Zombie land en déplacement
06 septembre 2023
Le phénomène n'est pas nouveau mais j'ai l'impression qu'à la fois il s'accentue et se déplace au nord de Paris d'Est vers l'Ouest. C'est déjà zombie land en tous cas de nuit.
En rentrant d'une soirée d'amies libraires et lectrices et lecteurs, j'ai été abordée trois fois, un bonjour ferme d'un revendeur probable, ton commerçant (1), une femme au bout du rouleau (mais qui s'adressait en fait à la personne qui me précédait ; il n'en demeure pas moins qu'elle semblait perdue), et un homme "une p'tite pièce" qui était sous d'autres substances que l'alcool. Sans parler d'autres silhouettes entrevues, aux déplacements lents.
Je ne sais pas exactement ce qui circule, et je sors trop peu de nuit (depuis que je n'organise plus moi-même des soirées en librairie ou que je n'anime plus d'émission tardive de radio) pour avoir des points de comparaisons récents. Il n'empêche que c'est différent. Ou alors c'est une combinaison des effets de (post-)Covid et de came.
Je le note ici afin d'avoir une date de ma prise de conscience - peut-être tardive ou à l'inverse, qui sait, anticipée - d'une évolution.
Pour l'instant ça ne fait pas peur, les êtres concernés sont davantage éteints que menaçants. Seulement ça contribue à mal augurer de la suite, globalement.
Nous nous sommes à trois entr-accompagnées sur une partie du trajet, la plus jeune d'entre nous choisissait délibérément et avec sagesse d'éviter la porte de La Chapelle.
(1) Et puis je suis trop vieille pour que ça soit de la drague déplacée.
Je m'en doutais mais ce triste fait divers d'un chauffard qui en fuyant un contrôle de police a tué un jeune homme piéton, concerne d'assez près quelqu'un que je connais. Un gars sans histoire qui sortait car c'était samedi soir et qui aurait pu être n'importe lequel d'entre nous (ou nos enfants, pour qui a mon âge (et sort beaucoup moins))