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Au bal, au bal masqué ohé ohé

(martedi)

Est-ce le fait de croiser des gens avec des masques ? Voilà que ce soir alors qu'un jeune couple qui me dépasse en marchant alors que nous quittons la ligne 14 peu ou prou au même moment, l'homme fredonne Au bal, au bal masqué , vieux tube de La Compagnie Créole. Je le remarque car me viennent les images d'un groupe de gymnastique acrobatique qui l'utilisait dans ma jeunesse lors de ses représentations.

Plus tard, Le joueur de pétanque et moi allons courir et voilà qu'alors que nous venons de rentrer, satisfaits de notre séance, il se met à chanter ce même air, pourtant ancien (1984, ça vous pose une chanson). Quand je lui demande ce qui le lui a mis en tête il m'indique que lors du Maxitrail de Bouffémont et alors qu'il m'attendait dans la zone de départs / arrivées, ce titre faisait partie de ceux diffusés pour ambiancer le quartier.

Est-ce que quelque chose de particulier aura mis cet air de musique dans l'air du temps ? Je suis si loin de la télé (à part les retransmissions sportives, des docs sur Arte ou l'INA, et les infos sur Rai News 24) que si une émission à succès en a fait un récent re-succès, il se peut que tout le pays le sache sauf moi.

Pendant ce temps, encore plus de 300 morts du Covid_19 en France, mais plus personne dans les média mainstreams ne semble s'en préoccuper. 

Et toujours cette menace de guerre prête à dégénérer entre Russie et Ukraine. 

Pensée pour une amie et l'un de ses fils qui aurait eu 26 ans aujourd'hui.

Pour tenir bon, il faut rigoler fort. 

Je rassemble ici quelques pépites tombées ce soir de ma TL Twitter. Et puis je file dormir.

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Photos retrouvées - time capsule été 2018 session 2 - juillet

Je poursuis mon tri de photos 

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Ce tableau clouté est une réalisation d'en classe de CM1 ou CM2 grâce à madame Banissi notre institutrice formidable. Je me demande si de nos jours on laisserait des enfants bosser avec des clous. Peut-être ne les avions-nous pas plantés nous mêmes. Je me souviens en revanche du travail sur les fils et que j'avais aimé faire ça. 

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J'aime beaucoup de l'ancienne sortie du métro ligne 13 porte de Clichy côté lycée Balzac, cette photo floue. La sortie a depuis été entièrement remaniée à lo'ccasion de l'arrivée de la ligne 14.

 

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. Image d'un café à Nouzonville où nous avions fait escale au retour d'Houffalize. Je m'attendais à voir Franz Bartelt arriver d'un instant à l'autre. Il y avait une légèreté post-victoire nationale à la coupe du monde de football, ce qui était amusant quand on y pense, étant donné la proximité d'avec la frontière belge.

 

Je retrouve une Fiat 500. Saisie au vol dans Paris. Peut-être avais-je fait un vœu. 

 

 

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Quelques photos attestent de la beauté d'une partie de mon chemin #Vélotaf lorsque je travaillais à la librairie Charybde, rue de Charenton.

 

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Le 22 juillet 2018 était un dimanche et nous avions poussé à vélo jusqu'à L'Isle Adam, un bonheur de balade. J'avais trouvé du boulot pour janvier 2019, en passant.

 

 

20180722_163425 Nous avions revu la salle où s'était tenue notre mariage (et celui de ma sœur quelques années plus tard). 20180722_16530920180722_130407 L'ambiance générale était très "On a ga-gné !".

 

À l'époque j'étais soucieuse pour mon emploi qui finissait, et triste. Il n'empêche que les images portent traces d'une époque légère. Je commence à me remettre du travail physique et de deuil d'avoir dû vider et vendre la maison de mes parents.

Le 24 juillet 2018, un mardi, j'étais allée à la BNF, ce que je déduis d'une image, prise dans un jardin public voisin. Aller à la BNF me manque fortement, j'avais la sensation d'y être à ma place, de travailler vraiment. Seulement mon temps archi-plein actuel rend illusoire une réinscription.
La photo me plaît, c'est une photo de rien, d'un jour sans rien de spécial. Quatre ans plus tard je n'ai pas la moindre idée de ce pourquoi je l'ai prise. Sa neutralité même en ferait un bon support d'amorce de récit.20180724_113141

 

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Le mercredi 25 juillet 2018 était jour travaillé, j'en conserverai a posteriori une photo ratée de cette librairie que j'ai tant aimée. Sur le moment même et tout en sachant la fin prochaine, ce n'était qu'une photo ratée, clairement prise par inadvertance.

 

Le 26 juillet 2018 vers 20:55 j'ai pris une des photos que je suis heureuse d'avoir su saisir même si dans une absolue imperfection technique. La lune jouant avec La Tour, #KitchenView 

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Du vendredi 27 juillet 2018, je retrouve la trace d'un orage de grêle impressionnant. Je peux supposer que j'avais eu ce jour-là fort peu de clients.

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Le 28 juillet 2018 peut-être que les camarades du samedi sont passés une dernière fois prendre le thé, j'en trouverai la trace ou son absence dans mes notes de l'époque seulement aujourd'hui il s'agit de retrouver mémoire d'après les photos. Je joue avec le reflet sur une voiture un peu trop près garée.

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. Plus tard, un vieux pote, journaliste sportif à ses heures, et fin spécialiste du cyclisme apparaît dans une interview sur France TV sport concernant le Tour de France.  Ce qui m'amuse est de voir soudain la bonne bouille d'un copain.

Le dimanche 29 juillet à l'invitation de la maison du Dannemark, nous avions assisté aux premières loges à l'arrivée du Tour de France (gagné cette année là par Geraint Thomas, devant Tom Dumoulin qui surprendra tout le monde en se retirant du circuit trois ans plus tard pendant quelques mois). 

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Le lundi 30 juillet j'étais sans doute allée au cours de danse, au CMG rue de Berri où il avait lieu les dernières années. Je trouve la trace d'une séance de rameur pour 20 km en 56 mn. Peut-être que la danse n'avait pas eue lieu ? Au soir La Tour avait au coucher du soleil revêtue une couleur somptueuse.

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Du 31 juillet 2018 reste la photo sans souvenirs d'un vélo d'une couleur étranges, accrochée à des grilles que la géolocalisation indique être proche de celles des Jardins du Luxembourg.

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Plusieurs années plus tard et une pandémie qui nous aura mis en état d'urgence, de survie, le stress de ce dernier mois d'un emploi que j'aimais et d'une période à fortes incertitudes financières s'est estompé. Les photos permettent de retrouver la mémoire de bons moments, qui semblent à présent plus lointains qu'ils ne le sont.


Tenir jusqu'au soir

(mercoledi)

 

J'aurais donc passé ma journée à tenir le coup, minute après minute, douleurs atténuées après douleurs fortes, brume dans la cervelle, lutter contre.

Je peux aussi retenir de cette journée que de haute lutte, j'y suis parvenue. 

Et fêter cette victoire en plus de celle d'être parvenue à effectuer au soir une démarche administrative (toujours en vue de notre projet familial)

Et d'avoir pu grâce à mon nouveau téléfonino télécharger immédiatement la nouvelle appli de communication pro, laquelle devra servir pour le télétravail. 

Gag de la vie : j'en connais un qui ne souhaitait pas aller faire de test Covid en fin de semaine et qui s'est retrouvé à devoir faire un autotest au boulot car deux cas s'y sont déclarés. Par chance, il s'est trouvé négatif (mais si ça tombe à peu de jours près, ça n'aurait pas été le cas). 

Nous sommes plusieurs de ma TL à rester perplexe d'à quel point la volonté générale de considérer l'épidémie comme "derrière nous" fait que plusieurs centaines de personnes meurent par jour (dans nos pays européens, longtemps que je n'ai pas suivi pour les autres) dans une indifférence devenue générale. Ou plutôt comme si voilà, c'était comme ça, inévitable, qu'il fallait bien s'y faire, fatalité. On attrape facilement un esprit d'indifférence criminel, non ?

La ligne du jour du jour m'a fait rire : je n'avais jamais prêté attention mais c'est si vrai, dans les fictions les personnages à la dérive et qui doivent prendre des somnifères pour trouver l'indispensable repos, les prennent toujours par deux.


Photos retrouvées - Time capsule été 2018

(martedi)

 

Comme toujours lorsque je suis trop épuisée pour faire quoi que ce soit d'autre - en l'occurrence clouée au lit par les suites douloureuses de mon trail de dimanche -, y compris lire, je trie, sauvegarde des photos puis les supprime des supports transitoires (où elles étaient le plus souvent depuis trop longtemps).

Je retrouve ainsi parfois des images qui à l'époque étaient elles-mêmes des re-découvertes.

Ainsi cette image d'avant le concert de Johnny en l'an 2000 à la Tour Eiffel prise par mon amie Anne-Carole juste avant que nous n'entrions dans le périmètre de sécurité réservé aux artistes et technicien·ne·s.

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Pour une raison qu'à présent j'ignore, je l'avais exhumée le 3 juillet 2018 et c'est à cette date que sur le disque dur de mon ordinateur elle apparaît.

Le noir était la couleur requise, et par commodité j'étais venue pour partie déjà habillée, en mode sait-on jamais (mais la vraie tenue noire était dans le sac ainsi que le nécessaire de maquillage)

Le 4 juillet 2018, un mercredi, j'étais passée à Saint-Ouen le matin, en y croisant un Vélib privatisé par un solide antivol, puis j'avais bossé à la librairie, Charybde encore en ville à l'époque, et au soir Le Joueur de Pétanque était venu me chercher et nous étions allés à Ground Control pour lequel je voyais passer tant de livres, qui pour certains, des sortes de guides touristiques pour découvrir des lieux insolites, ne ressemblaient en rien aux ouvrages que nous proposions à la librairie. 
Sur place nous avions dépanné avec l'un de nos téléphones un jeune père qui jouait au ping-pong avec son fils et souhaitait avertir la mère de celui-ci d'où ils étaient. 
C'est toujours curieux de la façon dont revoir des photos ravive la mémoire même si ce ne sont pas précisément des images des moments qu'elles convoquent.

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coucher de soleil sur la gare de Lyon 4 juillet 2018

Je retrouve parfois quelques notes prises en photo. C'est donc que je souhaitais en conserver la trace. Seulement dans certains cas, elle ne m'évoque plus rien.

Ainsi ce même 4 juillet "sa mère musicienne" suivi du nom de quelqu'un et de son adresse courriel. 
Parfois c'est déprimant : je retrouve des images de rencontres en librairie dont je n'ai plus aucun souvenirs. Pas celle concernant les personnes que je connais, mais d'autres, organisées par d'autres que moi, et dont je ne me souviens pas. J'étais visiblement là pour prendre les photos, mais leur fréquence et la fatigue qui est la mienne le plus souvent, ne m'ont pas permis de stocker le moment. 

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photo prise le 5 juillet 2018 rue de Charenton. Un jour viendra sans doute où l'on se demandera ce qu'étaient ces enseignes : bureaux de tabac, donc. Aux lectrices et lecteurs du futur : les gens y achetaient de quoi fumer, un truc qui sentait mauvais et qui l'était pour la santé mais comme les États en taxaient fort la vente, c'était légal et autorisé.

La pandémie a induit une réelle rupture : les images, les souvenirs d'avant semblent concerner d'autres personnes, dater d'un tout autre temps. Ce n'est pas une surprise, ça fait déjà un moment que j'en ai cette perception. Seulement à revoir des photos de cet avant qui ignorait encore qu'il en serait un, c'est flagrant, aveuglant. 

Je constate au fil des images dont ces vélos ne sont pas nécessairement l'objet, que nous aurons vu passer bien des lots de vélos ou trottinettes en free-floating, plus ou moins vite abandonnés par suite de vols ou dégradation. J'avais souscrit à l'une de ces solution lorsque les néo-vélib dysfonctionnaient au point de nous en interdire l'usage, mais ma ville pourtant tout contre Paris avait quelque mois plus tard été interdite de dépôt. Je m'étais donc désabonnée. 
Ces vélos, depuis, ont quasiment disparu. 

Certaines images comportent des ambiguïtés d'horodatages. Par exemple celle qui suit date-t-elle du lundi 9 juillet 2018 12:51 ou du samedi 7 juillet 2018 ? 

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Je sais pouvoir retrouver l'info à l'aide de ce blog, de mes carnets de bord, d'Instagram (qui serait peut-être l'explication de la double date), mais dans l'immédiat et disposant de peu de temps, cette double datation reste un micro-mystère.

Certains jours, accaparée par les tâches à accomplir, que ce soit pour ma famille ou pour un employeur, je ne prends que très peu de photos. N'en restent généralement qu'une trace de vélotaf, dont l'intérêt était surtout de témoigner à chaud d'une gcumerie resplendissante (1).

Des images prises en 2018 parfois dans les jardins du CMG Champs Élysées où les cours ont perduré quelques temps avant d'être supprimés, me font pleurer la fin des cours de danse de Brigitte, qui nous faisaient tant de bien. La pandémie et le manque de temps comme suite à mon embauche dans un emploi de bureau à temps plein ne m'ont pas permis de retrouver d'autre cours de danse. Sans doute aussi en raison de la qualité de ceux que j'ai grâce à elle connus. L'après-midi du cours de danse, maintenue une fois par semaine contre vents et marées était mon temps personnel de la semaine, après le cours je profitais des lieux (hammam ou sauna), prenais mon temps et ensuite passée la fatigue de l'exercice physique, cela me donnait de la force pour faire face à tout ce qui m'attendait. 
Je retrouve non sans émotion des traces de belles lectures, faites dans les lieux de récupération, juste après.

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Comme souvent dans l'existence, je n'imaginais pas que cette période, cette activité prendrait fin si peu après (même si nous savions les cours menacés, leur relocalisation rue de Berri nous avait donné espoir).

Le mardi 19 juillet 2018 nous étions allés, une petite bande du club de triathlon, encourager l'équipe de France de football homme qui jouait un match de la coupe du monde. Il y avait une fan zone près de la mairie de Levallois et un couple du club logeait à proximité. Nous avions fini en buvant un coup chez eux. Ça paraît pétant d'insouciance, vu de maintenant. 
Pourtant la vie, la nôtre, n'était pas si facile alors, soucis financiers car mon employeur de l'époque peinait à me verser mon salaire, et je savais que j'allais perdre ce travail que j'avais tant aimé. J'étais éprouvée par tout le travail fait pour la succession de mes parents, le tri infini, le déménagement de leurs affaires.
Le temps d'un match et d'être en collectif, ça pouvait se mettre de côté.

Le mercredi 11 juillet 2018, j'étais au travail et il y avait eu répétition du défilé aérien du 14 à venir. 
Rue de Charenton c'était très impressionnant. Bien des gens étaient comme moi sortis sur un pas de porte afin de voir - toujours ce temps de se demander ce qu'il se passe et puis Bon sang mais c'est bien sûr, le 14 juillet -.

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Une photo du 12 juillet 2018, jour où avant l'ouverture de la boutique, j'avais comme souvent fait le coursier pour la librairie, me fait retrouver la trace d'un sac fichtrement pratique pour transporter les livres, que j'avais acheté à cet effet, et dont j'avais perdu le souvenir et la trace. C'est un effet du premier confinement : installés en Normandie (en ayant observé 14 jours de quarantaine) pour près de trois mois, j'y avais perdu des parcelles de mémoire de mon principal "chez moi", du moins concernant certains objets.
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Il y a certaines journées comme celle-là dont je n'avais encore jamais vu les images : restées sur le téléphone ou dans la mémoire de l'appareil photo sans que je n'aie jamais eu ni pris le temps de les "développer" (disons plutôt télécharger).

Le vendredi 13 juillet 2018 nous avions reçu Emmanuel Ruben et j'en garde un si bon souvenir, les photos n'étaient pas nécessaires, fors à indiquer la date précise. Et me remémorer qu'il y avait au même moment d'importants transports et déplacements d'échafaudages juste devant la librairie.

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Ç'avait longtemps semblé être ma malédiction : des travaux lourds soudain enclenché dans les librairies où je venais travailler.

Le 14 juillet 2018 ce fut notre premier trail de La Chouffe et c'est l'un de mes meilleurs souvenirs. J'ignorais que nous étions passés non loin d'où F. vivait désormais. Je voyais ses nouvelles publications arriver en librairie de loin en loin, souvent écrite à deux, mais pas avec moi, ce qui me donnait toujours l'impression d'avoir raté un train en mode on arrive sur le quai et à l'instant où l'on s'apprête à monter les portes nous claquent au nez. Il n'empêchait : pour moi la page était tournée et ma vie en tant que libraire était stimulante, malgré les problèmes financiers. Le sport m'apportait une condition physique qui me permettait de tenir la fatigue en respect. C'était de bonnes années.
Et ce premier trail dans les Ardennes Belges fut une épiphanie, un de ces moments où l'on ne souhaite pour rien au monde être ailleurs, ni dans un autre temps, ni avec d'autres personnes.

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Le 15 juillet ç'avait été la course et aussi la finale de la coupe du monde de football, avec les Belges qui estimant que l'équipe de France leur avait volé la qualification était à fond pour les Croates et nous chambraient de ouf. Je souris en repensant à ce moment durant ma course où je me dis qu'il convient que j'accélère afin de ne pas rater trop du match ... pour arriver 2 minutes avant son début (2). Le match était retransmis sur deux écrans, en français d'un côté, de l'autre en flamand. C'est un souvenir amusé et heureux.

Le 16 juillet c'est Nouzonville et Charleville Mézières, cette dernière ville étant une destination que je m'étais promise de découvrir adulte lorsque Bruno, mon prof de français d'alors, nous avait parlé d'Arthur Rimbaud lequel tenait tant à s'en enfuir. Je voulais savoir d'où ça lui venait cette absolue envie de s'en extraire, du moins si les lieux, et pas uniquement la rigidité de l'éducation, y étaient pour quelque chose.

N'y étant pas scotchée, j'ai aimé la ville. Et heureuse d'être parvenue, sur le tard, sans le faire totalement exprès, c'est à dire comme j'aime, C'est sur le chemin, à mes fins.

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(1) Pour les non-initié·e·s s'il en reste : Garé Comme Une Merde 
(2) que j'avais manqué car je devais récupérer ma bière offerte puis passer me doucher.


Les temps d'avant

 

    J'aurais connu l'air de rien, un paquet "d'avant" et je me demande si c'est notre époque qui en est particulièrement fertile où si tel est le cas de la plupart des vies humaines dépassant le demi siècle.

Voici quelques "avant" qu'il m'a été donné de traverser :

L'avant de certains vaccins dont très brièvement la polio (j'ai longtemps eu une camarade de classe qui en portait les séquelles). Je me souviens du produit déposé sur un sucre qu'il fallait avaler (DT Polio)

L'avant mai 68 ; mes parents alors encore jeunes mais déjà trop vieux pour en être, et qui s'ils étaient d'accord avec certaines revendications n'en demeuraient pas moins méfiants.

L'avant que des êtres humains marchent sur la lune.

Je n'ai pas eu à souffrir de l'avant pillule contraceptive et autorisation de l'avortement car si j'ai croisé ses temps d'un strict point de vue calendaire, je n'avais pas l'âge d'être concernée. Mais pour l'avant SIDA si. Il se trouve que je n'en avais pas profité, concentrée sur mes études, le sport et les fragilités de ma santé dont la cause restait ignorée.
Dans le même ordre d'idée j'ai connu l'avant la majorité à 18 ans, mais comme je ne les avais pas encore, ça n'a pas changé grand chose concrètement pour moi.

L'avant que chaque famille qui le souhaitait ait la télévision, le téléphone (qui n'était que fixe).
L'avant l'usage des magnétoscope et leur disparition au profit d'autres supports que les vidéo.

L'avant l'arrivée de la gauche au pouvoir en France pour la première fois depuis le front populaire. Et si vite comprendre que les lendemains qui chantent n'étaient pas pour demain car dans un monde fondé sur des principes de droite, le pouvoir ne peut guère qu'arrondir les angles de l'injustice sociale, et atténuer les écarts de répartition des richesses, guère davantage.


L'avant les ordinateurs individuels, les messageries et l'internet. La libération que ça a été, combien ça a changé ma vie en plus grand, plus large.

L'avant les téléphones portables. Et combien, là aussi, ça change tout.

L'avant 11 septembre 2001. Ce moment où l'on a su qu'une partie du monde faisait la guerre aux relatives démocraties occidentales et que nous (le clampin moyen d'un pays européen) ne le savions pas. Que les terroristes pouvaient souhaiter mourir (et être assez intelligents pour apprendre à piloter ; c'était donc des gens pourvus d'un cerveau efficace que l'on avait réussi à programmer pour qu'il agisse contre eux-mêmes).
L'avant 7 janvier 2015 et l'avant 13 novembre 2015 qui sont comme des échos de ce premier fait.

L'avant dépénalisation de l'homosexualité (dans ma naïveté interstellaire, je n'avais pas un seul instant imaginé qu'elle le fût ; c'est curieux d'apprendre que quelque chose était illégal en apprenant que ça ne l'est plus) et l'avant mariage pour tous. J'espère que lorsque je mourrais, bien vieille, tout le monde sera étonné que ça soit si récent dans l'histoire humaine, que des gens encore vivants puissent avoir connu cet avant.

L'avant pandémie du Covid_19.

 

(collection à compléter)

 


Remember Li Wenliang

(lunedi)

Il y a deux ans jour pour jour, j'écrivais dans mon journal ceci : La mort de Li Wenliang restera comme l'événement de la journée avec ce que ça comporte de révolte et d'inquiétudes. 

Je suivais déjà depuis un moment la progression inquiétante de cette pandémie, qui n'avait pas encore attrapée sa dénomination Covid_19, mais ce fut un tournant, à partir de là on savait que le reste du monde, du moins pour partie, serait concerné.

J'en avais écrit ici même un billet 

Mort du docteur Li Wenliang (2019-nCov)

J'étais loin d'être la seule à m'être sentie en alerte, je me souviens d'un billet chez Alice en janvier :

Contagion et quarantaine

Seulement voilà, la mort de Li Wenliang c'est le moment où on sait qu'on n'y échappera pas ; même si on est alors loin d'imaginer l'ampleur de la pandémie, ni qu'en Europe elle attaquerait par l'Italie (ou du moins : que c'est en Italie qu'on se doutera qu'il s'agit du même virus qu'en Chine, car il est évident qu'il circulait déjà, que l'on prenait pour des pneumonies particulièrement sévères), c'est ce qu'on aura perçu comme une sorte de coup d'envoi d'une compétition qui n'était pas un jeu et n'avait pas de fin proche prévisible.

En attendant qu'elle advienne et en espérant que la suivante, ou une guerre mondiale ne suive pas aussitôt, pensée pour ce médecin chinois qui fut parmi les premiers à tenter d'alerter ses pairs puis le reste de l'humanité.



Après la course

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    Je ferai un compte rendu plus tard, mais ce que je souhaiterai retenir de ce dimanche, passé au lit pour récupérer à partir de 16:00, outre le trail lui-même (27,6 km quand même) ce sont : 

- des personnes qui semblaient s'échauffer lorsque nous sommes passés près de l'hippodrome d'Enghien les Bains et en fait c'était pour des régionaux de cross dans lequel courrait Baptiste Cartieaux  (il a emporté la course junior hommes), c'est amusant de s'être dit, tiens il y a une course d'athlétisme, et une fois rentrés de la nôtre de nous dire Hé, mais Baptiste y était.

- Le joueur de pétanque avait su, d'une façon ou d'une autre que le restaurant indien à la limite entre Enghien et Eaubonne et peut-être Saint Gratien, avait fermé, pensait à une conséquence comme tant d'autres de la pandémie. Nous passons par là sur notre chemin de retour. Non seulement il a fermé mais l'immeuble lui-même, qui pourtant ne semblait pas particulièrement dégradé, n'existe plus, promotion immobilière, il a "pouf, disparu" (1)

Il aura plu presque toute la journée.

 

(1) expression du Fiston, qui résume parfaitement


C'est doux, ces jours d'avant-course

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    C'est le jour d'aller chercher les dossards. Il fait beau. Demain nous courrons probablement sous une pluie incessante, sous une température assez douce.

Le Fiston passe chez nous attendre une livraison pour laquelle il n'a pas su faire son changement d'adresse. Ceci nous accorde le plaisir de le voir. Pour un peu j'aurais trouvé le livreur trop ponctuel.

Mélange de fatigue forte et de préconcentration sur l'épreuve du lendemain, je suis incapable de penser à quoi que ce soit de mon travail (le cerveau a visiblement clos le compartiment jusqu'à mercredi), ni d'éprouver quoi que ce soit à la lecture d'informations concernant la marche générale du monde. Quelque chose en moi était nettement disposé pour faire sportive de haut niveau. Mais pas le corps, hélas. Du moins dans sa composition sanguine.

J'espérais aller chercher à Ermont les dossards à vélo ou en RER C, hélas celui-ci est en arrêt complet pour tout le week-end. J'en informe incidemment Le Fiston qui comptait pile ça tombe l'emprunter en fin de journée pour se rendre avec son amoureuse à une soirée ... dans la même ville.
Finalement nous effectuons le déplacement en voiture, en mode légèrement touristique, petites rues au retour, maisons de pierres meulières.

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C'est un moment plaisant.
Mais soucieux de "faire de l'essence" comme ils disent (les automobilistes), monsieur Le Joueur de Pétanque préfère regagner la A 15. J'évite de le contrarier pour si peu, il faudra sans doute au lendemain qu'il m'attende plus d'une heure.

De la même façon j'évite d'insister pour qu'il aille faire tester le début de rhume qu'il vient de constater. J'espère qu'il aura l'intelligence de le faire de lui-même, ce qui n'est pas exclu. Il me semble peu risqué, même s'il s'agit de ça, qu'il contamine quelqu'un lors d'une course en extérieur et qui plus est sous la pluie.

Je savoure mon absence d'engagements pour l'après-midi, le seul impératif sera à un moment donné de préparer mes affaires pour l'épreuve qui nous attend. Gros avantage des sports sur le courant de la vie : les épreuves, on les choisit, on s'y confronte avec préparation.

Je prends le temps de lire les blogs amis, et comme souvent une phrase écrite par Guillaume Vissac me reste :


" [...] on fait semblant de prendre, comme tout le monde, le moteur de recherche comme une encyclopédie censée documenter le réel, alors qu’en réalité il s’agit d’un panneau sur lequel sont punaisées des publicités."

 

Ça me rappelle du temps des blogs lorsqu'Ann Scott, Virginie Despentes et Philippe Jaenada y étaient, tranquillou, entre pionniers. Celui de Virginie Despentes me faisait plus particulièrement cet effet-là qu'une phrase me reste, parmi d'autre et me tienne compagnie comme un air de chanson, au confluent de mots particulièrement bien choisis, d'un rythme, d'un phrasé, et de matière à réflexion dans une gamme "Tiens, c'est vrai, je n'y avais pas pensé". Quand on est englouti dans une vie quotidienne très laborieuse, très cadrée, ces répits font un bien fou.