jeudi 24 février 2022 : début d'une guerre
Apophénie

Un avant-goût de black out

(venerdi)

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Bossé du matin au soir sans réelle pause, et mes collègues étaient peu ou prou sur le même rythme.
Pas forcément une conséquence du conflit ou alors ça serait qu'ayant moins de clients en boutique les libraires en ont profité pour tenter de régler leurs problèmes informatiques tous en même temps. 
Pour cause de congés scolaires (le Covid ayant sévi semble nous laisser enfin) nous sommes un peu moins. Comme dans beaucoup d'entreprise la période de pandémie a été défavorable aux vacances et nous sommes nombreux à avoir beaucoup de jours à récupérer.

Grosse journée, donc.

Alors lorsqu'en passant près de la Tour Eiffel je l'ai vue presque éteinte j'ai eu de l'inquiétude. 

En fait elle s'apprêtait à revêtir les couleurs de l'Ukraine. Mais je ne l'ai su qu'après.

Je passe la soirée à rattraper mon retard d'informations, admirant les prises de paroles du président de l'Ukraine Zelensky , de Sergio Mattarella, aussi. Ainsi que bien des anonymes présents dans des manifestations, des Russes qui ne se sentent aucune velléité belliqueuse envers leurs voisins, des Ukrainiens en pleurs pensant à leurs proches au pays, des Italiens (je regarde toujours les infos de Rai News 24), des personnes qui disent des choses bien plus censées que d'aucuns politiciens.

Le pape m'a fait rire avec une blague pourrie (1). 
Et aussi un politicien français qui a tenté d'invoquer l'état des pneus de sa voiture en preuve de la non fictivité d'un emploi qu'il occupa longtemps sans y servir à rien (de décelable).
On parvient encore à rire.

En revanche le ministre de l'éducation nationale qui dans une bouffée d'indécence se réjouit publique de la finale de coupe d'Europe de football qui va se jouer au Stade de France au lieu d'en Ukraine m'a seulement emplie d'affliction. C'est tant la honte que le mauvais esprit n'est même plus possible.

À l'heure (très tard, passé minuit, car j'ai couru après mon retour, puis dîné et me suis occupée du linge (pendant les débuts de guerres les tâches quotidiennes ne sont pas abolies)) où j'écris, Kiev se fait bombarder et des images circulent de civils réfugiés dans les couloirs de leur métro. Je pense fort à elles et eux. Immense sentiment d'impuissance persistant.


(1) de l'autodérision sur son genou malade

 

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