Les foulées charentonnaises, kind of a compte-rendu
26 février 2023
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Me voilà depuis mercredi tombée enrhumée. Curieusement ça n'a pas commencé par le mal de gorge mais par le nez qui coulait comme une fontaine.
Je n'ai pas souvenir particulier d'avoir pris froid, en revanche il est vrai qu'entre un samedi travaillé en face d'un collègue qui venait d'être enrhumé et un dimanche joyeux en équipe, j'avais pris quelques risques.
Mercredi soir j'ai eu de la fièvre, une fois rentrée. Et à nouveau dans la nuit de jeudi à vendredi.
Dans la journée je ne crois pas.
Aujourd'hui je me sentais simplement fatiguée et la gorge douloureuse, mais la tête presque normale, pas marmiteuse.
Je m'apprêtais à demander à mon boss ce matin (la veille télétravail, la question ne s'était pas posée et mercredi je ne me voyais pas dire en cours de journée de travail chargée, J'ai le nez qui coule, coucou je m'en vais) si je devais aller me faire tester mais comme j'étais masquée il a lui-même pris les devant en me disant Garde bien ton masque (ton bienveillant, je précise).
Je crois que sauf forte fièvres ou symptômes violents, plus personne dans ce pays ne se fait tester.
Pour ma part je me sens tellement typiquement dans les symptômes des gros rhumes qui me sont (hélas) familier que je ne crois pas que ça puisse être autre chose, à part peut-être une angine.
Donc voilà, à la française j'ai fait le bon petit soldat et j'ai bossé entre deux atchoums masqués et déglutissements pénibles.
Je pense m'en être bien sortie (1), mais le départ de la maison avait été particulièrement difficile et d'heure en heure il s'agissait ni plus ni moins que de tenir.
Quelques personnes m'ont aidées l'air de rien :
1/ le boss qui alors que je demandais à m'absenter un lundi de mars pour un examen médical (de vérification comme on finit par en avoir un certain nombre à effectuer à partir d'un certain âge), dans l'idée d'y aller sur une pause déjeuner étendue, m'a accordée 1/2 journée de récup d'heures sup.
(c'est très gratifiant ça donne l'impression que tous les soirs où je reste plus tard pour terminer proprement, et ne pas laisser tomber les clients sont quand même pris en compte)
2/ le collègue qui sans hésiter a accepté d'échanger avec moi un samedi de permanence en avril afin que je puisse aller à l'AG d'une association dont je fais partie et qui aura lieu à Lille ; grande gratitude envers lui.
3/ la personne qui tient la jolie retoucherie près de mon travail et qui bosse à l'ancienne, avec soin et fait le petit complément de réparation qui va bien. Elle a ressuscité un de mes vieux blousons (dont je n'ai même plus le souvenir de la provenance, c'est dire si ça date) et ravaudé un truc en prime sans demander paiement.
Que quelqu'un puisse encore travailler ainsi me réchauffe le cœur. C'est comme notre ancien cordonnier chinois.
Et globalement, peut-être par égard pour ma voix d'enrhumée, les clients ont été tous d'une grande patience et sympas.
Prise par une soudaine quoiqu'illusoire bouffée d'énergie j'ai choisi de rentrer à Vélib et en passant par l'ouest, comme j'aime à le faire en fin de semaine, histoire de transformer le vélotaf de retour en une balade.
Un Vélib électrique aiderait pour faire face à l'énergie entamée. Et ça l'a fait sauf ... qu'il n'avait pas de lumière avant et que je n'en ai pris conscience qu'en longeant l'un des lacs - étangs du bois de Boulogne dans le noir absolu.
Au moins j'en ai un temps oublié la gorge en feu.
J'ai pu en prendre un autre à une station près du bout du lac et terminer normalement, quoiqu'avec un itinéraire pour la partie Neuilly Levallois moyennement satisfaisant (rues à voitures).
J'ai pu trouver l'énergie en soirée de m'occuper du train, et des réservations pour le week-ends du 15 avril et des messages à chacun.
À présent c'est le week-end, enfin.
Puisse le rhume ne pas m'empêcher de courir à Charenton dimanche.
(1) Le risque étant que lundi je découvre d'avoir fait une succession de bourdes, parce que je croyais n'avoir pas de fièvre mais en fait si.
Je dois écrire :
1/ avec des personnages qui permettent de donner le point de vue de quelqu'un avec des différences ; mais pas des différences héroïques ni oscarisables, non, des différences petites, qui ne permettent simplement pas de "faire facilement comme tout le monde". Et qu'au bout du compte ça apporte au groupe où ils sont une richesse.
2/ sur les proches des coupables de faits graves et qui sont souvent les victimes oubliées (même si bien sûr les premières victimes sont les victimes qui ont vu leur vie interrompue tout court ou interrompue dans le cours qu'elle prenait. (1)
3/ sur le non "one hour job", je n'en peux plus de tous ces gens dans les fictions qui semblent disposer de plein de temps avec seulement une brève image, une nano-séquence de leur contrainte.
4/ sur la fatigue, sur la vie avec la fatigue sur combien c'est à la fois possible et de faire pas mal de choses malgré elle, et travailler pour gagner sa vie, mais usant et à la longue handicapant.
Et d'ailleurs sur ce, au lieu d'écrire, je file bosser salariée.
(1) car je sais l'effet fait lorsque quelqu'un s'avère soudain totalement différent de ce que l'on croyait et sidère notre confiance (même si j'ai eu la chance, sauf une fois, que ça ne soit pas pour faire des choses terrifiantes, seulement douloureuses pour les autres et incompréhensibles)
Reprenant au retour d'une chouette soirée et à la fin d'une brève semaine de boulot (j'avais deux jours de récup post compétition à son début), le fil des fils d'infos, je vois défiler des images de destructions. J'avais suivi l'actualité écrite (1), ou dite, mais peu vu d'images.
Il est saisissant de voir à quel point se ressemblent d'un pays à l'autre celles dues à la guerre et celles dues au tremblement de terre.
Au moins dans le second cas les victimes peuvent-elles penser à une fatalité, quand dans l'autres des êtres humains ont conçu, utilisé, ciblé, ce qui a causé la destruction.
Le billet de Carl Vanwelde, Panta Rei, rejoint mes pensées.
Le sentiment d'impuissance est immense. Bien sûr je peux faire un don pour les secours. Mais après ?
(1) Merci HugoDécrypte
(dimanche 5 février lors du Maxicross de Bouffémont)
J'avais prévu mon ravito avec soin : un élément solide, deux gels (à prendre au quart et aux 3/4 de la course, un ravitaillement de l'organisation étant prévu à mi-parcours) et un stick de lait concentré sucré pour en cas de vieux coup de pompe.
Pour le trail j'avais un de ces sacs à dos fins qui peuvent servir à porter un camel bag d'eau mais qui me sert au petit ravito, à mettre une gourde souple et à glisser un vêtement chaud ou un sans manches imperméable. Les gels et autres sticks peuvent se glisser le long des bretelles.
Le parcours de ce trail était constitué d'une boucle dans la forêt de Montmorency mais 4 à 5 kilomètres étaient communs au départ et à l'arrivée.
Aussi quand vers les 5 derniers kilomètres alors que je regardais vers le sol lors d'un passage avec des racines, j'ai repéré un stick de lait concentré sucré je me suis dit, Zut j'ai failli polluer la forêt, Ouf j'ai eu de la chance de le repérer, Tiens c'est bizarre, je ne pensais pas être déjà arrivée à la partie commune à l'aller et au retour, et C'est fou quand même je ne m'étais pas même rendue compte qu'il était tombé. Je l'ai ramassé, remis dans la bretelle, et j'ai poursuivi jusqu'à l'arrivée mon chemin.
Une fois rentrée, une douche et au lit.
Ce n'est donc qu'au soir que j'ai repris mon sac afin de le vider et le ranger, jeter les emballages de ce que j'avais consommé, remettre mes lunettes dans mon sac de tous les jours et ... constaté que j'avais deux sticks de lait, un plus bas dans la bretelle creuse, l'autre vers le haut.
J'avais donc récupéré le stick semé par quelqu'un d'autre.
J'ai bien ri. Et me suis trouvée soulagée quant à ma notion de repérage du parcours : je l'avais effectivement trouvé avant la portion commune aux deux parties de celui-ci.
J'espère simplement qu'il n'aura pas manqué à la personne qui l'avait perdu.
De façon amusante, je me suis découvert depuis que j'ai commencé ma #VieDeTriathlète, l'esprit de compétition.
Jusque là je m'étais toujours peu souciée de défis et temps et records, et de vaincre encore moins.
D'une part, et jusqu'au bac parce que c'était "trop facile". Je me battais contre le fait d'être sans arrêt enrhumée l'hiver (une semaine malade dont 2 à 3 jours de forte fièvre, une semaine mieux mais sans énergie, une semaine normale, deux à trois jours de mal de gorge et retour à la première occurrence de cette parenthèse) et donc de devoir rattraper des cours sans arrêt. Avec aussi cette sensation de n'avoir pas le même cerveau tout le temps : un truc que j'avais tenté de travailler lors des jours malades et qui me semblait compliqué, une fois remontée à mon niveau normal me semblait élémentaire et je me demandais bien ce qui avait pu me bloquer.
Je sais ce que veulent dire les personnes atteintes de Covid long lorsqu'elles évoquent l'effet de brume dans leur cerveau. La fatigue et les rhumes et angines me l'ont fait éprouver souvent.
D'autre part, la thalassémie m'a souvent placée en retrait ; je ne joue pas à armes égales avec les autres pour tout ce qui relève du sport. Ponctuellement je peux défendre mes chances mais par moment je suis vidée de toute force.
En revanche la devise de Louis de Gruuthuse et de sa lignée, "Plus est en vous"
m'a toujours convenu.
Et ce fort esprit de lutte pour faire toujours mieux, vis-à-vis de moi-même et compte-tenu de mes propres forces, ne m'a pas lâchée.
Avec les courses et autres triathlon, passées les premières années durant lesquelles "juste finir" était déjà un fort objectif, je me découvre une sorte de joie des défis, une excitation particulière, une façon de me concentrer sur des choses positives (plutôt que d'être sans arrêt en train de limiter les dégâts face aux aléas), et de choisir de participer à telle ou telle épreuve.
J'adore les week-ends où une compétition est prévue. J'adore me préparer avec application comme si j'étais une concurrente sérieuse, alors que je sais pertinemment qu'à moins d'être la seule dans ma catégorie d'âge je ne l'emporterai pas.
Le fait est que j'ai encore une marge de progression (pourvu que ça dure !) et que la moi de 12 ans, qui n'a jamais totalement disparu de ma perception des choses, est juste trop contente de pouvoir jouer à (tenter de) mieux faire.
Je m'apprête, si tout va bien, à passer 5 ou 6 heures à crapahuter en forêt dimanche, puis deux journées clouée au lit bobo les jambes et probablement un peu de fièvre (1). Sauf accident, j'en ressortirai en ayant augmenté d'un cran ma condition physique et l'esprit neuf, un moral renforcé (2).
Les perspectives pour ce samedi, footing d'activation et expédition pour aller chercher les dossards puis préparation de ma tenue, mon paquetage me réjouissent. C'est le joyeux esprit de la compétition, comme une bouffée d'enfance.
(1) J'ai presque toujours une poussée de fièvre au soir d'un effort particulièrement soutenu, et ça me dure 24h, sauf à la faire baisser par un médicament.
(2) Soit d'avoir réussi alors un sentiment de victoire, soit d'avoir fait moins bien qu'espéré et déjà sur le sentier des efforts requis pour améliorer l'ensemble avant le tour d'après. Et donc équipée d'une nouvelle motivation.