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De full J.O. à full boulot (mais bientôt du repos)


    Au fond, d'être engloutie par le boulot à peine les J.O. finis m'a rendue et me rend service. Zéro blues post-olympique, je passe d'une chose à faire à une autre chose à faire, des heures salariées à des heures d'entraînement, le sommeil s'installe dès qu'il le peut, et je fais juste juste ce qui doit être fait pour la gestion domestique.
Je parviens à sauver quelques moments amicaux, quelques retrouvailles, de rares soirée littéraires, quelques rassemblements post-olympiques - qui me permettent de constater à quelle vitesse j'ai enregistré le bonheur, mais suis déjà passée à autre chose -.
Il me reste une sorte de plénitude, des rêves moins fatigants, comme si d'avoir participé à ce grand effort collectif avait enfin calmé mes songes récurrents de ... participer à de grands efforts collectifs.
Et j'arrive un peu à me dire que l'emploi que je tiens est aussi un effort collectif pour une entreprise à taille humaine et qu'en considérant ça comme ça, je souffre moins du peu d'heures qui me restent de "vraie vie", une fois les heures de bureau accomplies.

D'ailleurs les responsables ont décidé qu'il était grand temps que nous prenions nos congés au lieu que de devoir à un moment nous les payer pour compenser. Et me voilà avec deux semaines octroyées dans les prochains mois sans les avoir demandées. 
Je resterai chez moi, à m'occuper de l'appartement qui est devenu un capharnaüm, entre les strates successives de choses récupérées (entre autre : lors du vidage de la maison parentale), l'excès de livres, et le fait que depuis le confinement et d'avoir dû tout laisser en plan puis le job à gros temps plein avec reconversion incluse et de rentrer le soir, poser les affaires ou ça peut et repartir comme ça peut le lendemain et avoir des week-ends occupés (sport, famille ...) ou occupés par le sommeil récupérateur, je n'ai jamais pu m'occuper du logis. Ça ne sera pas du luxe, il y a tant à trier.

Je ne parviens guère à m'intéresser aux actualités, comme si le cerveau avait débranché pour éviter une surcharge et un désespoir.
Les aléas de la politique française me semblent très lointains (un jour je vais me réveiller et ça sera une vraie dictature assumée et je me dirais Mais pendant que ça s'installait, où est-ce que j'étais ?), j'ai décidé de ne plus m'inquiéter pour les USA depuis que la candidate démocrate semble faire le poids. Tout au plus ai-je capté qu'il s'est passé quelque chose de grave au Proche Orient avec une attaque par explosion des bipers dont était munis les gens d'une certaine organisation. Je pressens que ça fera date et des émules hélas, mais suis incapable de réfléchir plus avant, alors qu'il y a matière à réflexion.
La seule chose qui me touche, c'est le courage de Gisèle Pelicot. Et ce d'autant plus que comme on pouvait s'y attendre certains avocats des accusés tentent de la charger, voire de faire croire qu'elle a profité de ce qui lui arrivait (1).

Mon cerveau a décidé de découper les journées en petites parcelles d'objectifs à atteindre : tenir jusqu'à la pause déjeuner, parvenir à ne pas m'endormir en reprenant, tenir jusqu'au soir, accomplir cette séance d'entraînement, accomplir telle ou telle action (lancer une lessive ou étendre le linge étant de ces actions, par exemple). Objectif suprême : tenir quatre ans, possiblement cinq si les politiciens décident de sacrifier encore les petites et moyens gens sur l'autel du budget.
Les J.O. et tout le travail accompli mais sans pression, auront été une fameuse bouffée d'oxygène et de confiance en moi. Puisse leur effet perdurer. 



PS : À nouveau une vague de Covid au travail, ça faisait longtemps. Je pense que j'ai été atteinte, j'ai senti deux jours mon corps épuisé, la tête lourde, une sorte d'enrouement, et puis ça n'est pas "sorti". Serait-il possible que l'avoir eu solidement l'an passé et fait les différents vaccins et rappels m'ait protégée ?

(1) voir parmi d'autres cet article dans Le Parisien