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Iwak #30 – Violon

    Nous nous sommes fait voler beaucoup de choses dans notre vie, j'ai commencé par des trousses au collège (1) et on a eu le splendide épisode du voisin voleur, mais entre temps aussi une voiture (qui fut retrouvée), chacun un téléphone au moins, un appareil photo ... en bons citadins, nous disposons d'une liste longue. 
Mais je vous garantis que le plus douloureux des objets dont on peut se faire délester c'est un instrument de musique en général, et un violon en particulier.
Ce n'est pas un objet inerte, il a une âme et ça n'est pas qu'au sens figuré et pour peu qu'il ne s'agisse pas d'un violon d'usine, on ne retrouvera jamais la même relation, le même toucher, le même son.
Celui que nous nous sommes fait voler était celui de notre fille, dans la chambre de service où alors elle logeait. Rien d'autre n'avait été volé. Seulement le violon.
Il n'était pas d'extrême haut de gamme mais représentait pour nous quand nous l'avions acheté pour elle, un fort investissement. Nous n'avons pas pu en racheter un. Je m'étais promis de le faire quand je toucherai des droits d'auteurs.
Ce qui m'est parfois arrivé, mais dans une échelle de dix fois moins que le prix de l'instrument. L'espoir est ténu.

Longtemps plus tard, nous en étions encore à vérifier lorsqu'un violoniste se produisait dans le métro si ça n'était pas le nôtre.
Et notre cœur se serre encore lorsque nous y repensons. Est-il tombé en de bonnes mains, après sa revente probable ?

Le deuxième vol le plus gênant fut celui du carnet d'adresses dans mon sac d'ordinateur, le vieux carnet d'adresses qui n'avait de valeur que pour moi et dont la perte, jointe au surmenage professionnel permanent (trop fatiguée sur mon temps libre, pas assez disponible) m'a fait perdre de vue tant d'amis. 

Le moins grave fut finalement celui de l'ordi : j'avais une sauvegarde hebdomadaire, et dès le surlendemain, nouvel équipement acheté, modèle équivalent, données transférées, tout y était à peu de choses près.

Mais un violon, un vrai, un déjà un peu vieux à l'époque, ça ne se remplace jamais tout à fait.
Voilà, à cause d'un voleur, à quoi le mot violon me fait désormais songer, quand je devrais avoir des airs émouvants à l'esprit en premier.

 

(1) C'était d'une dégueulasserie sans nom : pendant les cours de sport nous étions obligés de laisser nos cartables sous le préau dans des grilles de stockages métalliques, totalement ouvertes (un peu comme des casiers à bouteilles mais pour des sacs). Forcément des petits malins se débrouillaient pour passer par là pendant que d'autres classes étaient en cours de gym et vidaient les sacs des seules choses éventuellement avec un brin de valeur, qu'ils comportaient en ces temps frugaux : les trousses. Mais on était quand même obligés de les laisser là (non négociable). Et bien sûr c'était du temps où l'enfant qui se faisait voler se faisait en plus engueuler à la maison, car remplacer toute la trousse (2), ça coûtait cher.
(2) Il y avait du petit matériel pédagogique obligatoire donc se faire voler la trousse signifiait refaire tout l'assortiment (les ciseaux, le compas, le criterium etc.)

    

 

Participation à Iwak ( Inktober with a keyboard ) en théorie : un article par jour d'octobre avec un thème précis. Je l'adapte à mon rythme et à ma vie. Peut-être qu'en décembre, j'y serai encore.
C'est Matoo qui m'
a donné l'impulsion de tenter de suivre.


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