Dans dix ans ou vingt ans (Pokemon Go)

Dans dix ans ou vingt ans on se souviendra de l'été 2016 comme de celui de l'explosion du Pokémon Go, rendant immédiatement addicts tous ceux qui avaient connu les Pokémons en tant qu'écoliers, une folie. 

Et donc sur cette planète pendant que la plupart des humains se battent chaque jour pour une simple survie, que d'autres se font embarquer dans des délires pseudo-religieux qui en font des tueurs, une foule d'autres gens aura passé un temps fou à jouer à cache tampon avec des petits personnages virtuels. 

Vivrais-je plus que centenaire, ce monde m'étonnera toujours.

PS : Le gros avantage c'est que ça fait circuler les joueurs dans le monde concret. Ils vont enfin apprendre à marcher ! 
video : une parmi d'autres du récent déferlement. J'aime bien son côté, bribe de vie d'ailleurs


Un bol d'air (humide)

  

Ce dimanche matin vers 8h à Montévrain. Bord de Marne Parfois j'utilise la vidéo pour capter ... l'absence de mouvements (autres que ceux d'un point de l'environnement) et le chant des oiseaux.

PS : Je pensais à ce billet chez François Bon. Pourquoi l'image animée, pourquoi l'image fixe lorsque l'on dispose d'un appareil qui met le choix à disposition ?


Faire un tour chez Google avec Google street view (le coup de fièvre du vendredi soir)


    Hé bien par exemple ça donne ça : 

Capture d’écran 2015-10-16 à 23.23.36

Ce qui pourrait être à peu près partout dans le monde entier. Au fond seules les voitures et dans une moindre mesure la végétation permettent désormais de distinguer une zone d'activité péri-urbaine d'une autre, du moins en l'absence d'êtres humains visibles et vêtus d'une façon autre que le international casual wear.

(qu'est-ce qui m'a pris de regarder ça ?, peut-être ai-je voulu illustrer le dicton Charité bien ordonnée commence par soi même) 

coordonnées (pour si je voudrais y retourner dans quelques temps me balader 37.4229, -122.085 )


Longtemps sans (trop)


P4201804Je n'étais pas revenue dans #MaNormandie depuis le 17 août. Il faut une demi journée de route pour y aller et encore quand ça roule, le train n'y va pas jusqu'au bout, venir pour moins de cinq jours représente une création de fatigue plutôt qu'une récupération. 
L'idéal serait de disposer d'une petite voiture là où va le train, une vingtaine de kilomètres. Mais je ne fais pas partie des femmes que les hommes écoutent, seulement de celles à qui l'on explique que ça n'est pas possible, vraiment, non (1). Donc pas de voyages en train. Donc pas de Normandie pour mes week-ends de 3 jours alors que de loin en loin ça ferait tant de bien. 

Et pas de vraies vacances depuis une quinzaine l'été dernier et au 15 août un week-end prolongé, donc même ici, ce simple ici, inaccessible avant aujourd'hui.

Huit mois. Presque le temps que naisse un enfant. 

En si longtemps la petite ville où depuis la seconde guerre mondiale il ne se passe presque rien, a quand même eu le temps de changer.

Dans une des maisons vides, un morceau d'en face, des voisins se sont installés.

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 Il manque, très étrangement, un morceau de la barrière en ciment qui sépare le jardinet de celui des voisins. La plaque est au sol, de l'autre côté. Cette maison étant vide désormais nous ne saurons jamais ce qui s'est passé.

P4201806Comme on s'y attendait le jardin, tropical, est devenu luxuriant.

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La laverie automatique a fermé et c'est un événement. Je l'avais connue là de tout temps. Lorsque les enfants étaient petits et que nous passions par ici d'assez longues vacances, une quinzaine de jours, nous y passions forcément un peu de temps. Il y avait toujours du monde, les locaux. Je me demande comment désormais font les gens - à moins qu'une autre ait ouvert dans un autre point du bourg -. Le tenancier que parfois l'on croisait a dû prendre sa retraite sans trouver successeur.

Eminem en revanche garde toujours l'une des portes. Ça me fait sourire, me rappelle un texte que V. écrivit sur 50 Cents dans lequel elle parlait aussi de lui - une commande pour le Mac Val à laquelle j'avais à la marge participé -. 
À présent que je souffre de la rupture d'après, je récupère de bons souvenirs des temps d'avant celle d'avant qui semble moins pire, relativement.

La cabine téléphonique subsiste. Mais pour combien de temps ? J'y ai passé tant d'appels autrefois, à des gens désormais morts ou sortis de ma vie ou qui utilisent comme tous le monde et désormais des téléphones personnels.

Le garage abandonné pour cause de déménagement vers la "zone d'activité" (vous savez les ronds-points, les hangars désormais de chaque villes), a été repris par un grainetier et qui traite aussi de l'apiculture. Ça fait plaisir à voir qu'une activité redémarre.

 

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P4201823D'un jardin de grande demeure des grands arbres ont disparu. Ça me peine toujours un peu, même en cas de choix rationnel, menace à éviter.

Mais le plus grand changement nous attendait en bord de mer, dans une autre petite ville à 10 bornes de là : 

P4201832Le petit cabanon des sauveteurs en mer est devenu tout soudain un très grand bâtiment.

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Qu'ai-je donc fait pendant tout ce temps ? 
(à part travailler et, depuis janvier, pleurer).

Le plus étrange dans tout ça, est d'être là par un temps frais (malgré le soleil le vent printannier y est), et de n'avoir pas du tout froid.

C'est la première fois que je viens par ici depuis que le froid m'a quittée.

Et lui, au moins, ne me manque pas.

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(1) au choix : l'édition numérique, des voyages et déplacements, faire l'amour, s'accorder un week-end en amoureux, fêter son anniversaire, se faire des cadeaux autres que strictement utiles et cependant bien choisis, ne pas laisser ses chaussettes sales traîner dans la maison ...


Trente ans sans (Trente ? Trente !)

(billet écrit en dormant)


    L'homme (1) parlait de Venise élégamment, comme quelqu'un qui aime la ville, en reste extérieur mais n'est déjà loin s'en faut plus un simple touriste. 

Il évoque des lieux.

Je me les remémore. Je connais Venise, j'y suis allée.

Une fois. 

C'était il y a un moment déjà. Pour le Carnaval. Nous étions étudiants. Ah oui alors ça fait vraiment un moment. Février 1984. Il avait neigé. Tu n'as jamais eu aussi froid de ta vie. D'habitude lorsqu'il fait froid on reste à l'abri. Mais là on profitait de la ville, de l'ambiance du Carnaval. On marchait le long des canaux. Tu superposais tous tes vêtements. Pourtant tu claquais des dents. 

Tu avais faim. C'était idiot : vous deviez partir avec un couple d'amis l'idée de Venise c'était d'eux qu'elle venait. Mais tout était trop cher. Ils s'étaient rabattus sur Vienne. Vous, au dernier moment aviez bénéficié d'un désistement, c'était ta mère qui avait vu l'annonce dans le journal, train + hôtel. Même à prix cassé ça dépassait votre budget étudiant. Mais tu n'étais pas du genre à laisser filer une chance, ta philosophie était déjà Ni remords ni regrets. Et de n'en pas éprouver en ne faisant rien qui porte préjudice à autrui ni à la vérité et en ne laissant passer aucune chance sans la tenter. Ça n'est possible qu'en temps de paix.

À ne pas saisir l'opportunité des deux places libérée, tu aurais regretté. Alors Venise, les billets de dernière minute, hop, vous y êtes allés. Mais il n'y avait pas d'argent restant, presque rien, pour manger. Vous mangiez pour deux au petit-déjeuner, qui faisait partie du forfait ; puis tentiez de tenir le coup jusqu'au plus tard possible. 

Le seul luxe fut un chocolat chaud chez le fameux Florian

Donc pour toi Venise c'est la faim et le froid (2). Mais c'était tellement beau quand même.

Vous vous étiez, comme pour Roma, bien plus tard, dit bien sûr, On reviendra.

Et puis plus aucun moment favorable ne s'est présenté, aucune proposition, aucune période pourvue simultanément de temps libre et d'argent. Les festivals de cinéma (La Rochelle et Arras, avec des films qui montrent la vie ailleurs) sont venus se substituer aux voyages que nous n'avions pas les moyens de nous accorder. 

Si nous parvenons (courant 2015 ? si tout va vraiment très bien (rien n'est moins certain)) à sortir du rouge, toutes dettes amicales remboursées, je crois que le premier voyage sera pour la famille à Turin. Puis pour Bruxelles et les amis qui y vivent (et retourner nager dans la piscine de mes rêves ; acheter quelques habits chez le boutiquier hypermnésique ; peut-être éviter de retourner dans l'hôtel dont le portier de nuit/soirées a toutes les raisons de me prendre pour une grande séductrice (3)). Et Toulouse aussi où je n'ai pas pu honorer une invitation par manque d'argent. Je retournerais aussi volontiers à Marseille où des amis me manquent aussi.

Alors Venise, ou Rome, ou la Toscane, à moins d'un coup de chance, c'est encore très loin.

Mais il ne faut pas être triste, si l'on m'avait dit il y a trente ans que je serais encore là trente ans plus tard pour en parler, deux enfants jeunes adultes, une condition physique très honorable, un parcours professionnel vers ma passion des textes, et qu'il y en aurait d'autres (des passions), je ne l'aurais pas cru. Il n'y a guère que la persistance de la dèche (ou plutôt : le retour vers) qui m'aurait paru plausible.

J'espère quand même y retourner, qui sait.

 

(1) Il s'agit de Thierry Clermont qui ce soir à La Libreria présentait son livre "San Michele"

(2) Sauf au matin du dernier jour, soleil radieux, chaleur, caffé en terrasse dans une partie ensoleillée, et ce bonheur-là est resté ancré. Vous étiez amoureux. Jeunes. Fatigués mais en forme. Aucun des chagrins communs, aucune des difficultés majeures ne vous avait encore frappés. Pour autant the Inner Voice, l'aide des aïeux, la sagesse ancestrale des petites gens, m'avait ordonné Profite à fond de cet instant, tu n'en auras pas tant. J'ai obéi. Et trente ans plus tard reste encore intact un souvenir pur, un momento perfetto dans lequel puisser une bouffée d'énergie. Il fallait juste un peu surveiller l'heure pour ne pas manquer notre train.

(3) Dans la comédie à l'italienne qu'est ma vie, cette histoire mérite une scène centrale, un peu. Dans ma collection d'apparences trompeuses elle tient le haut du pavé. On peut vraiment par inadvertance passer pour le contraire de ce qu'on est.


Sport Soleil Sommeil

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Allez, tu peux bien l'avouer, tu aurais préféré Sex, Whiskies et Rock'n Roll, mais voilà, l'un est parti, l'autre a vieilli, tu as vieilli aussi, le travail fatigue et les congés des prolétaires sont faits pour récupérer.

  

Le cadeau du ciel fut le ciel (bleu) et les marées (bien coordonnées aux heures les plus chaudes et favorables d'une journée). Alors vous avez nagé, couru, joué au foot et dormi. Dormi comme des loirs. Dormi comme des dîners à moustiques. Dormi jusqu'à en avoir marre de dormir. Roupillé, pioncé, ronflé. J'ai même trouvé moyen de dormir en faisant autre chose et me réveiller amnésique de ce qui s'était passé (heureusement on m'a rassurée).

  

Nous avons lu. Bien et beaucoup lu. Mais pour moi lire c'est respirer. Alors est-ce que ça peut compter ?

J'ai porté quatre jours une robe d'été.

 

À cause de rêves fatidiques et d'avenir inquiété, le moral est moyen moyen revenu, mais le physique est retapé. Un brin l'amour.

Et la rage d'écrire.

C'est déjà ça.

Je remercie le soleil et les nuages absents.

 

[photo : Saint Germain sur Ay, le 22 juillet - une foule comme jamais -]

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La petite ville s'est vidée

 

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Pour cause d'emploi retrouvé, on ne saurait s'en plaindre, puis du retour sévère des problèmes familiaux de santé, vous n'étiez pas revenu dans la petite ville depuis décembre ou tout début janvier.

   

Alors ça vous a frappé, tous ces panneaux "à vendre", "bail à céder", "à louer" qui se sont multipliés. On a pensé à un effet d'aubaine : une "zone d'activité", vous savez ces hangars des périphéries, près des premiers ronds-points d'un patelin, déjà existante s'est beaucoup développée et certains commerces voire des bureaux y sont allés.

    

Vous supposez que des exonérations fiscales ou de cotisations ou des aides sont associées à ces implantations. En attendant et par exemple ce garage qui occupait près de la place centrale une belle surface est remplacé par un vide persistant P7200018 . L'emplacement du commerce que tinrent successivement tes grands-parents sert de simple vitrine de présentation (Ça me serre le cœur, grand-maman). On s'est dit qu'aussi des impôts avaient dû augmenter qui avaient précipité des décisions de relouer, quand laisser vide une maison qui ne coûtait pas grand-chose évitait les ennuis. Parce qu'il est certes logique que la génération de mes oncles et tantes et parents, peu à peu disparaisse, mais les familles maintenaient les habitations.

 

 

 

Que peut-être les Anglais qui avaient repeuplé la région depuis une quinze ou vingtaine d'années s'en étaient, c'est La Kriz, retournés.

    

Que c'était une impression fausse, que ces panneaux étaient déjà là, que vous ne les aviez pas remarqués parce que l'hiver le temps incite moins à se balader.

      

Puis un soir voulant saluer un oncle vous avez retrouvé un cousin. Qui lui aussi avait été frappé par cette évolution, lui qui vient plus souvent, qui est de la région.

  

Tu t'es souvenue que le village breton où tes amis ont trouvé leur havre de paix est atteint du même mal : des maisons vides ou rarement occupées, des "à vendre", des "à louer" ou autres floraisons de "bail à céder". Est-ce tout le fond du pays qui est en train de se vider, à force que le travail ne soit plus concentré qu'en grandes villes et que Paris aspire tel un tourbillon fatidique toute l'énergie vitale créatrice du pays ? Est-ce un effet des amortisseurs de crise qui auraient décalé la cause et ses plus visibles effets ?

  

Je n'ai aucune envie de rêver d'un retour à la terre, suis une citadine épanouie, ne supporte les vases-clos qu'en étant de passage, aime l'anonymat qui à mon sens protège. Il n'empêche qu'un pays fait de villes quasi-fantômes m'inquiète. Quelle est l'apocalypse que nous n'avons pas vue ? [photos : LHDP, juillet 2014]

addenda du 01/08/14 23h50 : Peut-être y aurait-il un lien avec ceci 


Les photos du mariage à Clohars-Carnoët

[billet pour une fois un peu "members only" mais l'idée est que tous ceux qui sont concernés puissent venir récupérer ce qui leur plaît. que les lecteurs inconnus habituels veuillent bien me pardonner]


Alors bien sûr je voulais ne garder que les moins ratées, recadrer, rééclaircir, bref un tantinet travailler. Puis j'ai été trop fatiguée et aussi peut-être qu'une photo que j'estime manquée peut amuser quelqu'un d'autre. Alors je n'ai pas trop trié.

Certaines sont un brin #WTF oui je sais (mais aussi prise pour telle ou telle personne, pour l'amuser).

En mode diaporama

En album

Enfin, pour les participants qui auraient raté le message général de Matoo et Alex (ça m'arrive, donc je pars du principe que ça peut arriver à d'autres), l'album général compilé par les jeunes mariés est par là (attention : il est déconseillé de cliquer sur ce lien si l'on a une connexion faiblarde de vacances au fin fond d'assez loin)