35/ 397 - Faites monter (Alain Bashung)

 Dans ma cornue
J´y ai coulé
Une poignée d´orages
Dans ma cornue
J´y suis tombé
Quelle autre solution
Que de se dissoudre?

 

J'ai essayé. Au fond ça fait bientôt 9 mois que j'essaie (tiens, ils auraient eu le temps de faire un bébé, ça va vite l'amour du côté de ceux qui en sont heureux, et si lentement du côté de ceux qui se font pour les premiers quitter). Me dissoudre. Ne pas faire d'histoire. Ça ne sert à rien, ils sont attirés l'un part l'autre et sa psy lui a dit de foncer (1). Elle correspond à son cahier des charges, moi non.

Ce n'est pas non plus comme si j'étais vraiment seule.

À présent tout récent j'ai un travail qui m'arrime à Paris, et qui déjà me plait, ça devrait au moins calmer une part des la peine. Je ne pourrais pas vivre là-bas et ici. Et si j'avais partagé mon temps ça serait 3j/4j inversés par rapport à la période qui précédait alors ça serait difficile. C'est aussi par la vie matérielle que j'ai été plantée. 

 

(1) Est-ce aussi elle qui lui a dit de si brutalement me larguer ? 

La chanson d'Alain Bashung : Faites monter

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34/ 397 - Élégance

Tout est si calme ce soir
Puis-je être ému?

 

La journée de travail allégée, l’une de mi-temps, ce qui convient et à moi et aux collègues, et je prends le temps de rentrer par un chemin non encore exploré peut-être même des rues que je n’avais jamais empruntées. 

Tout est si calme dans ces beaux quartiers.

Pour être au diapason je m’étais moi-même bien habillée mais sais que dès le lendemain je reprendrais le pantalon qui m’autorise des gestes plus amples et de meilleure efficacité.

Le mercredi est le bon jour d’en jupe.

Je marche vers le RER, une solide envie de pleurer, soulagement d’un côté, je semble si bien tombée pour ce nouvel emploi ; chagrin de l’autre qui tenu à distance pendant les heures travaillées revient d’autant plus fort par après. 

Quelques échanges amicaux, par textos, me permettent de revenir dans le cadre d’une vie favorable, j’ai eu la chance des bons amis.

Mais j’ignore malgré les encouragements épistolaires de Claude si j’aurais à nouveau celle, inouïe, d’être émue.

 

La chanson d'Alain Bashung : Élégance 

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33/ 397 - Dehors (Alain Bashung)

 D'y avoir vraiment cru 

Faudra se serrer
Comme une forêt vierge
Faudra se mêler
Nos lianes infinies

d'avoir cru en sa sincérité. 

J'en suis réduite désormais
À songer


Effet de serre
Ma vie sous verre
S´avère ébréchée

Je t'ai tant aimé. 
C'est je crois, enfin, en train de passer.
Mais il ne faudra pas, plus tard,

Que tu viennes pleurer.

 

La chanson d'Alain Bashung : Dehors

 

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32/ 397 - Chat

 

Le Chat, même si j'en ai croisé d'autres depuis et qui m'ont adoptée aussi, me fait imanquablement penser à celui qui à Bruxelles avait si affectueusement pris soin de moi alors que j'allais rendre visite à celui qui (semblait) m'aimer.

Ce qui fait que le billet est déjà rédigé :

D'une sombre errance enfin la fin

Cinq ans plus tard, ce moment n'est triplement plus possible : l'homme m'a quittée, le chat l'a quitté (déjà deux ans plus tôt) et de toutes façons l'un et l'autre et un autre chat et un chien adorable et deux garçons avaient déménagé. Qui sait si l'arbre de ma photo sait encore exister.

Quand tu penses que je m'étais sentie sauvée.

 

La chanson d'Alain Bashung : Chat 

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31/ 397 - C'est comment qu'on freine ? (Alain Bashung)

 

Zut, une des rares chanson du garçon que je n'aime pas, sans doute parce qu'elle me rappelle l'attitude d'aucun à mon égard et que par ailleurs la voix bidouillée à la Plastic Bertrand dans "Ça plane pour moi" ne me ravit pas. Disons que ça m'amusait gamine dans les années 70, mais que ça va, là.

Il y a qu'aussi l'idée m'est assez étrangère. Quand je prends une direction, je fonce jusqu'à tant pis. Le freinage m'est interdit.

C'est ainsi.

 

La chanson d'Alain Bashung : C'est comment qu'on freine 

 

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30/ 397 - À perte de vue (Alain Bashung)

 

Alors forcément les "filles à lever" me fait un peu tiquer, d'autant que Bashung reste pour moi lié - nous l'écoutions en parallèle peu après son décès et échangions, émus, à son sujet ; je ne parvenais pas à concevoir que le chanteur ne serait plus là, plus jamais - à celui qui m'avait "envisagée" et qui s'est ensuite avec d'autres très ainsi comporté.

Mais pour le reste Bashung fait rêver. Ses chansons souvent comme des voyages, des traversées, des rails, des trains, des lacs gelés. 

Ce ne sont pas des lacs gelés que j'ai jurés d'enjamber (1), mais d'autres obstacles plus concrets.

Si j'ai ce qu'il faut de santé.

Personne, pas même un faux amoureux, ne saura m'arrêter.

 

(1) Salut à vous, ô marcheur de la Bérézina glacée, si d'aventure par ici vous passez.

 

La chanson d'Alain Bashung : À perte de vue

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29/ 397 - Coïncidences

 

On dirait qu'il y aurait eu cette année un 29 février, je ne parviens pas à quitter Anne Sylvestre, ça tombe bien.

Je ne peux que penser à ma Normandie, futur probable Fukushima sans tsunami. Entre La Hague, Flamanville et le futur EPR, même quand tout ira bien, nous irons mal si nous y séjournons (trop longtemps, trop souvent).

Et les habitants de la région pour la plupart favorables au nucléaire dont nous ne maîtrisons pas même les déchets (les générations d'après nous voueront aux gémonies à moins qu'elles ne comptent parmi leurs rangs quelque génie), favorables car le travail manque sauf là. Et que l'argent afflue. Si vous voyiez comme ils sont beaux et si bien équipés les petits villages du coin. 

Je ne peux que penser que mon père qui ne buvait pas, ne fumait pas, faisait sa gym tous les matins, même vieillissant ses abdos et jusqu'à 65 ans tous les lundi la course à pied, et qui vivait plusieurs mois par ans sur la presqu'île nucléarisée, est mort d'une tumeur au cerveau de toute cruauté.

Je ne peux que penser à cette photo de ma belle-mère prise fin avril ou tout début mai 1986, ma belle-mère en maillot de bain près d'une de ces bases de loisirs qui peut donner l'illusion aux parisiens que la mer n'est pas loin. Elle qui menait une vie régulière et saine, est morte un plus tard d'un cancer des os.

Coïncidences, on me dira.

 

Je ne peux que penser à mon oncle Étienne, lequel est mort des mêmes pathologies, mais lui c'était plutôt les sacs d'engrais qu'il aura dans son métier tant et tant manipulés. 

Je ne peux que penser à ma tante sa femme, laquelle avait visité la Hague en avril 1986, en était rentrée rassurée, niveau propagande, c'était très bien fait. Et deux ou trois jours après. 

Ces choses-là n'arrivent pas, pas chez nous en tout cas.

 

J'ai besoin comme nous tous de l'électricité et si je m'efforce d'être frugale dans mes utilisations, je tiens trop à l'internet, à l'ordi mon outil. Il me faut donc assumer une part de responsabilité dans ce qui risque d'arriver et les maladies qui ne sont sans doute pas sans liens de cause à effet - vivrais-je assez vieille dans ce contexte pour assister au moment où comme pour l'amiante, enfin, publiquement on le concèdera, et que ce n'est pas uniquement la faute de tout un chacun qui boit et fume un peu, mais qui surtout mange ce que l'industrie agro-alimentaire produit, respire un air suspect et subit des pollutions autrement insidieuses -. 

J'aimerais savoir quoi proposer. Me sens désemparée. 

Mais, surtout, gardez vos vélos
On ira voir au bord de l´eau
Si jamais la mer veut
Redevenir bleue

 

PS : Et cet article du JDD au même moment, coïncidence ? 

 

Une fois de plus, je ne peux résister à déposer ici l'intégralité des paroles, pour ceux qui ne la connaissent pas et se connectent d'un endroit où il convient de ne pas mettre le son. 

(source : Lyrics Copy)

 

Le beau frère de la sœur du voisin
Gendarme
Est mort il y a quelques jours, est mort enfin
Sans larmes
Des larmes il n´avait plus de quoi
Il n´avait même plus de poids
Plus de souffle dans la poitrine
Il était dans son lit gisant
Il avait moins de quarante ans
Il travaillait dans une usine
De celles dont on ne dit rien
Où il n´y a jamais de pépins
Jamais de morts ni de malades
Ils n´y travaillent pas longtemps
Ils ne savent jamais pourtant
Où vont finir leurs camarades

{Refrain:}
Allons, mais qu´est-ce que tu penses?
Ce n´sont que des coïncidences
Ces choses-là n´arrivent pas
Pas chez nous en tout cas

La femme de ménage de l´école
De sciences
A passé la visite médicale
En confiance
On lui a dit : "Il faut rester
À l´hôpital vous reposer"
L´a répondu : "J´ai mon ouvrage
Balayer autour du machin
Ils appellent ça, je crois bien
Une pile dans une cage"
Ils ont analysé son sang
Ils l´ont gardée. Ça fait longtemps
Y en a une autre qui balaye
A qui, bien sûr, on n´a rien dit
A l´hôpital il y a des lits
Elle ne vivra sûrement pas vieille

{au Refrain}

La sage-femme qui voit naître des enfants
Difformes
En voyant de plus en plus avec le temps
S´informe.
On lui dit : "C´est le tabac
C´est la pilule ou le calva"
Mais certainement pas l´usine
Où tous les pères vont pourtant
Gantés, bottés, casqués de blanc
Gagner leurs trois sous de débine
Il faut tout ça pour compenser
Ce que vous pouvez gaspiller
D´essence dans vos mobylettes
Et quand vous marcherez à pied
Vous pourrez toujours regarder
Passer les avions sur vos têtes

{au Refrain}

Et moi, moi qui vous parle avec mon micro é-
Lectrique
J´ai bonne mine à vous les dérouler, mes idées
Paniques
Je n´aime pas beaucoup le froid
Je ne me chauffe pas au bois
Et je ne boude pas l´essence
Mais j´ai au ventre une grand´ peur
Qu´on se retrouve un jour sans fleurs
Sans enfants et sans espérance
Qu´on se retrouve un jour sans nous
Avec personne au bord du trou
Rien que des armes et puis personne
Oh, dites qu´on s´en passera
De toutes ces choses qu´on a
Qui ne valent pas qu´on abandonne

Je n´y peux rien, toujours j´y pense
Je n´crois pas aux coïncidences
Ces choses arrivent bien
Et je n´invente rien

Mais, surtout, gardez vos vélos
On ira voir au bord de l´eau
Si jamais la mer veut
Redevenir bleue

 

  

La chanson d'Anne Sylvestre : Coïncidences

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28/ 397 - Dans la vie en vrai

   

Depuis qu'a commencé cette jolie série imaginée par Franck Paul j'ai parfois du mal à écrire à partir des chansons d'Anne Sylvestre tant celles-ci me sont proches et que je ne vois pas trop ce que j'y pourrais ajouter. Par exemple si j'en avais eu le talent j'aurais pu et dû écrire : 

 

Mais on découvre en soulevant un coin de toile
Qu´on a raté la grande scène des amoureux
Qu´on sait pas se faire embrasser sur fond d´étoiles
Qu´on a sommeil et que le rôle est ennuyeux

 

Tellement c'est ce qui correspond à ma peine de ces temps (à ceci près que je n'ai jamais trouvé le rôle d'amoureuse ennuyeux, c'est plutôt moi qui ne suis pas assez attirante pour l'homme, à la réflexion).

Peut-être aussi qu'à l'inverse de la chanson, la vie me semble supérieure au roman. Même si la mienne penche vers le triste amoureusement, il est peu dire que ses péripéties en sont plus farfelues qu'une fiction. À tel point que si je devais les relater à plat, un récit simple sans fioritures, ni rien inventer mais rien non plus omettre, ça ne se croirait tout simplement pas. Les lecteurs diraient, quand même cette auteure, quelle imagination elle a, où va-t-elle chercher tout ça ?

Tout s'est passé comme si, depuis ma rencontre avec V. (1) et que je finisse sur son impulsion et sa suggestion par laisser l'écriture prendre place dans ma vie, un dieu paternaliste mais assez malicieux contemplant mon fil de vie s'était dit : Alors comme ça, on veut écrire ? On veut du roman ? On ne veut plus se contenter du métro-boulot-marmots-dodo pour lequel on était programmée ? Le football et le bâtiment, tu ne trouvais pas que tu en avais assez fait comme ça ? Tu l'auras voulu, femme trop atypique, prends ça ! et m'avait embringuée dans des péripéties dignes d'"Au cœur du temps". 

Le petit dieu des livres qui depuis le début s'en voulait d'avoir laissé mal se situer la naissance d'une recrue de choix a tenté de dire, Halte là, déjà il y a 40 ans vous me l'aviez piquée, celle-ci elle était pour moi, déjà que vous n'avez pas voulu qu'elle soit un gars, à présent qu'elle a enfin pigé, laissez-là moi.

Mais le petit dieu des livres par rapport au dieu paternaliste de l'organisation générale n'a que des pouvoirs limités. Alors pendant que ses collègues ne me font aucun cadeau, surtout celui de l'amour qui me fait probablement payer une malédiction ancestrale, je ne vois que ça, sinon pourquoi serais-je traitée si mal à chaque fois ?, il multiplie les coïncidences, les encouragements, l'aisance quand enfin les autres m'accordent une trève et que je peux à mon travail me consacrer. Les belles rencontres aussi. Les amitiés qui sauvent et empêchent de mourir ou de désespérer.

Au fond je ne rêve pas la vie comme c'est écrit, j'essaie d'écrire la vie qui surgit, les sentiments qui dépassent de trois têtes ceux des plus mouvementés romans, je me débats avec le personnage que les autres m'assignent, incarnant fort mal la méchante qu'on voudrait faire de moi - ça commence à bien faire, déjà par trois fois -, n'étant effectivement pour pas grand chose dans tout ce qui survient et tentant désespérément de surnager, puis survivre là où j'ai échoué.

 

Mais, dans la vie, mais dans la vie en vrai
Comme je t´aime, je t´aimerai
Que ce soit de loin ou de près
Ce que j´ai dit, le redirai
Et pour de rire et pour de vrai

 

car en amour, la marche arrière est très difficile à trouver, du moins si elle est imposée par celui qui s'est (il a trouvé mieux désormais et tellement plus sexy) ravisé.

Par rapport à la chanson, il n'y a guère que les voisins que je n'aurais pu mentionner : trop occupée à me débattre face à ce qui peut m'arriver, j'avoue ne pas m'en soucier, même si souvent je m'interroge : Mais comment font les autres pour y arriver ? en particulier vers les fins du mois et de relations primordiales et pour l'amour (mais jamais pour la natation).

J'aimerais tant me retrouver avec mon cœur au grand complet et le corps qui revivrait. Quand on est bien, je sais le remarquer.

 

Les paroles intégrales (ce billet n'a de sens que si on les connaît) : source Lyrics Copy


C´est vrai qu´on dit : "C´est beau la vie comme dans les livres"
On rêve de la vivre aussi comme c´est écrit
Mais c´est déjà bien assez compliqué de vivre
On écrit son petit chapitre et ça suffit

Si on insiste, on voit surgir entre les pages
Des sentiments qui poussent pas dans les romans
On n´est pas d´accord sur le choix des personnages
On n´est pour rien dans l´histoire, finalement

{Refrain:}
Mais, dans la vie, mais dans la vie en vrai
Comme je t´aime, je t´aimerai
Que ce soit de loin ou de près
Ce que j´ai dit, le redirai
Et pour de rire et pour de vrai

C´est vrai qu´on aime s´inventer comme au cinoche
On voit les plans bien découpés comme au ciné
Le scénario se déroule sans anicroche
Quand le mot "fin" s´allume, on n´est pas étonné

Mais on découvre en soulevant un coin de toile
Qu´on a raté la grande scène des amoureux
Qu´on sait pas se faire embrasser sur fond d´étoiles
Qu´on a sommeil et que le rôle est ennuyeux

{au Refrain}

C´est vrai qu´on pourrait même y croire comme dans le poste
Sûr qu´on pourrait se regarder à la télé
On pourrait tout chanter sans craindre la riposte
Et saluer sans jamais risquer les sifflets

En éteignant, on se sent un peu mal à l´aise
Et si on pleure, ce n´est pas en trois couplets
Sans le play-back on oublie tout jusqu´aux fadaises
On se retrouve avec son cœur au grand complet

{au Refrain}

C´est vrai qu´on dit : "C´est beau la vie comme chez les autres"
On rêve de vivre aussi bien que les voisins
On écoute facilement les bons apôtres
On admet que nos sentiments ne valent rien

Mais si on veut bien se pencher à la fenêtre
On voit qu´ils regardent tout aussi bien chez nous
Que notre vie leur donne des regrets, peut-être
Qu´on était bien et qu´on n´y pensait pas du tout

{au Refrain}

  

La chanson d'Anne Sylvestre : Dans la vie en vrai

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(1) La personne qui inspira le  Wytejczk des débuts de ce blog, puis sortit de ma vie, et à force d'éloignement de mon blog aussi.

 

Parfois il serait bon que je relise mes billets.

 

 

 


27/ 397 - Voleur mon beau voleur

J´habiterai, sans rechigner, 
La cabane du jardinier

Je ne peux m'empêcher en écoutant la chanson, de songer à l'amour, mon éternel voleur d'énergie, puisque les miennes finissent mal avant que d'avoir pu (fors avec le père de mes enfants, nous eûmes le temps du bon temps, entre deux catastrophes familiales d'attaques de sales pathologies et périodes de forts stress professionnels et galères financières) en apporter comme au début l'amour fait - j'ai oublié certaines sensations, mais cette force d'euphorie je me la rappelle bien ; en plus que j'y ai eu droit une fois qui n'était pas amoureuse : c'était en juin 2005 après la libération de Florence Aubenas et avant que ne rattrape l'évidence qu'il allait me falloir encaisser l'été sans nouvelles de ma grande amie, déjà accaparée par madame A. (mais pour moi, une amitié n'empêche pas l'autre, ce fut hélas le cas) qui lui fournissait du travail qui la passionnait ; et que pendant ce temps à mon travail, alimentaire celui-là, pas comme le sien d'écrivain, les choses s'étaient gâtées, mon engagement discret ayant déplu ou plutôt qu'il fût d'une telle discrétion. À une telle cachotière quelle confiance accorder ? Je devais lutter afin que les informations courantes me soient communiquées quand précédemment on me les fournissait.

 

Il est vrai qu'en amour ou très grande amitié j'ai tendance à me contenter de la cabane du jardinier. Il me suffit de savoir qu'on est l'un pour l'autre là, je n'éprouve pas la nécessité d'envahir le terrain ni d'en chasser les autres, tant que l'amour, ou l'amie intime, répond présent dans les moments parfaits que l'on peut s'accorder et sait qu'il peut compter sur moi. Quand j'ai la bonne santé je suis d'une grande fiabilité.
Pour descendre les poubelles je peux me contenter de mon petit cagibi : et l'écriture et l'anémie me rendent nécessaires des plages de retrait. Quelque prince charmant que vous soyez et quand bien même vous seriez si vaillant qu'à me désirer, je ne saurais être votre dulcinée à temps complet. Et je ne sais pas, ne saurai jamais, me mettre en beauté. Mi da fastidio. Non voglio fare finta di essere quelle che non sono. 

C'est alors qu'arrive une blonde - sauf madame A. qui est brune comme moi, et ne pouvait en rien savoir de quelle autre amitié la sienne sonnait le glas - (ah non tiens, ce n'est pas dans cette chanson là, mais c'est à chaque fois dans ma vie) et qui prend tout le temps, et l'amour et l'esprit de celui qui tenait tant d'importance dans ma vie. J'accepterais volontiers le polyamour seulement voilà les blondes n'aiment pas, et mes amoureux une fois hameçonnés n'aiment plus qu'elles. Exit la petite Gilda dont le prénom est sexy mais elle pas. Alors on m'efface (1) et comme je n'aime pas à moitié je reste longtemps effondrée, cramée du feu mis à la maison par celui qui s'en est allé avant que notre relation n'ait perdu la moindre intensité. Simplement, coup du loup et plantée là comme une première femme de John Lennon sur un quai, je n'ai plus qu'à soupirer en mattant les photos de la fine propagande de Barack Obama (2)

Voilà pourquoi pour moi, l'amour est un voleur. Un voleur de forces, un voleur de bonne humeur, un voleur de confiance en l'humanité (3) et même depuis quelques années un voleur de mémoire in fine.

Voleur, voleur, laisse-moi désormais en paix, je n'ai que trop rudement morflé. Ou alors accorde-moi aussi réellement tes bienfaits

 

(1) Sauf en pratique une fois, mais la rupture dite a été ressentie et l'amour a morflé, presque autant d'énergie volée que si elle avait pris un tour plus concret.  

(2) Remarquez l'habile manœuvre pour faire sauvegarder ce billet par des instances extraterritoriales et que ne sauraient intimider d'éventuelles réactions froissées d'ex-#MaGrandeDiva 

(3) Sauf dans un cas où le quitteur fut respectueux, logique et courageux.

 

La chanson d'Anne Sylvestre : Voleur mon beau voleur 

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26/ 397 - Patron !

 

Cette chanson m'a fait revenir un souvenir de CM2 (ou CM1). Notre institutrice, madame Banissi, qui fut de ces professeurs qui comptent dans la vie d'un enfant qui veut s'en sortir, nous laissait interpréter des scènes des pièces de Pagnol sur certaines périodes en lieu et place de récitations. 

Avec mon amie Nathalie qui faisait du théâtre en pour de vrai dans une troupe amateur, nous jouions la scène du Pitalugue. Comme j'imitais bien les accents, je faisais César (ou à la réflexion un des autres gars du coin) et elle monsieur Brun. 

Et j'ai encore tout vivace cette façon dont je disais : 

- Le Pitalugue, ce grand canot blanc ? 

(avec un an-ne au lieu du an)

et le "Dès qu'il a la quille en l'air, il s'arrête".

Du coup c'est à un bateau que je songe quand j'entends la chanson Poisson Patron ! 

 


La chanson d'Anne Sylvestre : Patron !

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