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Les nouvelles du jour

 

    Plus ça va moins j'ai régulièrement de l'argent en liquide sur moi. Salariée, je n'ai aucun revenus en espèces, ça n'est pas un job à pourboire, depuis la pandémie presque tout peut se payer par cartes de paiement. 

Alors ce soir, j'étais bien embêtée pour donner quoi que ce soit à un jeune homme vif qui faisait la manche dans le métro. Par principe je ne donne rien à ceux qui montent à l'intérieur des rames. Nous y sommes captifs et c'est une forme de pression. Depuis qu'en gare un jour j'ai entendu des tricheurs s'échanger leurs pro-tips dont un qui venait d'apitoyer les foules avec un art consommé, je suis devenue passablement intraitable.

Mais celui de ce soir ne versait pas dans le discours convenu, ni dans la manipulation. Il disait simplement Je suis dans les difficultés, je sais que vous en avez marre, mais si vous pouvez m'aider, même une bouteille d'eau ça m'aiderait. Zéro chichis, zéro mise en scène et de l'énergie entamée par une fatigue qui ne semblait pas due à des substances ou de l'alcool.

En fait ce qui m'a donné envie de le remercier c'était qu'il s'était très brièvement lancé dans une sorte informelle de résumé des infos du jour. Je n'ai pas eu l'impression que c'était calculé, j'ai cru à de la spontanéité.

Et moi qui avais passé la journée dans un tunnel de boulot avec à peine une pause déjeuner (1) et avais enchaîné sur un dîner associatif amical, où il avait été davantage question de notre passion commune que des informations, je lui en ai su gré, à ce gars, qui tout en faisant la manche nous fournissait, l'air de rien le résumé.

Alors je lui ai passé ce que j'avais non sans lui demander si ça pouvait l'intéresser : des chèques cadeaux de grandes enseignes, fournis en guise de prime de Noël par mon employeur. Il a accepté, mais merci beaucoup je pourrais m'acheter des vêtements. 

C'est la vie de nos jours à Paris, n'en déplaise au monde bourgeois et à celui des séries. Et entre le métro, sa sortie, et chez moi ce ne sont pas moins de trois couchages de rue que j'ai croisés, sans compter ceux qui sont quasi permanent et sous tentes.



J'ai pensé que ce gars avait une aisance de parole avec une force de présence non surfaite, qui en aurait fait (en ferait, en fera ?) un excellent standuper. 

 

 

(1) Je fais partie des gens qui bossent encore plus en télétravail qu'au bureau, je laisse passer l'heure de la pause déjeuner, je laisse passer l'heure de la fin de la journée, concentrée sur mes tâches.


Mourir de froid des mains

 

    Au sortir d'une belle soirée au cours de laquelle nous avons fêté les 20 ans professionnels d'une amie, j'ai voulu comme dab rentrer à Vélib, j'en ai d'ailleurs trouvé un très facilement. 

J'aurais dû me méfier, ça n'était au fond pas bon signe.

J'avais mes mitaines de vélo qui à l'ordinaire suffisent lorsque les températures sont encore positives. Mais là, très vite, en chemin, j'ai cru mourir de froid des mains, une glaciation douloureuse avec des élancements fulgurants.

Je n'avais pas fait bombance, ou très raisonnablement. Ça n'était pas non plus une chute si brutale des températures, la station de Paris Montsouris indiquait 2,5°c vers l'heure à laquelle je suis sortie et mon téléfonino 2°c lorsque je suis arrivée en bas de chez moi. 
Au bout de quelques minutes à la maison, chauffée, j'ai pu recouvrer l'usage normal de mes mains.

Mon équipement général avait fait que le reste du corps, y compris les pieds pourtant seulement chaussés pour l'entraînement dont je venais directement après le travail, n'avait pas trop ressenti le froid glacial. Qu'est-ce qui a bien pu faire qu'il a été si redoutable pour les mains ?

Vivement pluie et temps doux !