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Des faux semblants photographiques du temps des images rares

(très vite car peu de temps dispo) (pour changer (non))

    Rendue curieuse par une photo prise par un vieil ami, je cherche vite fait des images de Henri-Pierre Roché et sur les internets n'en trouve pas tant que ça mais d'une façon récurrente celles, nombreuses et variées, d'une partie de golf entre célébrités du monde artistique en 1923 (1). Brancusi _Roche _Satie_&_Foster_1923

source de celle ci-contre : wikipédia commons

Par ailleurs on trouve en recherche simple relativement peu d'images de l'écrivain.

Ceci rejoint le syndrome du bain du bébé donné par le père : quand c'est la mère la photographe ou filmeuse de la famille, ce qu'il restera dans les archives familiales c'est l'impression que le père était celui qui le plus souvent prenait soin des enfants alors que c'était au contraire l'exception, et qu'elle était filmée ou photographiée en tant que telle.

Ainsi de l'auteur de "Jules et Jim" on pourra garder l'idée que cet homme de haute taille était un joueur de golf émérite et ce fut peut-être le cas. Il se peut tout à fait toutefois qu'il ne s'agisse que d'un jour très précis, multi-photographié en raison de la présence de quelqu'un de compétent en la matière, et ce jour-là bien équipé, lequel s'en était donné à cœur joie, ou, professionnel, avait eu pour tâche de documenter cette rencontre entre sommités du monde des arts de ce moment précis. Si ça tombe ce fut le seul jour de golf de toute son existence. Ou bien : un jour de golf comme un autre, rien de spécial, un jour somme toute assez banal. Ça restera celui qui est resté, celui qui donne une image de l'un des participants, cent ans après.

D'une image saisie, sans même qu'elle soit trafiquée, conçue par une IA ou retouchée avec subtilité, et en l'absence de plus précise contextualisation, on ne peut guère savoir de ce dont elle témoigne, une exception ou le courant, un jour quelconque ou marquant. Il convient d'en être conscient·e. 

(1) Sur le site de Beaubourg, entre autre.

 

 


Marketing managérial


    Donc en cette semaine fraîchement écoulée il y aura eu cette fusée conçue par l'une des entreprises du gars qui cherche à dénaturer Twitter qui a explosé en vol quelques minutes après son lancement. 

Il y avait déjà eu un touite de Thomas Pesquet qui m'avait mise en joie : 

Capture d’écran 2023-04-22 à 00.00.02

et ce midi, alors que lors de ma pause déjeuner et en attendant un repas à emporter, je parcourais des fils d'infos, ce titre  : 

Starship, un décollage réussi.

Je le note ici afin de me le rappeler chaque fois que l'on tentera de nous faire prendre un ratage pour une réussite. 
C'est un exemple de marketing managérial parfait.
Et pas un mensonge puisque c'est la stricte vérité. Simplement un peu trop strictement limitée (à une séquence dans un ensemble).



Cette mésaventure aura fait l'objet d'une jolie discussion intergénérationnelle entre collègues, nous de la Team Vieux racontant aux jeunes les explosions au décollage de Challenger (1986) et au retour dans l'atmosphère de Columbia (2003). 
Je me souvenais fort bien d'avoir été glacée d'effroi en assistant sur un écran de télévision à la première (peu de souvenirs personnels directs de la seconde, en revanche), dont nous venions de voir l'équipage souriant partir en mission.


PS : Je me souvenais encore d'Apollo 13, la peur pour eux et qu'ils s'en étaient finalement sortis (1970). Et d'une sorte d'étonnement de moi enfant, qui avait cru puisque ça avait marché une fois que c'était désormais acquis d'aller se balader sur la lune. En fait pour une petite de sept ans qui ne cessait d'acquérir des connaissances et des aptitudes il était impensable qu'un acquis ne le soit plus. C'était donc logique. Et la prise de conscience du "ça ne marche pas à tous les coups".

 


Râler et parler bouffe

 

    Dans mes entourages familiaux et professionnels et dans les circonstances de ma vie quotidienne, je croise sans arrêt des personnes qui râlent tout le temps (et vice-versa). 
Pour une fois un préjugé (celui du Français râleur) me semble parfaitement justifié. 
En toute chose déceler, et fissa, le motif qui permettra d'émettre une rouspétance. 
L'exemple quintessentiel étant le bougre incarné au fil de ses films par Jean-Pierre Bacri.

J'y repense en lisant ce billet chez Carl Vanwelde, lequel cite une blague dans laquelle un Russe du temps de l'Union Soviétique rêvait d'émigrer en France afin d'avoir enfin le droit de se plaindre.

On pourrait la compléter par notre grande spécialité collective, parler bouffe et boissons à table en dégustant d'autres mets et en buvant d'autres choses. C'est assez impressionnant. Un des rares trucs qui soit resté inter-générationnel. Et un des rares trucs qui s'observait déjà quand j'étais petite et a perduré jusqu'à maintenant. J'y apporte d'ailleurs moi-même à l'occasion ma contribution.


Ce pays que nous avons tant aimé

 

    À la fin des années 80, pour cause de VSNE du Joueur de Pétanque (1), nous avons bien connu le Burkina Faso. Il y vivait et j'y allais aux moindres de mes congés.

Il y eu un coup d'État lequel me fit très peur (j'étais en France, lui sur place et les communications, qui n'étaient pas celles de maintenant, coupées). 

Nous y avions des amis (2).
C'était un pays où régnait encore malnutrition et pauvreté mais à part dans les hautes sphères dirigeantes qui semblait en paix. Il y avait un festival international de cinéma, peu de corruption, un grand sens de l'accueil. Et, du moins en apparence (de notre point de vue d'extérieurs ?) pas de tensions inter-ethniques.

Nous y avons un peu voyagé. Et en avons rapporté des souvenirs et quelques photos discrètes (3).
Des souvenirs de slogans aussi. 

"Les uns mangent, les autres regardent, ainsi naissent les révolutions".

Voilà que depuis plusieurs années le pays sombre dans le chaos, le djihadisme y faisant des ravages - j'ai le souvenir d'un pays d'une grande tolérance religieuse, et d'y avoir vu une cérémonie d'obsèques traditionnelle qui ne relevait ni du christianisme ni de l'islam -. 

Récemment des étapes vers le pire semblent avoir été franchies et il n'y a plus de presse internationale sur place pour pouvoir témoigner, les journalistes étranger se font expulser et traiter d'espions.

Ce soir une lettre ouverte de Sophie Douce (4) à un ami burkinabé m'a serré le cœur.

Par manque de temps et de moyens financiers nous n'étions jamais retourné au Burkina Faso. À notre grand regret. À présent il est trop tard. Et ce pays témoigne d'à quel point une régression vers la violence et le chaos est toujours possible. Et peut prendre moins de temps qu'une vie. Nous avions connu un pays plein d'espoirs. On dirait qu'il n'existe déjà plus.

 

(1) Ce qui remplaçait le service national obligatoire pour les hommes qui ne voulaient pas être troufion ni manier des armes.
(2) Perdus de vue depuis. Et sans doute âgés à présent.
(3) Photographier dans la rue à un moment était interdit.
(4) Envoyée spéciale du Monde, et qui vient d'être expulsée.


Des deuils différents

    

    Ces temps derniers et alors que ces deux dernières années ont vu disparaître certain·e·s de mes ami·e·s, je me sens en deuil. Certes rien à voir avec le deuil profond et déstabilisant de la mort d'un tout proche, mais non sans tristesses, non sans penser à elles et eux.

Ainsi ce soir alors que je traversais Levallois après avoir déposé mon vélo chez un camarade de mon club et que je passais tout près d'où logeais l'un d'eux. Il me manque, on se marrait bien ; il savait tant de choses. 
Le cœur se serre.

Notre fille quant à elle rentrait en métro, presque au même moment, à peine avant.
Et elle s'est retrouvée à entendre la demi-conversation d'une jeune parisienne avec un agent immobilier, "J'ai fait mon deuil du IXème, je vais chercher dans le XIème" disait-elle.
Réflexion parisiennissime s'il en est.

Nos deuils sont différents.


Préparation de stage [de triathlon]


    Le boss m'avait déposé ce mardi un jour de RTT et le stage de sport s'approche, alors comme je sais que ça sera tout juste de préparer les bagages lors d'une fin de semaine irrémédiablement chargée, je profite de ce jour de récupération pour préparer.

Check list stage

Liste des affaires et matériels à ne pas oublier, une fois de plus me poser des questions sur la bonne taille de chambre à air, réponses claires trouvées sur le site Le cyclo, virée vite fait (merci la ligne 14) à ce grand magasin d'une enseigne de sport populaire et dépenses un tantinet supérieures aux prévisions. Me voilà parée pour la saison de triathlon. 

Et à part ça NE PAS OUBLIER LA BOUÉE DE NAGE, NE PAS OUBLIER LA BOUÉE DE NAGE, NE PAS OUBLIER LA BOUÉE DE NAGE 
(je n'ai pas l'habitude de la prendre, l'ai achetée pour l'occasion, ça sent l'oubli)


Everybody has become a business man (or woman)

 

    En ce week-end d'avril, nous nous sommes déplacés, ce qui n'est pas si fréquent (1). Nous avons pris des trains, des bus, un taxi, des métros.

Parmi les trains deux TGV. En première, par la grâce de billets qui n'étaient guère plus chers qu'en seconde (2).
Curieusement, là où d'ordinaire on croise des personnes bossant, dont certaines ostensiblement, ces deux trajets furent particulièrement calmes. Le seul bruit fut un homme fredonnant à un moment et auquel l'un de ses voisins immédiat a fait remarquer "Monsieur, vous chantez faux", ce qui était injuste car son fredonnement n'était pas désagréable, mais l'argument le plus efficace pour lui passer l'envie de continuer.
À l'inverse, tous les autres trajets se firent en entendant des conversations directes ou téléphoniques, liées à des affaires en cours. 
Il y a eu le gars de notre banlieue, qui avait des pochettes (sic) à livrer, ne n'inquiète pas, tu me connais, je travaille carré carré.
Les deux dames qui parlaient stratégie managériale ou quasi alors que ce qui transparaissait était aussi que leurs jobs ne devaient pas être très qualifiés. Mais voilà, il convient désormais de tout vendre et tout stratégiser.
Le taxi qui nous a un peu parlé stratégie d'anticipation dans les choix d'équipement.
Deux jeunes plus ou moins cadres et très dynamiques qui évoquaient des stratégies aussi, de changement d'entreprise et de salaires (j'imagine bruts annuels) à 50 k ou 60 k (K€ I presume), dans "la data", et comment négocier ça, parce qu'on le vaut bien. La jeune femme semblait légèrement en retrait, je crains qu'elle ne puisse prétendre à autant, du simple fait de n'être pas un homme.
Et c'était le week-end.

Le capitalisme l'a emporté, malgré les dégâts qu'il fait et qu'il nous pousse inlassablement à bousiller notre planète, produire toujours plus pour toujours plus d'êtres humains qu'il déshumanise en passant : nous avons tous tout le temps quelque chose à vendre, quelque chose à acheter (3), et nous-même à placer.
Tout n'est plus qu'objectifs, recherches de performances et stratégies.
À l'heure où les "intelligences artificielles" vont nous supplanter dans tout ce qui nécessite une stricte efficacité, ce n'est pourtant pas le moment de perdre l'art de perdre du temps, de faire des choses pour le plaisir ou pour faire plaisir, ou simplement parce que c'est amusant ou que ça fait du bien.
L'art de faire des choses sans compter, sans calculs et sans arrière-pensées, l'art de l'involontaire et du "pas exprès".
Mais il est sans doute déjà trop tard. 
Nous sommes toutes et tous conditioné·e·s.
Et le week-end on ne se relâche pas.

 

(1) Je pense que nous ne saurons plus être aussi mobiles qu'avant la pandémie. Il y a désormais un grand besoin de jours sans rien où l'on se laisse porter par le déroulé de la journée et la nécessité de dormir pour récupérer. 
(2) En fait le problème était plutôt dans l'autre sens, qu'en seconde ils étaient chers. Le prix du train devrait être abordable aussi pour les gens qui ont un emploi à horaires classiques et donc peu de possibilités pour partir en décalés, mais pas nécessairement beaucoup d'argent.
(3) Y compris les acheteurs frugaux qu'en tant que demi-vieux pas spécialement argentés le Joueur de Pétanque et moi sommes.
  


Paris - Roubaix ensiesté

(domenica)

J'avais prévu de regarder l'intégralité de Paris Roubaix, il faut dire que ça promettait : Mathieu van der Poel et Wout van Aert sur les rangs, une retransmission France Télévision avec Nicolas Geay, Laurent Jalabert et Marion Rousse aux commentaires, on ne pouvait rêver mieux.

Alors la course à pied au matin a été minimaliste, de toutes façons il s'agissait d'une séance d'activation en vue des 5 km pour le pack courses connectées des 5 km de Paris connectés, et que je comptais le courir le lendemain (vive les jours fériés !). Donc quelques tour dans le petit parc en bas. Il faisait grand soleil et j'avais le short double (qui maintient bien les jambes au chaud), mais deux épaisseurs en haut. Encore une de ces journées où l'on peut passer de 6°c à 16°c selon les heures de la journée.

La course a tenu ses promesses, mais le sommeil a vaincu peu après la crevaison de Christophe Laporte à la sortie de la trouée d'Arenberg. Je n'ai pas pu lutter. Si je n'avais pas l'habitude de mes endormissements si brutaux, je pourrais en concevoir de l'inquiétude, mais c'est ainsi depuis presque toute ma vie (d'adulte, en tout cas).
Le Joueur de Pétanque était à la pétanque.
Une nième attaque de Mathieu van der Poel a eu raison de l'endormissement et je sais gré aux journalistes sportifs qui montent dans l'enthousiasme lorsqu'une action survient. J'ai ainsi suivi la chute du coureur qui avait commis l'erreur de penser pouvoir passer à droite des deux Alpecin et aussi la belle attaque qui aurait dû conduire à un duel VdP WvA mais qu'une crevaison a compromise.
La victoire était belle, mais moins flamboyante, hélas, que si la lutte avait eu lieu.

Fin de journée en repos, de toutes façons c'était nécessaire. Stade 2 avait invité Christophe Lemaître lequel est touchant dans ses efforts de communication, et qui m'a semblé un cousin. Il y avait un sujet émouvant au sujet d'une famille de quatre partie vivre de VTT itinérant depuis que la mère de famille est tombée malade d'une maladie incurable et qui réduit de plus en plus sa mobilité. Le père m'a un peu redonné confiance en les hommes. Il assure, ce qui devrait aller de soi, mais la vie m'a appris que ça n'est pas si courant que cela.

Et j'ai un bon polar écossais à déguster, et une belle envie de ne rien faire d'autre.

Je comptais aller voir "Le bleu du caftan" au cinéma, mais je pense que je n'irai que plus tard, si c'est encore possible.


Un samedi de récupération


    Finalement la journée de récup du samedi précédent travaillé et dont j'avais bénéficié ce vendredi avait été fort active : entraînement de natation, séance de réglage vélo, et soirée au stade Bauer pour un match du Red Star, en y allant à pieds ce qui faisait 8 km de balade entre Clichy et Saint Ouen.
Alors ce samedi c'était la "vraie" récup. Une grasse matinée, passée pour l'essentiel à revoir le match.

Il y avait en effet un nombre certain d'éléments qui nous avaient échappés en tant que spectateurs de gradins, pourtant assez connaisseurs de football. Un but que j'avais vu "barre transversale" et renvoi du ballon sur le terrain, une longue absence du gardien de Concarneau, un carton rouge qu'on avait cru voir jaune, un autre carton rouge qu'on n'avait pas bien vu, un but que je n'avais carrément pas vu, et puis un attroupement comme s'il y avait eu des jets de projectiles et un carton jaune pour l'un des joueurs de Concarneau, qui semblait n'avoir pas commis de faute.
C'est amusant de constater à quel point nous sommes devenus dépendants des ralentis et autres formes de replay.
Et puis, que les arbitres soient sonorisés ou qu'il y ait un speaker pour annoncer leurs décisions serait parfois bien.

Conclusions d'avoir revu le match, tous les mystères sont éclaircis mais l'arbitrage n'en sort pas grandi :

1/ Si le premier carton rouge est sévère (OK jeu dangereux mais ça n'était pas intentionnel le ralenti le montre bien, un jaune aurait suffit), le second relève de l'erreur d'arbitrage, le défenseur tacle et dégage le ballon, l'attaquant lui tombe ensuite dessus dans l'élan. Le tacle est latéral, il le fait après avoir pris l'attaquant de vitesse.
2/ Le 2ème but de Concarneau le ballon était effectivement ressorti mais il avait eu un rebond à l'intérieur.
3/ La chaussure droite du gardien de Concarneau s'est déchirée sur toute la hauteur de l'intérieur. Et si ça a pris tant de temps c'est qu'il a fallu que quelqu'un aille chercher une deuxième paire aux vestiaires
4/ Le carton jaune contre un attaquant de Concarneau c'est parce qu'il est allé célébrer son but près du kop du Red Star (en fait il n'y a pas eu spécialement de jets de trucs, l'attroupement que nous avions vu avait été créé par le fait que l'attaquant adverse aille se mettre là).
5/ Le score est particulièrement injuste pour le gardien du Red Star, il a fait des arrêts décisifs et sauvé la mise bien des fois. Et ça c'est fou car au vu du match, je ne m'en étais rendu compte qu'en deux ou trois occasions alors qu'il y en eu un paquet. Bravo à lui

Regrets que la VAR ne soit pas disponible en Nationale 1,  il y a des enjeux pour là aussi aussi et la physionomie de cette rencontre dont nous fûmes des observateurs directs perplexes, a été modifiée par deux décisions que les images filmées montrent comme contestables.

L'expérience était doublement intéressante (à condition d'aimer le football), voir de nos propres yeux, puis voir en quelque sorte les explications.

L'après-midi, je me suis encore reposée, brève sieste et vidéos des amis.

Celle des Artisans de demain, une vidéo un peu étrange 100 % masculine car Iliès était en virée avec un pote aux bords du Yémen (OK petite virée entre copains, on pourrait en faire autant entre amies), mais ils semblent n'avoir croisé que des hommes, vraiment pas une seule femme. Et ça donne une impression de monde dystopique comme si c'était ce qui advenait dans un monde dont toutes les femmes auraient disparu (un virus qui n'attaquerait que nous autres les filles). De nombreuses personnes s'extasiaient et c'est vrai que leur balade était joyeuse et dans des lieux très beaux, mais pour ma part j'avais une impression à la limite du cauchemar. Et ce d'autant plus qu'ils étaient très insouciants. Donc ça donnait l'impression qu'une catastrophe silencieuse avait eu lieu dont ils n'avaient pas encore pris la mesure. En fait c'est ça, malgré le mal de mer car la caméra n'était pas assez stabilisée - ok ça avait du sens, pour montrer combien c'était pris à la cool sur le vif -, je me réjouissais avec eux tout contents de trouver un spot pour nager ou plonger, jusqu'au moment où j'ai pris conscience de l'absence des femmes, et où j'ai eu cette impression de catastrophe. Et après cette prise de conscience (oui OK il y a des pays où les femmes sont enfermées chez elles et on le sait mais quand même, qu'il n'y ait plus personne à ce point-là !) m'a empêchée de continuer à m'amuser avec eux des situations rencontrées.
Un peu comme enfant à Guignol quand on crie parce que le gendarme s'approche et Guignol ne le voit pas, j'avais envie de crier aux deux gars, Mais attention, les femmes ont disparu, toutes ! Il doit y avoir un grand danger.
C'était comme dans ces histoires dans lesquelles les enfants se retrouvent soudain seuls, sans un seul adulte alentour et pour longtemps. 

Il y avait aussi une video de Rhys Mclenaghan que je n'avais pas eu le temps de regarder avant. Et puis Syblo sur la corrida de Houilles, version en anglais.
Je ne me suis hélas aperçu que le Paris Roubaix des filles se courait aujourd'hui qu'en fin de journée. J'étais persuadée que c'était le même jour que les garçons et donc demain, mais en horaires décalés. Zut alors !

Je me suis régalée à lire "Les morts d'avril" d'Alan Parks, accompagnée de la mémoire d'une si belle soirée, lorsqu'à la librairie où je travaillais nous l'avions invité à l'occasion de son premier roman traduit en français, et que c'était moi qui animais la conversation.

Et puis, entraînement de natation, 1925 m (d'après ma montre + mon souvenir de l'avoir laissée en pause pendant 100 m). nous n'étions que quatre dans la ligne d'eau, un plaisir. J'ai cru voir Romain notre jeune entraîneur causer avec Lucas Vivin (j'ai même cru entendre qu'il lui disait, Salut Lucas ! Tu viens nager ? (1)) mais ça n'était qu'une ressemblance.
Autant je me sentais fatiguée en arrivant, autant je me sentais fatiguée mais heureuse en repartant, et très zen, apaisée (2). Le corps fourbu mais moins douloureux.

En fin de journée les images d'une compétition de golf à Augusta, interrompue d'abord par des chutes d'arbres puis par des intempéries. 

Et puis une pépite de l'INA sur les frères Briaval et trouver les images d'un concert récent et qu'ils aient traversé les années fait chaud au cœur.

Voilà, il se fait tard et je m'en vais retourner lire, mais je me sens en voie d'émerger de l'immense fatigue de cette fin d'hiver - début de printemps enserré par le froid, et ça redonne le moral. J'ai l'impression de revenir vers ma (vraie) vie.
La tristesse perdure, seulement elle est claire et nette et parfaitement sourcée (la mort récente à quinze jours d'intervalle de deux amies, certes malades mais pour lesquelles persistait, croyais-je, un espoir). Le niveau d'énergie, qu'elle avait entamé, commence à revenir vers la normale, chez moi déjà bien trop basse.

 

(1) Tout à fait plausible car ils ont pu se croiser sur des compétitions ou en STAPS même si de différentes années.
(2) Bon en même temps je suis la personne qui obtient ceci à un test de personnalité (fait pour soutenir en suivant ses recommandations, une internaute dont j'apprécie le boulot). Quand je me stresse, c'est pour les autres (par exemple en tant que mère de famille, pour mes enfants ; ou quand ils étaient encore de ce monde, pour mes parents)

Capture d’écran 2023-04-08 à 22.00.36


Au sein d'une période triste, un bon et doux dimanche

 

    Partir dès que j'ai été prête, encourager les camarades qui couraient le marathon de Paris, prendre le vélo jusqu'au bois de Boulogne, remonter les flux en tentant de retrouver les camarades de club, les retrouver et encourager. C'est fatigant mais ça fait du bien.

J'avais eu le temps de voir que ma TL se partageais entre spectateurs de Springsteen au Madison Square Garden et amateurs de course à pied + quelques personnes qui parlaient de livres, musiques ou cinéma. Une time line est vraiment quelque chose de personnel, la mienne en ce dimanche donnait une jolie image du monde. 
Dans le monde complet, en Ukraine (entre autre) la guerre faisait rage (avec entre autre à Saint Pétersbourg un attentat dans un café)

Je regrette seulement d'avoir manqué Nico de Running addict, Vivien et Estelle (dont j'avais loupé le fait qu'ils venaient, sans doute la faute au samedi travaillé qui m'avait rendue absente aux fils d'infos perso des réseaux sociaux auxquels je suis abonnée).

Aller et retour sous forme de belle balade à vélo avec mon vieux RTT (celui dit "de Fabien").

Il faisait froid mais j'avais trouvé dans la chambre de notre fiston enfant un blouson (de ski ?) qui allait parfaitement pour passer 5 heures statiques par 8°c)

Sieste en regardant le replay du marathon, car étant sur place pour les ami·e·s, des élites je n'avais rien suivi.

Et puis baptême d'escape game en famille, sur une idée du Fiston qui pratique allègrement. Nous nous sommes sortis en 48 mn d'une histoire au storytelling galactique, tout ça pour servir de petites énigmes élémentaires mais plutôt rigolotes à dépêtrer si l'on s'entend bien. C'était intéressant de constater comme nous nous complétons bien. J'ai été favorisée par un côté gaucher-friendly (un message à déchiffrer en écriture miroir et une manip pour faire remonter des clefs où c'était bien que jouent un gaucher et un droitier). Nous nous sommes spontanément fort bien répartis les tâches. Souvent j'ai la bonne idée mais sans savoir nécessairement la mettre en pratique. Maniaque des détails, notre fille est excellente pour certains points. Le joueur de pétanque est stimulé par le fait que ça soit un jeu - ce qui tendrait à me mettre légèrement en distance, au fond depuis l'âge adulte je n'apprécie le jeu que le temps de piger, perdre ou gagner m'indiffère, atteindre un objectif sportif en revanche me stimule -. Le Fiston quant à lui savait un peu déjà à quoi s'en tenir, c'était spontanément lui qui impulsait le mouvement. Nous nous sommes bien divertis et pendant ce temps avons oublié nos (éventuels) soucis. 
La tristesse des deuils a un peu reculée, j'étais dans le bref univers de l'activité partagée.

Restaurant italien près de la boulangerie qui est près de la piscine ; et qui remplace le bref gastronomique, lequel remplaçait un restaurant de cuisine des Îles (réunionnais) dont le patron - serveur semblait parfois sous substances.
C'était bon mais trop copieux (et bien gras). Vive les doggy bags.

Dans la série #NotreÉpoque, à Paris 8 % des habitants se sont déplacés pour aller voter pour l'interdiction des trottinettes en libre service. Il est dommage de ne pouvoir voter lorsque l'on est frontaliers de Paris. Typiquement, en temps que vélotafeuse qui traverse la ville quotidiennement, j'étais davantage concernée que bien des parisiens très absents de leur propre cité. Et puis dommage de ne pas distinguer "libre service" de free floating. Un service de trottinettes qui se raccrochent en des lieux fixes comme c'est le cas des vélibs pour les vélos, serait sans doute une bonne solution, puisque le problème n'est pas tant l'usage des trottinettes que le fait qu'elles soient ensuite balancées n'importe où. Et puis le problème n'est pas non plus tant l'usage des trottinettes que l'insuffisance d'infrastructures. En centre villes se sont les voitures qu'il faudrait bannir, fors celles des riverains, les taxis sur certains axes, et les véhicules d'utilité publique ; il faudrait également bannir les engins motorisés trop rapides, quels qu'ils soient.