Journée de veille de course
26 novembre 2022
(sabato)
Dans la nuit nous avons été réveillés au même moment par chacun un mauvais rêve (le sien dû à des événements qui obligeaient à prendre des trains très loin en galérant pour tenter de donner des nouvelles à ses proches, le mien dû à des tempêtes créant des dégâts qui faisaient des victimes). Au moins nous avons pu nous réconforter.
C'est veille de course alors j'ai appliqué à la lettre la pratique sage du footing d'activation. J'aime bien parce que c'est le moment où l'on peut faire semblant de croire que l'on est bons.
La bizarrerie du moment fut que nous comptions faire nos 30 minutes dans le parc moyen en face de chez nous et qu'il a ouvert avec 1 heure de retard. Alors on a fait des tours du pâté de maisons qui entourent le parc et quand même un tour de parc pour le plaisir pour finir.
Je voulais aller rejoindre une amie invitée par une libraire de ma ville, mais voilà que, rançon du succès, il était impossible d'entrer sans pousser du monde. J'étais heureuse pour elles, mais suis repartie - d'autant plus que juste avant moi entrait un jeune père avec un bébé dans les bras, je n'allais quand même pas le tasser pour m'infiltrer -.
Entre heure qui filait et bricoles de type "choses à faire" à caser le samedi par nécessité, je n'ai finalement pas pu repasser.
À défaut de nous voir en vrai nous nous sommes échangées des nouvelles par courriel.
La combinaison (pandémie,travail à temps plein) est redoutable pour nous éloigner des personnes que l'on apprécie et avec lesquelles on aime partager du temps. Il y a tant d'ami·e·s que je n'ai pas revu·e·s depuis début 2020, voire fin 2019 car l'emploi que j'avais tenu en maison de la presse m'avait littéralement engloutie pendant deux mois. Ça me peine, ces éloignements.
Je suis enfin parvenue à voir en entier le documentaire d'Arte sur ce crash d'un avion venant de Berlin le 20 avril 1945. Il y a un travail sur l'esthétique du document qui m'impressionne. Quelque chose m'a gênée dans leur façon de ne pas laisser comprendre où ils voulaient en venir, peut-être à trop vouloir rester neutres en juxtaposant sans les relier des témoignages parfois absolument contradictoires ; le début donne l'impression d'une sorte d'enquête prête à être menée (qui étaient les personnes dans l'avion) puis on suit le fils d'un (du ?) survivant mais on passe à autre chose au moment précis où l'on pense que ça va déboucher sur une découverte, une explication. Ensuite on part vers ce qui s'était passé au village en ces jours décisifs de la guerre finissante et l'avion et son histoire passent au second plan. Je serais curieuse d'en savoir davantage sur la genèse de ce projet et un éventuel arrière-fond discutable (ou alors peut-être que plusieurs personnes n'étaient pas d'accord sur ce qu'elles souhaitaient produire, ou l'intention première a été détournée, ou à un moment trop vite il a fallu boucler ; bref, quelque chose m'a semblé ne pas tout à fait coller). Il n'en demeure pas moins que c'est intéressant et mystérieux à souhait, que la bande son est formidablement en phase avec son sujet.
J'ai profondément dormi, ce qui est souhaitable en veille de course importante.
Le Joueur de Pétanque était à la pétanque, mais il est rentré tôt et a fait les courses. Le Fiston nous a envoyé des photos.
En raison du premier qui a tenu à regarder la fin du match de l'équipe de France je n'ai pas pu échapper au but de Mbappé face au Danemark.
Comme le Joueur de Pétanque a dit, Mbappé il est parti pour faire comme Maradona, nous avons eu une conversation pas inintéressante. J'étais en effet à partir de cette seule phrase dite d'un ton plutôt neutre, incapable de comprendre le sens de son propos. Comme Maradona pour ce qui était de son génie du jeu ? Comme Maradona pour ce qui était de son destin tragique ? De sa déchéance prématurée ? De ses addictions ?
Il s'est avéré qu'il voulait dire Comme Maradona devenir une légende. J'espère qu'au jeune français sera épargné le chaos.
À l'heure où j'écris je suis entrée dans la phase, je peux faire différentes bricoles, et lire des trucs et regarder des documentaires (je suis en cours d'une Beatlesserie), au fond de moi, je pense à ma course et je rassemble d'ores et déjà mes forces pour bien faire. En cela les compétitions sportives (ou donner des concerts quand on est musicien·nes) sont une bonne, une excellente façon de se reposer des tracas de la vie.