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La mémoire perdue des vêtements (note pour quand j'aurai le temps)

 

    Comme suite à cet échange sur Bluesky (merci Faïza et Daisy Moon), il me vient l'impulsion d'écrire sur la mémoire perdue des vêtements, moi qui depuis le premier confinement et presque trois mois de vivre en Normandie dans ma petite maison, ne me souviens plus comme avant d'où viennent mes vêtements et nous (Le Joueur de Pétanque et moi) qui ne savons parfois plus à qui est tel ou tel habit, étant donné que nous en avons récupéré à l'arrache de la maison vidée de mes parents, et de ce qu'ont laissé nos enfants en allant vivre ailleurs. 
Ça a des côtés rigolo. 

- C'est à toi ?
- Non, c'était pas à toi ?
- Ah non

(message au fiston)

- C'était à toi, ce vêtement ?
- Non 

(e cosi via)

Mais bon, là j'ai trop pas le temps.


En triathlon de la vie


    Fin de semaine en forme de triathlon de la vie, je dois passer d'une épreuve l'autre avec à peine le temps d'effectuer les transitions. Le prochain moment où je pourrai me poser si tout va bien sera dimanche après-midi.
Entre temps, deux moments festifs (dont un professionnel, pas trop de possibilité d'y déroger ; et l'autre avec des personnes qui ont une force exceptionnelle pour me remonter le moral), un enterrement, un jour et demi de travail, un rendez-vous médical (pour le bras douloureux et ce soupçon de tendinite à l'épaule qui pourrait être la cause de cette douleur) et si possible deux séances de course à pied (c'est pas gagné).

Il me faut toute mon expérience de triathlète pour parvenir à enchaîner, sur fond de profond chagrin. Et les courses d'endurance où l'on lutte contre la douleur et la fatigue préparent aussi à ça. Je n'en avais que vaguement conscience jusque là, je le sens aujourd'hui. Si je tiens bon jusqu'à dimanche à l'heure de pouvoir enfin faire la sieste et pleurer ma peine en paix, ça sera bien grâce à ça.

La farandole des coïncidences jolies ne s'arrête pas avec les deuils. Elle se poursuit.
Ainsi le neveu par alliance qui est un ami d'enfance d'un des libraires avec lequel j'ai travaillé, l'ami prêtre d'une paroisse proche de là où la cérémonie avait lieu (localisation que j'ignorais jusqu'à avant-hier) et une des proches de l'amie défunte qui est la tante d'un ancien jeune tennisman auquel j'avais dans ma propre jeunesse demandé un autographe sur un cahier de brouillon de maths, sans savoir qui il était, ni rien de l'exploit accompli, simplement parce qu'il rayonnait de bonheur d'être sollicité par des personnes qui venaient le féliciter. Et puis le bonheur doux amer de faire ou refaire connaissance avec des personnes qu'auprès de celle qui n'est plus de ce monde nous avions croisées, ou dont elle nous avait parlé.

Et puis se trouver chaleureusement remerciée pour avoir été la personne qui avait rendu possible la communication par SMS. Ça risque de rester un élément de ma vie dont je tirerai jusqu'à ma propre mort une fierté démesurée.  

Indépendamment de ce mérite logistique, reste que je suis toujours en stupéfaction de découvrir que je tiens ou ai tenu, une place dans la vie d'autres personnes, alors que j'ai tant de difficultés à tenir ma propre place dans la mienne, en permanente survie et négociation face à la fatigue, l'épuisement.
Je suis toujours honorée de la confiance que l'on m'accorde.
C'est sans doute lié au fait que ce que j'aime le plus au monde, dans la mesure de mes limites physiques, c'est me rendre utile. Je me sens là pour ça.
Me rendre utile et faire rigoler. 

À présent il est l'heure de laisser faire calmement le chagrin et de penser aux heureux moments partagés.