Rangements
05 mars 2022
(sabato)
La guerre aura au moins eu pour effet de me donner la force de ranger ; une fois la dynamique lancée c'est bon car déblayer est satisfaisant. Et puis je retrouve des trucs et c'est intéressant.
La pandémie et le premier confinement ont vraiment créé une rupture dans nos vies : bien des choses (papiers et autres) de 2018/2019 sont restées là posées en l'état et que je retrouve empilées comme s'il s'agissait des affaires de quelqu'un d'autre. C'est curieux comme impression. D'autant plus que des objets d'années bien antérieures, eux, font partie du fil de ma vie.
Je retrouve un jean de mes années semi-bruxelloises et mets un moment avant de le reconnaître. Je me demande ce qu'est devenu le commerçant hypermnésique qui me l'avait vendu.
Au box de stockage où je remise mes livres car ils sont trop nombreux pour que nous puissions cohabiter, je ne croise personne. Un homme jeune tient la boutique en mode étudiant qui paie ses frais. Nous échangeons quelques mots et j'ai l'impression d'un temps devenu normal même si la pandémie y est.
C'est un samedi normal, veut croire mon cerveau tout en sachant bien que non.
Plus jeune et moins fatiguée et moins en retard dans tout ce que je fais, j'aurais envisagé d'aller à la manif de soutien à l'Ukraine. Mais je travaille vraiment trop. J'espère que des ami·e·s y sont allé·e·s.
Le temps que j'arrive à une étape de rangement où je peux m'interrompre - sans laisser un chantier en cours pire que l'état initial - il est 17:30. Je bois un thé et réponds enfin aux messages reçus.
L'énergie me quitte d'un seul coup. Ça sent la sieste apéritive.
Le fiston semble vivre sa meilleure vie, c'est un grand réconfort.