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La chute

(domenica)

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Il avait pourtant bien commencé ce sunday morning run, avec une destination "pour changer", le train sans changement pour aller à Maisons Laffitte, pour courir un temps parfait quoiqu'un peu venteux, mais vers 18°c, du soleil et des nuages et puis au début de la session, vers les haras, un rassemblement de vieilles voitures et c'était chouette - j'ai un faible pour les vieilles voitures alors que je suis plutôt anti-bagnoles excessives pour des raisons environnementales et de qualité de vie - ; nous nous sommes arrêtés voir c'était plutôt sympathique 

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et des cyclistes faisaient comme nous. 
Plus tard nous avons passé les haras et nous sommes engagés sur une route qui semblait aller vers les bords de Seine et longer des stations d'épurations. Elle commençait avec une belle bidir et de l'autre côté une bordure peinte assez large et vers laquelle un panneau piéton adulte donnant la main à un piéton enfant nous indiquait que les humains non véhiculés semblaient aussi les bienvenus.

Las, quelques kilomètres plus loin, le dispositif s'étiolait et nous étions de courir en bordure de la route ou sur l'herbe. Il y avait fort peu de circulation, une auto-école et quelqu'un qui visiblement apprenait avec quelqu'un d'autre, sinon des vélos, toutes et tous très respectueux. Tout allait bien.

Jusqu'à une portion de bitume fraîchement refaite, le bitume bien épais, la bordure avec l'herbe haute comme un bord de trottoir, et à ce moment un cycliste est passé, j'ai jeté un coup d'œil prête à me déplacer vers l'herbe mais croyais visiblement être davantage côté route que je ne l'étais, mon pied droit (je suppose) était déjà bordure et qui se l'est prise, et je n'ai rien vu venir, j'étais à terre. Aucune ambiguïté quant à la cause de la chute contrairement à celle que j'avais subie dans la forêt de Montmorency, mais aucun instant de voir venir comme lors du trail de la Chouffe où j'avais eu le temps d'esquisser un mouvement vers une amorce de roulade. Alors je me suis fort rapée contre le bitume frais y compris l'auriculaire de la main droite qui saignait abondamment, et sinon coude droit et dessous du genou droit lequel venait de cicatricer du trail de La Chouffe pas de chance.

Le cycliste dont je crois me rappeler qu'il avait la tenue AG2R d'une certaine époque où Romain Bardet brillait, est revenu vers moi, et même si tout allait bien, je lui en sais gré (1). Le Joueur de Pétanque revenait sur ses pas.
Old maillot AG2R

Je me suis relevée assez vite, je crois. Avec la certitude peut-être un peu optimiste que rien n'était cassé mais en revanche, ça saignait. J'ai su qu'il fallait continuer à s'activer, calmer le poul, reprendre la course dès que possible afin d'arriver jusqu'à une gare, un transport qui permettrait de rentrer.

L'air de rien j'ai quand même bouclé ma séance, alors que dans ma confusion j'ai cru l'avoir écourtée : 

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Nous avons été bien renseignés par deux cyclistes au moment où nous cherchions comment passer vers Conflans car le pont n'était qu'autoroute. Et que la passerelle sur mon plan de téléphone ne s'en distinguait pas assez.

Repas dans une crêperie moyenne mais qui avait le mérite d'être sur la partie jolie de Conflans, bord de l'eau, et ouverte un dimanche de fin juillet.

Retour en train, beau parcours, que nous pratiquons peu.

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Et pour finir une fois de retour à Clichy, une glace au Sicilien. Nous avons même pu échanger quelques mots, ils devaient fermer ce soir même pour congés longs, et elle exprimait son épuisement (mais avec une sorte de joie de qui a tenu jusque là, pas pour se plaindre).

Au fond, un bon dimanche.
À ceci près que malgré une bonne petite sieste devant la dernière étape du tour de France féminin, je suis à l'heure où j'écris dans la fatigue et la douleur et me demande comment je pourrais faire pour aller travailler le lendemain. 

 

(1) Oui je suis la fille qui quand elle se fait renverser à vélo par un automobiliste, se relève et pense Oh la belle vieille MG, et qui quand un cycliste vient vers moi pour me porter secours alors que je suis tombée pense Oh le maillot d'avant de Romain Bardet. Et qui quand un fou fait un demi-tour sans prévenir avenue de Clichy alors que je descends à bonne vitesse à vélo derrière a cette possiblement ultime pensée : Par dessus ça peut pas ; tout en se pensant déjà morte. Grâce soit rendue à la conductrice qui arrivait en face et a pilé dans un réflexe instantané et puissant qui lui aura permis d'éviter le chauffard tout en m'offrant la chance de ma survie, zigzaguer et me faufiler entre les deux véhicules. Olé !

 

[TW : plaie ]

 

 

 

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Pas si lente


    J'ai failli faire un joli temps aux 10 km organisés au début du mois par la communication du PSG, j'étais à moins de 1h05 proche de l'entrée du Parc des Princes où se situait l'arrivée, bon espoir de décrocher un 1h04 qui aurait été mon PB.

Et puis la porte du stade a été fermée pendant de très longues minutes (19 à 20 minutes, ça paraît extrêmement long quand on est une foule debout sans explications, heureusement qu'il ne faisait pas froid), on a supposé que trop de personnes arrivaient en même temps et que le passage sous les tribunes formait un goulet d'étranglement que par sécurité il avait fallu fermer. 
Plus tard on a su par des messages de personnes qui s'inquiétaient du sort d'un participant qui avait fait un malaise cardiaque à l'entrée dans le stade. Nous n'en avions rien su et son sort est resté inconnu. J'ai vu passer puis repasser les secours de première intervention en mode forte urgence, alors je crois volontiers cette explication.
J'espère que l'homme s'en est sorti.

Rendue curieuse par mon chrono bizarre dans les 1h24 (une fois la porte ouverte il n'était pas possible de reprendre en courant, la foule était telle nous marchions, sauf vers la toute fin où j'ai un peu tenté) 10335_20230702_113427_295839805_socialmedia (1)

j'ai trouvé ce tableau des temps moyens par sexes et par âges pour moi assez réconfortant : je ne suis pas si lente, mais simplement dans la moyenne des dames qui ont 5 ans de moins que moi, du moins quand mon temps est le vrai.
Je ne suis pas si lente, en vrai.

 

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Calendrier républicain

 

    J'aime a penser mes journées selon le calendrier républicain. À plus d'un titre, il me convient : des outils et des plantes, de beaux noms de mois bien évocateurs du temps (météo) possible, un rythme sur dix jours qui serait bien le mien si au lieu de louer mes heures je pouvais m'organiser pour travailler et vivre à mon allure, bref, m'y tenir m'aide.

Seulement mon baromètre habituel français comme anglais a visiblement été cassé sans doute en suite de la casse de Twitter entreprise par le nouveau proprio. 

Alors je poste ici le vrai calendrier, au moins celui-ci je pourrai m'y référer :

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calendrier républicain sur geneawiki


Le seul problème, c'est les crocodiles


    Avoir des conversations avec des amis qui non seulement partent en vacances mais ont les moyens de choisir leur lieu de villégiature à leur guise, c'est se trouver parfois face à des phrases que l'on aurait jamais cru entendre un jour (1).

En tout cas merci à l'ami qui grâce à cette sentence, m'a permis de bien rire après une journée de travail pas si mauvaise (grand sentiment d'utilité et d'avoir été efficace) mais exténuante (2).

 

(1) Du moins de la part de quelqu'un que l'on fréquente dans la vie de tous les jours. J'imagine que c'est le genre de phrases que Bear Grylls est amené à prononcer régulièrement.

(2) Je me demande combien nous sommes quotidiennement de personnes dans le monde à devoir bosser certains jours pour rattraper sur les ordinateurs de nos clients les dérèglements que les mises à jour de ce système informatique prépondérant dans le monde auront induits. En ce qui concerne mes collègues et moi, c'était un de ces jours-là. 


Que sont mes ami·e·s devenu·e·s ?

 

    Sous l'effet de la disparition de l'oiseau bleu pour un X noir, et comme si je m'attendais à ce que tout le monde s'enfuie à tire-d'ailes, voilà soudain que j'ai passé une partie de la soirée qui était déjà bien entamée (encore rentrée trop tard du taf), à rechercher où étaient passés mes ami·e·s, le plus souvent des internets et devenus réels un jour ou l'autre.

Je me suis aperçue qu'en fait beaucoup avaient continué à publier, blog, masto ou ce qu'il restait de Twitter et que c'était simplement les algo ou que sais-je qui n'avaient pas fait suivre leurs mots jusqu'à moi.
C'est à la fois réconfortant (les unes et les autres sont toujours là et semblent aller bien dans l'ensemble) et déprimant (de constater à quel point le travail nous isole, nous éloigne par manque de disponibilité (en temps, en énergie)).

Plus que jamais je reste dans une optique de Je suis sur les réseaux où sont celleux que j'aime et / ou qui publient du contenu intéressant et /ou je peux saisir des informations du monde.
On verra bien ce que cela donnera.

Je lis ces temps derniers un post-apo trop bien réussi : il ressemble tellement à l'idée de ce qui nous attend dans un avenir pas si lointain que je suis obligée de le lire lentement, tant il suggère que la fin est proche. Par ailleurs l'impression que de facto l'extrême droite l'a emporté partout se renforce de jours en jours. Bref, on a connu mieux en termes d'avenir radieux.

J'ai vu quelqu'un à la fenêtre "Chez Doisneau" et que les collections soient encore sous bons soins m'a apporté de l'espérance suffisamment pour la (rude) journée.
L'attitude sympa d'une de mes collègues aussi, qui je crois, a compris à quel point je tenais par la force de la volonté et de vouloir apporter ma contribution à l'effort général, tout en étant épuisée.


Le jour de la mort de Jane Birkin


    Je le note ici car sans être une fan particulière j'admirais la personne qu'elle était, j'avais été très émue par le film Jane B. par Agnès V., et comme Varda nous manque, Birkin nous manquera.
Ma capacité à oublier que les personnes qui ont des ennuis graves de santé peuvent en mourir m'étonne et m'inquiète un peu. Je crois toujours qu'elles s'en sortiront.
Mes proches y compris, sauf à la toute fin.

Je l'avais croisée quelques fois (deux ? trois ?) lors de présentations aux libraires, ou d'une lecture, et c'était la classe à chaque fois. Une présence. Elle nous donnait l'impression d'être là pour chacun d'entre nous.
Étrangement je ne sais plus dater ces moments, comme si leur essence c'était inscrite directement dans mon esprit sans s'embarrasser des considérations triviales de lieux, d'heures ou d'années, d'ouvrage à promouvoir.


De notre côté, c'était la dernière journée d'un week-end de trois jours, nous avons tenté malgré tout d'en profiter, belle séance longue de course à pied le matin, brève balade en bord de mer après le déjeuner, puis sieste devant le Tour pour moi et pétanque pour Le Joueur de Pétanque.
Collation avant de partir, le temps pour moi de voir Jakob Ingebrigtsen au bord du record du monde du 1500 m lors d'une session de la Wanda Diamond League en Silésie. Avec Stewart Mcsweyn en pacer de luxe.
Nationale pour rentrer et ça n'était pas si long. Mais j'ai souffert sur le bout d'autoroute restant, même si nous écoutions Louise Attaque en direct des Francofolies de La Rochelle.

Semaine de six jours de boulot en perspective. J'espère que je tiendrai.


La vraie vie aux petites marges

Je lis ceci chez Alice et je m'y reconnais :  

"Comme mon quotidien est essentiellement routinier, il me faut trouver des variations. Sachant que mes trajets sont contraints sur leur plus grande partie, il me reste les extrémités."

Engloutie par le travail, je tente ainsi de sauver mes journées aux marges, sur les trajets, qui, j'ai cette chance, peuvent être vélotafés. Mais, comme l'amie blogueuse, je m'arrange pour découvrir de nouvelles bribes des villes que ma vie quotidienne m'amène à traverser et je l'avoue ça tombe bien, il se trouve que dans mon cas il s'agit essentiellement de Paris et de la petite couronne.

Si la circulation n'y était pas si dangereuse, et si les pistes cyclables, en immenses progrès depuis quelques années détenaient une véritable continuité (1), ça serait chaque fois une grande joie. Pour l'instant c'est encore une hyper-vigilance parsemée de moments de bonheur.

Ainsi, de la plupart de mes jours, qui sont travaillés (2), restera pour les identifier et qu'ils ne forment pas un magma mémoriel, tel crochet, telle découverte, tel nouvel itinéraire testé. Il faudrait que je prenne le temps de partager ces petites découvertes et explorations. Mais généralement, au retour, une douche, un vague dîner et puis quelques échanges avec les ami·e·s, les enfants, la famille élargie et après un minimum vital d'écriture, au lit. La force de rien d'autre.
Même si l'on me démontre arithmétiquement que la réforme des retraites était nécessaire, et parce que sans les modifications successives de lois j'aurais dû partir à taux plein à la fin de cette année et devrai finalement encore tenir le coup cinq ans et demi, je ne peux m'empêcher de penser que les reculeurs de retraites sont des voleurs de vie. Il en reste si peu de personnelle une fois ôté le boulot. Et si peu de forces lorsque l'on prend de l'âge, une fois nos heures accomplies.

L'autre consolation, c'est de croiser les jours où lui-même travaille, presque à chaque fois un ami qui se rend lui aussi sur son lieu de travail par le même chemin, mais en sens inverse, que j'emprunte pour rejoindre le mien. Ces instants coucou suisse me réconfortent au plus haut point, dans lesquels je m'efforce de voir un signe qu'une autre existence est possible, bien moins bornée de temps contraints. Et bien plus garnie de moments amicaux.

À part ça, rien à voir mais le ballet des hélicos (en préparation au défilé du 14 juillet I presume) c'était quelque chose, hier mardi et aussi aujourd'hui. Pas évident lorsque l'on est, pour le taf, beaucoup au téléphone et qu'ils passent et repassent. Pour autant j'ai raté le passage de la patrouille de France, lequel est bruyant pire, mais plus efficace à provoquer un début d'admiration (3).

(1) À l'heure actuelle, elles ont encore tendance à nous abandonner face aux carrefours dangereux dont les aménagements seraient plus coûteux.

(2) 11 heures aujourd'hui, quand même, en rattrapage d'une sortie plus tôt un autre jour en raison d'un rendez-vous médical.
J'ai en rentrant trouvé la force de remplir la feuille de soins (praticien d'un autre âge, chèque et feuille de soins) et tant qu'à faire l'ai fait au Ball Pentel, histoire d'être raccord.

(3) Le début seulement car si la prouesse technique fait rêver, un minimum de conscience écologique l'assèche assez vite.


Vie parallèle

 

    Depuis la soirée d'émeutes dans notre ville, avec l'incendie d'un chantier et une explosion impressionnante qui y était liée, suivie pour moi par une journée avec des soins dentaires couplés d'une anesthésie qui m'a laissée un brin groggy, j'ai l'impression de vivre dans une réalité parallèle. 
D'abord parce que des dégâts liés à la nuit mouvementée, au lendemain matin, plus rien ne paraissait, les gens vaquaient à leurs occupations comme si de rien n'était et tout ce qui était dans la ville avait dû être nettoyé (quant au chantier, palissades), la seule chose visible fut le vendredi sur mon chemin du boulot une passerelle piéton en bois sur une partie brûlée et ici et là du goudron fondu. 
Ensuite parce qu'il a été questions d'une mise à sac du centre commercial de la Vache Noire non loin duquel je travaille et y allant ce midi comme tant d'autres y chercher de quoi faire ma pause déjeuner je n'ai vu que quelques vitres étoilées et carrelages craquelés, tout était as usual, les gens, l'activité. Le capitalisme est résilient. 
Enfin parce qu'à la pause déjeuner j'ai lu un article du Parisien qui évoquait une grosse panne de courant sur Clichy, Neuilly, Levallois et une partie de Paris, le matin même, précisément à l'heure à laquelle je me prépare à aller bosser,  et nous, rien.

Par ailleurs et globalement j'ai passé un week-end paisible et joyeusement sportif, avec une course de 10 km en bord de Seine et au pied de la Tour Eiffel avec la voirie bien dégagée (zéro problème d'automobiliste intempestif, fait rare), vu chaque fois des infos le soir en rentrant comme si ce qui survenait concernait un pays lointain. Comme si la nuit de peu de sommeil, pour nous celle de mercredi à jeudi, nous avait balancés dans un autre ici, dans lequel un adolescent conducteur était encore en vie et un policier sans mort sur la conscience et les villes calmes.

Ça fait bizarre. Et le boulot qui m'engloutit quand j'y suis (on enchaîne les appels) accentue encore cette impression d'être à côté de la réalité, ou de mener à tout le moins une vie parallèle à celle-ci.

PS : Rentrée à Vélib, je n'ai pas su ni vu que le parc Martin Luther King était fermé, pourtant je suis passée le long de quelques-uns de ses portes (rue Rostropovitch).

PS' : Il y a eu toutefois un concert à La Défense où allait notre Fiston et qui a pris 1h30 de retard, jeudi soir. Mais a eu lieu quand même.