Il arrive parfois dans la vie des choses comme ça
06 octobre 2022
Certes on a appris la veille au soir le décès d'un oncle que l'on aimait bien, on se dit qu'on ira aux obsèques, qu'il faudra avertir le travail et en mettre un coup le lendemain et le jour d'après afin que notre absence ne pèse pas sur les collègues, et puis un message arrive, funerale giovedi alle 11. Ce jeudi ? Domani ? Mais on est mercredi ?
J'étais habillée pour partir au boulot, mon sac tout prêt. J'ai appelé le boss qui étant un humain humain n'a pas barguigné pour m'accorder trois jours, et trente minutes, quelques clics et un appel téléphonique plus tard, j'avais train, hôtel pour la première nuit et airbnb pour les suivantes.
En début d'après-midi j'étais dans le train.
Il était bon de revoir la famille. Sans ces circonstances particulières, je n'en aurais pas eu la liberté.
La pandémie a joué probablement un rôle dans le très court délai. Mon oncle n'était pas la Reine d'Angleterre.
Il y a une forme de soulagement désolant à être tellement pris par des chagrins intimes et des urgences associées que les nouvelles effarantes du monde (un missile, une guerre qui s'apprête, dirait-on à dégénérer, un pays où la révolte légitime du peuple est violemment réprimée ...) en sont atténuées.