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Iwak #23 – Rouille (Rust)

 

    À part d'avoir tenté de sauver de la rouille à coup de Frameto (Hé, oui, Matoo) l'antique vélo de Dion Bouton de mon grand-père que mon père avait donné sans mon consentement à un voisin qui prétendait bosser pour le musée du vélo de Périers, je n'ai pas eu de grand souvenir avec cet état triste du métal.
Un sculpteur, ami de Franz Bartelt, expliquant dans un documentaire consacré au travail de l'écrivain, qu'il aime sculpter le rouillé car ainsi ses œuvres résistent bien à la pluie, elles sont déjà de rouille.

C'est à Rusty James, le film qu'en fait je pense en premier. Et à The Outsiders, je ne sais plus lequel précédait l'autre.  Et qu'on les avait vus en tout cas le second, mais j'ai un doute à présent, au Burkina Faso, où Le Joueur de Pétanque effectuait son équivalent de service militaire en faisant le prof dans une école d'ingénieurs à Ouagadougou.
Le Burkina célèbre alors pour le FESPACO, lequel existe encore mais dont on parle moins.

Il s'est passé lors de la projection, de l'un ou l'autre, mais lequel était-ce ?, que les bobines furent projetées dans le désordre. Et pour moi ça n'était pas gênant, je trouvais simplement l'art du flashback particulièrement remarquable. Mais les gens étaient perdus et avaient protesté, alors le projectionniste avait repassé les bobines dans l'ordre à partir du moment de confusion, et ça avait donné quelque chose comme bobine 1, bobine 4, bobine 3, bobine 2, bobine 3, bobine 4 ... ce qui donnait a huge sense of deja vu, mais aussi un très intéressant éclairage nouveau aux scènes et il ne me reste aucun souvenir précis du scénario, mais en revanche la leçon d'écriture ou de cinéma inoubliable, qui apprend que l'exacte même scène selon le moment d'un récit où on la voit, ne se perçoit pas du tout pareil et ne signifie pas du tout la même chose. 

Ça me revient, je crois : j'avais vu et admiré Rusty James auparavant, et donc supposé que The outsiders valait aussi le détour, et j'avais vite déchanté, ce fut à mes yeux un West Side Story en moins bien.

Et je n'ai plus aucun souvenir de pourquoi dans le film Rusty s'appelait ainsi. Et puis de toutes façons le vrai titre du film était Rumble fish, alors ...

 

Participation à Iwak ( Inktober with a keyboard ) en théorie : un article par jour d'octobre avec un thème précis. Je l'adapte à mon rythme et à ma vie. Peut-être qu'en décembre, j'y serai encore.
C'est Matoo qui m'
a donné l'impulsion de tenter de suivre.


Iwak #22 – Camp

    Ces écritures à petits sujets sont révélatrices de ce que l'on est, par les associations d'idées qui nous viennent.
Pour ma part camp me fait avant tout penser camp d'entraînement et donc stage de sports.
On a les inclinaisons qu'on peut !

Depuis mon inscription dans un club formidable de triathlon, je m'efforce chaque année d'aller au stage de printemps qu'il organise, peu importe la région et les conditions d'hébergement.
Tandis que pour mes camarades le défi est sportif, le mien est avant tout professionnel : il faut que je parvienne à obtenir des congés à une période généralement très demandée (souvent : avril), et que j'aie le budget, qui, même si le club y met du sien en rémunérant les coachs et en prenant en charge le camion qui transporte les vélos, est conséquent. 
Une fois sur place, seulement, il devient sportif et je m'efforce de ne pas manquer une seule séance, même si je fais le vélo en parcours allégés. 

J'ai adoré en 2024 découvrir un coin de Catalogne, et la façon raisonnable qu'avaient les automobilistes espagnols de conduire. 
Et j'aime consacrer mes journées au sport, que ça soit le sport qui organise les journées.
Je crois que j'avais le mindset (je ne trouve pas le mot juste en français) pour être sportive professionnelle, ça n'est pas pour rien qu'à 11 ans je mettais "footballeuse" à la rubrique qu'est-ce que tu aimerais faire plus tard (1) dans les fiches qu'on remplit pour les professeurs en début d'année. Sauf que non seulement je n'ai pas de don physique particulier, mais bien plutôt des handicaps : thalassémie, pieds plats, fortes difficultés de coordination (2). Par dessus le marché je n'ai pas un esprit de compétition traditionnel - je n'ai pas spécialement envie de battre qui que ce soit ; on n'est pas les mêmes au départ -, mais plutôt une solide appétence pour le dépassement de soi. Et mes petits tracas de santé m'ont rendue dure au mal. 
Si jamais la retraite cesse enfin de reculer et que j'ai la chance formidable d'y parvenir en bonne santé, je m'offrirais bien un peu de cette vie de sport-là. Histoire de voir ce dont je suis réellement capable.

C'est une première association d'idées sur le mot "camp", qui vient d'un point de vue finalement assez privilégié.


La deuxième est triste, c'est "camp de réfugiés" et il se trouve que l'on traverse une époque où les personnes concernées sont de plus en plus nombreuses, sans compter celles et ceux qui tentent de s'en sortir par eux-mêmes et se retrouvent souvent dans des camps de fortune que persécutent les autorités des pays qu'ils souhaitent atteindre ou simplement traverser. 
J'ai le sentiment que nous filons vers des jours sombres, sans distinction d'où nous venons et que nous sommes tous les futurs réfugiés d'une guerre ou d'une prochaine catastrophe environnementale ou climatique. J'espère me gourer. 

Bien sûr il y a également les camps de concentration, mais je n'y songe qu'ensuite, car mon esprit tente dans un élan d'optimiste désespéré de laisser le concept cloué à une période historique révolue de l'Europe, ou des périodes précises dans des pays lointains (par exemple sous Pol Pot au Cambodge). Comme si le fait de n'y penser qu'après pouvait protéger en quoi que ce soit de l'atrocité, toujours prête, comme les guerres, à revenir envahir nos vies.

Grâce à Matoo qui a indiqué un lien vers @verynastystories, je parviens à élargir le champ du camp, et ai appris que camp était, parmi d'autres, un mot du polari, ce que j'ignorais. Et je me dis au passage que bien trop de films ne passent pas la barre au test Vito Russo.

 (1) Pour écrivain, à quoi je pensais depuis les souvenirs d'enfance de Marcel Pagnol et le CM1, un adulte avait eu les mots dissuasifs lors d'une assemblée (familiale ? associative ?), en reposant la question Oui mais comme métier, pour gagner ta vie ?, disqualifiant immédiatement écrivain comme gagne-pain. Or j'étais dans un milieu social où 1/ On doit gagner sa vie sinon on n'a pas de toit et l'assiette est vide 2/ Seulement accessoirement on peut avoir une légère option de choix.

(2) Auto-rééduquées par la pratique assidue de la danse pendant 35 ans.

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C'est Matoo qui m'
a donné l'impulsion de tenter de suivre.


Iwak #21 – Rhinocéros

    Je laisse le côté symbolique à Matoo - je l'avais oublié, je l'avoue (pas Matoo bien sûr) -.

Et sinon je n'ai pas grand chose à dire des rhinocéros, si ce n'est que je crains fort que Ionesco avait tout compris en ce qui concerne notre époque aussi.
En fait, j'ai plutôt envie de parler d'un zèbre.

C'est une petite statuette de zèbre, dont je n'ai même pas de photo à portée de main (il se fait tard pour faire des recherches) et qui venait d'Italie (le domicile de mes grands-parents ? celui de mon parrain ?). Je me souviens qu'enfant j'adorais "jouer aux animaux" : je voyais une figurine représentant un animal et aussitôt je lui inventais plein d'histoires.
Le zèbre, ce zèbre-là, ne faisait pas exception. Je devais être vraiment bébé puisque je disais Le Rep Le Rep, maladroitement. Mais mes gazouillis avec le ton (de l'histoire que je lui inventais) avaient attendri mes grands-parents ou mon parrain et la petite statuette nous avait été donnée, ornant par la suite la maison parentale, où il avait sa place sur un meuble dans la cuisine - oui parce que bon, on n'allait quand même pas laisser les enfants jouer avec un objet fragile (1). Mais je le voyais d'où je mangeais et tandis que mes parents s'acharnaient pendant les repas à nous réprimander (Tiens-toi bien ! Ne mange pas comme ça ! Finis ta viande ! Tiens-toi droite ! ...), moi je vivais plein d'aventures imaginaires en sa compagnie, il me présentait à ses congénères, nous explorions la savane, évitions les lions, il ne faisait pas froid.
Et pendant ce temps-là, le repas se passait, et mon père ensuite filait devant "sa" télé, ma mère poursuivait vaguement la litanie des reproches pour la forme, et finissait par laisser tomber et à un moment j'étais libre de retourner lire ou jouer.
Les études avançant, j'avais le prétexte souverain de quitter la table pour travailler. Parfois je restais par solidarité envers ma petite sœur et afin qu'elle ne soit pas la seule à subir les semonces et l'examen critique de chacun de ses gestes.
Les parents se pensaient exemplaires et garants de "la bonne éducation". C'était une tout autre époque.

C'était pas mieux avant.
Mais je suis restée envers le petit zèbre d'Italie très reconnaissante. 

 

(1) Il était en faïence ? En porcelaine ?

 

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Iwak #20 – Inexploré (Uncharted)

 

    Alors bien sûr la ville change et il y a toutes ces nouvelles rues qui forcément étaient inexplorées puisqu'elles n'existaient pas. Ainsi de la rue Rostropovitch, je ne me lasse pas. Avant un vaste domaine (d'entrepôts SNCF je crois) fermé au public en tout cas, un projet pour 2012 de village olympique, abandonné puisqu'ils eurent lieu à Londres et finalement cette rue là, laquelle me fait penser à des films coréens (du Sud).

Il y a le village olympique, celui de 2024 près duquel je suis passée samedi en revenant de chercher au stade de France mon dossard pour le 10 K du dimanche. Il le restera (inexploré) encore un moment : toujours en accès contrôlé. Comme il semble disposer de nombreuses allées sans voitures, j'ai hâte de pouvoir aller m'y entraîner (pour la course à pied).

Il y a un nombre joyeusement impressionnant de rues et routes de Paris et proche banlieue que je ne connais pas encore. Bien sûr elles ne sont inexplorées que de moi, mais j'ai hâte (vivement la retraite) de pouvoir poursuivre mes recherches de lieux inconnus de moi et pourtant dans le domaine navigotable. 

Au fond qu'il reste des terres inexplorées toutes proches, je ne sais pourquoi, me rassure. C'est comme de disposer chez moi de piles et piles de livres non encore lus. Une sensation de profusion et d'être certaine de n'en pas manquer. Ni de découvertes, ni de lectures. 

 

 

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Iwak #19 – Crête (Ridge)


    Comme je ne vais guère en montagne, je n'ai pas d'images de crêtes ou d'histoires d'en avoir croisées moi-même de près.

Ce qui me vient en premier, c'est le souvenir d'une publication (1) de Kilian Jornet que rien qu'à la regarder j'ai le vertige pour lui alors que je ne suis pas quelqu'un de trop sujette au vertige (2).
Et sinon, lors des débats après la sortie du documentaire d'Inoxtag sur son ascension de l'Everest (que je ne suis pas allé voir), une image où l'on voyait des gens sur une crête en file d'attente avant de pouvoir aller toucher le sommet et combien tout ça m'avait paru absurde. Oui, je savais les embouteillages, oui je savais que c'était une forme de tourisme de masse des très riches qui n'ont plus grand chose d'inaccessible dans leur vie, mais au point de faire la file d'attente pour le sommet comme le coureur du dimanche avant le départ d'une course citadine devant les toilettes sèches, bah, euh ...

Voilà ce à quoi ce soir "crête" me fait penser, en tant que citadine de plaine. Autant dire, pas grand chose

 

(1) une parmi d'autres parce que lui, les crêtes, il les adore.
(2) Fors périodes de tension très basse, durant lesquelles ma propre hauteur, alors que je ne suis pas grande, me donne le vertige.

 

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Iwak #18 – Conduire (Drive)

    
    J'avais eu le permis du premier coup, et disposais de certaines facilités, des réflexes rapides en cas de danger (1) ; seulement depuis vingt ans, je n'ai plus conduit.
Nous avions acheté une voiture plus grosse que notre bonne vieille 205 Junior, et je n'ai jamais eu l'occasion de me faire à ses proportions. 
De plus, nous prenons peu la voiture. Alors monsieur s'y colle.
Un jour sur autoroute j'ai eu un malaise qui aurait pu se terminer très mal - là aussi bon réflexe avant l'extinction => bande d'arrêt d'urgence, et quelqu'un d'autre avait pris le volant - ; seulement d'un seul coup sans autre signe avant coureur qu'une immense fatigue, sauf que celle-ci est en fait mon état naturel, alors comment savoir ?, j'avais eu un écran noir qui s'était abattu sur ma vue et peut-être perdu 1 s connaissance. Depuis je suis d'une grande méfiance, j'ai peur de ce que je pourrais provoquer si ça recommençait. En même temps j'ai une bien meilleure condition physique qu'à l'époque (boulot de cadre + mère de jeune enfant (à l'époque Le Fiston n'était pas encore né) + thalassémie => What could possibly go wrong ? ; à présent : boulot nourricier, ménopausée (et chez moi c'est une délivrance et davantage d'énergie dispo), on n'est plus que deux à la maison et je suis triathlète, oui, même si l'âge a bien avancé, je suis nettement plus (+) en forme (2)), peut-être que ce risque n'y est plus. Je n'ai pas fait de malaise depuis que j'ai repris la natation, soit au début des années 2000. Je ne suis pas 100 % sereine, toutefois.
Donc voilà, fini pour l'instant de conduire pour moi. 
Je m'y remettrai sans doute un jour ou l'autre par nécessité, et sans doute non sans avoir effectué un stage de réapprentissage. J'ai aimé conduire, autrefois. Et piloter, mais en circuit fermé, aurait pu me séduire.

Par là-dessus, mon expérience en tant que cycliste a déformé ma vision de ce que les autres pouvaient faire, c'est-à-dire n'importe quoi tout le temps. J'oublie que face à une autre voiture, ils ne se permettent pas de faire ce qu'ils font subir à un vélo -toutes sortes de couper la route et griller les priorités (not all conducteurs, je le sais, mais suffisamment pour qu'on soit en permanence sur le qui-vive, et ça n'est pas l'actualité terrifiante récente qui me contredira. 

Dans un autre ordre d'idées mais toujours en lien avec le sujet ("Drive"), il se trouve que lors de la période comme libraire, j'ai connu plusieurs brèves périodes de chômage, au cours desquelles sur le simple fait que je mentionnais puisque c'était demandé dans les documents à remplir, que je disposais du permis B, il m'a été proposé les métiers suivants : 
- Chauffeur de voitures officielles pendant Roland Garros ;
- Conductrice de bus (après tests et formation, mais qui à l'époque m'avait fait penser, Ah bon c'est si court que ça, pour apprendre ?) ; 
- Pilote de bateaux mouches (là, la formation semblait plus conséquente ; leur absence absolue de discrimination m'avait fait sourire j'avais 54 ou 55 ans).
Vous avez eu beaucoup de chance : je tenais beaucoup à mon métier de libraire et à l'époque on n'avait pas de nombre de refus max face à des propositions, lorsqu'on était inscrite à Pôle Emploi, du moins pas si elles étaient hors champs de notre métier habituel. J'ai donc évité de prendre un job qui aurait fait de moi un danger public.

En attendant de devoir reprendre un volant quand les circonstances le nécessiteront, je pilote dans Paris vélos ou Vélib, et c'est très bien comme ça, même si en circulation apaisée (3) ça irait bien mieux que ça.

 

(1) Ça m'a sans doute sauvé la vie à vélo une fois, alors qu'avenue de Clichy un automobiliste a fait un demi tour soudain devant moi, et évité plusieurs accidents à vélo dont un qui aurait pu être grave (un 4 x 4 qui pour dépasser un car, a sauté par dessus une bordure assez haute de piste cyclable bien délimitée, sans se soucier le moins du monde que sur la piste cyclable une cycliste avançait), et évité une fois un accident qui aurait pu être grave en auto (un type grillant un feu rouge et qui nous coupait la route, j'ai saisi et détourné le volant avant même que mon cerveau sache que je ne l'avais fait), on a gagné le mètre ou deux qui évitèrent la collision.

(2) Et aussi et même si je n'ai jamais trop bu, car j'ai toujours placé ma santé (fragile, à préserver) avant tout, j'ai réduit ma consommation d'alcool à une portion très réduite - les dégustations mensuelles de whiskies, quelques occasions ou bouteilles exceptionnelles, et alors juste un petit verre pour goûter, parfois une bière (mais 25 cl pas 50 et souvent on se partage une 25 cl à deux, du cidre à la crêperie) -. You know what, on va nettement mieux, le foie ou la rate turbinent moins et nous le rendent en disponibilité d'énergie pour faire fonctionner d'autres parties du corps.

(3) C'est possible, j'ai connu ça lors d'un stage de triathlon en Espagne. 85 % des gens, tous modes de transports confondus, roulaient respectueusement, sans chercher à aller sans arrêt tout le temps, au max de la vitesse permise.

 

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Iwak #17 – Journal

    

    C'est amusant, en lisant le thème du jour, j'ai immédiatement pensé journal au sens de diario, diary, diario, diário, Tagebuch, dagboek, dagbok, commentarius (?), et pas du tout au journal, le newspaper.

La langue française n'est pas dépourvue d'ambiguïtés.
Journal intime, l'expression française usuelle pour les désigner, ne me convient pas trop ; ce que j'écris l'est rarement : c'est factuel, ou la description de scènes vues. Un peu de mauvais esprit. Mes états d'âme seulement dans les périodes extrêmes ou quand ils sont provoqués par des événements généraux dans lesquels je me trouve concernée ne serait-ce que par ricochets (les attentats de 2015, l'enlèvement de Florence Aubenas et Hussein Hanoun en 2005, des concerts au stade de France en 1998 ...), je suppose alors qu'une lectrice ou un lecteur de longtemps plus tard pourrait y trouver de l'intérêt, en tant que comment c'était perçu par une citoyenne lambda de ce moment-là.

Je ne sais pas (sur)vivre sans tenir un journal, dans les périodes où je ne le fais pas (malade ou engloutie dans trop de travail, comme j'ai pu l'être à pas mal de reprises dans ma vie étudiante, celle de jeune mère, ou ma vie professionnelle), je perds le fil, je me perds, je ne suis plus moi. J'ai trop besoin de poser les chose et d'alléger la mémoire (une fois les choses retranscrites je peux les oublier, je sais où les retrouver), la charge mentale.
J'ai commencé en CE2 donc entre 7 et 8 ans, 7 ans étant je me le rappelle distinctement, le moment où le temps (tic tac et agenda) a cessé d'être une sorte d'océan dans lequel je tentais de surnager pour présenter des jalons, une régularité, et à constituer pour moi la quatrième dimension non pas au sens figuré mais littéral pour repérer la place d'un élément (1). En fait j'ai toujours été un navigateur de ma petite vie, qui ne sait pas faire sans tenir un journal de bord.

Quand je suis en forme et dispose d'un peu de temps personnel, je m'en sers pour me faire rire pour plus tard : j'essaie d'écrire de façon marrante ce qui est survenu, même si sur le moment c'était triste. Ainsi je suis très reconnaissante aux efforts de la moi de 12 ans (12 ou 13 ans étant l'âge auquel on a atteint ses capacités maximales en tant qu'enfant et ensuite on devient adulte et ce qu'on gagne en autonomie on le perd en grâce et en fulgurance d'intuitions, on perd la poésie pure, on devient marchands de nous mêmes avec des buts à atteindre, les épreuves à remporter, du temps compté), que je peux relire et qui me fait rire (au dépend des adultes d'antan, le plus souvent), et je tente de la rendre heureuse en retour en jouant beaucoup dehors (merci le triathlon et la course à pied) et en participant à toutes sortes de trucs un peu fous comme cet été les J.O. (2). En même temps je suis une vieille dame indigne (plus vieille que mon âge réel) et c'est très bien comme ça.

Je ne sais qu'être une diariste du soir, ce n'est pas faute d'avoir essayé différentes formules qui m'auraient permis de cesser de lutter chaque soir contre le sommeil afin de terminer d'écrire. J'ai besoin d'écrire avant d'aller dormir, pour clore la journée. Si nécessaire, je rattrape mon jour au lendemain soir, par exemple quand le travail et les trajets m'ont à ce point éreintée que je me suis endormie à peine rentrée - douchée. Ou qu'une catastrophe de la vie nous est advenue. Ou bien une corvée urgente sous peine de hors délais. Mais l'écriture n'est plus la même, ce n'est plus un jour frais et c'est toujours moins bon. 

Les blogs, j'en avais rêvé avant qu'ils n'existent. J'en tiens en fait une tripotée dont très peu sont lisibles et beaucoup de ceux qui ne le sont pas, sont vraiment sans intérêt pour qui que ce soit d'autre que moi : la météo du matin, les rêves dont je me souviens, l'entraînement du jour (les données chiffrées, je veux dire), la photo quotidienne de ma kitchen view, mon pavement diary, mon reading diario ... Beaucoup ne dessinent quelque chose qu'au bout d'un temps très longs.
Si du temps de retraite m'est accordé, de certains j'en retirerai la sève, ou le miel, et bien travaillé, ça pourra peut-être former quelque chose de partageable pour les autres sans ennui et même avec agrément. Sinon, ça restera l'usage que j'en ai, à savoir des aides-mémoire solides et secourables dans différents domaines de ma vie quotidienne.

Ils sont aussi une aide précieuse pour lutter contre la fatigue permanente qui tend à brouiller les pensées - salut à mes cousins les victimes des Covids longs qui doivent savoir de quoi je parle, et à mes frères et sœurs de thalassémie -. Ça permet de faire des sortes de crémaillères pour ne pas reculer davantage si l'esprit, noyé dans l'épuisement, perd ses repères, perd pied. On peut repartir de l'écrit précédent.

Si le sujet vous intéresse, l'Association Pour l'Autobiographie, dont je suis adhérente, inévitablement, fait un travail formidable.
Le thème de sa publication de ce mois d'octobre est précisément Les journaux personnels.

Écrivez, écrivez, il en restera toujours quelque chose, et qui pourra peut-être aider quelqu'un, qui sait ?

(1) Non je ne suis pas une adepte des mammouths de la 5ème dimension qui se sont perdus dans le permafrost il y a une semaine (merci à Gilsoub pour le lien ; on est d'accord que c'est un sketch, non ?), mais je perçois que les points de repères spaciaux ne se suffisent pas à eux mêmes, il faut l'horodatage.
(2) Trop vieille et n'ayant pas le niveau pour participer en tant qu'athlète, n'ayant pas pensé à tenter à temps de me faire recruter par l'orga (j'étais libraire et c'était mon bon métier, lorsqu'il aurait fallu que j'aille en ce sens si je l'avais plus que tout souhaité), je l'ai fait en tant que bénévole. Voilà.

 

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Iwak #16 – Grungy

    

    J'étais un peu âgée déjà quand la hype du grunge en général et de Nirvana en particulier est passée par là, en plus que très occupée par ma fille alors petite et des difficultés professionnelles - je trouvais entre autre moyen de bosser dans la seule banque qui allait financièrement mal en ce temps-là, il fallait le faire ! -, mais je me souviens : 

  • que je n'étais pas mécontente qu'un look à vieux vêtements troués vienne à la mode ; j'ai toujours adoré à mes jours de congés et de rester à la maison sans rien faire de spécial d'autre que vaquer à mes tâches parentales et ménagères, porter de vieux vêtements confortables et donc possiblement troués. Voilà que je pouvais en plus sortir faire des courses ou accompagner ma fille à un parc extérieur avec des jeux sans avoir à me changer.

    - que je trouvais Nevermind intéressant et ce groupe prometteur ; or j'étais pile à l'âge où l'on apprécie encore les musiques et groupes de nos vingt ans en trouvant globalement moins bien toute la succession - ils ne sont pas moins bien, c'est nous qui n'avons plus vingt ans et le regrettons -. Donc pour qu'il trouve grâce à mes yeux, c'est qu'il y avait quelqu'un.

    J'ai l'impression que la mort de Kurt Cobain a mis fin au mouvement grunge, et elle est sans doute fausse, mais que c'était probablement l'amorce du déclin. La punkitude a repris du poil de la bête.
  • Et puis de toutes façons, moi je bossais pour le boulot, je bossais pour ma petite famille, alors pour le reste, je disposais de fort peu de temps.
    J'ai continué, l'âme en paix, à porter mes jeans troués, sauf aux jours de bureau où j'étais corporate (bien obligée).

 

 

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Test VMA à la piste (VAMEVAL)

Capture d’écran 2024-10-22 à 23.15.50

 

 

 

 

 

 

 

Capture d’écran 2024-10-22 à 23.16.49

Le moins que l'on puisse dire c'est qu'entre la journée de boulot bien rude dont je n'ai pas su partir à l'heure, et le fait d'avoir cavalé pour tenter d'être le moins en retard possible, j'ai calé. Bonnes jambes, mais un cardio qui grimpait trop tôt et une fatigue générale qu'il m'a semblé nécessaire de ne pas trop bousculer.

Ça me ferait donc d'après le tableau fourni par mes camarades de club une VMA de 11 km/h, ce qui ferait une allure VMA de 5'27''/km et une VO2max de 38,5 (alors que ma  montre  indique  40).
Capture d’écran 2024-10-22 à 23.26.19

Vivement la retraite que je puisse enfin donner le meilleur de moi-même.

C'était en tout cas un chouette moment passé à s'encourager toutes et tous. Les meilleurs sont beaux à voir filer. Et ça m'a donné un peu de pêche pour la soirée.


Iwak #15 – Guide de voyage (Guidebook)

    Je suis une parfaite mauvaise cliente des guides de voyages. Alors pour ce sujet la seule chose que je peux faire c'est d'expliquer pourquoi.
D'abord nous ne pratiquons pas le voyage d'agrément, sauf hyper archi rarement.

Notre voyage de noces fut pratiquement le seul et comme il était financé à base de vouchers dans une formule proposée dans les listes de mariage du grand magasin où nous avions déposé la nôtre, je n'ai pas regardé ce qu'il y avait à visiter j'ai regardé : quel circuit on peut faire en tant de jours en utilisant les points de chutes possibles et en passant un max de temps sur l'Île d'Islay, pour voir en vrai de vrai leurs fabuleuses distilleries. J'en connaissais déjà les noms, et avais donc besoin non pas tant d'un guide que d'un plan.

Souvent nous voyageons pour faire quelque chose (ces dernières années : du sport) ou retrouver quelqu'un ; auquel cas c'est le quelqu'un qui nous fait découvrir son coin, ou on accompagne quelqu'un retourner vers les lieux où il a vécu et pareil c'est la personne que nous accompagnons qui se fait un plaisir de partager ses propres découvertes. D'ailleurs lors que nous nous étions accordés un road trip au Maroc, le guide que j'avais emprunté à la bibliothèque du Crédit Lyonnais, a surtout servi à tout autre chose que son usage ordinaire. 

L'expression "faire" + un nom de pays ou de lieu m'est totalement étrangère. Je vais quelque part, je pratique des activités, je rencontre des personnes, je fais un semi-marathon (ou un triathlon), et jadis je faisais parfois un concert avec ma chorale.
Je n'ai pas fait Prague, j'y ai chanté.
(phrase présomptueuse assumée).

Donc j'ai pas mal de plans et de cartes chez moi, et très peu de guides. Je ne déteste pas en consulter, mais une fois rentrée.
J'aime trop me laisser porter par la découverte, marcher un peu au hasard ; nous avons aussi souvent besoin de nous reposer. Donc on peut être en voyage et juste savourer le confort de notre chambre d'hôtel (1). Et puis aller voir un et un truc dont quelqu'un nous a parlé. Un planétarium (Il paraît qu'il est super), un lieu de tournage d'un film d'antan, un musée égyptien, une piscine (juste parce que quelqu'un qui aime nager nous a dit : elle est trop bien).
Il se trouve aussi que j'ai une sorte d'intuition assez juste pour les restaurants, et qu'on a aussi en commun Le Joueur de Pétanque et moi de pouvoir se contenter de peu si rien ne nous inspire. Donc pas de guide, même pour ça, non. 

Souvent c'est une fois rentrés que je me documente, désormais plutôt sur les internets que dans des guides, en mode C'était quoi exactement ? (L'histoire de ce lieu, ce plat typique que nous avons dégusté, cette architecture, cette légende locale devant nous évoquée, cette personne en l'honneur de laquelle cette rue est nommée ...). J'aime beaucoup m'instruire à partir de ce que j'ai vu et non pas l'inverse.

En tout état de cause, si jamais un jour un mot d'ordre de boycott concernant telle ou telle marque de guides touristiques est pour une raison ou pour une autre lancé, ma participation sera nulle : comment cesser d'acheter quelque chose que l'on n'achète déjà pas ?

 

(1) Milky si tu passes par là, sache que le week-end à Stuttgart que nous avions passé grâce à ta sœur et toi reste 17 ans (gné ? Comment ça 17 ? Je dois faire erreur) plus tard un de nos touts meilleurs souvenirs. Gratitude éternelle. C'était une période de notre vie où l'on ne s'accordait rien, on s'occupait des enfants et on bossait et on manquait d'argent. Ça nous avait fait un bien fou.

 

Participation à Iwak ( Inktober with a keyboard ) en théorie : un article par jour d'octobre avec un thème précis. Je l'adapte à mon rythme et à ma vie. Peut-être qu'en décembre, j'y serai encore.
C'est Matoo qui m'
a donné l'impulsion de tenter de suivre.