Iwak #12 – Remote (À distance)
19 octobre 2024
Remote me fait penser à deux choses, je veux dire deux choses me viennent en même temps en premier à l'esprit lorsque j'entends ce mot.
La première fois qu'une télévision à télécommande est entrée dans la vie de ma famille (parentale).
Pendant presque deux décennies nous avions un poste en noir et blanc dont il convenait de syntoniser les chaînes à la mano, via un cadran, comme sur les vieux postes de radio. J'avais développé cette compétence comme parfois seuls les enfants savent le faire et j'étais donc la préposée au changement de chaîne. La troisième chaîne demandait un certain art du tourner finement.
Ensuite il y eut un poste sur lequel le préréglage des chaînes était enregistré mais il fallait se lever pour appuyer sur des boutons.
Puis il y eu la télécommande et ça a rendu les humains flasques sur canapés.
Remote control.
Ce fut une sacré révolution dans les foyers.
À présent, quand on regarde des chaînes de télévision, par exemple pendant les J.O., c'est presque exclusivement sur nos ordis respectifs. Plus besoin d'être remote du tout.
Le travail à distance
C'est presque amusant d'à quel point tout était déjà là techniquement pour que ça soit possible, mais les hiérarchies renâclaient. Et de combien c'est devenu incontournable depuis la pandémie.
Là où je bosse, le boulot est beaucoup plus supportable et moins difficile au bureau, car plein d'infos circulent oralement et dans l'instant, qu'on est une bonne équipe - j'entends par là Nous faisons bien équipe -.
Il n'empêche qu'avec mes 2h15 à 2h40 de transports quotidiens, et les entraînements qui deviennent plus faciles à caler (le soir ou le matin), la journée hebdomadaire qui nous est consentie est une nécessité.
Souvent j'en profite pour sauter le repas de midi (si j'ai faim, je grignote devant l'ordi, entre deux appels) et dormir 1 heure. Ça me change l'après-midi (je suis davantage réveillée, plus vive) et la soirée (je parviens à être active).
En revanche cette irruption des tâches professionnelles en mon intérieur me pèse, j'ai un sentiment d'intrusion persistant. Peut-être parce que cet emploi consiste à répondre au téléphone à des clients et que je n'ai pas de pièce dédiée. Alors je bosse et les murs ensuite suintent de tracas professionnels ; je ne peux plus être tranquille chez moi.
Il y a aussi qu'au travail je suis une exécutante, là pour appliquer des consignes et une certaines façons de faire, d'organisation qui n'est pas mienne et sur laquelle je ne peux infléchir qu'à la marge. Je n'y suis pas moi-même. Dans le petit théâtre de la scène que constitue le bureau (lieu de travail), ça se conçoit.
Dans mon salon, j'ai l'impression que je vais finir par ne plus savoir qui je suis réellement.
Donc oui, le travail à distance, OK, mais me concernant, pas plus d'une fois par semaine.
Participation à Iwak ( Inktober with a keyboard ) en théorie : un article par jour d'octobre avec un thème précis. Je l'adapte à mon rythme et à ma vie. Peut-être qu'en décembre, j'y serai encore.
C'est Matoo qui m'a donné l'impulsion de tenter de suivre.