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Quelle intensité !

Ce printemps et ce début d'été sont de toute intensité. C'est souvent le cas mais plus fort encore cette année.
Il y a eu cette période électorale mouvementée, avec en quelque sorte des prolongations. J'ai craint que nous n'ayons collectivement perdu le sens commun. Finalement ouf, pas encore.
Mais, comme pour le dérèglement climatique et avec pour partie les mêmes causes (un capitalisme débridé, forcené et une perte générale du sens du bien commun, nous ne sommes plus que de petites entités décérébrées faites pour produire et acheter), ce n'est qu'un sursis.
Je ne parviens plus à suivre les péripéties de la suite (écœurée, saturée) de toutes façons le pouvoir en place ne veut pas du résultat exprimé par les votes, alors il s'arrangera pour que ça foire.

Donald Trump, survivant d'une tentative d'assassinat, est désormais presque certain d'être réélu. En face de lui, le candidat, atteint par les limites du grand âge, n'est plus que l'ombre du brillant vice-président qu'il fut. Les jeux semblent faits. 
Reste que ces derniers temps tout peut arriver, donc nous ne sommes pas à l'abri de coups de théâtre dans des directions stupéfiantes. D'ailleurs si le tireur maladroit ne l'avait pas été tant que ça, nous serions ce soir même dans une tout autre forme d'avenir.
Pensée pour l'homme parmi les présents qui est mort d'être venu assister à un meeting politique, on ne devrait pas payer de sa vie un tel (mauvais) choix.


Et puis c'est pas tout, mais j'ai du boulot, beaucoup. Pas de place pour les états d'âmes, c'est une survie au jour le jour. Une survie confortable car je ne manque de rien - si ce n'est de temps libre non ensommeillé, ce luxe inouï -, mais de la survie quand même. Chaque semaine travaillée est un compte à rebours, allez cinq jours à tenir (ou six), allez plus que quatre, allez trois, plus que deux je vais y arriver, allez, ce soir je pourrai souffler.
Ce n'est pas que je n'aime pas mon job, il est utile, concert et au croisement des compétences acquises lors de mes précédents métiers. 
Seulement je peine physiquement à maintenir le rythme.
Et sortie de 8 heures à 8 heures 30 de travail, parfois davantage devant des urgences, assorties de 2 à 3 heures de trajets, et certains jours d'un entraînement sportif (je me bats pour ma survie, si je laisse tomber ma condition physique je m'effondrerai), c'est fini, il ne me reste plus que 2 heures 30 à 3 heures de temps personnel avant le sommeil. Toute ma vraie vie est entassée sur 3 heures par journées, et le reste du temps contraint que je traverse sans m'appartenir, sans exister tout à fait, petit robot méritant au service des autres.

J'en suis arrivée au point qu'un rendez-vous avec des amis, et dont je me réjouissais, annulé par des circonstances imprévues de leur côté, me soulage. Rentrer. Dormir. Rentrer dormir.

Il y a enfin un succès sportif, le trail de La Chouffe, couru car dernière dans une solitude absolue, mais que je boucle dans les temps (1 mn avant la barrière horaire du ravitaillement, 15 mn avant celle du temps total), et sans fatigue excessive : nager le lendemain, à peine une sensation de muscles qui ont servis, pas de courbatures, pas de douleur, fors une tendinite à l'épaule gauche qu'il me faudrait spécifiquement soigner (1) : mais quand diable caler des séances de kiné équipé ?
Cette course en dehors d'un km 21 qui n'en finissait étrangement pas, fut un bonheur.

Je me remets mal d'un deuil amical, ne parviens ni à pleurer, ni à ne pas me sentir au bord de le faire presque sans arrêt.

Et puis voilà : enfin les J.O. 
Mes tâches de bénévoles commencent (pour la Team GB en ma ville) ou se précisent (pour l'orga générale) et ça me donne de l'énergie malgré la fatigue occasionnée.
C'est stimulant comme le fut le fait de participer au comité de soutien à Florence Aubenas et Hussein Hanoun, mais le stress en moins (et la pratique de l'anglais en plus).
Dans onze jours nous y serons.

Puisse le Covid rester à l'écart.
Et les autres calamités potentielles également. 

 

(1) échec de la tentative simple : repos + anti-inflammatoires + crème censée amoindrir la douleur