Première rencontre avec Perec ?

 

    J'étais hier soir à L'ours et la vieille grille où des amis présentaient de façon croisée et fort bien travaillée leur participation à la collection Perec 53 de Thierry Bodin-Hullin, et ce fut l'un de ces moments un peu magiques où l'on reprend une once de confiance en la possibilité de la survie de l'intelligence et de l'amitié, en ce monde violent, stupide et guerrier.

Ils se sont posés la question de leur première rencontre avec Perec, ce qui me l'a fait me la poser à mon tour et a ouvert en moi un bon peu de perplexité.

La réponse est en effet : je n'en sais plus rien.

Tout comme Virginia Woolf, Georges Perec est pour moi constitutif. C'est comme si on s'était connus depuis avant ma naissance. L'impression qu'à partir de leur surgissement dans ma vie, ils avaient toujours été là, à mes côtés et secourables.
Pour Perec, c'est bien moins surprenant que pour Virginia Woolf, nous avons les maths et le côté s'aider de guides qu'on peut faire voir ou pas, le côté je veux m'amuser avec des exercices, mais que le résultat puisse ne pas laisser voir qu'on s'exerçait. Un petit côté On se protège de l'émotion par une recherche en virtuosité, comme une séance d'entraînement et puis Oups, on a fait un super truc en fait, là.
En gros à une époque où j'écrivais sans trop savoir que j'écrivais mais parce que c'était comme lire, je ne savais pas faire autrement face à la vie quotidienne devant être menée, à peu près à chaque fois que j'avais l'impression de tenir une bonne idée (1), bim, Perec l'avait déjà fait bien mieux et bien avant moi.
J'en concevais une forme de validation qui me rendait heureuse (Je me disais bien que c'était une bonne idée, je ne suis pas folle, ne m'étais donc pas gourée) et souvent hélas me dissuadait (à quoi bon m'y coller, c'est fait et bien mieux fait que je ne saurais le faire). 
Je suis loin, très loin, d'avoir lu toute son œuvre, parce que j'ai l'impression de la connaitre déjà. Je ne sais pas ce que j'ai lu en premier, peut-être "Les choses" à cause du "Pain" de Ponge, qui m'avait portée chance au bac et que j'adorais ? 
"Un homme qui dort" est pour moi un souvenir de cinéphile avant d'être une œuvre écrite. Et j'avais rêvé moi qui bossais sans arrêt sauf à être malade (2), de pouvoir m'octroyer le luxe d'être comme le personnage, au moins un temps "en dehors" de la marche du monde (3).

Il est fort probable que ce soit Bruno Plane, mon prof de français et latin au lycée qui m'ait parlé de Perec en premier ; que je l'aie croisé sur l'écran de la télé parentale, lors d'un Apostrophe auquel il avait participé, en le trouvant rigolo d'apparence mais un peu trop fou fou à mon goût (4). Je suis certaine qu'on avait parlé de lui avec Pierre et Jean-Marc mes collègues informaticiens de mes débuts professionnels, car alors il était naturel de parler bouquins dans les interstices au boulot. Il avait été question de W ou le souvenir d'enfance.

Comme les copains, oui, ce gars-là me disait Bien sûr que tu peux toi aussi. Et de la même façon que certains et certaines des personnes que je suis sur les plateformes concernant la course à pied : eux font leurs séances dans des allures qui sont la tienne en sprint sur 100 m, mais rien n'empêche de faire la même, les mêmes séquences d'intensité et de récupération, les mêmes distances ou les mêmes durées, mais à notre propre allure, notre niveau.
Ils guident au quotidien vers une bonne vie, et grande est ma gratitude envers ces personnes partageuses et l'écrivain pas comme les autres (5).


(1) C'est-à-dire un truc qu'on peut faire en s'y mettant par bribes un peu chaque jour et au bout du compte il se peut que ça forme quelque chose.
(2) Études, sports, petits jobs, intendance domestique, il y avait toujours à faire. Et la lecture était déjà davantage qu'un loisir, une façon de respirer.
(3) D'où que je ne me suis jamais sentie aussi libre que pendant le premier confinement. Merci Georges !
(4) Quelque chose en moi apprécie irrésistiblement le minimalisme, la frugalité, l'austérité. 
(5) Du moins tels que je me les figurais en mon enfances : vieux messieurs pâles et morts ou bientôt, sauf Agatha Christie qui était une grand-mère. Lui était vivant à l'époque et comme un lutin amusé mais néanmoins sérieux dans sa pratique. 

 

 


Ce qu'une absence de nouvelles cache hélas parfois


    C'est l'un des trucs tristes du fait de vieillir : la disparition des proches, des ami·e·s, des nouvelles qui ne sont plus des Qu'est-ce qu'il (ou elle) devient mais des annonces de disparitions définitives, lesquelles créent des dernières fois qui nous laissent dans une stupéfaction triste.

Par les effets cumulés d'une période aux localisations d'emplois variées, d'une subtilisation de téléphone portable suivie quelques mois plus tard du vol d'un sac contenant et l'ordi et l'agenda et carnet d'adresses papier, de la maladie puis du décès de ma mère, suivis d'une longue période de vider la maison qui fut celle des parents, de la pandémie de Covid 19 suivie pour moi d'une reconversion professionnelle vers un emploi à gros plein temps avec 2h30 quotidiens de déplacement, et à présent d'un effet d'âge qui rend mes soirées trop courtes aux jours et veilles de jours travaillés (1), j'ai perdu de vue grand nombre de proches (famille ou ami·e·s). 

Et dans un nombre désolant de cas, les nouvelles qui me parviennent un jour sont des nouvelles de type Tu ne savais pas ? Mais c'est fini depuis x mois pour lui. S'ensuivent quelques mots évoquant un accident, une maladie, ou depuis quelque temps le grand âge (2).

Alors ce billet de Fanny Chiarello sur Silence radieux, un hommage à quelqu'un avec qui elle appréciait travailler et qui ne donnait plus de nouvelles, m'a profondément émue.
"Je me suis souvent demandé, depuis, pourquoi je n’avais plus de tes nouvelles. Avais-tu été accaparé par d’autres projets ? La compositrice en question avait-elle décliné l’invitation ? C’est Amélie qui, ce matin, par hasard, m’a appris la terrible nouvelle de l’accident, qui remonte à juillet dernier. Nous avions échangé plusieurs fois entre temps, mais elle pensait que je savais."

C'est tellement ça, presque à chaque fois.
Je lui suis reconnaissante pour mettre les mots élégamment, sur cette peine particulière. 

Et je repense soudain avec gratitude à Carl Vanwelde dont le très réconfortant Entre café et journal, une pensée m'avait permis un jour d'apprendre le décès, pour moi totalement inattendu car je ne le savais pas malade, de quelqu'un qui avait beaucoup compté pour moi. Et de l'apprendre par connaissance commune, plutôt qu'au boulot via une régulière veille médiatique pro.
Les tristes nouvelles font mal quand même. Il est toutefois des circonstances, des lieux et des vecteurs de transmission qui font plus mal que d'autres. 

En attendant, en survivant, il faut qu'on avance.

 

(1) La journée de boulot engloutit toutes mes forces, je parviens à peine à sauver pour partie la pratique sportive, laquelle m'est indispensable pour avoir la condition physique de continuer.
(2) Désormais des ami·e·s "un peu plus âgés" que moi, avec ma façon très relative de percevoir le temps qui passe, et qui peuvent avoir allez, vingt ans de plus, pas grand chose à mes yeux dès lors qu'il s'agit d'amitié, hé bien voilà, ils ou elles sont vraiment âgés et parvenu·e·s à l'étape où une fin de vie peut survenir simplement parce que c'est fini. Les rides je m'en fous, les cheveux blancs, c'est juste normal, la fatigue et le ralentissement, je fais avec, mais ça, je ne m'y fais pas.


Quitter les plateformes (et nos fantômes dans tout ça ?)

 

    Bien des personnes ont désormais quitté les plateformes dont les dirigeants ont pris récemment des positions politiques qui rappellent les heures sombres du siècle dernier, et je me réjouis de les retrouver sur d'autres, pour certaines décentralisées, où j'étais déjà depuis quelques temps.
Les débats font rage, rester contribue à leur enrichissement.
Pour ma part c'est difficile de quitter totalement les unes et les autres tant que je suis salariée : pour deux au moins d'entre elles j'y suis aussi pour le boulot, suivre certains comptes liés au travail, tant qu'ils y sont et que je bosse, j'y reste. Je ferai le point une fois retraitée (cette illusion tenace).
Mon usage des réseaux n'est pas tant d'y être, que d'y lire les autres, prendre des nouvelles des personnes que je connais vraiment, et que je ne pourrais pas forcément prendre le temps de contacter directement (1), suivre les derniers développements concernant mon domaine professionnel et mes centres d'intérêt dont le sport, suivre les informations générales, apprendre des choses diverses et variées, échanger et faire un peu de mauvais esprit (2).

Les réflexions de cet article sur Le dernier des blogs sont intéressantes, qui ont au moins le mérite de nous faire nous poser de (bonnes) questions.

Lentement, je suis en train de préparer ma migration hors de ce qui n'est plus Twitter : peu à peu, je cesse d'y suivre celles et ceux que je lis désormais ailleurs, je demanderai un jour les archives de mon compte puis sans doute je partirai, où n'y conserverai qu'un compte "coquille vide" afin de pouvoir en cas de besoin consulter quelque chose.

Quelque chose toutefois me retient, dont je n'ai pas entendu parler pour l'instant : ce sont les fantômes.

J'entends par là les comptes d'amis défunts, présents sur ces réseaux de leur vivant et du temps où les patrons de ces lieux virtuels ne semblaient pas dangereux - OK on les enrichissait de façon éhontée, mais bon, on pouvait encore se permettre de penser qu'après tout tant mieux pour eux et avoir l'illusion qu'ils en feraient pas trop mauvais usage -. Leurs comptes ne sont plus alimentés, pas non plus supprimés (dans la plupart des cas). Personnellement j'aime qu'ils ne le soient pas, de loin en loin, je leur rends visite, souvent lorsque j'essaie de retrouver quelque chose qu'ils ou elles avaient dit ou écrit, ou la trace d'une de nos rigolades. C'est un peu aussi comme d'aller déposer des fleurs au cimetière, honorer leur passage en ce bas monde, une forme moderne de recueillement.
Au croisement d'être restée vieux jeux et des pratiques usuelles de la modernité, je reste avec une sensation que quitter complètement serait les abandonner ; en de mauvaises mains qui plus est.
Il est probable et c'est tant mieux, que des utilisatrices et utilisateurs plus jeunes n'éprouvent pas ce frein à partir des lieux virtuels devenus malsains.

 

(1) Ma vie actuelle, ce sont en semaine des gros blocs 08:00 => 20:15 ou 20:30 consacrés au boulot en semaine, 09:25 => 18:50 aux jours de télétravail avec une heure de pause pour le déjeuner, des entraînements sportifs dans toutes les marges et le week-end et de la récupération sinon. Et les heures de boulot sont intenses, pour les 3/4 d'entre elles au téléphone avec des clients à dépanner.

(2) Je l'avoue je suis nostalgique de l'époque où lorsqu'en lisant une info me venait à l'esprit un trait d'humour noir et grinçant, n'en rien écrire et attendre que quelqu'un d'autre balance la même chose voire pire.


Le seul problème, c'est les crocodiles


    Avoir des conversations avec des amis qui non seulement partent en vacances mais ont les moyens de choisir leur lieu de villégiature à leur guise, c'est se trouver parfois face à des phrases que l'on aurait jamais cru entendre un jour (1).

En tout cas merci à l'ami qui grâce à cette sentence, m'a permis de bien rire après une journée de travail pas si mauvaise (grand sentiment d'utilité et d'avoir été efficace) mais exténuante (2).

 

(1) Du moins de la part de quelqu'un que l'on fréquente dans la vie de tous les jours. J'imagine que c'est le genre de phrases que Bear Grylls est amené à prononcer régulièrement.

(2) Je me demande combien nous sommes quotidiennement de personnes dans le monde à devoir bosser certains jours pour rattraper sur les ordinateurs de nos clients les dérèglements que les mises à jour de ce système informatique prépondérant dans le monde auront induits. En ce qui concerne mes collègues et moi, c'était un de ces jours-là. 


Une grande fatigue

 

    Sous l'effet d'un deuil et peut-être de l'âge, je m'aperçois que je deviens peu capable de suivre l'actualité, surtout qu'elle était, particulièrement aujourd'hui faite de violences, et plus particulièrement de violences répressives, puisqu'il y avait de grandes manifestation écologiques, contre la mise en place d'un dispositif de rétention de l'eau aberrant (1) pour ne parler que des questions de bon sens.

Alors aujourd'hui j'ai vaqué à mes occupations administratives et domestiques, tenté d'écluser un peu la fatigue, terminer une lecture pour le cercle de lecture dont je fais partie, et été à un entraînement de natation où j'ai subi un passage de grande fatigue (mais l'eau est sympa, elle nous porte). Et au soir j'ai lu les interventions des ami·e·s sur les différents réseaux, dont certains m'ont réconfortée par leur humour.


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Je devrais être en train de me battre pour nos retraites, mais n'en ai pas la force. Pas même celle de suivre de près ce qui se passe. 

 

(1) au lieu de la laisser en sous sol puis de la prélever on va la stocker dans de vastes bassin (histoire qu'elle s'évapore ?)


La fin d'un arbre

 

    C'était comme un vieil ami, ce grand arbre près de l'ancienne maison du Parc des Impressionnistes. 
Elle devait être rénovée et je craignais pour lui. J'avais vu le médaillon qui indiquait qu'un diagnostic lui avait été appliqué.

Certaines branches, donnant côté rue avaient été coupées.

Ce soir après le travail, quand je suis partie courir, sans pouvoir aller au parc, à cette heure-là fermer, mon cœur s'est serré. Je savais.

Ils l'ont abattu, on ne le voyait plus.

Je me sens triste, profondément. J'ai la sensation d'avoir perdu un ami. 


Au revoir l'Astrée


    C'était ce soir la fête de fin de l'Astrée, parce qu'il était hors de question de partir sans s'accorder un dernier au revoir et c'était bien tout le monde était là ou presque, même celui qui vit à Vierzon.

Manquait Honoré, irrémédiablement mais même sans nous le dire nous pensions si fort à lui qu'il était là un peu, aussi.

Claude, trop fatiguée, n'avait pu venir, et deux autres vieux amis qui vivent trop loin alors nous nous sommes causés en direct par téléfonini interposés.

Et c'était plutôt joyeux, dans l'ensemble au lieu d'être triste, des retrouvailles après deux années de presque pas, et des retrouvailles avant que le lieu ne puisse plus devenir lieu d'accueil.

Finir une entreprise est un sacré boulot.

Je suis très reconnaissante à Michèle et Alain de nous avoir rechauffé le cœur pendant tant d'années et offerts tant de soirées mémorables et entre nous de belles amitiés. Je suis très reconnaissante envers celles qui ont été à l'initiative de cette soirée surprise, qui nous ont permis de nous revoir et de dire proprement au revoir. 
Et merci.


Tri de photos (suite de la suite)


    J'en suis à présent à novembre 2018 lorsque nous étions allés à La Rochelle courir le 10 km et encourager les copains qui effectuaient un marathon.
J'étais restée quelques jours pour écrire à la médiathèque, courir en bord de mer et revoir un couple ami qui s'est installé là pour sa retraite, c'était un moment heureux, comme j'aurais aimé que fût ma vie - hélas je ne suis pas rentière -.

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Le 30 novembre 2018, j'étais de retour à Paris. Je ne sais plus où précisément j'ai pris cette fresque en photo (elle n'est pas géolocalisée), sans doute vers La Défense.

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En décembre 2018, un week-end de ciné-club a lieu à Ménilles

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En décembre 2018, je travaille en tant que libraire volante dans le XIIIème arrondissement parisien. Photos lors des trajets

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Je retrouve parfois une photo dont j'ai oublié le souvenir, et qui me plait bien, celle-ci par exemple, prise le 15 décembre 2018, la géolocalisation dit vers La Villette

20181215_112850À la libraire où je travaillais alors, nous avions reçu Miss Tic qui venait en voisine pour une dédicace. La revoir m'émeut.

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Le dimanche 16 décembre 2018 au matin, je traverse Paris, probablement à vélo pour aller travailler et prends une photo de la place de la Concorde presque déserte.

20181216_103614Je ne me doutais pas que trois à quatre ans plus tard je reverrais Paris ainsi, en allant travailler alors que la plupart des gens était confinée.

Le 18 décembre 2018 dans le quartier du Panthéon, j'ai pris en photo un splendide C215 Victor Hugo

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Je trouve la trace d'un concert de Christine and the Queens, le 19 décembre 2018 ; je l'avais oublié, comme pas mal de choses que j'ai faite dans le monde d'avant la pandémie [de Covid_19]

 

 


Deux disparitions


    Triste week-end bien qu'on l'ait rempli de belles activités (sportives, principalement) : j'apprends par un courrier retourné par la poste qu'une amie n'habite plus à l'adresse indiquée - et par ailleurs qu'elle publie en e-book exclusif en autoédition, un ouvrage en collaboration -. Comme je ne suis plus libraire, me voilà sans recours pour en apprendre davantage. 
Sans compter que n'avoir été informée ni de la publication ni du déménagement, est signe qu'elle ne tenait pas tant que ça à notre correspondance partagée. La pandémie aura été rude quant aux amitiés.

J'apprends le dimanche le décès de Miss Tic que Le Monde confirme. Comme dans le cas de F., j'ignorais la maladie à l'œuvre. Nous ne nous connaissions pas personnellement, n'avions fait que nous croiser en diverses occasions de librairie, mais je suivais son travail, qui tant de fois m'avait arraché un sourire dans des moments difficiles alors que je passais dans une rue qui l'abritait. Je me sens d'une certaine façon orpheline.

Demain, il faudra travailler comme si de rien n'était.


un village peuplé d'irréductibles gaulois (Il se prépare)

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Ça me fait sourire depuis que je vois la tendance enclenchée, parce que tentée par moi-même dès le premier jour, mais alors noyée dans les ennuis financiers, il était totalement exclu que je puisse faire quoi que ce soit d'un tantinet patrimonial, j'ai vu venir le mouvement gros comme une maison (c'est le cas de le dire).

Mais voilà qu'au fil des ans toute la bande que mon cerveau appelle "de l'hôtel des Blogueurs" (1), au lieu d'Houlgate colonise gentiment un village breton : qui se rapproche de la retraite ou y est enfin, qui a décidé de quitter Paris et de télétravailler à fond, qui a fait un petit héritage qui sera ainsi pour le mieux employé ...

Je sens que quand la France aura basculé au main d'un pouvoir politique de haine officielle, il restera comme dans les Astérix un village peuplé d'irréductibles Gaulois, qui ne revendiqueront surtout pas leur appartenance à un clan car ils sont au contraire de grand cœur et larges d'esprits.

La vie comme souvent me placera un peu à la marge (2) puisque mon héritage s'est trouvé normand et lié à l'origine de ma mère. Donc je serai dans la bonne direction,  mais pas tout à fait tout près, cinq heures de route en gros, et pas de liaison en train. Si j'avais de la fortune et pas le mal de mer ça serait jouable par bateau. Il est probable que si la santé me reste, je me la jouerais un jour "rando vélo".

Quoi qu'il en soit, je n'ai ni le temps disponible ni la surface financière pour assumer deux logis à l'ouest en plus de celui d'à Paris liés à nos emplois et à proximité de nos enfants, pour sans doute un moment encore. En attendant, j'apprécie le mouvement et souris largement. L'idée d'un havre de paix possible, même si je n'y serai pas, me plaît. Me voilà rassurée.

 

 

(1) Même si c'est approximatif, d'autres sont venus par après.
(2) C'est assez impressionnant je ne peux jamais faire partie d'un groupe complètement, et ça n'est pas par choix, il y a toujours un élément de différence, qui m'empêche d'être là à 100 % et de ne pouvoir participer à tout à fond (très souvent c'est l'emploi et ses contraintes, depuis quelques temps l'âge et ses limites, pendant longtemps le manque d'argent ...)