du bruit pour faire dodo
Cahier du jour, déconfinement 2 jour 111 - déconfinement 2 étape 6 jour 15 : en équipe au travail

Un semainier en attendant mieux : semaine du 16 au 22 août 2021

    
    J'ai donc fait dimanche 15 août alors que nous nous entraînions à la course à pied, une séance tranquille (en rythme) en forêt, une chute brutale à un moment où je me sentais bien et n'allais pas vite.

Le problème est que je ne me suis absolument pas sentie partir, que j'ai 54" (mesurées par ma montre de sport) de noir absolu. Je peux supposer que je me suis pris le pied dans une racine, il y en avait en cet endroit, mais n'ai eu le temps de rien, pas de rouler sur moi même. Je me suis retrouvée à plat ventre, la casquette loin de moi mais les lunettes bien sur le nez, le côté droit douloureux (côtes, genou mais pas l'articulation, haut du bras mais pas l'épaule), avec comme un toon malheureux une ronde de petits oiseaux autour de la tête.

Sur le coup je n'ai pensé qu'à couper l'enregistrement de la séance d'entraînement sur ma montre de sport (?!), reprendre mes esprits, me dire cool je n'ai rien de cassé et pas trop mal (douce illusion du corps encore en plein effort), ramasser ma casquette, surprise qu'elle ait valsé, rejoindre mon conjoint lequel avait eu quelque mésaventure (le pied dans le marigot) et m'attendait plus loin, pas encore inquiet, supputant que j'avais fait une pause pipi. Je sais puisqu'il n'était pas si loin, qu'en tombant je n'ai émis aucun son. De mon côté j'ai le souvenir de l'avoir entendu s'exclamer, sans doute suite à sa propre mésaventure. 

Une fois remontés vers le carrefour de chemins larges suivant, en marchant, tranquillement - j'étais a little bit dizzy mais rien de pire, et moins mal qu'après pas mal de chutes -, j'ai même pu reprendre à trottiner (partie plate et non accidentée fors la descente finale). 

Rentrée, j'ai passé l'après-midi à dormir puis pensé qu'après une bonne nuit ça irait mieux. 

Au réveil, c'était pire. Mal à chaque respirations.
J'ai averti le boulot et cherché à voir un médecin. Le 16 août. 
Réussi - mais l'attente en salle d'attente fut pénible, en plus qu'un pépère profitant de mon temps de réaction ralenti m'a grillé la politesse -, trouvé ensuite un cabinet de radiographie pour faire photographier ces côtes douloureuses, et dormi.

Les trois premiers jours de la semaine auront été de demi-conscience au fond du lit, fors une visite du Fiston le mardi qui m'a remonté le moral. Le temps qu'il était là j'ai oublié à quel point ça n'allait pas.

Les deux suivants, de tenter de tenir le coup au travail. La station assise était pénible mais il y avait trop d'appels pour pouvoir prendre des pauses - en plus des vacanciers, un collègue, bien malgré lui, manquait à l'appel, et ma propre absence n'avait pas arrangé les choses -. J'ai terminé le vendredi dans un état second et me demande à l'heure où j'écris si je n'ai pas commis d'impairs, j'étais dans le brouillard et les collègues et le responsable présent accaparés par leurs propres tickets. 
Globalement, depuis le décès de Philippe Aigrain, dont Anne Savelli, qui était proche (ce que je n'étais pas) évoque si bien la mémoire, ça n'est pas ça. Comme un élan de tenir bon, malgré la pandémie et ses conséquence, malgré l'âpreté du travail et le peu d'heures de vie personnelles restante, une fois le repos pris, malgré la thalassémie qui me fait tout faire avec des semelles de plomb, qui serait coupé. L'état général du monde n'est pas 

Il restera de cette semaine, que j'ai fait ce qu'il fallait pour commencer à tout bien vérifier pour le cas où la chute aurait été causée par une perte de connaissance et non l'inverse. 

Un étonnement aussi, celui d'apprendre, à retardement car je n'avais pas eu le temps de m'y intéresser, que quelqu'un que je connaissais et qui avait effectivement une belle éthique, avait joué un rôle honorable dans la restitution de manuscrits de Céline car il s'était engagé à ne rien révéler tant que la veuve de l'écrivain aux idées contestables (euphémisme) vivait. Personne ne pouvait prévoir qu'elle tiendrait cent sept ans (au sens littéral). À présent, une maison d'édition de grande taille va faire son métier et les ayant-droits gagner de l'argent. J'espère seulement qu'il n'y aura pas de morceaux de diatribes antisémites, ou tout autres horreurs racistes, dans les nouvelles publications.

Une longue promenade, le samedi, qui n'était pas une très bonne idée : le genou qui avait encaissé le choc de la chute et n'allait pas si mal à part les couleurs irisées qu'au fil de la semaine il prenait, est devenu douloureux après.  
Mais la balade était intéressante ; dans les quartiers nord est de notre ville, y compris un endroit où en 33 ans nous n'avions jamais mis les pieds et un tour dans une allée d'anciens pavillons préservés - jusqu'à quand ? -. Toute la zone d'anciennes industries (et terrains SNCF peut-être ?) est en travaux, fors cette impasse où se situe une jardinerie. Nous y étions allés un 1er ou 2 janvier d'il y a bien des années. For some reason, ça m'a réconforté qu'elle existe encore. 
Une sorte de squat devant lequel j'étais passée récemment a visiblement entre temps brûlé. 
Violence des marges de la ville, ou qui leur est faite. Des caravanes sont parties. 

Une mini enquête, suite à un SMS du Fiston, sur les horaires de messes à Clichy - et les cloches qui sonnent désormais -. J'ai aimé cette petite parenthèse.

Le bonheur à distance de suivre les mondiaux d'athlétisme U20 sur la chaîne de World Athletics ; encourager ceux que l'on connaît, même si les conditions semblent fort différentes entre les déjà adultes - déjà pro et celles et ceux qui sortent à peine de leurs années scolaires et de leur adolescence, sans tricher sur le développement musculaire -. 
Bravo à Baptiste Cartieaux et sa finale du 3000 m steeple. J'espère pour lui qu'il pourra se consacrer quelques années au moins 100 % à l'athlétisme, qu'il pourra au moins voir jusqu'au bout jusqu'où il peut arriver.

Je tombe encore de sommeil, ce billet est sans doute totalement décousu.

L'actualité internationale est accablante concernant le retour au pouvoir des Talibans en Afghanistan et la panique absolue, la fuite des gens qui craignent pour leur vie ; et comme on s'organise mal en face, et comme nos politiciens trouvent même moyen pour certains de tenir un discours de rejet des réfugiés.

La pandémie qui continue à faire des morts, 4ème vague, variant delta sur fond dans pas mal de pays dont la France d'une totale confusion entre un abandon des précautions, en même temps que des mesures répressives, et des déclarations officielles discordantes (un ministre de l'éducation nationale qui est dans un déni flamboyant "La rentrée aura lieu normalement" ; un gouvernement qui ajoute des couches supplémentaires de contraintes et contrôles). Ça finit que même les gens de bonne volonté agissent désormais au petit bonheur la chance, tantôt prudents, tantôt pas. Les vaccins protègent, et clairement des formes graves, mais cette protection n'est visiblement ni perpétuelle ni absolue.

 

PS : Je tiens le terme de semainier d'Anne Savelli qui, elle, fait ça bien.

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