

PS : Une page wikipédia sur la frontière linguistique bretonne
PS' : En complément, ce sujet sur le site de France Info "sur les 7000 langues parlées sur notre planète, 50 % pourraient cesser d'exister d'ici la fin du siècle" avec au passage cet étonnement : une des causes de ses disparitions pourrait être le dérèglement climatique "parce que les régions qui ont la plus grande diversité linguistique au monde sont également celles qui sont le plus menacé par le changement climatique"

 


Traducteur Morse


    À cause d'un touite d'@dareljedid je suis tombée sur un site de traducteur Morse .
Si je ne tombais pas déjà de sommeil je serai capable d'en jouer toute la nuit.
En plus qu'il y a de quoi faire

En plus que le #JukeBoxFou de dedans ma tête en a derechef profité pour s'imposer :

Message in a bottle

 

PS : Rien à voir, mais j'apprends grâce à Alice que Le Guilvinec serait le Godric's hollow des blogueurs, et j'en rigole encore.

 


TIL rigolo du dimanche

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    Le dimanche plus encore que les autres jours, j'adore apprendre des choses totalement inutiles, mais que je trouve marrantes. Aujourd'hui c'est donc grâce à un touite d'Ali Arikan, que j'apprends que le chanteur du groupe The Offspring qui eut son heure de gloire quand mes enfants, à présent adultes, étaient petits c'est dire si ça date, Dexter Holland est aussi un scientifique qui participe ou a participé à la recherche pour lutter contre le SIDA (1).

Si c'est pas beau, ça ! 

En passant, quelques mots sur leur tube Pretty fly (for a white guy) qui prend en dérision bien des clichés. Et des nouvelles du groupe. (article paru le 15 avril 2021 dans The Rolling Stones).

Dans la foulée et par une bouffée d'optimisme que je trouve assez osée, je nous ai prévu d'aller à un concert, mais pas d'eux, rien à voir sauf qu'il s'agit de musique, le 14 août 2022. J'ai clairement la sensation de participer à un délire collectif, mais mon côté technophile a pris le dessus et une solide envie de se projeter, comme un vœu pieu, post-pandémie.

 

 

(1) Extrait de son article Wikipédia 
"Holland and co-authors published a paper in PLoS One regarding microRNA in HIV genomes,[15] titled "Identification of Human MicroRNA-Like Sequences Embedded within the Protein-Encoding Genes of the Human Immunodeficiency Virus". The original academic paper describes the use of computational molecular biological (in silico) approaches to identify microRNA-like sequences in HIV. These sequences are suggested to have evolved to self-regulate survival of the virus in the host by evading its immune responses and thus influence the persistence, replication, and pathogenicity of HIV'' 


Éclaircissements sur le calendrier républicain


  Capture d’écran 2020-07-19 à 17.41.59 Virgile, grand merci à lui, a écrit un thread bref et précis sur les décalages entre les différentes versions maintenues jusqu'à nos jours du Calendrier Républicain. 

Il répond ainsi à une question que je me posais depuis longtemps(1), j'avais bien remarqué les décalages mais croyais qu'il n'existait que deux versions, l'une avec des sortes d'années bissextiles tous les quatre ans et l'autre qui suivait les calculs astronomiques et leurs réajustements permanents avec des comptages humains toujours un peu trop rigides eût égard à la souplesse de la réalité.

L'explication de Virgile me fait comprendre qu'il y a au moins trois versions (je reprends ses termes pour le cas où Twitter nous jouerait des tours, mais allez lire son thread qui explique tout bien et est délicieusement bien écrit (2)) 

1/ Le système effectivement appliqué de 1793 à 1805, à savoir un jour intercalaire tous les 4 ans ;

2/ Le système Romme (3), qui introduit des corrections tous les 100, 400 et 4000 ans, qui semble être celui suivi par @Calendrier_Rep

3/ Le système astronomique, qui se débrouille pour que chaque année débute le jour de l'équinoxe d'automne vrai et qui semble être la version de @Ererepublicaine

 

(1) Je m'étais sans doute déjà penchée sur la question mais sans intégrer le système Romme ou alors j'avais oublié ou ça me restait confus.

(2) J'adore en particulier sa conclusion "Suivez le compte que vous voulez en gardant à l'esprit que prolonger de 228 ans un système bancal abandonné au bout de 14 ans, c'est ludique mais forcément un peu foireux."

(3) Du nom du député Charles-Gilbert Romme qui fut chargé du sujet avant que la Terreur ne le fasse considérer comme un ennemi de la République éligible à la guillotine. C'est ballot on aurait dû au moins lui laisser le temps de faire valider son boulot. 

 

 


François Pompon

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Je sais seulement que c'est au numéro 7 d'une rue dans Paris, probablement non loin de la BNF.

J'avais pris la photo en passant, décidée à regarder qui il était une fois rentrée (ou : arrivée à la BNF). Puis le temps m'a manqué. 

C'est aujourd'hui deux ans plus tard, alors que je trie mes photos afin de libérer la mémoire de l'ordi que je retrouve ce qui plus qu'une photo était une prise de note.

Donc François Pompon fut connu pour ses sculptures d'animaux, figuratives mais stylées. 

La plus connue étant celle qui représente un ours polaire 

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De façon surprenante, j'ai trouvé un article tout récent le concernant dans un journal de Saône et Loire (dont il est originaire, c'est la date de l'article qui m'amuse). Et qui résout au passage le mystère du lieu : rue Campagne Première. Je suis probablement passée à proximité en allant de chez mon kiné à la BNF en passant par la ligne 6. 
Il connut le succès de son vivant, mais tardivement et la première guerre mondiale l'obligea (il avait une soixantaine d'année) à prendre ce qu'il pouvait comme travail. Il se retrouva donc employé à la Samaritaine. 

Plus de détails sur sa page Wikipédia.


Shinrinyoku

Capture d’écran 2020-05-01 à 12.36.34J'étais bien triste d'avoir laissé s'envoler un rêve heureux dont peu après le réveil il ne m'est plus resté que l'impression de bonheur. Vous me direz, c'est déjà ça. 

Il n'empêche que cherchant un mot pour dire ça : le fait d'avoir un rêve heureux qui s'est évanoui fors l'impression elle-même, et de le regretter j'ai posté ma question sur les réseaux sociaux. Les ami·e·s m'ont gratifiée de jolis mots inventés et je voudrais ici les en remercier. Dont rêvider par Le Monolecte, qui se rapproche assez de la sensation que ça laisse de regret.

Au passage Thierry Noisette m'a mise sur la piste du réservoir de mots précis pour désigner des petites circonstances de la vie que constitue le japonais. Ce lien qu'il a partagé m'a permis d'en croiser ou recroiser quelques-uns, en tant que forte adepte du tsundoku j'en connaissais déjà certains, et j'y ai découvert le shinrinyoku. 

"Quand la vie est dure, oppressante et qu'on veut un peu de calme, on va prendre un "shinrinyoku" : "un bain de forêt". A prendre au sens propre, on va se poser dans forêt pour respirer au calme et se relaxer."

It's gonna make my day. 

 

PS : Concernant age-otori, spéciale dédicace pour consoler Nasiviru de n'avoir pu y aller avant que d'expérimenter.


Une journée calme et studieuse (ça fait du bien)


    Captivée par la vie de Francesc Boix (merci Thomas) j'ai vraiment savouré d'avoir du temps pour préparer mon émission "Côté papier" de ce soir. J'ai eu ce luxe inouï de pouvoir me permettre de considérer que le reste, tout le reste pouvait être reporté au lendemain et de m'y consacrer entièrement, découvrant sur l'internet des documentaires qui se complétaient de façon fort intéressante.

De la journée, et en dehors des temps liés aux nécessités d'entretien d'un petit corps humain (manger, dormir, se laver, aller aux toilettes, s'habiller), et trois bricoles domestiques (vider les poubelles, relever le courrier de la vieille poste de sur la terre, sortir une lessive), je n'aurais fait que ça : finir de préparer l'émission et la donner. 

Malgré la dureté du sujet en ce qui concernait le photographe de Mathausen, cette journée calme et studieuse fut un bonheur. Se consacrer à son propre travail, quelle joie ! N'être pas interrompue, quel miracle ! Du coup j'étais parfaitement dans les temps pour chacunes des étapes finales de la préparation. Sans stress d'avoir à me dire Fais vite, sans précipitation. 

Je regrette que ça ne soit pas possible pour quelqu'un comme moi, sur une longue période, mesure à quel point en temps normal je consacre une énergie folle à tenter de me préserver des moments comme ce temps personnel de la journée d'aujourd'hui, sans réellement y parvenir : terminé une journée de travail rémunéré, des corvées domestiques, des entraînements sportifs, le temps restant est happé par la nécessaire récupération et autres activités physiologiques.  

Il faut dire aussi que j'ai eu de la chance : personne de ma famille ou de mes proches ami·e·s ne semblait aller mal, et les nouvelles du monde, si elles n'étaient pas meilleures qu'à l'ordinaire, sont restées comme lointaines, sans pires catastrophes que celles déjà en cours. 

On aura eu confirmation qu'il vaut mieux être un escroc de haut vol si l'on souhaite, même pris, être traité avec humanité. Ça n'est en rien une surprise. La zénitude apportée par le fait de pouvoir bien travailler, m'aura même épargné d'éprouver de l'indignation. 

Sur le front du 2019-nCov, une légère bonne nouvelle : deux des patients hospitalisés en France sont sortis guéris. 

Il conviendra demain que je me consacre plus activement à ma recherche d'emploi. 


À suivre (quelqu'un qui confie à quelqu'un des cahiers retrouvés)

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Ce touite et les suivants sont apparus sur ma TL ce soir, via quelqu'un qui parle de sports habituellement.

J'espère que la personne qui a pris la peine de les poster poursuivra son enquête et que les trolls apparus dès les premières réactions ne la dissuaderont pas de continuer. 

Je créé ce billet pour me souvenir d'aller aux nouvelles si elles ne parviennent pas directement jusqu'à moi.