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Iwak #25 – Scarecrow


    Je n'ai rien à dire sur les épouvantails, même en me creusant les méninges pour le sens figuré. Ou alors me vient l'image de celui qui pourrait être à nouveau président des États Unis alors qu'il constitue un danger public pour le monde et la démocratie. Et à quelques jours d'une nouvelle série d'années dangereuses et désespérantes, sauf si les femmes des zones républicaines parviennent à se déprendre de l'emprise de leurs maris, je n'ai pas envie de déjà re-penser à lui. Il occupera bien assez le terrain plus tard, si les choses tournent mal.

Alors je vais opter pour le lovecrow dont Matoo a parlé : parce que oui, les corvidés, sont mes potes, depuis toujours je les ressens comme des alliés. J'ai l'impression parfois que certains tentent de me faire comprendre des trucs. Une sorte de certitude depuis l'enfance, et alors que personne ne m'avait rien dit à leur sujet et que globalement ils étaient plutôt mal vus, qu'ils avaient des choses à nous apprendre et que certains d'entre eux ne demandaient qu'à communiquer. 
Je me souviens que je me posais (et pose toujours) la question de savoir si alors que leurs croassements nous sont désagréables à l'oreille, nos voix humaines leurs étaient désagréables et leurs croassements mélodieux. Il m'est même arrivé de tenter, ado, de penser sur une autre fréquence, pour voir si une transmission n'était pas possible, tant j'étais persuadée que nos formes d'intelligences étaient proches et que c'était simplement qu'on n'était pas sur les mêmes longueurs d'ondes (1).

Plus d'une fois j'ai eu l'impression que l'un ou l'autre, corbeau ou corneille, tentait de me montrer quelque chose, d'attirer mon attention.
Plus d'une fois, il y en a eu que j'ai croisés sur certaines périodes aux mêmes heures à plusieurs reprises, avec l'impression ou l'illusion d'être identifiée et saluée.

Et ce n'est pas dire que j'aie été influencée par quelques références, fors le poème d'Edgar Allan Poe - par exemple je n'avais pas capté le lien avec Mylène Farmer par Matoo évoqué (2) -, c'était là dès l'enfance ; malgré les efforts conjugués d'Hitchcock et de Daphné du Maurier, pour qu'ils deviennent des éléments de terreur.

J'ai d'autant plus envie de parvenir à communiquer avec eux, que je suis persuadée que dans les temps dangereux à venir, ils nous survivrons et pourraient être les transmetteurs de notre mémoire et des niveaux de savoir-faire technique que nous avions atteints avant la fin. Comme conviction, c'est curieux, j'en conviens, il n'empêche, tenter le coup ne mange pas de pain.

 

(1) Je le suis encore et d'autant plus qu'entre temps j'ai lu des textes sur le sujet de leur intelligence.
Mais à l'époque et sans l'internet pour aller à la pêche aux renseignements, j'en étais réduite à mon intuition enfantine, elle-même issue de mes observations quotidiennes.

(2) Mon cerveau est très doué pour juxtaposer des éléments sans les relier : six mois pour faire le lien entre "Sarah's key" et "Elle s'appelait Sarah", le film / le livre dont me parlaient séparément deux amies l'une côté film, l'autre côté livre. Et c'est tellement typique de moi. Alors Nevermore et Never more, bah.

 

 

Participation à Iwak ( Inktober with a keyboard ) en théorie : un article par jour d'octobre avec un thème précis. Je l'adapte à mon rythme et à ma vie. Peut-être qu'en décembre, j'y serai encore.
C'est Matoo qui m'
a donné l'impulsion de tenter de suivre.


"Born to run" : Team Ingebrigtsen, une suite


    J'hésitais à en parler car elle est pour l'instant diffusée en exclusivité sur une plateforme issue du géant tueur de librairies, et que j'ai honte sur ce coup-là de m'être laissée allée à prendre l'abonnement qu'il fallait, mais la série "Born to run" qui en 6 épisode relate la préparation olympique et les J.O de Paris 2024 pour les trois des frères Ingbrigtsen qui pratiquent en professionnels la course à pied, est marquante, y compris je pense pour qui ne s'intéresse pas spécialement au sport de haut niveau.

Le point de vue est différent de celui des saisons de Team Ingebrigtsen qui avaient précédé : c'est celui des familles autant que des athlètes. De la vie qui va (ou pas) tout autour.
Les femmes ont leur mot à dire. Les garçons tentent tant bien que mal d'être des pères attentifs. Ils reconnaissent la part de boulot dans la gestion familiale qu'ils ne font pas. L'aîné est capable d'interrompre une importante session d'entraînement en altitude pour rejoindre sa petite famille auprès de laquelle sa présence était requise.
La série n'est pas hagiographique, ils foirent des trucs, ils ont de la mauvaise humeur parfois, ils se font enguirlander par leur femme quand ils agissent lourdement, tout champions qu'ils sont. 
Il y avait de plus un lourd conflit avec leur père qui fut aussi leur entraîneur, et a désormais des démêlés avec la justice pour violences familiales, et la série n'élude pas la question tout en restant d'une exemplaire discrétion. Le procès, je crois, n'a pas encore eu lieu.
Écouter Jakob Ingebrigtsen évoquer les enjeux de santé mentale après sa finale olympique de 1500 m ratée, et combien il a alors vacillé est extrêmement instructif - ce garçon étant la confiance en soi incarnée -.

Il y a beaucoup à comprendre de notre époque qui bouge, et de la vie, en les regardant tenter de toucher les sommets, s'y maintenir / revenir / y rester.
Le montage est excellent. 


Le biais féminin

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Je rentrais d'un box de stockage où je tente éperdument de trier les livres qui de part mon addiction à la lecture (et l'écriture ?) ont envahi l'appartement, quand j'ai vu cette allée que je n'avais encore jamais remarquée. Elle conduit à l'entrée à un immeuble ou un groupe d'immeuble et est d'accès privé.

Il n'empêche : ma première idée a été que je n'aimerais pas y habiter et avoir à passer là, en particulier une fois la nuit tombée. D'une façon générale, moi qui ne suis pas une craintive de la vie, j'ai un redoublement de qui-vive lorsque je me trouve dans des passages, des couloirs ou des rues sans voies transversales, et de hauts murs ou grilles de part et d'autres, et qu'ils font plus de 50 m de long (1).
Je me suis dit qu'un homme n'y penserait même pas.

Toutes autant que nous sommes, nous portons lourd au quotidien, en terme de devoir prêter attention de façon permanente, quand un homme ne penserait même pas qu'il faudrait éventuellement envisager de penser à peut-être faire un peu gaffe (2).

Ça en fait de la fatigue en plus, au fil d'une vie, l'air de rien. Y compris quand il ne se passe finalement rien.

En passant, une pensée pour Andrea Bescond qui sur son compte Insta principal annonce devoir arrêter ses posts dans lesquels elle recensait les violences faites aux femmes, celles des agresseurs, mais également celles d'un système judiciaire encore trop en panne quand il s'agit de considérer celles-ci dans toute leur mesure, sans trouver sans arrêt des circonstances atténuantes aux messieurs ou leur impact souvent terriblement durable sur les agressées. J'aimerais pouvoir lui démontrer concrètement ma gratitude pour tout ce qu'elle a fait pour nous toutes, jusqu'à mettre sa propre santé en danger - sans parler des menaces subies -.


 

(1) Distance approximative sur laquelle je m'estime capable de n'être pas rattrapée au sprint par un homme non sportif, sur 50 à 60 m, je peux encore pour l'instant filer à l'allure marathon de Kipchoge (mais vraiment pas sur plus), et je porte toujours des chaussures et des vêtements qui me permettent si nécessaire de cavaler.

(2) Ce n'est en aucun cas un reproche, juste la constatation que les hommes, du moins cishets, dans la plupart des cas, n'ont pas à se tracasser.

 


Iwak #24 – Expédition


    Je fais souvent plein de petites expéditions au prétexte de course à pied ou d'aller chercher un colis (généralement un livre d'occasion) dans l'endroit fantaisiste où Machin Relay l'a finalement déposé, bref tout est chez moi prétexte à explorer dans un périmètre et avec des durées limitées mais c'est explorer quand même.

Et d'ailleurs aujourd'hui, en partant du cimetière de grande banlieue où nous allions fleurir et entretenir la tombe de mes défunts beaux-parents, nous avons fait une brève running exploration. Sans consulter aucun plan. Et c'est ce que j'aime.

Mais s'il faut parler d'expédition, c'est surtout l'une d'elle, une vraie, qui me revient en mémoire, du temps lointain où nous n'étions pas encore parents et sortions encore "entre potes".
L'un d'entre eux avait fait son équivalent de service militaire (VSNE) comme prof au Maroc et y avait rencontré une jeune femme qui faisait battre son cœur (et c'était réciproque) et voilà qu'en sortant ensemble d'être allés voir (en 1989) le film Woodstock au cinéma il a eu une sorte de crise de chagrin - nostalgie - urgence affective et il a dit Il faut que je retourne la retrouver. Mais c'était une expédition qu'il ne se sentait pas de faire seul. Alors j'ai dit, je ne sais pas comment on va pouvoir faire mais tu peux compter sur nous on va t'accompagner. Le Joueur de Pétanque, lui-même nostalgique de "son" Burkina Faso s'est laissé convaincre et miraculeusement nos employeurs aussi pour 10 jours de congés hors saison (à la mémoire c'était en février).

Et roule Nénesse, nous voilà partis.
Ça mériterait un road movie car le camarade nous avait proposé qu'on n'aille pas seulement à Casablanca retrouver sa belle, mais également découvrir le pays et que l'on avait en arrivant croisé un pote marocain qu'il avait à Casa (sauf qu'on était à Marrakech) et que l'aventure a pris une tout autre tournure et que ça a été un voyage comme il faut en avoir fait un dans sa vie pour être moins dans son petit monde riquiqui pour la suite.

Restera ce grand moment digne d'une séquence de film où nous guettions devant la poste de Casa, Le Joueur de Pétanque et moi une jeune femme que nous ne connaissions pas, muni d'une photo un peu floue d'icelle (du type de celles prise avec les jetables de l'époque), tandis que l'ami faisait des tours dans son quartier à elle pour tenter de la retrouver. C'était avant les téléphones portables. Je crois que la poste c'était parce qu'il avait tenté de lui faire passer le message par des connaissances communes de se retrouver à la poste.
Ce fut fait et quelques années plus tard ils se sont mariés. Mais comme la vie n'est pas un conte de fée, ils ne vécurent heureux que pendant une certaine période et n'eurent pas beaucoup d'enfants, pas un seul. Ils se séparèrent et vécurent chacun une autre vie.

De l'expédition reste aussi le souvenir d'une 4L de location laquelle avait du flou dans la direction et que j'avais longuement conduite. En évitant notamment, une nuit, une cohorte de chiens errants. Plus jamais ensuite les gars ne me reprochèrent de rouler trop lentement. 
Une autre nuit j'avais ramené les gars sains et saufs alors que celui qui était resté le sage de la soirée car il devait conduire, c'était trouvé hors d'état de le faire, malgré son abstinence. Et les deux autres étaient hors d'état de le faire car ils avaient bien profité de la soirée. Alors c'était mézigue qui s'y était collé, malgré mon épuisement de thalassémique mais grâce à ma capacité de boire sans ivresse. Sans doute aussi que la thalassémie nous apprend à être capable de faire les choses qu'il y a à faire même si on n'est plus en état de le faire puisque c'est ainsi chaque jour de notre vie où il faut aller travailler, alors que l'anémie fait qu'on ne tient pas debout.

Pour moi, "expédition", c'est ce voyage, avant tout.
Mais il y en a eu d'autres, moins lointaines.
Et à chaque fois dans le but d'aider ou de faire plaisir à quelqu'un. C'est un chouette motif pour se bouger et je ne l'ai jamais regretté.
J'espère rester apte à Quand faut y aller, faut y aller, encore longtemps.

 

Participation à Iwak ( Inktober with a keyboard ) en théorie : un article par jour d'octobre avec un thème précis. Je l'adapte à mon rythme et à ma vie. Peut-être qu'en décembre, j'y serai encore.
C'est Matoo qui m'
a donné l'impulsion de tenter de suivre.

 


Iwak #23 – Rouille (Rust)

 

    À part d'avoir tenté de sauver de la rouille à coup de Frameto (Hé, oui, Matoo) l'antique vélo de Dion Bouton de mon grand-père que mon père avait donné sans mon consentement à un voisin qui prétendait bosser pour le musée du vélo de Périers, je n'ai pas eu de grand souvenir avec cet état triste du métal.
Un sculpteur, ami de Franz Bartelt, expliquant dans un documentaire consacré au travail de l'écrivain, qu'il aime sculpter le rouillé car ainsi ses œuvres résistent bien à la pluie, elles sont déjà de rouille.

C'est à Rusty James, le film qu'en fait je pense en premier. Et à The Outsiders, je ne sais plus lequel précédait l'autre.  Et qu'on les avait vus en tout cas le second, mais j'ai un doute à présent, au Burkina Faso, où Le Joueur de Pétanque effectuait son équivalent de service militaire en faisant le prof dans une école d'ingénieurs à Ouagadougou.
Le Burkina célèbre alors pour le FESPACO, lequel existe encore mais dont on parle moins.

Il s'est passé lors de la projection, de l'un ou l'autre, mais lequel était-ce ?, que les bobines furent projetées dans le désordre. Et pour moi ça n'était pas gênant, je trouvais simplement l'art du flashback particulièrement remarquable. Mais les gens étaient perdus et avaient protesté, alors le projectionniste avait repassé les bobines dans l'ordre à partir du moment de confusion, et ça avait donné quelque chose comme bobine 1, bobine 4, bobine 3, bobine 2, bobine 3, bobine 4 ... ce qui donnait a huge sense of deja vu, mais aussi un très intéressant éclairage nouveau aux scènes et il ne me reste aucun souvenir précis du scénario, mais en revanche la leçon d'écriture ou de cinéma inoubliable, qui apprend que l'exacte même scène selon le moment d'un récit où on la voit, ne se perçoit pas du tout pareil et ne signifie pas du tout la même chose. 

Ça me revient, je crois : j'avais vu et admiré Rusty James auparavant, et donc supposé que The outsiders valait aussi le détour, et j'avais vite déchanté, ce fut à mes yeux un West Side Story en moins bien.

Et je n'ai plus aucun souvenir de pourquoi dans le film Rusty s'appelait ainsi. Et puis de toutes façons le vrai titre du film était Rumble fish, alors ...

 

Participation à Iwak ( Inktober with a keyboard ) en théorie : un article par jour d'octobre avec un thème précis. Je l'adapte à mon rythme et à ma vie. Peut-être qu'en décembre, j'y serai encore.
C'est Matoo qui m'
a donné l'impulsion de tenter de suivre.


Iwak #22 – Camp

    Ces écritures à petits sujets sont révélatrices de ce que l'on est, par les associations d'idées qui nous viennent.
Pour ma part camp me fait avant tout penser camp d'entraînement et donc stage de sports.
On a les inclinaisons qu'on peut !

Depuis mon inscription dans un club formidable de triathlon, je m'efforce chaque année d'aller au stage de printemps qu'il organise, peu importe la région et les conditions d'hébergement.
Tandis que pour mes camarades le défi est sportif, le mien est avant tout professionnel : il faut que je parvienne à obtenir des congés à une période généralement très demandée (souvent : avril), et que j'aie le budget, qui, même si le club y met du sien en rémunérant les coachs et en prenant en charge le camion qui transporte les vélos, est conséquent. 
Une fois sur place, seulement, il devient sportif et je m'efforce de ne pas manquer une seule séance, même si je fais le vélo en parcours allégés. 

J'ai adoré en 2024 découvrir un coin de Catalogne, et la façon raisonnable qu'avaient les automobilistes espagnols de conduire. 
Et j'aime consacrer mes journées au sport, que ça soit le sport qui organise les journées.
Je crois que j'avais le mindset (je ne trouve pas le mot juste en français) pour être sportive professionnelle, ça n'est pas pour rien qu'à 11 ans je mettais "footballeuse" à la rubrique qu'est-ce que tu aimerais faire plus tard (1) dans les fiches qu'on remplit pour les professeurs en début d'année. Sauf que non seulement je n'ai pas de don physique particulier, mais bien plutôt des handicaps : thalassémie, pieds plats, fortes difficultés de coordination (2). Par dessus le marché je n'ai pas un esprit de compétition traditionnel - je n'ai pas spécialement envie de battre qui que ce soit ; on n'est pas les mêmes au départ -, mais plutôt une solide appétence pour le dépassement de soi. Et mes petits tracas de santé m'ont rendue dure au mal. 
Si jamais la retraite cesse enfin de reculer et que j'ai la chance formidable d'y parvenir en bonne santé, je m'offrirais bien un peu de cette vie de sport-là. Histoire de voir ce dont je suis réellement capable.

C'est une première association d'idées sur le mot "camp", qui vient d'un point de vue finalement assez privilégié.


La deuxième est triste, c'est "camp de réfugiés" et il se trouve que l'on traverse une époque où les personnes concernées sont de plus en plus nombreuses, sans compter celles et ceux qui tentent de s'en sortir par eux-mêmes et se retrouvent souvent dans des camps de fortune que persécutent les autorités des pays qu'ils souhaitent atteindre ou simplement traverser. 
J'ai le sentiment que nous filons vers des jours sombres, sans distinction d'où nous venons et que nous sommes tous les futurs réfugiés d'une guerre ou d'une prochaine catastrophe environnementale ou climatique. J'espère me gourer. 

Bien sûr il y a également les camps de concentration, mais je n'y songe qu'ensuite, car mon esprit tente dans un élan d'optimiste désespéré de laisser le concept cloué à une période historique révolue de l'Europe, ou des périodes précises dans des pays lointains (par exemple sous Pol Pot au Cambodge). Comme si le fait de n'y penser qu'après pouvait protéger en quoi que ce soit de l'atrocité, toujours prête, comme les guerres, à revenir envahir nos vies.

Grâce à Matoo qui a indiqué un lien vers @verynastystories, je parviens à élargir le champ du camp, et ai appris que camp était, parmi d'autres, un mot du polari, ce que j'ignorais. Et je me dis au passage que bien trop de films ne passent pas la barre au test Vito Russo.

 (1) Pour écrivain, à quoi je pensais depuis les souvenirs d'enfance de Marcel Pagnol et le CM1, un adulte avait eu les mots dissuasifs lors d'une assemblée (familiale ? associative ?), en reposant la question Oui mais comme métier, pour gagner ta vie ?, disqualifiant immédiatement écrivain comme gagne-pain. Or j'étais dans un milieu social où 1/ On doit gagner sa vie sinon on n'a pas de toit et l'assiette est vide 2/ Seulement accessoirement on peut avoir une légère option de choix.

(2) Auto-rééduquées par la pratique assidue de la danse pendant 35 ans.

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C'est Matoo qui m'
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Iwak #21 – Rhinocéros

    Je laisse le côté symbolique à Matoo - je l'avais oublié, je l'avoue (pas Matoo bien sûr) -.

Et sinon je n'ai pas grand chose à dire des rhinocéros, si ce n'est que je crains fort que Ionesco avait tout compris en ce qui concerne notre époque aussi.
En fait, j'ai plutôt envie de parler d'un zèbre.

C'est une petite statuette de zèbre, dont je n'ai même pas de photo à portée de main (il se fait tard pour faire des recherches) et qui venait d'Italie (le domicile de mes grands-parents ? celui de mon parrain ?). Je me souviens qu'enfant j'adorais "jouer aux animaux" : je voyais une figurine représentant un animal et aussitôt je lui inventais plein d'histoires.
Le zèbre, ce zèbre-là, ne faisait pas exception. Je devais être vraiment bébé puisque je disais Le Rep Le Rep, maladroitement. Mais mes gazouillis avec le ton (de l'histoire que je lui inventais) avaient attendri mes grands-parents ou mon parrain et la petite statuette nous avait été donnée, ornant par la suite la maison parentale, où il avait sa place sur un meuble dans la cuisine - oui parce que bon, on n'allait quand même pas laisser les enfants jouer avec un objet fragile (1). Mais je le voyais d'où je mangeais et tandis que mes parents s'acharnaient pendant les repas à nous réprimander (Tiens-toi bien ! Ne mange pas comme ça ! Finis ta viande ! Tiens-toi droite ! ...), moi je vivais plein d'aventures imaginaires en sa compagnie, il me présentait à ses congénères, nous explorions la savane, évitions les lions, il ne faisait pas froid.
Et pendant ce temps-là, le repas se passait, et mon père ensuite filait devant "sa" télé, ma mère poursuivait vaguement la litanie des reproches pour la forme, et finissait par laisser tomber et à un moment j'étais libre de retourner lire ou jouer.
Les études avançant, j'avais le prétexte souverain de quitter la table pour travailler. Parfois je restais par solidarité envers ma petite sœur et afin qu'elle ne soit pas la seule à subir les semonces et l'examen critique de chacun de ses gestes.
Les parents se pensaient exemplaires et garants de "la bonne éducation". C'était une tout autre époque.

C'était pas mieux avant.
Mais je suis restée envers le petit zèbre d'Italie très reconnaissante. 

 

(1) Il était en faïence ? En porcelaine ?

 

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Iwak #20 – Inexploré (Uncharted)

 

    Alors bien sûr la ville change et il y a toutes ces nouvelles rues qui forcément étaient inexplorées puisqu'elles n'existaient pas. Ainsi de la rue Rostropovitch, je ne me lasse pas. Avant un vaste domaine (d'entrepôts SNCF je crois) fermé au public en tout cas, un projet pour 2012 de village olympique, abandonné puisqu'ils eurent lieu à Londres et finalement cette rue là, laquelle me fait penser à des films coréens (du Sud).

Il y a le village olympique, celui de 2024 près duquel je suis passée samedi en revenant de chercher au stade de France mon dossard pour le 10 K du dimanche. Il le restera (inexploré) encore un moment : toujours en accès contrôlé. Comme il semble disposer de nombreuses allées sans voitures, j'ai hâte de pouvoir aller m'y entraîner (pour la course à pied).

Il y a un nombre joyeusement impressionnant de rues et routes de Paris et proche banlieue que je ne connais pas encore. Bien sûr elles ne sont inexplorées que de moi, mais j'ai hâte (vivement la retraite) de pouvoir poursuivre mes recherches de lieux inconnus de moi et pourtant dans le domaine navigotable. 

Au fond qu'il reste des terres inexplorées toutes proches, je ne sais pourquoi, me rassure. C'est comme de disposer chez moi de piles et piles de livres non encore lus. Une sensation de profusion et d'être certaine de n'en pas manquer. Ni de découvertes, ni de lectures. 

 

 

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