Vie parallèle
03 juillet 2023
Depuis la soirée d'émeutes dans notre ville, avec l'incendie d'un chantier et une explosion impressionnante qui y était liée, suivie pour moi par une journée avec des soins dentaires couplés d'une anesthésie qui m'a laissée un brin groggy, j'ai l'impression de vivre dans une réalité parallèle.
D'abord parce que des dégâts liés à la nuit mouvementée, au lendemain matin, plus rien ne paraissait, les gens vaquaient à leurs occupations comme si de rien n'était et tout ce qui était dans la ville avait dû être nettoyé (quant au chantier, palissades), la seule chose visible fut le vendredi sur mon chemin du boulot une passerelle piéton en bois sur une partie brûlée et ici et là du goudron fondu.
Ensuite parce qu'il a été questions d'une mise à sac du centre commercial de la Vache Noire non loin duquel je travaille et y allant ce midi comme tant d'autres y chercher de quoi faire ma pause déjeuner je n'ai vu que quelques vitres étoilées et carrelages craquelés, tout était as usual, les gens, l'activité. Le capitalisme est résilient.
Enfin parce qu'à la pause déjeuner j'ai lu un article du Parisien qui évoquait une grosse panne de courant sur Clichy, Neuilly, Levallois et une partie de Paris, le matin même, précisément à l'heure à laquelle je me prépare à aller bosser, et nous, rien.
Par ailleurs et globalement j'ai passé un week-end paisible et joyeusement sportif, avec une course de 10 km en bord de Seine et au pied de la Tour Eiffel avec la voirie bien dégagée (zéro problème d'automobiliste intempestif, fait rare), vu chaque fois des infos le soir en rentrant comme si ce qui survenait concernait un pays lointain. Comme si la nuit de peu de sommeil, pour nous celle de mercredi à jeudi, nous avait balancés dans un autre ici, dans lequel un adolescent conducteur était encore en vie et un policier sans mort sur la conscience et les villes calmes.
Ça fait bizarre. Et le boulot qui m'engloutit quand j'y suis (on enchaîne les appels) accentue encore cette impression d'être à côté de la réalité, ou de mener à tout le moins une vie parallèle à celle-ci.
PS : Rentrée à Vélib, je n'ai pas su ni vu que le parc Martin Luther King était fermé, pourtant je suis passée le long de quelques-uns de ses portes (rue Rostropovitch).
PS' : Il y a eu toutefois un concert à La Défense où allait notre Fiston et qui a pris 1h30 de retard, jeudi soir. Mais a eu lieu quand même.