Iwak #25 – Scarecrow
02 novembre 2024
Je n'ai rien à dire sur les épouvantails, même en me creusant les méninges pour le sens figuré. Ou alors me vient l'image de celui qui pourrait être à nouveau président des États Unis alors qu'il constitue un danger public pour le monde et la démocratie. Et à quelques jours d'une nouvelle série d'années dangereuses et désespérantes, sauf si les femmes des zones républicaines parviennent à se déprendre de l'emprise de leurs maris, je n'ai pas envie de déjà re-penser à lui. Il occupera bien assez le terrain plus tard, si les choses tournent mal.
Alors je vais opter pour le lovecrow dont Matoo a parlé : parce que oui, les corvidés, sont mes potes, depuis toujours je les ressens comme des alliés. J'ai l'impression parfois que certains tentent de me faire comprendre des trucs. Une sorte de certitude depuis l'enfance, et alors que personne ne m'avait rien dit à leur sujet et que globalement ils étaient plutôt mal vus, qu'ils avaient des choses à nous apprendre et que certains d'entre eux ne demandaient qu'à communiquer.
Je me souviens que je me posais (et pose toujours) la question de savoir si alors que leurs croassements nous sont désagréables à l'oreille, nos voix humaines leurs étaient désagréables et leurs croassements mélodieux. Il m'est même arrivé de tenter, ado, de penser sur une autre fréquence, pour voir si une transmission n'était pas possible, tant j'étais persuadée que nos formes d'intelligences étaient proches et que c'était simplement qu'on n'était pas sur les mêmes longueurs d'ondes (1).
Plus d'une fois j'ai eu l'impression que l'un ou l'autre, corbeau ou corneille, tentait de me montrer quelque chose, d'attirer mon attention.
Plus d'une fois, il y en a eu que j'ai croisés sur certaines périodes aux mêmes heures à plusieurs reprises, avec l'impression ou l'illusion d'être identifiée et saluée.
Et ce n'est pas dire que j'aie été influencée par quelques références, fors le poème d'Edgar Allan Poe - par exemple je n'avais pas capté le lien avec Mylène Farmer par Matoo évoqué (2) -, c'était là dès l'enfance ; malgré les efforts conjugués d'Hitchcock et de Daphné du Maurier, pour qu'ils deviennent des éléments de terreur.
J'ai d'autant plus envie de parvenir à communiquer avec eux, que je suis persuadée que dans les temps dangereux à venir, ils nous survivrons et pourraient être les transmetteurs de notre mémoire et des niveaux de savoir-faire technique que nous avions atteints avant la fin. Comme conviction, c'est curieux, j'en conviens, il n'empêche, tenter le coup ne mange pas de pain.
(1) Je le suis encore et d'autant plus qu'entre temps j'ai lu des textes sur le sujet de leur intelligence.
Mais à l'époque et sans l'internet pour aller à la pêche aux renseignements, j'en étais réduite à mon intuition enfantine, elle-même issue de mes observations quotidiennes.
(2) Mon cerveau est très doué pour juxtaposer des éléments sans les relier : six mois pour faire le lien entre "Sarah's key" et "Elle s'appelait Sarah", le film / le livre dont me parlaient séparément deux amies l'une côté film, l'autre côté livre. Et c'est tellement typique de moi. Alors Nevermore et Never more, bah.
Participation à Iwak ( Inktober with a keyboard ) en théorie : un article par jour d'octobre avec un thème précis. Je l'adapte à mon rythme et à ma vie. Peut-être qu'en décembre, j'y serai encore.
C'est Matoo qui m'a donné l'impulsion de tenter de suivre.