I know there's something going on
21 février 2022
(lunedi)
La journée de travail était intense avec des moments de travail collectifs, et il n'y avait pas un seul instant pour voir autre chose.
J'ai choisi de rentrer à Vélib (électrique, j'étais très fatiguée) et comme je traverse tout Paris du sud au nord, sans avoir consulté la moindre info j'ai su qu'un cran de plus vers l'escalade guerrière entre Russie et Occident partant du conflit en Ukraine.
Des gens chics et hâtifs traversant n'importe comment vers le VIII ème arrondissement dont une dame qui a quasiment sauté sous mes roues, hors de tout passage piéton, supposant sans doute qu'elle était reconnaissable et que j'allais m'arrêter (j'ai calmement esquivé, il était de toutes façons trop tard pour que je freine). De groupes de piétons voisinés lors de feux rouges, j'ai entendu des mots "Russie" et une femme au téléphone vers le parc Monceau semblait donner des ordres brefs et précis desquels les mots "passeports" "Russes" étaient distinguables.
Rue de Messines devant l'ambassade d'Equateur, une double file de taxi. Alors bien sûr peut-être qu'il y avait un événement particulier ce soir, rien à voir. Seulement une sorte de nervosité générale était palpable.
Lire en rentrant que Vladimir Poutine venait de reconnaître l'indépendance des territoires séparatistes de l'Est de l'Ukraine ne m'a donc surprise en rien. D'autant plus que je m'attendais à ce qu'il attende précisément la fin de la trêve olympique pour avancer d'un cran.
Il n'en demeure pas moins que je continue à ne pas comprendre :
Pourquoi maintenant ?
à plus d'un titre ;
côté russe pourquoi avoir débuté une nouvelle offensive de prétextes belliqueux pile en cette fin d'hiver (la fin d'hiver, OK mais pourquoi cette année ?) ;
côté américain pourquoi avoir décidé de réagir à présent alors qu'il y avait déjà eu la Crimée et la guerre dans le Donbass sans que ça émeuve grand monde à part les cinéphiles voyant effarés et légèrement perplexes les films Ukrainiens décrivant une vie en temps de guerre.
N'auraient-ils pas pu attendre la fin réelle de la pandémie ?
Craignaient-ils à ce point l'ennui ?
Il me manque d'un côté comme de l'autre des éléments de compréhension, qui sont peut-être simplement des informations qui auront été communiquées au grand public en des jours où je suis tombée de sommeil en rentrant du boulot qui avait englouti ma journée.
À Codogno ils datent d'il y a exactement deux ans (le 21/02/2020 ore 17:00) le moment où la réanimatrice Annalisa Malara a envoyé d'urgence le patient Mattia Maestri (1) à l'hôpital à Pavie pour analyses plus poussées malgré qu'il ne revenait pas de Chine et n'avait a priori eu aucun contact avec des personnes qui en revenaient, du moins à ce qu'il en savait.
Il y a déjà une série télé sur les premiers soignants, sur Codogno, sur leur héroïsme. À ce moment-là, beaucoup de soignantes et soignants ont payé de leurs vies d'avoir pris soins de ces malades porteurs d'un virus mortel dont alors aucun vaccin ne pouvait protéger.
(1) ou alors le moment où il a été déclaré Covid +, grâce à son initiative à elle de le faire tester malgré tout.
PS : Les beaucoup plus de 20 ans auront reconnu ce titre de Frida, qui n'a rien à voir avec la situation internationale mais voilà, en passant devant les files de taxis et en raison des deux phrases clefs
I know there's something going on
I know it won't be long
a déclenché le #JukeBoxFou de dedans ma tête.