Chroniques du confinement jour 63 : coucher de soleil et ISS
18 mai 2020
Déconfinement officiel 1 jour 8
Jour de l'annonce du décès de Michel Piccoli
C'est un jour de fatigue jusqu'à après la sieste, ce qui limite singulièrement le temps efficace, même si je n'ai pas rien fait et bien lu (toujours The Beatles Tune In). Peut-être que j'accusais le coup de l'annonce du décès de Michel Piccoli. Non que ce fût une surprise, il avait 94 ans (et semble-t-il n'est pas mort du #Covid_19), mais qu'il est l'un des derniers d'une époque qui ne me semble pas si lointaine. Et puis j'ai un excellent souvenir du jour où lors d'une remise de prix littéraire, en la compagnie des amies de l'Attrape-Cœurs, je l'avais croisé (en plus des souvenirs de films vus, bien sûr).
JF est allé chercher 1 sac à déchets végétaux en vue d'une expédition prochaine à la déchetterie - puisqu'il semblerait que l'on puisse y accéder à nouveau -.
Nous avons décidé de conserver le rythme des séances de Tabata alors j'ai repris une des premières et trouvé des musiques ailleurs (en replay le son est coupé sur la plupart des passages). C'est amusant, lors des premières séances, il y avait quelques ratés techniques et des vannes familiales. Et puis toujours : il faisait nuit.
À présent le soleil se couche à 21h45, et si nous avons pu aller nous régaler d'un coucher de soleil fabuleux, je persiste à penser que ces deux heures de décalage sur l'heure naturelle ne nous font pas de bien. Si je parviens un jour à la retraite, j'essaierai de vivre à l'heure solaire.
J'avais lu auparavant dans la presse locale en ligne que les plages étaient désormais toutes autorisées (sauf une qui n'avait pas reçu le document officiel avant le week-end). Pour autant nous n'avons entrevu que cinq personnes : une silhouette seule assise vers les maisons et qui attendait le coucher de soleil en prenant des photos, trois jeunes hommes dans les dunes, qui semblaient jouer à quelque chose près d'un accès avec un drapeau. Et un homme seul qui de loin remontait de la plage vers les dunes à peu près au niveau de ce même accès.
Il y avait un bateau de pêche, immobile.
Deux voitures qui vinrent se tenir à des moments différents sur la jeter, comme pour jeter un coup d'œil mais vraiment pas plus.
De loin quand nous repartions, un promeneur de chien, dans les rues.
À part ces silhouettes furtives, nous avons été seuls pendant plus d'une heure, avec les oiseaux, et la beauté du ciel et des lieux.
Nous aurons au moins vécu ça.
Plaisir en plus : nous sommes rentrés à la bonne heure pour que je puisse assister au passage de l'ISS. Ça y est je commence à mieux maîtriser Heavens' Above. En fait il faut imaginer qu'on est allongé sur le sol la tête au nord, les pieds au sud et que l'on tient notre téléfonino droit au dessus de nous. Puis viser avec le petit cercle qui apparaît la trajectoire du satellite que l'on souhaite suivre. Je n'ai pas eu les larmes aux yeux comme la première fois mais en me tenant sur le parking du Aldi j'ai pu la suivre vraiment bien et même ensuite en courant jusqu'au jardin la voir jusqu'à ce qu'elle disparaisse derrière l'horizon nocturne.
J'ai complété, une fois n'est pas coutume, ce bonheur par a dram of Highland Park et voilà.
C'est triste de devoir l'accès aux bonheurs simples à un grand malheur général - sinon un lundi soir nous serions au boulot, dans les transports, et à rentrer trop vannés pour faire quoi que ce soit en le savourant -.
Le LT des infos de Rai News 24 était moins intéressant à faire que d'autres soirs, j'ignore la part due à peut-être moins d'infos cruciales - moment de transition entre le lockdown et la suite vers encore davantage de vie "normale" ou un retour en arrière si l'épidémie repart, donc voilà, l'Italie redémarre mais en retenant son souffle - ou celle due au fait qu'entre toutes et tous qui présentent j'ai une nette préférence pour Riccardo Cavaliere. Il a une façon simple d'aller à l'essentiel, et une justesse de ton qui me font du bien, même s'il annonce le drame. Et puis un côté professionnel parfait, que j'apprécie quelle que soit la profession des gens qui ont un tel comportement.
La journée aura été ponctuée d'échanges messagers avec les enfants, sur des sujets variés et différents, ce qui porte, d'une certaine façon.
J'ai beaucoup aimé un billet d'Emmanuel Requette, sur ce qu'il faisait déjà et comptait faire en plus. Je ne suis pas dupe : il faut avoir les moyens au départ de pouvoir se permettre d'agir ainsi, et s'y tenir farouchement. Mais beaucoup ont ces mêmes moyens et se contentent de faire du fric. Donc tant mieux si certain·e·s de celles et ceux qui peuvent en profitent pour travailler avec la plus grand intelligence et sensibilité.
Grâce à Agriskippy, j'ai pigé un certain nombre des choses que j'observe jours après jours auprès de nos voisines. Aujourd'hui, pour la première fois, j'ai entendu (et vu) une vache éternuer. Ce n'est pas que ça soit une surprise et le son de l'éternuement ressemble assez au nôtre, seulement je n'avais jamais songé à la question. C'était mon Today I Learned de ce lundi.
PS : La voiture que nous avons croisée vendredi soir pilotée par un conducteur bien imprudent et peu soucieux des autres n'en était qu'à ses débuts d'un week-end de grand n'importe quoi. Je suis tombée sur l'info par hasard en cherchant celle sur les plages ouvertes et me suis sentie rassurée qu'il soit hors jeu pour un moment mais sans que rien de grave ne soit survenu.
Lien vers le site de la santé publique en France
Liens vers des statistiques :
Wordometer covid-19 coronavirus pandemic (depuis quelques temps le plus complet, entre autre parce qu'il indique le nombre de tests ; un pays comme la France qui teste jusqu'à présent très peu a forcément moins de cas officiels que de cas réels)
Official Data from The World Health Organization via safetydectetives.com
Coronavirus COVID-19 Global Cases by John Hopkins CSSE
4 870 474 cas (dont : 319 186 morts (dont 91730 morts aux USA) et 1 893 629 guéris)