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Un trajet aller étrange


    Cette semaine comme celle qui l'a précédée, il n'y a pas de ligne 14. Elle est fermée pour travaux. 
Comme je souhaite pouvoir lire (1) sur au moins l'un de mes trajets, je prends donc le RER C. Ce qui m'oblige à me lever plus tôt.
En plus que l'expérience m'a appris à me méfier des contraintes de cette ligne, alors j'avais pris une marge.

Elle fut mise à mal par une attente prolongée station Avenue du Président Kennedy, au cours de laquelle il nous fut annoncée que l'arrêt ne serait pas marqué à Bibliothèque François Mitterrand en raison d'actes de vandalisme (sic).

Je me suis fait la réflexion que c'était un motif que je n'avais pas entendu souvent et me suis presque amusée de l'effort de renouvellement de ces derniers temps, qui ont au passage transformé les colis suspects en bagages délaissés.
Les pickpockets quant à eux restent toujours aussi susceptibles.

Le boulot étant très prenant, ce n'est que plus tard dans la journée que j'ai croisé cette information : 
Paris : ce que l’on sait des menaces proférées par une femme, blessée par un tir de police

Saura-t-on jamais s'il s'agissait d'une vraie terroriste ou d'une femme en perte de raison qui aura attrapé dans son délire le premier prétexte qui lui allait ?, toujours est-il que ça donnait un peu l'impression d'avoir échappé à quelque chose qui n'était pas passé loin.

Ce qui complète hélas bien le tableau avec Arras où nous irons bientôt et Bruxelles où nous venions de passer lorsque le terroriste du soir de football s'est mis à tirer. Sans compter les ami·e·s directement concerné·e·s par la guerre relancée au Proche Orient.
Pour un peu j'en viendrai presque à penser que la période pourtant déjà bien sombre, de la pandémie, mais durant laquelle l'humanité semblait combattre le même fléau, était moins terrible à traverser.

Mon travail qui ne laisse guère de relâche et requiert une solide concentration m'est d'un bon secours, pendant des heures au cours des journées, je ne pense qu'à l'accomplir. Mais les retours à la vie "civile", à la consultation d'informations sont rudes, le soir, une fois rentrée.

 

 

 

 

 

(1) D'ailleurs ce matin je me délectais d'avoir retrouvé Prof en scène sur son nouveau lieu de publication.


Ces choses (inutiles (mais divertissantes)) que l'on apprend en travaillant (à l'extérieur / pour un employeur)

 

    Aujourd'hui via mes collègues et des circonstances et des conversations de bureau j'ai appris deux choses : 

- Ce qu'était un frigobloc
Là où au lu du nom j'imaginais un truc technique, un équipement électro-ménager, c'était en fait de la papeterie.

- Que Zazie avait écrit les paroles de la chanson de Johnny Allumer le feu, qu'ils s'agissait d'une commande pour les concerts de 1998 au Stade de France.

Ça reste un peu léger pour me dire que je n'ai pas perdu ma journée à (tenter de) traiter contre une rémunération qui me permet de vivre décemment, des problèmes sur lesquels j'ai assez peu de prise - la plupart du temps j'ai la capacité de débloquer une situation, mais sans avoir la possibilité de résoudre les problèmes de fond, ni de fournir les explications -. On ignore souvent ce qui a rendu une situation telle qu'elle est. Microsoft et certaines mises-à-jour de Windows qui déparamètrent relativement souvent un certain nombre de réglages concernant aussi d'autres logiciels, dont ceux de l'entreprise pour laquelle je travaille, nous donne pas mal de boulot.

Mais au moins je suis rentrée chez moi, enrichie d'une nouvelle connaissance quant à l'équipement d'une maisonnée et avec une chanson en tête (1). 


(1) À vrai dire pas tout à fait ; j'ai eu Allumer le feu en tête pendant les deux tiers de la journée puis Careless whisper pour la fin et le retour vélotaf. Cette dernière me traîne en tête depuis une sieste de week-end lors de laquelle j'ai regardé un documentaire Arte (?) sur Wham !

 


À l'occasion d'un grand nettoyage d'automne (accès aux sites)

À l'occasion d'un grand nettoyage d'automne et d'assainissement de mes mots de passe sur différents sites, j'ai retrouvé cette vidéo - photos qui a désormais plus de dix ans. Les gars étaient en avance sur les J.O. et la promesse faite que la Seine serait suffisamment pas trop polluée pour permettre d'y nager.

Étant donné le délai écoulé, que ça n'était pas compromettant (les gars ont juste pensé à nager, sans se préoccuper de si c'était ou non autorisé) et le fait que les images sont lointaines et peu personnelles, je me permets de les poster.

Ce dont je me souviens c'est que je passais par là (probablement en sortant de la BNF) et que j'étais assez amusée de voir des courageux plonger tout en me disant que ça n'était guère prudent (et pour la santé et pour les courants) et que la brigade fluviale avait débarqué aussitôt, peut-être qu'un seul ou deux des gars avaient eu le temps de s'amuser un peu.

Si ça pose le moindre problème à qui que ce soit, je supprimerai.

À part ça, le ménage entrepris m'a permis de constater que nombre de sites (de blogages, de partages, de musique, d'informations ...) ont disparu purement et simplement. 



Cinquante raisons


    Chez Les écumes que je lis en me disant que la personne qui écrit est peut-être quelqu'un que je connais, sans que je sache pour l'instant qui, j'ai lu ce matin un billet de réconfort 

Cinquante raisons de rester en vie

J'aurais du mal à écrire le même car ce que j'aime c'est la vie même, avec ses hauts et ses bas, le fait qu'on ne sache jamais et qu'il puisse survenir des trucs incroyables.
Globalement, l'âge venant et mon contant de moments incroyables ayant déjà bien eu lieu, j'aime particulièrement le moindre moment de paix, d'être au calme, de lire et de me balader. 
Ce qui fait que dans la liste des Écumes, cette entrée là, 

9. Le lit chaud, pluie dehors, thé à côté
m'a particulièrement touchée.

 


30 km

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La plupart des photos sont les photos officielles de la course (Sportograf)

 

 

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Lire la suite "30 km" »


Reprise en main (après Covid)


    J'ai été KO deux jours totalement, patraque cinq autres, au travail depuis deux jours en faisant de mon mieux pour assurer ce que je pouvais. Mais c'est seulement aujourd'hui soit dix jours après l'apparition des premiers symptômes que j'ai pu reprendre en main le fil de ma vie. Seulement aujourd'hui que le travail à effectuer pour l'employeur ne m'a pas paru d'une densité insurmontable, ni les demandes complexes alors qu'elles ne l'étaient pas.
Seulement aujourd'hui que j'ai pu avancer sur l'administration de quelques projets familiaux après le travail et une brève séance de course à pied, ce qui m'amène à pouvoir souffler seulement à présent qu'il est presque 22:00.
Seulement aujourd'hui que je n'ai pas eu des moments de toux incompressibles.
Seulement aujourd'hui que le mode survie laisse place à nouveau à un petit coin d'avenir possible.

Dix jours. 
En étant en bonne condition physique initiale.
En ayant eu tous les vaccins qui étaient souhaitables.

Dix jours.

Mes pensées vont vers les malades du début de la pandémie, lorsqu'aucun vaccin n'était disponible et que rien ne pouvait empêcher l'éventuel emballement viral. Ça devait être terrifiant.
J'ai eu toutes sortes de douleurs et vacillement successifs au cours des journées de bagarre contre le virus mais à aucun moment la crainte que le souffle allait me manquer.

Reste à tenir un jour de travail, effectuer un voyage en train, et tester dimanche lors d'une compétition de course à pied prévue de longue date, et soigneusement préparée jusqu'à la maladie, ce que donne "l'affutage Covid" qu'aucun coach ne saurait recommander.

PS : Merci au passage à Grand Corps Malade, dont la nouvelle vidéo m'a permis en fin de journée de puiser l'énergie nécessaire à ce qui restait à faire.


Crash test (Covid K417N)


    Me voilà donc à peu près retapée, après 6 jours de maladie et d'incapacité de ne rien faire de suivi, tout juste ai-je pu lire aujourd'hui.

J'ai l'impression d'avoir subi un crash test, que toutes les fonctions du corps ont été testées par le virus qui semblait chercher une voie d'attaque définitive.
Peut-être que d'avoir été vaccinée autant de fois qu'il le fallait m'a protégé les poumons. Ils semblent les seuls à n'avoir pas été inquiétés férocement : il y a une toux pénible mais elle reste assez sèche, n'est pas "descendue", et je n'ai pas sentie une baisse de mes capacités respiratoires.
À confirmer dans un jour ou deux lorsque j'aurais pu reprendre la course à pied. C'est finalement la seule partie du corps qui semble avoir été relativement épargnée.

Le jour où la maladie s'est déclarée, c'était le mardi, elle m'est tombée dessus à mesure de la journée mais ressemblait fort à un début de rhume assez classique. J'ai eu un peu de mal à finir ma journée de boulot mais c'est aussi parce que c'est un job où il faut sans arrêt parler au téléphone et que gorge qui gratouille et nez qui coule ne font pas bon ménage avec la fonction.
J'étais parvenue à effectuer ma séance de CAP à la piste.

En revanche le mercredi matin, pas l'ombre d'un doute : impossible de travailler. Fièvre. Symptômes du rhume. Sorte de conjonctivite (les yeux douloureux et qui pleuraient) et une tension qui devait être dans les chaussettes : je me sentais incapable de me déplacer, aller du lit aux toilettes était une expédition.

De plus dans la nuit (du mardi au mercredi), j'avais dû me lever au moins cinq fois pour aller pisser, non sans une certaine perplexité : d'où provenait tout ce liquide ? Je n'avais pas particulièrement bu ni dans la journée ni dans la soirée.

Des membres douloureux, les articulations, les muscles.

Le jeudi, la tête tournait moins, j'ai pu marcher jusqu'au labo d'analyse et trouver la force de prendre rendez-vous avec un médecin.
En revanche une diarrhée violente, surgie de nulle part (depuis 24 h je ne mangeais presque rien). Le mal aux yeux toujours. Et des douleurs dans les os. Mal au dos.

Le vendredi, ça allait moins mal, la fièvre est tombée dans la matinée. Mais a déboulé un mal de tête inquiétant. Et depuis la veille j'avais des trous de mémoire permanent, qui s'ajoutait depuis le mercredi à des pensées dont je ne parvenais pas à garder le fil. Depuis février 2006 et d'avoir eu un jour le cœur brisé (comme dans cette émission), je sais faire face à ça, il faut se répéter ce qu'on doit faire comme tâche suivante jusqu'à son accomplissement ; à quelque chose malheur est bon. J'ai donc pu le vendredi, dûment masquée aller chez le médecin, à la pharmacie, acheter du pain, récupérer un colis, et retourner écluser l'épuisement au fond du lit. Il n'empêche que je sentais le cerveau en lutte contre quelque chose qui tentait de le mettre sous une couverture (1).

Le samedi les douleurs n'y étaient plus mais la fatigue était infinie. Celle du naufragé qui se réveille déposé par la mer sur une plage, ou du passant qui se prend un piano mal déménagé sur le corps.
Je ne pouvais quasiment pas lire depuis le mercredi. Un peu de capacité de lecture - concentration m'est revenue en soirée. Je crois être parvenue à suivre un match de rugby à la télé mais que ça nécessitait un effort. Comme si les règles du rugby étaient très compliquées. Je n'arrivais pas à fixer quel était le côté de quelle équipe (oui je sais ça change à la mi-temps, mais mon cerveau ne parvenait pas à stabiliser ces positions).

À un moment j'ai eu les oreilles douloureuses et j'ai quelques acouphènes (supportables) qui perdurent. 

Le dimanche j'ai presque pu lire. En m'arrêtant beaucoup. En revenant en arrière sur des phrases déjà parcourues. Mais n'empêche, j'avais l'impression de redevenir un peu moi-même.

Et puis ce lundi j'ai pu aller descendre les poubelles et relever le courrier, lire un roman policier et pour travailler le lendemain ça devrait aller, entre deux quintes de toux et la voix un peu incertaine.

J'en garde une incertitude de mémoire (j'ai passé beaucoup de temps à me demander où étaient mes lunettes ou mon téléphone ou mes mouchoirs), une capacité de concentration émoussée, et pas mal de tousserie.

Dès le premier jour et depuis ça n'a pas cessé, j'ai perdu mes cheveux par poignées.

La seule chose qui semble m'avoir été épargnée (pourvu que ça n'apparaisse pas après coup) fut la perte de l'odorat. 

Je suis reconnaissante à mon conjoint de s'être arrangé pour se mettre deux demi-journées en télétravail afin de rester près de moi (je crois que les deux ou trois premiers jours je faisais un peu peur).

Je suis reconnaissante à google street view d'exister : il y a eu des moments où la seule chose que j'étais capable de faire, quand je ne somnolais pas c'était de circuler ici ou là de la planète. J'étais incapable de suivre le fil d'un film, d'une série, ou de lire, alors voilà suivre une autoroute à Bakou ou explorer des villes de Corée (du Sud), je pouvais.

Je suis reconnaissante à Rhys Mclenaghan d'avoir emporté la médaille d'or aux championnats du monde de gymnastique à Anvers car c'était l'info réjouissante de cette sombre période ; elle m'accordait le droit de croire que le monde ne faisait pas que sombrer dans davantage de violence et de KO (2).

Je suis reconnaissante à Dominique Sylvain pour son "Mousson froide" qui a été impeccable pour me faire oublier, dès que j'ai pu à nouveau lire, mon épuisement et mes douleurs.


(1) En écrivant ça j'ai l'image des serins dans une cage que l'on recouvre afin qu'ils ne chantent pas à tel ou tel moment.
(2) Les jours qui viennent de se passer ont été terrible de ce point de vue, j'avais l'impression chaque fois que j'émergeais un peu et entrouvrais un fil d'infos de découvrir une nouvelle reprise de guerre, de violences, d'horreurs. 


L'attentat oublié (31 octobre 2017)


    Au gré de mes lectures à brèves séquences de ces jours-ci lorsque la capacité de lire m'a été rendue (Covid), je suis tombée dans un blog ami sur la mention de l'attentat du 31 octobre 2017 à New York. Un type fanatisé avait délibérément foncé au volant d'un petit camion sur des cyclistes. Huit morts, onze blessés.

Je n'en avais strictement aucun souvenir, ni non plus mon conjoint.

J'étais alors libraire avec le mardi comme jour non travaillé. Pour autant dans aucun de mes blogs y compris un petit blog secondaire de l'époque 


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Et puis peu après j'enchaînais sur Arras et le festival de cinéma.

Il me semble que le fotolog n'existait déjà plus. 
Je ne saurais donc pas si cet attentat n'était pas parvenu jusqu'à ma connaissance où si, encore douloureusement marquée par ceux de 2015 à Paris, j'avais préféré ne pas m'y attarder. 

Il ne me surprend pas de constater à quel point ce qui a eu lieu avant la pandémie de Covid 19 semble appartenir à une époque révolue et une sorte de "quand on était jeunes" même si nous ne l'étions déjà pas tant que ça.

 


Et puis un instant

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Au gré de mes déambulations virtuelles d'hier, cette image de l'autre bout du monde et qui était si raccord avec mon état fiévreux, dans une capitale lointaine un instant capté fin 2019.

(copie d'écran maison faite sur google street view)

Lire la suite "Et puis un instant " »


street view

 

    Les personnes jeunes se demandent parfois comment l'on faisait sans l'internet ni les téléphones portables. J'ai connu, je sais. C'était une vie plus étroite. Moins speed. Avec davantage de tolérance sur les incertitudes (on ne savait pas facilement joindre les gens, le courrier postal prenait quelques jours, l'attente était normale). Mais beaucoup plus limitée, à l'environnement immédiate familial ou géographique.

Clouée au lit par le Covid, bien tabassée, pas en état de lire (je perds le fil et j'ai une version qui s'attaque aux yeux, comme une conjonctivite), ce que je me demande, c'est comment on faisait quand on était malades et que Street view n'existait pas. J'erre au hasard au bout du monde, inspirée par l'ami de Dreamlands, et une recherche induite Vallex garden, dans une ville qui existe mais qui n'est pas accessible (ou pas accessible actuellement), et me voilà sur une sorte de rocade, cherchant mon chemin comme si j'étais fraîche habitante du coin et devait faire mes courses.

 

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Et cette errance est la seule chose dont mon cerveau attaqué par la maladie est capable, qui pour autant me sort de l'état de léthargie confuse, me fait oublier un instant l'état dans lequel je suis, me fait du bien.

(et me rend capable d'écrire ces lignes, ce qui compte tenu dudit état est miraculeux et me donne l'impression que je m'en sortirai)

Je vous laisse j'aimerais arriver avant que ça ferme ! :-)