C'est doux, ces jours d'avant-course
05 février 2022
C'est le jour d'aller chercher les dossards. Il fait beau. Demain nous courrons probablement sous une pluie incessante, sous une température assez douce.
Le Fiston passe chez nous attendre une livraison pour laquelle il n'a pas su faire son changement d'adresse. Ceci nous accorde le plaisir de le voir. Pour un peu j'aurais trouvé le livreur trop ponctuel.
Mélange de fatigue forte et de préconcentration sur l'épreuve du lendemain, je suis incapable de penser à quoi que ce soit de mon travail (le cerveau a visiblement clos le compartiment jusqu'à mercredi), ni d'éprouver quoi que ce soit à la lecture d'informations concernant la marche générale du monde. Quelque chose en moi était nettement disposé pour faire sportive de haut niveau. Mais pas le corps, hélas. Du moins dans sa composition sanguine.
J'espérais aller chercher à Ermont les dossards à vélo ou en RER C, hélas celui-ci est en arrêt complet pour tout le week-end. J'en informe incidemment Le Fiston qui comptait pile ça tombe l'emprunter en fin de journée pour se rendre avec son amoureuse à une soirée ... dans la même ville.
Finalement nous effectuons le déplacement en voiture, en mode légèrement touristique, petites rues au retour, maisons de pierres meulières.
C'est un moment plaisant.
Mais soucieux de "faire de l'essence" comme ils disent (les automobilistes), monsieur Le Joueur de Pétanque préfère regagner la A 15. J'évite de le contrarier pour si peu, il faudra sans doute au lendemain qu'il m'attende plus d'une heure.
De la même façon j'évite d'insister pour qu'il aille faire tester le début de rhume qu'il vient de constater. J'espère qu'il aura l'intelligence de le faire de lui-même, ce qui n'est pas exclu. Il me semble peu risqué, même s'il s'agit de ça, qu'il contamine quelqu'un lors d'une course en extérieur et qui plus est sous la pluie.
Je savoure mon absence d'engagements pour l'après-midi, le seul impératif sera à un moment donné de préparer mes affaires pour l'épreuve qui nous attend. Gros avantage des sports sur le courant de la vie : les épreuves, on les choisit, on s'y confronte avec préparation.
Je prends le temps de lire les blogs amis, et comme souvent une phrase écrite par Guillaume Vissac me reste :
" [...] on fait semblant de prendre, comme tout le monde, le moteur de recherche comme une encyclopédie censée documenter le réel, alors qu’en réalité il s’agit d’un panneau sur lequel sont punaisées des publicités."
Ça me rappelle du temps des blogs lorsqu'Ann Scott, Virginie Despentes et Philippe Jaenada y étaient, tranquillou, entre pionniers. Celui de Virginie Despentes me faisait plus particulièrement cet effet-là qu'une phrase me reste, parmi d'autre et me tienne compagnie comme un air de chanson, au confluent de mots particulièrement bien choisis, d'un rythme, d'un phrasé, et de matière à réflexion dans une gamme "Tiens, c'est vrai, je n'y avais pas pensé". Quand on est englouti dans une vie quotidienne très laborieuse, très cadrée, ces répits font un bien fou.