J'avais eu le permis du premier coup, et disposais de certaines facilités, des réflexes rapides en cas de danger (1) ; seulement depuis vingt ans, je n'ai plus conduit.
Nous avions acheté une voiture plus grosse que notre bonne vieille 205 Junior, et je n'ai jamais eu l'occasion de me faire à ses proportions.
De plus, nous prenons peu la voiture. Alors monsieur s'y colle.
Un jour sur autoroute j'ai eu un malaise qui aurait pu se terminer très mal - là aussi bon réflexe avant l'extinction => bande d'arrêt d'urgence, et quelqu'un d'autre avait pris le volant - ; seulement d'un seul coup sans autre signe avant coureur qu'une immense fatigue, sauf que celle-ci est en fait mon état naturel, alors comment savoir ?, j'avais eu un écran noir qui s'était abattu sur ma vue et peut-être perdu 1 s connaissance. Depuis je suis d'une grande méfiance, j'ai peur de ce que je pourrais provoquer si ça recommençait. En même temps j'ai une bien meilleure condition physique qu'à l'époque (boulot de cadre + mère de jeune enfant (à l'époque Le Fiston n'était pas encore né) + thalassémie => What could possibly go wrong ? ; à présent : boulot nourricier, ménopausée (et chez moi c'est une délivrance et davantage d'énergie dispo), on n'est plus que deux à la maison et je suis triathlète, oui, même si l'âge a bien avancé, je suis nettement plus (+) en forme (2)), peut-être que ce risque n'y est plus. Je n'ai pas fait de malaise depuis que j'ai repris la natation, soit au début des années 2000. Je ne suis pas 100 % sereine, toutefois.
Donc voilà, fini pour l'instant de conduire pour moi.
Je m'y remettrai sans doute un jour ou l'autre par nécessité, et sans doute non sans avoir effectué un stage de réapprentissage. J'ai aimé conduire, autrefois. Et piloter, mais en circuit fermé, aurait pu me séduire.
Par là-dessus, mon expérience en tant que cycliste a déformé ma vision de ce que les autres pouvaient faire, c'est-à-dire n'importe quoi tout le temps. J'oublie que face à une autre voiture, ils ne se permettent pas de faire ce qu'ils font subir à un vélo -toutes sortes de couper la route et griller les priorités (not all conducteurs, je le sais, mais suffisamment pour qu'on soit en permanence sur le qui-vive, et ça n'est pas l'actualité terrifiante récente qui me contredira.
Dans un autre ordre d'idées mais toujours en lien avec le sujet ("Drive"), il se trouve que lors de la période comme libraire, j'ai connu plusieurs brèves périodes de chômage, au cours desquelles sur le simple fait que je mentionnais puisque c'était demandé dans les documents à remplir, que je disposais du permis B, il m'a été proposé les métiers suivants :
- Chauffeur de voitures officielles pendant Roland Garros ;
- Conductrice de bus (après tests et formation, mais qui à l'époque m'avait fait penser, Ah bon c'est si court que ça, pour apprendre ?) ;
- Pilote de bateaux mouches (là, la formation semblait plus conséquente ; leur absence absolue de discrimination m'avait fait sourire j'avais 54 ou 55 ans).
Vous avez eu beaucoup de chance : je tenais beaucoup à mon métier de libraire et à l'époque on n'avait pas de nombre de refus max face à des propositions, lorsqu'on était inscrite à Pôle Emploi, du moins pas si elles étaient hors champs de notre métier habituel. J'ai donc évité de prendre un job qui aurait fait de moi un danger public.
En attendant de devoir reprendre un volant quand les circonstances le nécessiteront, je pilote dans Paris vélos ou Vélib, et c'est très bien comme ça, même si en circulation apaisée (3) ça irait bien mieux que ça.
(1) Ça m'a sans doute sauvé la vie à vélo une fois, alors qu'avenue de Clichy un automobiliste a fait un demi tour soudain devant moi, et évité plusieurs accidents à vélo dont un qui aurait pu être grave (un 4 x 4 qui pour dépasser un car, a sauté par dessus une bordure assez haute de piste cyclable bien délimitée, sans se soucier le moins du monde que sur la piste cyclable une cycliste avançait), et évité une fois un accident qui aurait pu être grave en auto (un type grillant un feu rouge et qui nous coupait la route, j'ai saisi et détourné le volant avant même que mon cerveau sache que je ne l'avais fait), on a gagné le mètre ou deux qui évitèrent la collision.
(2) Et aussi et même si je n'ai jamais trop bu, car j'ai toujours placé ma santé (fragile, à préserver) avant tout, j'ai réduit ma consommation d'alcool à une portion très réduite - les dégustations mensuelles de whiskies, quelques occasions ou bouteilles exceptionnelles, et alors juste un petit verre pour goûter, parfois une bière (mais 25 cl pas 50 et souvent on se partage une 25 cl à deux, du cidre à la crêperie) -. You know what, on va nettement mieux, le foie ou la rate turbinent moins et nous le rendent en disponibilité d'énergie pour faire fonctionner d'autres parties du corps.
(3) C'est possible, j'ai connu ça lors d'un stage de triathlon en Espagne. 85 % des gens, tous modes de transports confondus, roulaient respectueusement, sans chercher à aller sans arrêt tout le temps, au max de la vitesse permise.
Participation à Iwak ( Inktober with a keyboard ) en théorie : un article par jour d'octobre avec un thème précis. Je l'adapte à mon rythme et à ma vie. Peut-être qu'en décembre, j'y serai encore.
C'est Matoo qui m'a donné l'impulsion de tenter de suivre.