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Dormir en plein jour

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Ce sont ces deux touites apparus sur ma TL ce matin qui m'y ont fait repenser alors que ça ne m'était pas arrivé depuis des années.

J'aime pour ça les réseaux sociaux, leur fréquentation peut être assez stimulante surtout si on a une vie professionnelle qui ne nous laisse pas le loisir de nous déplacer dans différents milieux humains variés.

Enfant, je détestais faire la sieste que l'on tentait souvent de m'imposer - jusqu'au moment où étant certains que je n'en profiterais pas pour faire des bêtises les adultes m'ont laissée vivre ma vie aux heures de début d'après-midi - et j'avais besoin qu'il fasse noir pour dormir. Ma mère qui s'efforçait de bien faire, même si c'était parfois avec l'effet inverse de l'intention, avait fini par dénicher des double-rideaux marrons foncés et chaque soir je fermais volets de bois et double-rideaux.

En fait ça n'était pas la lumière qui m'empêchait de dormir mais qu'on exigeait de moi d'être au lit à 20:30 ; en ces temps-là, avec le sommeil des enfants ça ne rigolait pas. Seulement à l'époque je croyais que c'était pareil partout, qu'un·e enfant devait dormir à 20:30, sauf les soirs de grands matchs de football, que c'était une loi immuable de l'humanité. Alors je croyais que c'était moi qui n'allait pas, de ne pas parvenir dès 20:30 à fermer l'œil.
(et puis j'avais envie de lire, toujours, et je rallumais la lumière après, mais ça, c'est une autre histoire)

Je ne sais plus quand c'est venu, probablement avec les classes prépa pendant lesquelles on ne pouvait dormir que peu, puisqu'il y avait la journée de cours et la journée nocturne de travail scolaire personnel. C'était ce coucher entre 01:00 et 02:00 du matin pour se lever entre 06:30 et 07:00
Le sommeil venait instantanément, quelle que soit la luminosité ; il était d'épuisement.

Ensuite sont venus des logis, dont un studio en cité U, pas nécessairement équipés de volets, ni de double-rideaux et puis on s'en foutait et on pionçait.
Bien plus tard, chez nous un jour les double-rideaux ont lâché et nous les avons enlevés et puis on a eu plein d'autres choses à faire (dont : se lever tôt, aller bosser et quand on rentre on est crevés, beaucoup de jours, bien plus que de jours à la maison) et on a pris l'habitude sans.

À présent non seulement je m'en passe, mais je crois que je dormirais plutôt moins bien dans le noir, j'aime être réveillée à la lueur du jour, je suis capable de m'endormir instantanément partout sauf dans la proximité immédiate d'un marteau piqueur, le niveaux d'ombre et de lumière n'a plus aucune importance. Et j'apprécie particulièrement lorsque de loin en loin (1) je loge dans des chambres où du lit on a une vue. Ainsi l'appartement lyonnais provisoire du Joueur de Pétanque qui offrait une vue urbaine dégagée et le ciel c'était du bonheur ; et au Guilvinec une chambre d'un petit hôtel qui permettait du lit d'ouvrir les yeux sur l'océan c'était pour moi le nirvana (2).

Au bout du compte, c'est intéressant de constater combien au cours d'une vie l'on peut évoluer. Et combien la perception des choses peut-être différente d'une personne à l'autre.

Au passage, notez que le secret des couples qui durent est sans doute, bien avant toute considération sexuelle, d'avoir des modes de sommeils compatibles, volets et fenêtres ouverts ou fermés, noir total ou lumière comme elle est, pièce plutôt chaude ou plutôt fraîche ...

(reconnaissance renouvelée au Joueur de Pétanque capable de dormir alors que ma lumière de chevet reste allumée pour lire)

 

 

 

(1) De chez moi je vois : le mur de brique de l'immeuble en face et une bande étroite de ciel ou en Normandie un grand arbre et son bout de ciel par une petite fenêtre.
(2) N'y suis pas allée souvent, pas exactement dans mes moyens et puis les ami·e·s sur place proposent souvent l'hébergement et ça aussi c'est le bonheur : se lever et être entourée dès le début de la journée par des personnes bienveillantes et bien-aimées sans avoir à faire de déplacement pour se rejoindre.

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