Premier vélotaf depuis la chute à l'entraînement ... de course à pied
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Malakoff is such a beauty


    Il pleuvait. Il était tard. J'étais bien entamée par le travail mais trop contente depuis deux jours d'avoir retrouvé ma mobilité sans douleur particulière (1), j'ai bondi sur un Vélib (électrique, je me ménage encore un peu).
En allant vers la bidir de la porte de Vanves, je suis passée près d'un banc où des personnes se tiennent souvent, le soir, aux mêmes heures que je rentre du taf.
Elles y étaient malgré la pluie. 
Et un homme, touriste éméché ou réfugié ivre de fatigue avait entrepris de leur faire la conversation / partager des coups à boire.
Les habitués du bancs lui répondaient tant bien que mal en anglais.

Et à l'instant où je passais, j'ai entendu cette phrase 

Malakoff is such a beauty

dit par l'une des habituées.
J'ai eu comme une pensée de partager cet instant de poésie avec F. le poète devenu romancier et éditeur, oubliant une fraction de seconde qu'il n'était non seulement plus dans ma vie mais plus dans celle de personne d'autres puisqu'il est mort il y aura bientôt deux ans et que des chroniqueurs de livres l'évoquent en disant "Le regretté" avant ses prénoms et noms.

Étonnant et joli, comme une bribe de conversation aura par mon intermédiaire épuisé (2) offert un fragment d'éternité à quelqu'un qui avait compté.

En attendant, j'en ferais bien un titre. 
Mais avec quel temps pour écrire ?

 

 

 

(1) Une chute à l'entraînement de course à pied il y a presque deux semaines m'aura gênée jusque là.
(2) Je gage que la même phrase entendue au vol en passant à l'aller vers la journée de bureau n'aurait pas croisé le moindre oubli de quelque mort que ce soit.

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