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Grâce à Fanny

(mercoledi)

Grâce à Fanny Chiarello j'ai appris (ou réappris ?) un mot nouveau : 

apophénie 
Percevoir des structures ou des relations dans des données purement aléatoires ou sans signification. Le terme a été formé en 1958 par Klaus Conrad, qui l'a défini comme " voir des rapports non motivés " ainsi qu'une " perception anormale de significations ". (source : unicef)

Ma journée, pourtant engloutie par le travail, à écouter des gens tousser (1), n'aura donc pas été totalement perdue pour ma propre vie.

 

(1) Celles et ceux qui du fond de leur lit, covidé·e·s s'efforçaient malgré tout d'aider leurs collègues présents en librairie.


Des téléphones et des (plus ou moins) vivants

(martedi)

Journée harassante au travail, pourtant des malades reviennent. Seulement la charge de travail ne s'allège pas.

Avant que j'oublie, lien vers un article du Corriere della Sera en hommage à David Sassoli dont la mort fut annoncée aujourd'hui. 

Et un reportage de Quotidien qu'on pourrait croire un sketch, sauf que ces gens mettent en péril les autres.

 

Sinon ces étrangetés des téléphones, les morts s'y attardent un peu - le contact avec l'un des morts récents parmi mes proches ou anciens proches est toujours là avec une image venant de son côté (via gmail ?), où alors ses descendants maintiennent-ils l'abonnement ? Je n'ai pas le cœur de l'effacer -, les vivants ne répondent pas toujours et je vois en recevant des SMS de confirmation commande du Bon Coin que la personne dont le numéro m'a été trop rapidement réattribué (comme j'utilise mon numéro pour le boulot et que j'ai dû changer de téléfonino, j'ai pris pour l'ancien un numéro de secours) va sans doute bien (1) ... et a oublié de saisir son nouveau numéro sur son compte. 

 

(1) Comme bien des gens qui la connaissaient ne semblaient pas avertis de son changement de numéro, je commençais à me demander si je n'avais pas hérité d'un numéro libéré par le Covid_19. Ces questions qu'en 2021 / 2022 on se pose ...


Difficile de trouver le temps et l'énergie d'écrire ici

(domenica)

 

La pandémie entre suite du variant Delta et contagiosité forte du Omicron bat son plein et des collègues soudain filent et ne réapparaissent qu'une dizaine de jours plus tard. Nous nous efforçons de respecter les consignes de télétravail. Nous voilà donc éparpillés façons puzzle et ça n'est pas évident dans notre métier d'aider au téléphone des clients.

Je travaille et me cramponne à suivre un plan d'entraînement spécifique pour le trail, c'est ma façon de ne pas me laisser complètement engloutir. 

J'ai repris davantage de vélotaf, histoire d'éviter les transports si contaminants, même en FFP2 (je ne les ai jamais abandonnés)

Souvent je songe à cette partie des mémoires de Laura Ingalls Wilder dans lesquelles elle décrit un hiver de blizzards. Au début ils s'organisent, se répartissent les rôles, trouvent des astuces - le père tire des cordes pour aller à l'étable sans se perdre, ils tressent du foin pour faire du feu -, cuisinent. Puis comme la contrainte s'éternise et les vivres diminuent ainsi que les moyens de chauffage, ils perdent peu à peu leur énergie et se mettent à mener une existence extrêmement réduite, simple survie. Les devoirs ne sont plus faits ni les leçons apprises, la reprise d'une vie normale devient incertaine. J'ai l'impression que collectivement, nous en sommes là. Du moins les gens de bonne volonté qui tentent par leur civisme de ne pas empirer les choses. 

La gestion de la pandémie pour le milieu scolaire est une catastrophe. La volonté farouche du ministre de l'éducation nationale de ne pas prendre la décision de fermer quelques temps les établissements scolaires va conduire tout droit tel que c'est parti, à ce qu'ils soient ouverts ... mais vides. 

J'espère que ce blizzard de cas ne durera pas, ou pas tant que ça.