Les bonnes décisions
26 décembre 2021
Chez monsieur Samovar, source importante de réflexions, je lis ce soir
"Ce qui compte, ce n'est pas de prendre les bonnes décisions, c'est de réussir à les aimer, en fin de compte."
Il ajoute "On met du temps, mais on y arrive".
Plus j'avance en âge, plus j'ai le sentiment qu'à moins d'être né·e·s dans un milieu social artiste ou aisé, on prend au fil d'une vie très peu de décisions réelles. On fait au mieux des choix face à des situations qui s'imposent. Dès qu'on tente de décider, les réalités de notre conditions sociales nous rappellent à l'ordre.
On parvient parfois splendidement à limiter les dégâts, on peut avoir des coups de chances, et un légitime sentiment de réussite.
Mais combien d'entre nous ont pu prendre des décisions absolues : ça me tente alors je veux faire ça.
Très peu, je crois.
Je n'en ai pris que quatre en bientôt soixante ans, des choix vraiment libres, des décisions qui ne dépendaient que de moi. Les autres étaient des choix à des intersections, des réactions face à des situations. Et la plupart du temps je n'ai fait que saisir les options possibles de limiter les dégâts face à différents coups durs qui s'imposaient à ma famille et moi. Il me semble que c'est assez général des classes moyennes. Que je suis sans doute représentative de ça.
Je ne me plains pas, je m'en sors plutôt pas mal, en bossant dur, en ayant bossé dur sans arrêt. J'ai aussi eu des cadeaux et des chances. Tout tenté. fait de mon mieux, et n'ai pas de regrets.
Seulement j'en ai assez qu'on tente de nous inculquer que nous devenons ce que nous décidons, que nous sommes responsables de notre position. Oui dans le sens où l'on peut facilement tout faire foirer en faisant n'importe quoi. Mais on peut se donner un mal fou et ne pas s'en sortir. Car tout est fait pour que l'on reste en soute, à souquer.