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S'endormir et apprendre par cœur

Capture d’écran 2021-07-31 à 07.27.13

C'est ce touite d' @kinkybamboo qui m'en a fait prendre conscience : je ne sais pas m'endormir (savoir au sens français, pas belge). 

Je ne connais qu'une seule façon de rejoindre le sommeil qui consiste à y sombrer. Donc généralement je lutte pour faire autre chose, surtout si c'est en journée, et puis à un moment il gagne et j'ai tout juste le temps de filer m'allonger (1).
Variante le soir : je me mets au lit pour bouquiner ou regarder une video (2) et j'ai généralement peu de temps pour goûter une activité de détente (bien méritée), le sommeil fond sur moi tel un aigle sur sa proie.

Ce qui fait que si à l'instar de Kinky je perdais soudain mes endormissements quasi-narcoleptiques, je ne saurais comment faire : je n'ai pas la moindre idée de comment on fait pour s'endormir quand c'est nous qui avons décidé que c'est l'heure d'aller se coucher, mais que le corps n'envoyait aucun signal. Être allongé et puis ça ne vient pas. Je vois bien que beaucoup de personnes semblent connaître ça, mais je ne sais pas. Ou alors ça m'arrive dans des situations très particulières (après un grand événement sportif, le corps encore sur l'élan d'énergie de l'effort, l'excitation ; après une particulièrement mauvaise nouvelle (mais même pas toujours car généralement ça m'abat encore davantage de fatigue), pendant un accouchement ...).

Je me souviens que j'avais fait le même genre de découverte un jour au lycée je crois - et que j'en avais souffert surtout en classe prépa - : je ne sais pas apprendre par cœur.
Enfant et jeune, j'avais une mémoire merveilleuse qui imprimait tout. Ce qui fait qu'apprendre par cœur n'était en rien nécessaire : tout au plus je relisais le poème ou la leçon, si possible à voix haute et roule Nénesse, c'était bon.
J'avais eu une petite alerte en CE1 ou CE2 lorsqu'il avait fallu apprendre un poème que je trouvais "trop bébé" ("Une fourmi de 18 mètres" ; l'énumération me perdait) mais sinon globalement, oui, tranquille jusqu'au lycée. 
Pour préparer l'épreuve d'histoire au bac, je lisais simplement le manuel au petit déjeuner et je laissais mon cerveau se débrouiller.

Les classes prépa et un violent chagrin de jeunesse ont un tantinet abimé la machine, laquelle fut trop longtemps garnie d'éléments professionnels qui m'indifféraient (3), elle s'est donc surchargée de choses inutiles (à mes yeux) et désormais je prends soin d'écrire beaucoup, de noter ... puisque je ne sais pas "faire l'effort de retenir". 

Il arrive parfois que nos facilités nous empêchent d'acquérir des compétences de base, ce qui nous rend démunies si jamais elles s'émoussent.

J'espère que @kinkybambou retrouvera son Patrice et ses gros dodos rapidement et que pour elle tout ira mieux.

 

 

(1) Il m'est arrivé de littéralement quitter ma cuisine où j'écrivais en courant pour arriver à mon lit avant que le sommeil ne m'emporte.
PS : Oui j'ai fait des tests à un moment où je frisais en journée la narcoleptie, et tout allait bien, effectivement j'avais un sommeil profond bien profond et à déclenchement instantané mais pas d'apnée du sommeil, et a priori rien de spécial. 

(2) ou en ce moment des J.O. 
Ah, le triathlon en relais mixte, cette nuit, quel kif !  

(3) des connaissances techniques et bancaire, du temps de ce que Marie appelait l'"Usine"


Deux paradoxes du télétravail et deux avantages


    - Il y a eu des médailles françaises ? demande le joueur de pétanque en rentrant de son boulot où il était en pour de vrai
- Ah je n'en sais rien du tout, j'étais en télétravail.

C'est en répondant que je m'aperçois qu'au boulot il y a toujours un collègue ou une autre pour suivre, généralement par alerte sur son téléphone, des infos et s'exclamer entre deux appels : 
- Hé, la France a gagné !
(plus tôt dans la saison : - Ah le couvre-feu va passer à 21:00 !)
Ce qui fait que bon an mal an, lorsque je sors d'une journée de boulot, j'ai une vague idée de quelques événements. En télétravail je suis encore plus concentrée : il n'y a que les appels aux clients, la résolution des problèmes, zéro interférence et pas un instant de trêve si ce n'est pour filer aux toilettes quand la nécessité s'en fait sentir.
J'utilise audacieusement mon heure de déjeuner ... pour déjeuner et ponctuellement faire une ou deux courses dans le quartier. Alors à part recevoir un colis ou répondre à un SMS le temps d'un rappel téléphonique, je n'ai pas d'échanges avec l'extérieur de la vraie vie ni de consultation d'informations. Je suis généralement encore plus coupée du monde que lors d'une journée de boulot au boulot.

Ça n'est pas la première fois : je m'aperçois que n'ayant pas l'indication horaire concrète de fin de journée par les heures de départ de mes collègues, je me laisse entraîner par les demandes en cours et soudain je m'aperçois qu'il est plus de 19:00 et que j'aurais dû terminer 30 minutes plus tôt. Au bout du compte tout se passe comme si une partie du temps de transport économisé se transformait en temps de travail. 

Le temps de transport du matin, en revanche, je parviens bien à le transformer en temps de sport. C'est facile, il convient de laisser le réveil à la même heure et de se lever aussitôt et d'aller faire une petite séance d'entraînement, le plus simple étant la course à pied. Ce matin j'ai pu courir 45 minutes et être large pour prendre mon service devant l'ordi.

Je peux sur la pause déjeuner, écluser les mini corvées ménagères quotidiennes (descendre les poubelles, faire la vaisselle, ranger quelques papiers, payer une facture, prendre un rendez-vous médical, sortir une lessive ...) libérant l'esprit d'avoir à y penser le soir en rentrant, et libérant le temps pour le faire (même s'il est bref, c'est toujours ça de pris). 

Dans la mesure où j'ai un emploi nourricier, je préfère toutefois m'y rendre physiquement, pour bien séparer ma vie professionnelle de celle qu'elle m'oblige à mettre entre parenthèse. Je ne tiens pas à ce que des souvenirs professionnels, même s'ils sont plutôt stimulant intellectuellement, hantent mon salon. Et puis, la brochette de collègues avec laquelle j'y partage mes heures étant sympathique, autant être en présence - même si nous n'avons que rarement le temps de nous parler (hors résolution des tickets) - que chacun dans son coin.


Au risque de casser l'ambiance

Capture d’écran 2021-07-21 à 00.47.26

Vous pourrez trouver l'ensemble du thread à partir de ce touite.

Pour résumer rapidement en simplifiant sans doute trop : le variant delta (et le lambda, pas mal non plus) est plus contagieux encore qu'on ne le craignait. Même si les mesures annoncées par le gouvernement ont poussé pas mal de monde vers la vaccination, la couverture vaccinale est trop faible pour éviter une nouvelle vague de contamination à partir de ce variant-là.

Ça n'est vraiment pas le moment de se dire que ça y est c'est bon on peut reprendre la vie d'avant. Vraiment pas.

PS : J'espère me tromper mais il ne me semble pas gagné du tout que les J.O. puissent avoir lieu dans leur intégralité.


Cahier du jour, déconfinement 2 jour 72 - déconfinement 2 étape 4 jour 26 : vacances à domicile

(giovedi)    

    Le matin, écritures quotidienne, après un réveil une fois la nuit bien finie. Comme ça fait du bien par rapport aux périodes où il faut réduire son sommeil pour aller travailler !
Puis un message du magasin de sport quant à l'arrivée de mes chaussures de trail (1), un SMS de l'opticien pour mes nouvelles lentilles de contact, et d'aller chercher les unes, seule, et puis les autres en ligne 14 avec JF 
Essai, pointure impeccable. J'ai dû prendre un modèle "homme" car le marketing de la marque avait décidé que les dames font du trail dans des endroits où leurs chaussures peuvent avoir des couleurs pastels. Seuls les hommes trailent dans la boue, c'est bien connu.
Plutôt que de faire des chaussures de sports hommes / femmes il serait plus malin de créer des modèles "pieds larges / pieds fins" et puis c'est tout. 

20210715_150543    Puis impro, parce qu'après tout c'était un jour de vacances, non ? Alors un déjeuner au Trumilou (nous nous sommes régalés ; depuis combien de temps n'y étais-je pas allée ?), une belle balade, les bords de Seine piéton jusqu'à la Concorde, avec un peu de difficultés pour rallier La Madeleine, car la place était partiellement impraticable aux piétons pour cause de démontages en cours des installations du 14 juillet. Puis ligne 14, ce privilège d'être désormais à un quart d'heure de tout (ou quasi).


Devant le Crillon une petite foule qui semblait guetter une star. Pas des paparazzi dont on peut se dire qu'ils sont des photographes qui ont renoncé à gagner autrement leur vie avec leurs images, non, des gens qui attendaient quelqu'un pour le voir (et le solliciter pour le selfie du siècle en sa compagnie ?) ; de retour à la maison j'ai lu que Marco Verratti la veille au soir s'y était marié, et que Mbappé et Zlatan en étaient. Peut-être que ces personnes anonymes attendaient leur sortie. Ça me rend perplexe que l'on puisse avoir du temps à perdre à ce point-là, mais ça n'est pas la première fois que je suis confrontée à ce phénomène. Ça doit être assez flippant de faire l'objet de ce genre d'adulation.


J'utilise toujours les masques FFP2 pour les transports en commun, mais à l'extérieur mets de simples masques chirurgicaux. Sauf bien sûr dans les lieux déserts ou ceux où l'on peut se croiser large ou si je suis en train de courir.
Je pense qu'en ville je maintiendrai l'usage du masque indépendamment de la pandémie : si ça peut filtrer un peu de la pollution ça sera toujours ça de moins en intoxication.
Cette promenade aura hélas été le moment d'apprendre par un SMS d'un de mes cousins que son père était entré en EPHAD. Ils auront vraiment fait tout ce qu'ils pouvaient pour le maintenir chez lui aussi longtemps que possible.

À notre retour, notre fille était là, rentrée de ses vacances.

Une suite d'après-midi à dormir ou somnoler devant le tour de France ; Le Joueur de Pétanque a regardé avec moi la fin de l'étape puis filé à son club, rentrant pour le dîner. Une équipe a été perquisitionnée la veille (Bahrein Victorious) et les journalistes embarrassés, jouent la carte, les coureurs français, eux, ne sont pas dopés.
Soirée de regarder des infos sur le net (inondations brutales en Belgique, Luxembourg et Allemagne), petites écritures devant Rai News 24, Riccardo Cavaliere présentant les infos de 23:00, puis sauvegardes et tris de photos dodo.

 

PS : Une video de Syblo qui fait bien plaisir
PS' : Légère douleur sur l'extérieur de la cheville droite, en marchant. Pourvu que ça ne dure pas ! 

 

(1) J'ai fait une belle tentative via Cap Marathon chez Altra mais à l'usage pour des trails boueux elles ne me vont pas : trop confortables pour l'absorption des chocs elles en deviennent déséquilibrantes quand le terrain est trop mou. J'ai donc décidé d'en revenir aux Salomon qui m'ont fait si bon usage et dont la pointure 39 1/3 est parfaite pour moi.
Les Altra iront par temps sec et pour marcher (quel confort !)

TTL 269 - TLT 10
DD 230/00
Covid_19 ressenti : 474 jours 

 
updated: July 15, 2021, 22:13 GMT
189,643,326 cas dont 4,081,506 morts et 173,088,106 guéris
 
USA : + 28 736nouveaux cas ; 624,140 morts depuis le début ; + 286 morts ce jour ; soit 1,874 morts / 1 M d'habitants
France : +3,617 nouveaux cas ; 111,429 morts depuis le début ; + 16 morts ce jour ; soit 1,703 morts / 1 M d'habitants 
Italie : +2,455 nouveaux cas ; 127,840 morts depuis le début ; + 9 morts ce jour ; soit 2,118 morts / 1 M d'habitants
Belgique +2,284 nouveaux cas ; 25,207 morts depuis le début ; - mort ce jour ; soit 2,165 morts / 1 M d'habitants 
Inde : +39,072 nouveaux cas ; 412,563 morts depuis le début ; +544 morts ce jour ; soit 296 morts / 1 M d'habitants 
Japan : +3,194 nouveaux cas ; 14,990 morts depuis le début ; + 19 morts ce jour ; soit 119 morts / 1 M d'habitants 
Royaume Uni : +48,553 nouveaux cas ; 128,593 morts depuis le début ; + 63 morts ce jour ; soit 1,884 morts / 1 M d'habitants
 

Cahier du jour, déconfinement 2 jour 71 - déconfinement 2 étape 4 jour 25 : La vie à mi-temps

(mercoledi) (jour férié)

Je poursuis cette semaine une existence à mi-temps : active le matin, sport ou choses devant être faites, effondrement dans l'après-midi tout en tentant de suivre le tour de France, et trop courtes soirées (comme en périodes travaillées).

Ça n'irait pas si mal si je savais une fois passée cette période qui mêle récupération et chagrin pouvoir reprendre le fil de ma vie. Seulement c'est le travail qu'il faudra reprendre et ma vie aux marges, deux jours sur sept, des petits bouts de matins et les fins de journée, rarement avant 20:00

Nous avions prévu de partir en vacances, c'est partie remise. Avec l'accord de ma petite famille, que ça n'arrange guère, je vais au moins rester le temps d'un au revoir collectif à l'ami défunt, à défaut de pouvoir nous rendre à ses obsèques dans les Pyrénées, où il serait pour nous compliqué d'aller. 

Capture d’écran 2021-07-14 à 18.52.47    Alors en ce 14 juillet, un bref morning run d'avant petit-déjeuner (1), puis le petit-déjeuner (croissant, ce privilège) dégusté, une fois les choses organisées et un haïku écrit comme ça peut, mais avec l'élan de participer à ce qui est collectif et pourra, si nous sommes nombreuses et nombreux, réconforter les proches de celui qui soudain n'est plus là, je plonge dans le sommeil tandis que les coureurs du tour de France s'arrachent sur de fameux sommets, précisément dans la région où l'accident de randonnée a eu lieu.
Quand un commentateur évoque "le danger des montagnes" que malgré leur beauté il ne faut oublier, je le prends pour une évocation personnelle, ce qui est excessif.

Je ne parviens à émerger vraiment, même si j'ai bien suivi la fin de l'étape et la victoire de Tadej Pogačar, qu'à la fin du Vélo club. Certains jours comme ça, je ne me sens pas dupe de leurs exploits, même si je parviens à rester admirative car il faut quand même le faire et même jeune même dans d'identiques conditions jamais je n'aurais su en faire un peu autant. 

Ça tombe bien, nous allons dîner, avec les jeunes, dans un restaurant de la nouvelle rue qui nous donne des illusions d'ailleurs tout en étant sur place. Nous sommes contents de nous voir et contents que ce restaurant ait pu franchir les mois de fermeture. Nous y allons aussi par soutien. 
Le Fiston a eu la veille sa deuxième dose de vaccin (Pfizer) ; jusqu'ici tout va bien.
Ils enchaînent sur une séance de cinéma. Je le note ici car cela ne fait pas si longtemps que c'est à nouveau possible. 
Pour notre part, nous n'y sommes pas encore retournés, le boulot nous a pompé, le peu de choses que j'ai faites en dehors était de parvenir à pratiquer quelques sports. Je préfère encore, en attendant une quinzaine de jours après le travail ne pas courir des risques supplémentaires qu'un peu de patience suffit à atténuer. 

En rentrant du restaurant nous croisons au pied du tribunal (partent-ils ou reviennent-ils ?) un escadron de voltigeurs, force de l'ordre à moto, un pour piloter, un passager pour frapper - des souvenirs d'avant la mort de Malik Oussekine.
Rien qu'à les voir passer, alors que nous n'étions en rien menacés, j'ai senti mes sangs se glacer. 
L'effet bénéfique de la bonne soirée venait de s'effriter. 

Pour me changer les idées (!), je regarde sur Rai News 24 une fois rentrés, le TG présenté par Riccardo Cavaliere. J'admire sa capacité à exprimer avec clarté mais non sans nuances des événements ou des éléments de compréhension compliqués.

 

(1) Le joueur de pétanque avait des obligations boulistes, pas le temps d'une vraie sortie longue. Par ailleurs pas la force de faire une séance.


Cahier du jour, déconfinement 2 jour 70 - déconfinement 2 étape 4 jour 24 : À marche forcée les choses utiles

(martedi)

Fullsizeoutput_1c94    Je tente de tenir le cap, ça n'est pas si évident. Il y a un effet de deuil, clair et net. Philippe était de ces personnes dont la place peut être discrète dans le quotidien d'une vie mais importante moralement et affectivement ; quelqu'un de sûr, quelqu'un dont le jugement était d'une grande fiabilité ; quelqu'un dont l'existence rassure.
S'y joint l'effet de décompression traditionnel de la survenue enfin des congés, le phénomène "effondrement après avoir franchi la ligne d'arrivée". La thalassémie renforce le phénomène.
S'y est joint samedi et dimanche l'effet de la 2ème dose de vaccination, même s'il fut plus faible que pour la première et très supportable.

Mes congés sont limités, il y a beaucoup de choses nécessaires que j'avais mises de côtés depuis des mois, un rattrapage s'imposait.
Il ne faut pas tarder, la fenêtre de tir (appelons ça comme ça) risque collectivement de n'être que brève avant d'éventuelles mesures de reconfinement et risques accrus de croiser du monde liés aux variants delta et bientôt, lambda. Alors j'enchaîne, médecin traitant, kiné, ophtalmologiste puis opticien, dentiste, dès que possible au retour de congés, mammographie de contrôle, mise à jour des autres vaccins (ben oui, y a pas que le Covid dont il faut se protéger), prise de sang pour vérifier que tout va bien. Autant je trouve ridicule de tenter de gommer les effets de l'âge par des artifices cosmétiques, autant je suis consciente que si je veux pouvoir durer en la meilleure santé possible - et le recul de l'âge de la retraite que je le veuille ou non m'y contraint -, je suis dans les zones d'âge avec entretien nécessaire et révisions régulières. Alors j'ai pris des rendez-vous et je m'y tiens, malgré le grand besoin de récupération. J'essaie de les regrouper le matin afin de pouvoir dormir de tout mon soûl si j'en ressens en rentrant le besoin.

[photo : les fausses ruines du 11 bis rue Pierre Nicole ; je n'étais jamais, me semble-t-il passée par là et n'eût été la texture des pierres qui semblait neuve, j'ai failli, en pensant à l'ancien couvent des Feuillantines tout proche, m'y laisser prendre]

20210713_092239   J'ai aussi intercalé (en le prévoyant dès que mes congés ont été confirmés) celui avec ma coiffeuse, que je fais toujours rire : une des clientes les plus rares (une fois par an, max), qui était parmi les premières à refuser les propositions de teinture à l'apparition des cheveux blancs, et qui l'écoute autant que l'inverse. Elle sait respecter mes cheveux bouclés et pour les cheveux blancs m'avait fait la grâce de ne pas insister. Respect. Fullsizeoutput_1c95

Nous avons réussi aussi sous des trombes d'eau, à déjeuner chez Nolita, un restaurant du quartier qui un temps fut notre "restaurant familial du week-end". Cuisine italo-américaine de base, prix raisonnables et accueil chaleureux. Je crois bien que nous n'y étions pas retournés depuis le début de la pandémie.

Nous n'avons pas réussi à suivre le tour de France : installés dans le lit douillet tandis qu'il pleuvait dehors de façon incessante (1), malgré une course animée nous nous sommes endormis comme des loirs. Fait inhabituel et révélateur de grande fatigue, nous avons tous les deux magistralement loupé l'arrivée, prenant celle du groupe maillot jaune comme celle de l'étape alors qu'un vaillant échappé s'était imposé. D'où une petite perplexité en le voyant sur le podium (C'est qui ce gars ?). Un autre jour ça aurait pu être drôle. Mais aujourd'hui la tristesse dominait. 

Et la constatation d'à quel point nous étions fatigués.

Dans la soirée, j'ai réussi à surfer sur une bouffée d'adult way of life et ai enfin scanné différents documents utiles, dont mon certificat Covid UE dont j'ai déposé des copies en des points stratégiques (dont mon téléfonino fatigué) et les certificats médicaux pour la pratique sportive. Ce genre de chose que la plupart des gens fait sans y penser, me pompe une énergie disproportionnée. Voilà, c'est fait.

Malgré la pluie on entend des grondements de feux d'artifices. Un bal a été annulé à cause d'une fake news d'extrême droite reprise par un élu LRM. Peut-être que ça évitera à des gens bien de tomber malades. En ce moment à quelque chose malheur est bon. En Italie un conducteur de car est parvenu à faire sortir tous les enfants qu'il conduisait au moment où le véhicule sans raison particulière ni grand signe avant coureur a pris feu. (TG sur #RaiNews24 ). Et le gars tranquille, les yeux encore rougis des fumées subies, dit Je n'ai fait que mon boulot, je suis content d'y être arrivé, je ne suis pas un héros, j'ai juste fait mon boulot. Je suis émue aux larmes parce qu'il me vient très fort de penser que tant qu'il existera des gens normaux de cette trempe, tout n'est peut-être pas perdu. Parce que si l'on compte sur certains autres, pourtant puissants, fameux, on ne fera pas réellement arranger les choses. 

Je n'arrive pas à penser autrement que : cette planète nous a été confiée et nous (l'humanité en général) sommes en train de la bousiller, indignes du miracle qu'on nous avait offert.
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Me réconforte qu'une bonne partie des jeunes ont une conscience écologique forte, peu importe que je fasse probablement partie des personnes qui en souffriront un jour, ne serait-ce qu'au sujet du régime alimentaire (2).

Un intérêt particulier pour les projets sportivo-militants (3) et les voyageurs soucieux autant que possible de leur environnement me tenaille depuis un moment. 

Riccardo Cavaliere présentait les TG du soir et ça faisait comme des retrouvailles - il se peut qu'il soit revenu à la présentation depuis un moment, mais entre la présence de notre fille qui squattait le salon, et donc la télévision, puis mon propre épuisement, ça faisait un moment que je n'avais pas regardé la chaîne d'informations italienne -.

Je relis le journal de quarantaine anglaise qu'avait écrit Philippe Aigrain en ce début du mois de juillet, et le cœur se serre, mais lui m'encourage : on écrit aussi (et dans mon cas, puisque je ne suis pas parvenue à me rendre libre : surtout) pour témoigner, parce que lorsque ce qui advient dans nos vies quotidiennes est un élément d'un plus vaste ensemble d'événements lors d'une période particulière, peu importe notre destin individuel, ce qu'on aura fait sera utile à d'autres. Ainsi il aura pris cette peine de témoigner du terre-à-terre du truc, du mélange de bureaucratie absurde et de tentatives de limiter l'épidémie, en l'occurrence, puisqu'il y était, sur le sol britannique. 

 

(1) Ah cette petite satisfaction de se sentir à l'abri sans obligation de sortir lorsqu'au dehors ça ne s'y prête pas ...
(2) Je peux devenir végétarienne sans problème, j'ai réduit autant que possible ma consommation de viande issue de mammifères. Mais j'aurais du mal à supprimer poissons, œufs et produits laitiers. Et même si je sais nos productions de blés actuels néfastes, j'aurais du mal à me priver volontairement de pain. Après, il est si évident qu'on va à la catastrophe qu'arrivera vite le temps où l'on sera soulagés d'avoir du liquide et du solide suffisamment pour tenir debout et que l'on devra passé un certain âge se sacrifier pour accorder aux jeunes générations leur chance de survie.

(3) Par exemple celui d'Arthur Germain qui descend la Seine à la nage en autonomie.

 

TTL 269 - TLT 10
DD 228/00
Covid_19 ressenti : 472 jours 

 
updated: July 13, 2021, 22:35 GMT
188,537,377 cas dont 4,064,189 morts et 172,370,828 guéris
 
USA : +21,672 nouveaux cas ; 623,356 morts depuis le début ; + 240 morts ce jour ; soit 1,872 morts / 1 M d'habitants
France : +6,950 nouveaux cas ; 111,407 morts depuis le début ; + 54 morts ce jour ; soit 1,703 morts / 1 M d'habitants 
Italie : +1,534 nouveaux cas ; 127,808 morts depuis le début ; + 20 morts ce jour ; soit 2,117 morts / 1 M d'habitants
Belgique +89( nouveaux cas ; 25,205 morts depuis le début ; + 1 mort ce jour ; soit 2,165 morts / 1 M d'habitants 
Inde : +40,159 nouveaux cas ; 411,439 morts depuis le début ; +623 morts ce jour ; soit 295 morts / 1 M d'habitants 
Japan : + 1 505 nouveaux cas ; 14,959 morts depuis le début ; + 4 morts ce jour ; soit 119 morts / 1 M d'habitants 
Royaume Uni : + 36 660 nouveaux cas ; 128,481 morts depuis le début ; + 50 morts ce jour ; soit 1,882 morts / 1 M d'habitants

 
 

 


Le jour de l'annonce du décès d'un ami

 

    J'avais rempli par avance ce premier jour de congés de choses à faire, toutes ces choses que le temps travaillé pousse aux marges mais qui ne s'y laissent pas forcément pousser : un rendez-vous médical, l'ophtalmologiste, le kiné.
Entre les deux, quand le praticien n'était pas en retard, je pouvais repasser à la maison.

Ce que j'ai fait.
En fin de matinée un grand coup de fatigue m'a cueillie et je me suis endormie. Au réveil quelques messages. 

L'un d'eux annonçait le décès d'un ami, Philippe Aigrain, que sur Twitter publie.net rapidement confirmait. Nous n'étions pas proches, il faisait partie de ceux dont j'ai perdu les coordonnées en octobre 2017 lors du vol de mon sac et comme nous n'avions pas eu de nécessités particulières de nous joindre ensuite et que ma vie avait été fortement chahutée - entre autre par tout ce qu'il y eut à faire après la mort de ma mère -, je n'avais pas pris la peine de les lui redemander. Je n'en éprouvais pas l'urgence : tant que j'étais libraire, forcément, on se croisait. Puis il y a eu la pandémie, ma deuxième reconversion et j'ai perdu d'avoir du temps libre en même temps que la notion du temps. Perdu le contact avec bien des gens ; dont il a fait partie.

On espère confusément qu'une fois la pandémie passée, le travail revenu à un rythme acceptable (sans doute une illusion), on retrouvera les copains. 

Ce message me signale qu'il n'en sera sans doute rien, que deux ans à deux ans et demi se seront sans doute écoulés, l'air de rien, entre le premier confinement et la reprise de la vie considérée comme normale et qu'entre temps nous ne serons plus tous là, même si le virus n'y sera pour rien parfois.

Il était de ceux pour lesquels les souvenirs partagés ne sont que ceux de bons moments. Je me souviens de ses visites amicales à la librairie au 129 rue de Charenton - un de ceux capables de passer pour rien, juste parce qu'il disposait d'un peu de temps et qu'il n'était pas loin -, de L'aiR Nu, de Morêt sur Loing, de moments de rencontres littéraires, un jour où nous avions bien ri en tentant de débusquer un livre d'un arrière d'étagère où il s'était glissé - n'empêche, rien ne vaut l'entraide, nous y étions arrivés -. Je me souviens de sa puissance de réflexion et de l'étendue de ses connaissances, qu'il n'étalait soigneusement pas, simplement au fil de conversations on s'apercevait que c'était quelqu'un qui savait vraiment de quoi il parlait. En matière de numérique, il savait de quoi il retourne. Il était discret, mais indispensable. Un de ceux qui œuvrent pour le bien commun.

Nous allons être un sacré paquet à qui il va profondément manquer.

 

Quelques liens :
Communs/Commons
Atelier de bricolage
publie.net
La quadrature du net
Un article du blog d'Hervé Le Crosnier sur Médiapart

 


Deuxième dose, épuisée

 

    Moins d'effet de la deuxième dose (Astra Zeneca) que la première, il n'empêche, entre ça et la fatigue du travail - j'arrive toujours aux congés en mode Je n'aurais pas pu faire un pas de plus -, journée blanche, essentiellement passée alitée.

J'ai tenu, les repas, légers, mais à des heures presque normales, faire ma toilette, m'habiller de jour ou de nuit, descendre les poubelles, remonter le courrier (masquée et les étages à pied), lancer une lessive, ranger la précédente, vêtements secs, étendre ceux de la nouvelle.

J'ai un peu suivi le tour de France, mais en m'endormant comme d'habitude profondément parmi de fort beaux paysages.
Regardé un documentaire sur les Doors et un autre sur des rescapés de l'attentat de Nice le 14 juillet 2016, leurs témoignages sur leurs vies changées - les deux films étaient sur les rediffusions d'Arte -. 

Le joueur de pétanque avait une velléité de voir la finale des perdant de cet Euro 2020 joué en 2021, seulement le match est sur une chaîne payante.

Je ne suis pas certaine de pouvoir aller courir demain.

Finalement, c'est Philippe Jaenada qui par son travail m'accorde que cette journée n'ait pas été traversée pour rien : j'entame la lecture de son prochain roman, me trouve projetée en 1964, fascinée par les actualités que suivait peut-être ma mère, que peut-être mes parents commentèrent au dîner, moi dans mon berceau à côté. Je m'endors toutes les deux ou trois pages, le livre n'y étant pour rien, mais par faute de l'épuisement, mais reprends avec délectation dès que ma conscience revient. Comme à chaque fois la magie opère : son humour jouxtant le mien il parvient à me remonter le moral en relatant des histoires terribles, et me protège un temps des duretés du présent.


Pas la force d'aller consulter les statistiques de l'épidémie, mais le variant Delta a entamé de faire très sérieusement remonter le nombre de cas. La vaccination complète semble protéger de finir en réa. Mais pas d'être malades, y compris pour celleux que le Covid_19 a déjà atteint une fois. We're not out of the wood.

PS : terminé la lecture de "La dame couchée" de Sandra Vanbremeersh, élégant et respectueux, quoi qu'un tantinet sur-écrit. Très bien vu sur la condition de "personne au service de" et sur l'état étrange qui est le nôtre d'être à la fois des personnes là pour servir (en librairie c'est pareil) et cultivées, et non moins intelligentes que les personnes pour lesquelles nous devons nous dévouer. Elle a le mérite de faire œuvre littéraire plutôt qu'un témoignage "tranche de vie" racoleur (et sans doute bien plus rémunérateur que ne le sera cet ouvrage), de mettre Lucette D. au centre et non son défunt mari. J'ai été touchée par certaines similitudes avec la relation qui s'était établie avec Nadine N., du temps de la première librairie où j'ai travaillé. Ces femmes qui avaient su prendre une forte place indirecte au monde, des zones magnétiques d'influence, par ascendance sur qui détenait le pouvoir ou la renommée.


Vie conjugale des salariés

 

    Nous ne sommes pas à plaindre, nous avons du boulot et nos enfants sont adultes ce qui fait que les questions de garde ne sont plus là pour rendre nos vies professionnelles acrobatiques dans un monde où l'emploi est devenu une compétition même pour des emplois subalternes.

Il n'empêche que cette période particulière : la pandémie et par ailleurs en ce début d'année une mission longue du Joueur de Pétanque dans une autre ville, a mise pour nous l'accent sur le peu de prise que des salariés moyens ont sur leur vies conjugales. 

Le premier confinement, pendant lequel lui était au chômage partiel et moi en attente de débuter mon nouveau boulot, aura été pour nous une révélation : après plusieurs dizaines d'années de mariage, c'était la première fois que nous avions pendant deux mois et demi une vraie vie conjugale. Des journées partagées autrement qu'à leur début et à leur toute fin, autrement que sous l'emprise de l'ensommeillement ou de la fatigue après le labeur, autrement que sous la menace d'un lendemain travaillé ou d'une période de congé si limitée que l'on doit se hâter de faire toutes sortes de choses nécessaires avant la reprise. 
Il faut dire que nous sommes assez doués pour bosser dur, avec relativement peu de reconnaissance en retour. Nous ne savons pas y faire.  Et nous sommes dépourvus d'esprit entrepreneurial - j'ai failli créer ma petite entreprise, reprendre une librairie, mais j'ai coincé par manque de financement et de capacité à monter des dossiers pour parvenir à le compléter -. 

Il se trouve qu'ensuite Le Joueur de Pétanque a été envoyé par son employeur en mission sur un gros projet dans une autre grande ville du pays. Nous nous sommes retrouvés à devoir ne plus nous voir que le week-end - heureusement, surchargées de travail, les semaines passaient assez vite -, voire un week-end sur deux au moment où nous étions reconfinés - lui pouvait rentrer à la maison et repartir bosser, mais j'étais coincée à Paris, sauf à tricher sur les prétextes -. Il a été question de 3 mois, puis 6. Puis récemment, la mission devait durer jusqu'à fin décembre, ce qui me semblait un peu rude. Puis il a fallu changer de projet parce qu'un des bureaux d'études était en Inde où le lock down a été brutal et sévère (l'épidémie aussi, c'était donc logique), et que tout a été chamboulé. Alors finalement c'était jusqu'à fin août. Et puis finalement cette semaine il a été décidé que la mission prenait fin avec le début de ses congés.
J'ai l'impression que c'est assez typique de notre époque, salariés, nous n'avons pas le choix, notre vie ensemble ou pas dépend autant de décisions d'État ou d'employeurs que de notre décision initiale de vivre ensemble. Nous n'avons que peu de prise, beaucoup moins en tout cas qu'on ne voudrait nous le faire croire. Nous sommes avant tout soumis aux circonstances (une épidémie, une guerre, des catastrophes dites naturelles ... et les mesures qui s'ensuivent) et au bon vouloir de ceux à qui nous louons nos forces physiques ou de réflexion.

Le story-telling sur le travail, qu'on serait censés occuper pour de toutes autres raisons que parce qu'il faut gagner sa vie, et sur nos libertés de choix, sont bien loin de la réalité des gens moyens dont nous faisons partie. Mon père bossait en usine, ma mère n'avait pas pu reprendre le travail après ma naissance parce que les lois alors ne l'autorisaient qu'à condition de l'accord du mari que mon père n'avait pas consenti. Je l'ai toujours su, l'absence de réel choix. Il n'empêche qu'elle se confirme éclatante en ce moment. 



Trop tard pour écrire


    Je suis rassurée lorsqu'après un exploit je vois les sportifs de haut niveau totalement lessivés. On peut ainsi les soupçonner de ne pas se doper, ni d'utiliser un matériel "amélioré".

N'en déplaise aux nostalgiques ou à certaines personnes qui se sentent saturées de flux informatifs, je savoure ma joie d'une époque inouïe qui permet de regarder un match de football joué loin de là, tout en se déplaçant à 300 à l'heure. J'ai connu les trains à vapeur et la vie sans téléphones portables ni internet ni même ordinateur chez soi, alors je ne boude pas les plaisirs que nous accorde la modernité. J'en fais toutefois un usage modéré - ce qui me permet d'éviter la plupart de ses inconvénients -.

Un ami de l'internet a composé une belle chanson pour nous donner de mauvaises nouvelles [de sa santé] puisqu'elles le sont. C'est la classe ultime. Nous sommes éperdus d'admiration et tristes, mais si tristes.

À part, dimanche matin, un brin de course à pied, j'ignore de quoi ce week-end sera fait. Et j'aime ça.

Bon, il y aura sans doute deux siestes devant les étapes alpestres du tour de France.

J'ai cru, en arrivant, que j'étais enrhumée. Ce ne fut qu'un accès d'éternuements et nez qui coulent. Excès de pollution ?