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Première tentative de réponse au questionnaire des libraires

C'est un samedi d'épuisement. Il y a depuis que j'ai eu le Covid en octobre un niveau de fatigue de fond qui reste plus élevé qu'il ne l'était avant. En gros lors d'une semaine travaillée classique, je me sens dès le mercredi soir fatiguée comme avant le vendredi. 
Il y a peut-être aussi un effet d'âge, puisque le cap des 60 ans a été franchi, ce dont je reste stupéfaite.
Et concernant cette semaine-ci, il reste peut-être un effet du trail de dimanche. Je croyais avoir bien récupéré le lundi que j'avais pris en jour off, il n'empêche il restait peut-être quelque chose à écluser même si côté jambes c'était vite nickel.
Donc aujourd'hui, surtout ne rien faire, à part peut-être une séance de natation en fin de journée.

Comme je viens de terminer une lecture, je me trouve dans cet entre-deux côté bouquin (jamais long chez moi), ce qui fait que pour cette sieste-ci, il n'y en a aucun sur lequel j'ai envie de me précipiter.

Le moment est peut-être venu de rechercher mes réponses personnelles au questionnaire que mes amies libraires ont eu à remplir en vue d'une émission. Même si l'unicité requise n'est pas pour moi aisée, ni non plus l'usage des pronoms personnels possessifs. 

 

Le livre de chevet ?
"People who knock on the door" de Patricia Highsmith
ex aequo avec "Notes de chevet" de Sei Shonagon, impossible de les départager car types de lectures trop différents

Le livre qui vous a transporté ?
"Purge" de Sofi Oksanen

Le livre qui vous a le plus surpris ?
Ce livre d'une romancière anglaise contemporaine qu'une amie m'avait prêté en mode Tiens, toi qui aimes bien les livres d'Agatha Christie, tu devrais aimer et que donc je lisais comme un whodunit, sans un seul instant d'ennui tandis que les personnages s'invitaient à prendre le thé les uns chez les autres. Passé la moitié de l'histoire, toujours aucun crime, j'étais étonnée en me disant "trop forte". 
En fait ce n'était pas un roman policier.
(J'ai hélas oublié le titre, l'autrice, et l'amie n'est plus de ce monde ; ce que c'est que de vieillir)

Le livre à mettre entre toutes les mains ?
"The Secret Diary of Adrian Mole aged 13 3/4" de Sue Townsend

Un essai / Un combat ?
"The radium girls" de Kate Moore 
pas exactement un essai plutôt un travail de témoignage / recherche mais qui défend les personnes qui meurent du fait de leur travail, alors que les employeurs sont parfaitement avertis du fait qu'ils les mettent en grand danger.

Votre grand livre américain ?
"The Ballad of the Sad Café" de Carson McCullers

Votre essai ?
"La Condition littéraire. La double vie des écrivains" de Bernard Lahire

Votre historien ?
Arlette Farge

Le livre liberté d’expression ?
"La famiglia grande" de Camille Kouchner 

Votre classique préféré ?
"Les Misérables" de Victor Hugo

Une citation?


Guillevic

Le choc ?
"Enig Marcheur" de Russell Hoban, dans sa traduction par Nicolas Richard.

La déflagration ?
"Pukhtu" de DOA

Un cri de rage ?
"Eurêka street", Robert McLiam Wilson
(même si c'est surtout dans ma tête, le côté cri de rage, et qu'il porte plutôt sur ce qui est antérieur)

Un cri de Joie ?
"Avril enchanté" d'Elizabeth von Arnim

Des larmes ?
De toute éternité : dans "Les Misérables" lorsque Jean Valjean vient chercher Cosette
Récemment : dans "La dernière place " de Nédar Djavadi lorsqu'elle relate le déroulé de sa vie à Paris entre le moment d'apprendre qu'un avion est tombé peu après son départ de Téhéran, mais qui allait à Kiev alors elle ne s'inquiète pas personnellement, et celui d'apprendre qu'une personne de sa famille s'y trouvait.

Les vers / vers que vous connaissez par cœur ?
"Pâle, ivre d'ignorance, ébloui de ténèbres,
Voyant dans l'infini s'écrire des algèbres,
Le contemplateur, triste et meurtri mais serein
Mesure le problème aux murailles d'airain"  Victor Hugo, à celle qui est restée en France

The livre graphique ?
"Kobané Calling", Zéro Calcare 

Le livre noir ?
"Le Dalhia noir", James Ellroy

Le livre / roman d’histoire ?
"L'abolition des privilèges", Bertrand Guillot

Des vers / un livre à Voix haute ?
"À la ligne : feuillets d'usine", Joseph Ponthus

Le livre / roman féministe ?
"A room of one's own", Virginia Woolf

Un road-trip ?
"Sally Lockhart : La malédiction du rubis", Philip Pullman

Un livre réjouissant ?
"La daronne", Hannelore Cayre

Le prix du style ?
Toute la recherche du temps perdu, Marcel Proust

Le livre qui parle le mieux de la folie du monde ?
"Io, Ibra", David Lagerkrantz (sous le prisme très particulier de la vie de fous des joueurs de foot pro hommes, mais c'est une sorte de quintessence de ce qui est cinglé dans ce monde tel qu'il est)

Le livre qui parle le mieux de la beauté du monde ?
"Le mur invisible", Marlen Haushofer, quoi qu'en creux
et "Notes de chevet", Sei Shonagon mais je l'ai déjà cité dans une autre rubrique

Le livre à adapter au cinéma ?
"Le soldat désaccordé" de Gilles Marchand (et je ne dis pas ça par effet de proximité)

Le livre / le roman de l’injustice ?
"Le quai de Ouistreham", Florence Aubenas

Le livre / Roman d’une vie ?
"Ernesto Guevara connu aussi comme le Che", Paco Ignacio Taibo II

Le livre qui a changé votre vie ?
Au moment de la pandémie : "Station eleven", Emily St John Mandel et "La constellation du chien", Peter Heller.
Grâce à eux, lus auparavant, le premier confinement pour nous s'est passé bien, nous étions préparés à ce qui nous attendait.
Auparavant : "Dragons", Marie Desplechin
"Le grand jardin", Francis Dannemark

Votre écrivain préféré ?
Je ne sais pas ou plus répondre à cette question.

Votre personnage préféré ?
Arthur Alderman (in : "People who knock on the door")

Votre Héros / héroine préféré ?
Marie Curie, dans les biographies qui lui sont consacrées.

Votre antihéros ?
Adrian Mole 

Le livre qui vous a touché en plein cœur ?
("Orlando", Virginia Woolf, mais parce que Virginia Woolf a pour moi une place à part)
"Entre ciel et terre", Jón Kalman Stefánsson (mais toute son œuvre, en fait)
"Les années", Annie Ernaux (s'il faut n'en choisir qu'un)

Le livre sexy ?
"Jours tranquilles à Clichy", Henri Miller mais je ne suis pas persuadée que je le trouverais sexy s'il se déroulait ailleurs qu'à 60 mètres et 90 ans de chez moi.

Le livre d’amour ?
"Plage de Manaccora, 16h30", Philippe Jaenada


Les jeunes pères

 

    Depuis un moment déjà, aux heures où je pars travailler et qui sont celles de garderies ou de petites écoles, je croise des jeunes pères escortant leurs enfants, en proportion désormais honorable et qui contraste avec le déséquilibre d'antan, où n'officiaient que les mamans.

Pour autant il y a comme une tendance ces derniers temps à la prise d'allure détachée ce faisant. Comme si les jeunes pères tenaient à montrer au monde qu'ils dépannent, que cette action qu'ils accomplissent ne les définit pas. Ainsi beaucoup de ceux dont l'enfant est en poussette, la poussent d'une seule main.
Aujourd'hui l'un d'eux avait l'autre main dans les poches, laissant entendre qu'il accomplissait son devoir avec grand détachement.

Certains contournent la corvée. Je croise parfois près du bureau où je bosse un jeune père en rollers, poussant son enfant en pleine rue, au mépris des dangers pourtant solides de la circulation.

Il se pourrait qu'un peu plus de proximité, ce dont d'autres font allègrement montre, permettrait de transformer en moment partagé ce qu'ils semblent percevoir comme une contrainte qui pèse sur leur temps quotidien.