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Chroniques du confinement jour 30 : Du sport, des factures et pour la première fois presque un film


    C'était jour de sport : donc le legal short morning run, le défi abdos squats pompes et au soir une séance de Tabata composée pour marquer le coup des un mois depuis la première par les habitués qui proposaient leurs exercices préférés. Ce qui a donné la chaise en 3ème, assez mortel comme effet.

J'ai continué le boulot de petite gestion familiale entrepris la veille, factures à payer, suivis des comptes. Un remboursement de 77 € nous a été accordé par EDF. Probablement qu'une personne à l'appartement depuis un mois au lieu de quatre puis trois ont induit une solide baisse de la consommation. Nous aurons le mouvement inverse ici. Et pour le gaz aussi. Et l'eau.

Pour le deuxième jour d'affilée il faisait très beau mais frais, le soleil était bien trompeur. Pour autant sur le banc en plein soleil il était possible de lire au jardin après le déjeuner. Je ne m'en suis pas privée. JF est venu un moment en faire autant puis il a fait des tours de jardins comme il fait au soir des tours de maison. Quelque chose me dit qu'il se sent en prison. 

Dans "Feu de tout bois" dont j'aborde le tome 2, celui-ci pour la première fois (j'avais lu au moins tout Bagdad du 1 quand il m'avait été offert si gentiment), les amis sont à présent à Damas. Je me souvenais d'un échange de mail en particulier correspondant à l'un des moments de la période de Tripoli et c'est intéressant de voir / d'avoir vu / à la fois le côté personnel et le côté plus écrit du journal retravaillé, et combien c'est raccord mais dans quelle mesure la question du destinataire bouge un peu les mots. 

Commencé à regarder le film "Trois jours à Quiberon" via Arte TV. Je me suis laissée piéger parce que j'ai d'abord cru (en fait j'écoutais tout en étant occupée sur l'ordi à d'autres tâches) qu'il s'agissait d'un documentaire. Quand j'y suis vraiment revenue, le fait que ça soit recomposé et mélangé de fiction (ainsi le personnage de Hilde, l'amie d'enfance) m'a un gênée. Mais bon c'était bien interprété, fin, ce personnage de Hilde permettait de s'identifier. Je me suis dit qu'il était possible de faire abstraction de qui était la personne concernée et de se laisser porter comme s'il s'agissait d'un personnage fictif d'actrice. Rien ne prouve que la vraie Romy Shneider avait ces problèmes précis. J'étais de toutes façon obligée de fractionner ma vision de l'œuvre : trop de passages en caméra non stabilisée, mal de mer. 

Notre Dame, ça fait un an. Je me souviendrai toujours du fiston sortant précipitamment du salon et criant presque "Il y a le feu à la cathédrale de Paris, la cathédrale de Paris brûle" et comme nous étions émus. Malheureux.
J'avais l'impression de la fin d'un temps. 
Hélas la pandémie actuelle le confirme, 2019, aura été un tournant. 

J'étais heureuse hier de me passer entièrement de sieste. Celle d'aujourd'hui, entremêlée de lecture aura quand même duré 2h l'air de rien. Parfois je m'inquiète un peu pour le déconfinement. Mon rythme actuel n'est pas sauvagement, emploi-compatible. 

Mon LT du soir se fait désormais comme allant de soi, c'est assez impressionnant. Il faudrait que je fasse l'effort d'aller voir quel est le vrai nom de "Agnan". C'était lui se soir et c'est vraiment un cran au dessus quand c'est lui.  

Grâce à Kozlika et Mahmoud Zureik je découvre une interview dans La Reppublica du 12 avril 2020,  du responsable du conseil scientifique français sur l'épidémie et qui montre l'étendue des mensonges du gouvernement, notamment sur le port du masque. C'est stupéfiant, de même que le côté, c'est pour l'Italie, cool, on peut causer (à moins que ça soit de colère ou par calcul pour forcer le gouvernement à enfin l'écouter)  

 

Lien vers le site de la santé publique en France 
Liens vers des statistiques :

Wordometer covid-19 coronavirus pandemic (depuis quelques temps le plus complet, entre autre parce qu'il indique le nombre de tests ; un pays comme la France qui teste jusqu'à présent très peu a forcément moins de cas officiels que de cas réels)
Official Data from The World Health Organization via safetydectetives.com
Coronavirus COVID-19 Global Cases by John Hopkins CSSE
2 052 508 cas (dont : 132 932 morts (27 586 aux USA) et 508 387 guéris) (chiffres vers 19h)

La France continue à tester vraiment très peu par rapport à ses voisins. Dès lors le nombre total de cas est probablement sous-évalué (trois fois plus ? quatre ?) 
C'est la dernière colonne. Tests / 1M population 

Capture d’écran 2020-04-15 à 20.53.16


Chroniques du confinement jour 29 : Le terrain de pétanque et les factures et remboursements

 

    Nous avons couru ce matin le short legal morning run que la tempête la veille nous avait empêchés de faire. Il faisait un temps radieux mais bien frais et l'ensemble de la journée était une illustration parfaite de la so french sentence "Le fond de l'air est frais". 

Je me sentais en pleine forme et pour la première fois depuis une telle éternité que je ne sais l'évaluer je n'ai aucunement éprouvé le besoin d'une sieste. Simplement après le déjeuner un moment à lire au soleil au jardin. 
Les personnes de pleine santé n'imaginent sans doute pas le degré immense de bonheur que c'est. 

Même si, comme l'écrit si bien Antonin Crenn dans son carnet quotidien

"Tout ce qui peut arriver de bon en ce moment, à cause de l’épidémie, serait meilleur si ça arrivait pour de bonnes raisons."

 

Je dois avoir que je disposais d'une motivation particulière : depuis notre arrivée, un projet sous-tendait celui de débroussailler le jardin : il s'agissait de créer un couloir qui permettrait à mon joueur de pétanque carabiné de conjoint de pouvoir à défaut de jouer avec de vrais partenaires, s'entraîner. J'y étais presque, il manquait les fameux 15 à 20 % du boulot qui tardent toujours à être fignolés. Or j'avais perçu son désarroi la veille au soir quand il avait pris conscience de la durée minimale de la suite du confinement. Ce n'est pas faute de l'en avoir averti mais cet homme commet presque toujours l'erreur de ne pas me croire quand j'avance calmement quelque chose. 

Je m'y suis collée pendant deux bonnes heures et vers 17h, le joueur pouvait enfin s'adonner à son art. Avec le tas de petit bois pile placé pour amortir les boules tirées - car on ne peut le nier, notre terrain manque singulièrement de longueur -. 

Ensuite sur l'élan j'ai poursuivi quelques tâches entamées le matin même, en plus des menues écritures quotidiennes : banque (tout va bien, sur mon relevé de carte bancaire alors que nous approchons le 15 du mois : 0 € de dépenses), factures diverses de copropriété et pour la Normandie d'eau. Mail pour tenter de trouver une solution de paiement sans déplacement. 
Et puis j'ai entamé mon petit lot de demandes de remboursement et annulations. Je suppose qu'il me fallait une indication de date minimale de reprise pour trouver la force d'entreprendre ces démarches tristes. 
Un certain nombre de ces annulations seront ou sont gérées (c'est le mot) par mon club de triathlon, deux seulement me reviennent et plusieurs sont des annulations de dedans ma tête puisque par un étrange mécanisme, j'avais omis d'exécuter les démarches. 

  • - le train pour venir en Normandie, que j'aurais dû prendre le samedi précédant le lockdown ; 
    - le séjour à Oslo pour l'écotrail prévu ; 
    - les 10 km de Clichy ; 
    - le Frenchman ;
    - le stage d'entraînement de triathlon (lequel était censé avoir lieu cette semaine) ; 
    - le No Finish Line au pied de la Tour Eiffel ;
    - le trail de La Chouffe.

    et quelques autres compétitions plus légères en prévisions - celles en Île de France, celles pour lesquelles on peut remplacer quelqu'un au pied levé ou s'inscrire en dernière minutes parce qu'il suffit d'y aller sans avoir de long trajet ni d'hébergement à prévoir -. Ainsi que des week-ends de ciné-club.

    Risque de disparaître également le championnat d'Europe d'Athlétisme pour lequel je m'étais offert un double abonnement grand luxe. La question des manifestations sportives est multiple : il y a le fait qu'elles puissent avoir lieu ou non, avec des spectateurs ou à huis clos mais également celui de savoir si les athlètes pourront s'être suffisamment préparés tout en restant confinés. 

    De la pluie est annoncée en fin de semaine, je vais pouvoir m'occuper de mes différents engagements (comité de lecture et radio), ainsi que de ma participation à Ce qui nous empêche

Je continue mon LT vespéral des infos italiennes. C'est une belle pagaille sur quels commerces ouvrent ou non et où. Et toujours la bagarre pour les financement. Avec l'Europe il semblerait que la question des Eurobonds que j'ai cru plusieurs fois résolue, ne l'était toujours pas. Ce qui reste clair c'est que les citoyens italiens au moins ne sont pas pris pour des imbéciles par leurs dirigeants. 
Il y a une belle initiative avec des coupons, via une appli de téléfonino pour soutenir les petits commerces locaux : les clients par ce biais prépayent les achats qu'ils pourront faire après le confinement. 


Mon amie Kozlika signale une bonne décision de Président Macron. Elle concerne la réouverture des pistes cyclables. Parce que bien sûr en ces temps de distanciation sociale le vélo est le meilleur des moyens de locomotion. 

Lu un témoignage d'une employée de magasin alimentaire aux USA. C'est terriblement juste. 

 

Lien vers le site de la santé publique en France 
Liens vers des statistiques :

Wordometer covid-19 coronavirus pandemic (depuis quelques temps le plus complet, entre autre parce qu'il indique le nombre de tests ; un pays comme la France qui teste jusqu'à présent très peu a forcément moins de cas officiels que de cas réels)
Official Data from The World Health Organization via safetydectetives.com
Coronavirus COVID-19 Global Cases by John Hopkins CSSE
1 963 441 cas (dont : 123 506 morts (24 641 aux USA) et 463 594 guéris) (chiffres vers 19h)
La Belgique, l'Espagne et l'Italie sont parmi les pays qui ont le plus fort taux de morts par millions d'habitants (350 à 390), sachant que bien des pays ne sont pas d'une transparence inouïe (je pense à l'Iran bien des morts n'ont pas été comptés "Covid-19" et à la Chine aussi. C'est San Marin qui a le plus fort taux, du fait d'être tout petit et d'avoir été frappé par l'épidémie. Andore est un peu à la même enseigne. Globalement les pays les plus testeurs (et qu'on peut supposer imposants aux malades même asymptômatiques des quarantaines strictes) ont la moindre proportion de cas mortels. 

 

 


Chroniques du confinement jour 28 : Grand vent, trente ans et jour férié


    Notre fille a trente ans aujourd'hui. Anniversaire souhaité mais non fêté. Sans doute ferons-nous un rattrapage après. Elle n'est pas seule et cela me console pour elle.
Je n'en reviens pas de ce nombre d'années. Non pas du fait qu'elle les ait, elle, totalisée, mais du fait qu'autant de temps ait pu filer. Si j'y repense un instant (privilège du confinement : on peut s'accorder du temps pour penser aux choses calmement), je les vois bien ces années, d'autant plus qu'une fois sortie de l'"Usine" comme disait Marie, ce furent des années de vraie vie et non entre parenthèse durant tant d'heures de travail où je n'y étais qu'en exécutante, mais ne les vivant pas vraiment. Il n'empêche. 30 ans ! C'est fascinant. Même si je passe au travers de plusieurs pandémies, il ne m'en reste peut-être plus tant. Tant que je ne suis pas dans d'atroces souffrances ou circonstances, j'aimerais bien continuer. Je trouve ce monde intéressant. Et je n'ai pas envie de quitter de si tôt mes proches, mes ami·e·s.

Nous devions aller courir mais un vent bien fort nous en a dissuadé. Il soufflait depuis la veille au soir mais s'était renforcé au matin. Il avait plus aussi, dans la nuit. J'ai pris une ou deux photos ; Pierre m'a fait remarquer que l'une d'elle que j'avais publiée sur les réseaux sociaux ressemblait à un tableau de Pierre Soulages. 

Je pense que techniquement nous aurions pu courir, que ça aurait même été amusant - contrairement au vélo qui par un tel vent est carrément dangereux ; je veux dire hors périodes de confinement -. Mais la voie verte est bordée d'arbres et une branche cassée peut si vite voler ou tout autre chose que le vent porterait. Il ne s'agit pas de prendre en ce moment des risques inutiles. 

Une fois la décision collégiale prise, je me suis recouchée. Il était 7h30 un peu passées.

J'ai sans doute re-dormi et écouté aussi le concerto du vent et des oiseaux. Ceux-ci qu'en benoîte citadine je croyais planqués par grands vents, ressortent dès que les rafales faiblissent, et savent apparemment anticiper leur retour. Peut-être au frémissement qui les précède dans les plus hautes branches des très grands arbres.  
Après tout c'était jour férié, donc nous pouvions tout à fait nous accorder une grasse matinée.

Le vent était par rafales si fort qu'il a ouvert en claquant la petite fenêtre arrière près de mon bureau, laquelle ne tient qu'à un loquet. Heureusement pas de vitre cassée. 

J'ai retrouvé en cherchant des chewing-gums un CD dans le tiroir de la table de chevet qui jouxte mon lit à gauche (à main gauche quand on y est allongée). C'était un CD pour enregistrer soit même et j'y ai retrouvé une copie de celui de Kyo "300 lésions" acheté du temps où les enfants kiffaient ce groupe. En fait je l'avais retiré du lecteur de la voiture pour le remplacer par Bleu Pétrole d'Alain Bashung (dont la pochette portait la trace écrite). Puis je l'avais oublié là. 
Note pour un prochain confinement : ranger oui, mais pas trop, afin de s'accorder quelques retrouvailles. 
Je ne suis pas particulièrement admiratrice de la musique de ce groupe (dont j'ai appris qu'il s'était reformé en 2014 après s'être arrêté en 2008), mais j'aime écouter leurs morceaux qui me rappellent une époque dynamique de ma vie, celle du temps de Marie, et des enfants encore enfants ou adolescents. 
Quand je songe au passé, je n'ai aucun regrets, j'ai fait de mon mieux sans arrêt, par moment mon mieux fut insuffisant, voilà. Et nous n'avons pas été épargnés, tout en restant privilégiés à l'échelle du monde tel qu'il est. Alors ça ne m'est pas désagréable de jeter un coup d'œil en arrière et mesuré que si tout ça fut plutôt rude, ce fut intéressant. Et que de belles amitiés ! 

JF m'a obligeamment libéré l'un des fauteuils verts, où il avait mis ses habits et j'y ai lu avec délice "Feu de tout bois" une partie du restant de matinée. Mon amie et son époux ont à présent quitté Bagdad, ils faisaient route vers la Suisse puis la France à travers la Grèce. Grâce aux outils modernes je suivais la localisation des villes sur une carte via mon téléfonino et comme je date d'avant tout ça (rechercher le nom des villes dans un gros dictionnaire, être déçue que celles-ci trop petites ou de faibles notoriétés ne s'y trouvassent pas, de n'en voir aucune photo), c'était un délice de lecture et voyage par procuration. 
Je les ai quittés alors qu'ils s'installaient à Tripoli : c'était l'heure de notre déjeuner, un succulent tajine d'agneau du traiteur de sur la place, agrémenté de semoule préparée par JF. Ce repas était assez raccord avec le voyage littéraire, m'a-t-il semblé. 

Le soleil s'est libéré en fin de matinée mais la tempête de vent n'a pas molli pour autant. Le contraste est curieux. On pourrait, hors confinement, se dire Oh il fait beau, c'est jour férié, allons nous promener. Mais en fait il fait un temps dangereux, nous sommes confiner et le danger primitif du vent en tempête nous accorde l'illusion de croire que la décision de rester à l'intérieur vient de nous par prudence des plus élémentaires. J'aime assez cette version. On peut aussi compléter l'illusion par celle d'être venus parce que c'était le week-end de Pâques, zut alors tout à l'heure il faudra reprendre la route et le boulot demain.   

Encore une séance de Tabata un peu écourtée pour des questions de droits sur les musiques. Ce que je ne comprends pas bien c'est qu'il s'agit d'un groupe privé. 

Les chiffres de l'épidémie continuent à être à la fois encourageants mais partout en Europe bien insuffisants pour envisager des reprises de la vie courante et économique normale. Président Macron dans son discours de 20h a annoncé "reprise générale le 11 mai" dont les écoles, collèges et lycées ce qui paraît suicidaire puisque toujours pas de masques (en aurons-nous dans un mois et comment feront les gosses), ni de tests. Il faudrait des tests de l'immunité. En Espagne c'est pire des activités ont repris à présent alors que le nombre des morts est très élevé. 
En Italie c'est l'anarchie, des boutiques (dont les librairies et les magasins de vêtements pour enfants) devraient ré-ouvrir mais pas partout ou pas avec les mêmes horaires, mais dans certains endroits si quand même. 

Un article inquiétant : d'après l'OMS l'immunité de serait pas garantie après un premier passage de la maladie (j'avais lu par ailleurs quelque part 91 personnes en Asie, constatées ré-infectées). 

JF semblait abattu par la nouvelle date limite de confinement. Il est vrai qu'au moins son boulot va en prendre un coup. Un joueur de Charlie Pétanque serait mort du Covid-19. 
Pour ma part je n'ai pas envie de courir de risque (mais pas envie de perdre mes perspectives professionnelles non plus). 
Bon, nous avons en tout cas encore un mois au moins au calme.

Je repenserai à cette journée d'anniversaire, comme avant tout celle d'une tempête au soleil, ce qui était bien étrange, ce vent si violent sous une apparence de temps si beau. 

 

 

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Wordometer covid-19 coronavirus pandemic (depuis quelques temps le plus complet, entre autre parce qu'il indique le nombre de tests ; un pays comme la France qui teste jusqu'à présent très peu a forcément moins de cas officiels que de cas réels)
Official Data from The World Health Organization via safetydectetives.com
Coronavirus COVID-19 Global Cases by John Hopkins CSSE
1 871 896 cas (dont : 116 004 morts (22 115 aux USA) et 434 298 guéris) (chiffres vers 16h)


Chroniques du confinement jour 27 : C'est terrible à dire mais quel bon dimanche (dans notre coin) !


    Les jours se suivent et l'écart se creuse entre notre vie pour le moment comme d'un étrange été, avec les corps reposés et détendus comme jamais et le monde extérieur, des personnes malades, des ami·e·s dont meurent les parents ou grands-parents. Je finis par vivre dans deux états séparés simultanés, un chagrin général perpétuel et une sorte de complétude absolue quant à ma toute petite vie tant qu'elle dure ainsi. Jamais je n'avais eu droit à vivre à mon rythme physique idéal si longtemps, jamais je n'avais eu le droit de me sentir de ce fait, en forme, jamais je n'avais été aussi peu stressée (1). Fallait-il un malheur collectif immense pour que la vie ait à mon égard quelques sollicitudes ? J'ai du mal avec ça ; je m'en calme avec la pensée lucide des difficultés qui suivront, le risque aussi que nous tombions malades après coup, victimes ultimes d'un déconfinement trop hâtif que l'économie réclamera (2).

Alors ce dimanche dans notre petit coin a ressemblé à un dimanche parfait. D'abord un temps d'été, qui devrait sans doute nous inquiéter mais que je suis incapable, tellement il me met en forme, de ne pas apprécier. Ensuite puisque c'est encore autorisé, un petit morning run sur la voie verte déserte. Pas un vrai entraînement, nous sommes limités par le kilomètre requis, et nous avions déjà couru la veille, mais un bon petit décrassage. J'ai enchaîné sur le défi abdos - squats -pompes et la journée était lancée. 

Comme c'était dimanche, pause au jardin et c'était bien. J'en ai profité pour répondre enfin à mes messages en souffrances, certains depuis le soir de l'accident devant chez nous. C'était comme si ceux auxquels je m'apprêtais à répondre à ce moment là étaient tombés dans une fente du temps, l'intention coupée dans son élan, l'élan plus jamais retrouvé.

JF s'est occupé des repas, tâche allégée par la réouverture du traiteur et les courses qu'il y avait faites la veille, mais cependant il a eu ce mérite que je n'ai pas eu à m'en soucier, et que j'ai pu vaquer à mes propres tâches jusqu'au dernier moment. 

Nous avons lu un moment au jardin en fin d'après-midi. Les vieux "Match" et "Miroirs du sprint" de mon grand-père font notre régal. D'une certaine façon il est bon pendant une pandémie (comment est-ce que tout cela va finir ?) de lire ce qui était écrit pendant une guerre mondiale (comment est-ce que tout cela va finir ?), même si tant de choses sont si différentes, et que non, quoi qu'essaie de nous en faire accroire les mâles politiciens, il ne s'agit pas d'une guerre, là, en ce moment. 

J'ai fait une sieste absolument somptueuse, en trois temps, lisant entre chaque moment de sommeil gagnant, n'ayant en rien besoin de lui résister puisque J'avais le temps. J'en suis sortie, toute fatigue bue. C'est quelque chose qui ne m'arrive presque jamais. J'en éprouvais un bonheur incommensurable. 

Pour l'heure je n'ai utilisé l'énergie que pour arroser délicatement les myosotis - car pour la Normandie cette période de beau temps que nous traversons n'est ni plus ni moins qu'une sécheresse -, et trier les journaux anciens par ordre chronologique inversé. J'ai aussi enregistré, après le dîner les chants d'oiseaux côté rue, ce truc absolument dingue quand on y pense.

Comme nous avons vécu fenêtres ouvertes et par moment au jardin nous entendions des bruits de conversation (pas de voisins immédiat mais deux maisons et deux autres maisons plus loin) et c'était presque une illusion de vie normale, d'un dimanche de vacances d'été sans la saison touristique assortie. 

À 19h j'ai suivi en direct sur Youtube le concert d'Andrea Boccelli donné au Duomo de Milan. Tout seul avec un organiste (et vaguement une silhouette (pour surveiller ?) dans un coin). C'était d'une grandiose irréalité. La voix n'était plus ce qu'elle a été, mais le moment méritait le détour. Il y avait des inserts avec des images des villes désertes. Celles d'Italie les plus touchées et aussi Paris, Londres et New-York. Il a chanté Amazing grace a cappella devant la cathédrale et c'était émouvant, on ne pouvait le nier. 

Boris Johnson est donc sorti d'hôpital et a tenu un discours qui est presque comme je l'avais rêvé, le gars qui prend conscience de certaines choses. J'en riais en me souvenant de nos discussions amicales en début de semaine, avec les amies qui me charriaient quand je disais, j'aimerais qu'il s'en sorte mais qu'il en sorte changé. Samantdi aussi doit être bien amusée qui me disait que notre Bécassine béatitude l'emporterait. 

Des intégristes catholiques ont tenu une messe clandestine à Saint Nicolas du Chardonnet. Les cons. Il n'y a pas d'autres mots. Et (what a surprise) les forces de l'ordre qui ces jours-ci sont capables de verbaliser les personnes qui vont travailler à vélo parce que normalement Vous devez circuler en voiture, ont laissé les gens repartir chez eux et n'ont discuté qu'avec le prêtre, ou quelque chose de cet ordre. Une amende pour la forme. 

On approche des 15 000 morts recensés en France, et désormais, France ou Italie on en est à se féliciter qu'il n'y ait "que" 413 morts par exemple. C'est fou d'en être arrivés là. 
Un ami de Twitter qui devait nous faire une balade guidée virtuelle de Montmartre a son père qui est mort la nuit dernière. Je ne sais pas considérer les chiffres des malades graves et des morts comme seulement des statistiques et nous ça va alors tant mieux.  

Capture d’écran 2020-04-12 à 22.05.39 L'ami Xave m'a fait sourire. Dans le triste, comme presque toujours de nos blagues respectives depuis l'épidémie.

 

 

(1) Il faut dire que je bénéficie d'un concours de circonstances, ou plutôt d'un enchaînement calendaire des choses, particulièrement étrange d'un point de vue professionnel. Après, che sera sera car il y a bien trop d'inconnues quant à la sortie du confinement. Peut-être que tout sera à refaire. Mais au moins j'aurais pris des forces. 

(2) Je tiens cette crainte solide du sort de ma grand-mère maternelle morte peu après la Libération, des conséquences indirectes de tout ce qui avait précédé, et qu'elle avait pourtant surmonté. Elle avait su mener une grossesse à son terme en plein pendant ces mois du Débarquement, et accoucher, et le bébé se portait bien. Seulement voilà, elle n'a pas pu bénéficier des conditions d'hygiène qui auraient été nécessaires et leur mort à elle, puis à lui, s'en est suivie. 

 

 

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Chroniques du confinement jour 26 : Le jardin prend forme


    Ça y est, nous avons stabilisé notre circuit légal "long" (6 km, tu parles !) que je peux courir en 53 minutes horaires (45 minutes en mouvement : j'ai profité que je sortais pour prendre des photos) principalement sur la voie verte mais parcourue dans un sens puis dans l'autre et qui permet si nous partons entre 7h30 et 8h00 de ne croiser personne ou presque ; ce matin deux silhouettes lointaines seulement aperçues (un promeneur de chien et sans doute le monsieur qui marche lentement en s'aidant d'une béquille) et un jeune gars d'une douzaine d'années à vélo, qui a bien respecté son côté [du chemin].

Il faisait un temps divin, une lumière comme dans un beau rêve. Pour un peu on aurait oublié toute l'épouvante de l'époque.

La séance de Tabata du soir a fait du bien aussi, même si pour une question technique elle s'est achevée en cours de Bring Sally Up, semblerait-il pour une question de droits sur les musiques (le groupe étant privé je trouve que ça ne rigole pas).  J'en ai profité du coup pour intercaler comme ça pouvait le Challenge 10 x 10

Une bonne chose de faite. De même que le rangement du jardin. Une fois la structure métallique enlevée et le débroussaillage effectué, j'ai pu remettre ce qui restait du bois contre la barrière mitoyenne (plus ou moins là où elle était auparavant). Ce travail au jardin m'offre une satisfaction bien supérieure à sa réalité. Je pense que je lui suis reconnaissante de moments de concentration douce, d'heures à l'extérieur mais néanmoins chez moi, à ne pas penser trop à l'épidémie - mais aux personnes, si ; aux malades que je connais, comme si de penser à elles en se concentrant sur un travail physique paisible pouvait obscurément les aider (c'est mon côté enfantin, je le sais) -. 

JF a fait des courses, ça lui fait trop plaisir. C'est bien sûr utile, seulement si j'étais seule je ne m'organiserais pas du tout de la même façon, je n'irai qu'une fois par semaine et ferai mon propre pain. Le traiteur s'est remis à proposer des plats. Je sens que nous allons redevenir culinairement flemmards. 

La sieste a été écourtée par l'un des enfants de deux maisons plus loin qui s'est mis à taper sur quelque chose comme s'il s'agissait d'un tambour. Globalement ils sont vraiment sages, on entend des voix de jeux, c'est plutôt agréable. 
Plus tôt des voix d'adultes, plutôt féminines - l'une a un accent du nord ou voisin, c'est curieux ici - s'étaient disputées au sujet d'un carton, ou des objets d'un carton. Se doutent-ils que dans le silence relatif actuel - de la circulation, certes, mais moins qu'un ordinaire samedi - nous entendons tout. Et nous sentons aussi : ils ont fait un barbecue pour dîner et ça sentait le brulé puis l'essence particulière pour les flambées. En plein pendant notre séance de sport. Nous avons dû ouvrir côté rue. 

Dans ma lecture de "Feu de tout bois" (1) c'est la fin de la période irakienne, et donc du confinement pour cause de guerre puis de guerre civile. Les derniers mois sont terrifiants. Et Elisabeth décrit fort bien les mécanismes psychologiques qui se mettent en place pour permettre de tenir le coup, pour qui tient le coup. C'était la lecture parfaite pour notre période particulière : on voit bien les effets d'un confinement, du moins lorsqu'on est quelqu'un qui lit, qui écrit, qui est mélomane, qui n'a pas de difficultés matérielles majeures. On voit également fort bien la différence entre une guerre et une épidémie. Dans ce dernier cas, personne n'en veut à notre vie. C'est une maladie qui est susceptible d'y mettre soudain fin. 
Je lis un moment sur le banc, au jardin. Il fait vraiment un temps d'été. Voire un temps chaud comme on a rarement ici l'été.
J'ai du mal à ne pas savourer, même si je commence à mesurer les effets du manque de pluie. Quelque chose en moi est incapable de s'inquiéter de la chaleur, quelque chose en moi est incapable de ne pas croire que la maladie que déclenche le Covid-19 est aussi forte s'il fait chaud. Heureusement que je ne suis ni à un poste de responsabilité qui pourrait agir contre le réchauffement climatique, et pas non plus médecin. 

J'ai lu la fin d'un article très intéressant dont je me suis rendue compte que je n'avais lu que le début. Il s'agit d'un texte de Thierry Crouzet qui s'est trouvé être en Suisse auprès d'épidémiologistes en février. Je ne partage pas son indulgence quant au gouvernement français, ça n'empêche pas que son point de vue est intéressant. 

Monsieur Fraise a recensé des petits riens qui aident à tenir. J'aime beaucoup l'idée et son résultat. 

Ma fille me fait parvenir photo de factures arrivées par courrier (l'eau en Normandie, les frais de copropriété). Il va falloir que je m'en occupe sans tarder. Comme beaucoup je suis partagée entre une énorme appréhension du déconfinement, car je me sens à l'abri (relatif mais néanmoins) là où je suis et n'ai pas envie de me remettre dans le danger (j'ai pris des risques en allant à des entretiens, en prenant les transports pour m'y rendre), et la crainte d'un Après qui sera une catastrophe pour notre survie financière si nous tardons trop à reprendre le travail (ou dans mon cas : le commencer). Mes enfants, adultes, études terminées, avaient enfin tous les deux du travail. Est-ce que tout sera remis en cause ?

LT du soir des infos de Rai News 24. Mais ce n'était pas "Agnan" le présentateur. Et il y avait de mauvaises nouvelles, contaminations en hausse à Milano par exemple, et morts toujours si nombreux. Alors j'ai un peu décroché. 

J'ai repéré La Grande Ourse en début de nuit et vérifié grâce à Heavens Above. C'était mon petit plaisir particulier du jour. 
Avoir pu suivre le passage de l'ISS la semaine passée aura été un grand bonheur ; ou plutôt, un encouragement. 

 

 

(1) Ici une émission suisse où elle est interviewée à ce sujet.

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Capture d’écran 2020-04-11 à 22.11.41

Dans le tableau récap, je remarque qu'à part l'Italie qui a eu un temps de retard pour réagir à son fameux cluster de Codogno, mais ensuite s'est rattrapé à fond, tous les pays qui testent beaucoup (et j'imagine, font observer de strictes quarantaines possiblement dans des lieux dédiés et non chez elles à contaminer leurs proches, aux personnes testées positives) s'en sortent le mieux en terme de mortalité. Et repartiront bien plus vite aussi une fois passé le pic de l'épidémie. 


Chroniques du confinement jour 25 : Dissonance cognitive


    Un temps estival de ouf, le matin à travailler au jardin en tee-shirt et short (1). J'ai exhumé encore un dallage, celui-ci inconnu de mes souvenirs : le long de la fenêtre. 

Des contacts avec les enfants, dont un coup de fil en début de soirée au fiston qui s'apprêtait à faire une soirée cuisine avec ses colocs. Notre fille a des projets pour son anniversaire. J'espère que ça ira. 

J'ai lu aussi, et continué quelques rangements. Ces journées calmes passent à une vitesse folle. L'Homme n'est pas sorti (à part au jardin), bel effort de sa part. 

Le temps du travail au jardin, concentrée sur mes gestes (je souhaitais épargner certaines plantes, je ramassais encore et encore des morceaux de verre datant des casses du #VoisinVoleur) j'avais oublié l'épidémie. 

Mais elle est toujours là, en dehors des moments de concentrations ou d'efforts physiques (tels que les séances de Tabata). Le frère d'une grande amie est malade à son tour et ils attendent dans la crainte que cela dégénère. Des personnes que je connais d'un peu plus loin réapparaissent soudain qui étaient à l'hôpital depuis un moment (2). Des parents meurent, de personnes qui n'ont qu'une dizaine d'années de moins que moi, et donc eu même en ayant qu'une quinzaine de plus. Des grands-parents, j'ai cessé de suivre, perdue. Mais je m'efforce de laisser un mot de réconfort à chacun. C'est ma seule action possible, il me semble que je la leur dois, moi au confinement si facile. 

C'est en lisant "Feu de tout bois" et un mot concernant la détention de Florence Aubenas, que j'ai soudain compris pourquoi il ne me venait pas à l'idée de me sentir mal d'être ainsi confinée : il y a quinze ans j'ai participé mentalement si fort à un enfermement que l'on pressentait (et qui fut confirmé) autrement plus dur, qu'il ne me viendrait pas à l'idée de me plaindre, ni même de me sentir oppressée ; du moins tant que nous avons la bonne santé. C'est un peu comme si je m'étais déjà entraînée. En images mentales j'étais auprès d'elle presque sans arrêt. Je sais que ça peut sembler ridicule, mais ça a fait de moi quelqu'un d'un peu préparé. D'où d'ailleurs mes routines mises en place très vite, car je me souvenais de son témoignage après son retour et de ce que Marie avait raconté de ce que Florence leur avait dit, le lundi soir, la veille de la conférence de presse et alors qu'elle était enfin rentrée (le dimanche elle était restée dans un lieu militaire pour le débriefing et sans doute le lundi quelques contrôles de santé). 

C'est intéressant de lire longtemps plus tard le point de vue d'Élisabeth sur les prises d'otages et la publicité plutôt déconseillée. C'était vrai en local. Notre job à nous était de maintenir la pression sur l'état français qu'on savait au départ plutôt peu motivé. Je me souviens que les débats au sein même du comité avaient été animés. 
C'est rétroactivement flippant en lisant le témoignage de vie quotidienne d'Élisabeth de mesurer à quel point peu d'otages en ressortaient vivants, globalement. Surtout vers cette période d'enlèvement crapuleux : les types encaissaient les rançons et s'en foutaient de la personne qui n'était pour eux qu'un objet pour accéder à l'argent. 

Pour l'heure j'ai donc passée une journée délicieuse (de plus) pendant cette épidémie atroce - y compris dans les pays comme l'Italie où les gouvernements font de leur mieux en tenant compte de la vie des gens -. La dissonance cognitive commence à être difficile à soutenir - Élisabeth en parle fort bien, qui continuait à faire des longueurs dans sa piscine tandis que des attentats suicides étaient perpétrés presque à proximité, mais justement s'obligeait à le faire parce que tel était son rôle : tenir le coup -. Alors je m'applique à tenir le mien : rester chez moi, ne pas contribuer à l'augmentation générale du risque de contagion. 


Le chat noir et blanc plutôt blanc était dans la cabane à outils en fin d'après-midi. Mais il a filé dès que j'ai ouvert la porte de la cuisine. 
Avec JF nous avons décidé en fin de sieste de faire une promenade au jardin. Il fait moins de 8 m sur 6 m (et un peu plus que 7 m sur 5 m), mais nous avions opté pour cette illusion, Allons nous promener au jardin. Et c'est bête à écrire, mais c'était bien. 

Depuis plusieurs soirs à la tombée du jour une famille au moins des petites maisons préfabriquées blanches, que l'on voit vers l'arrière joue dans leur jardin à des jeux bougeant (chat ou colin-maillard ou que sais-je) et on entend leurs cris de jeux et de joie et des fausses peurs du jeu. C'est extrêmement réconfortant.
Sinon depuis deux jours, dans la matinée et l'après-midi bruits pas si lointain de tronçonneuse. Ça l'est moins.  

Je suis en train de retrouver ma compétence d'enfance en chants d'oiseaux. 

J'ai voulu avant de me coucher, à 1h06 (3), vouloir profiter du ciel étoilé avec l'appli Heavens Above dont j'ai équipé mon téléfonino : tout au long de la journée il avait fait un ciel tout dégagé, et jusqu'au crépuscule : sauf que là, raté, des nuages entre temps s'étaient interposés.
En revanche j'ai pu observé qu'à part notre rue et vers Lessay, la petite ville était plongée dans le noir, et également sur l'arrière vers les petites maisons blanches. Je me suis dit que je regarderai une autre nuit afin de vérifier si c'est habituel ou pas. Je me souviens de ma fausse joie, l'été dernier, d'avoir cru que le noir de nuit était une mesure écologique pérenne.

 

PS : LT des infos du soir sur Rai News 24, c'est un peu devenu mon boulot. 

(1) Je l'avais glissé dans ma valise, pensant qu'on en aurait pour jusqu'à fin mai. En fait même pas mi-avril il sert déjà. 
(2) Bien occupée dans mon quotidien de confiné, et peu connectée, je m'aperçois souvent très à retardement qu'une personne ne donne plus de nouvelles. 
(3) Note de téléfonino : zéro étoiles mais la ville éteinte

 

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Chroniques du confinement jour 24 : J'ai oublié qu'on était jeudi, mais pas que c'était un jour "sport"

    Je ne suis toujours pas parvenue à répondre à la plupart de mes messages, ni à faire les fiches pour les podcasts radio, ni quelques démarches administratives non urgentes (mais qu'il serait sain que je fisse pendant que j'en ai le temps), ni à libérer de la place en mémoire de mon ordi et du téléfonino afin de pouvoir participer à différentes réunions et défis pour lesquels je suis sollicitée (dont un défi 10 x 10 avec le club de triathlon sur des mouvements de gainages), ni non plus à m'occuper de publier les présentes chroniques dans Ce qui nous empêche , ni à poursuivre mes lectures pour le comité de lecture dont le confinement a brutalement interrompu les réunions (mais pas les lectures ni les compte-rendus) ; ni à faire une partie minimale des travaux dans la maison (ne serait-ce que raccrocher ce qui avait été décroché pour les travaux). Pour ce dernier point seulement, j'ai une excuse : je m'étais dit, les travaux intérieurs les jours de pluie, les travaux extérieurs les jours de beau temps et il a remarquablement fait beau presque chaque jour. De plus le boulot au jardin s'est révélé une tâche à tiroir, avec un sous-chapitre archéologie familiale. 

Capture d’écran 2020-04-09 à 21.34.54 Quelque chose en moi ressent que pour s'en sortir il faut se tenir à un certain nombre de choses régulières, comme l'exprime dans ce touite, Arnaud Lançon. Ça ne vaut pas pour tout le monde. Seulement dans mon cas et à cause de la thalassémie qui pourrait facilement faire que je dorme 15 heures sur 24, je suis obligée de me poser des jalons pour me secouer. Quand il y a une activité salariée c'est le travail, et puis les entraînements sportifs car une condition physique irréprochable est ce qui me permet d'assurer le premier et l'ensemble de ma vie comme une personne qui n' pas ce tracas. À présent que nous sommes sur une période longue sans obligations coupantes, je dois structurer pour résister au sommeil conquérant. 

Ça marche, et plutôt bien. Il faut dire que j'ai cette chance pour le moment d'être en forme - c'est un privilège, je ne compte plus les ami·e·s et quelques personnes de ma famille qui ont eu leur tour de maladie -. Avec certains points qui sont la signature du Covid_19 (perte provisoire de l'odorat et du goût ; courbatures fortes sans avoir fait de sport les jours précédents). Mais pour beaucoup, et nombreuses et nombreux sont celleux qui n'ayant pas besoin d'un arrêt de travail, n'ont pas même vu un généraliste, le doute subsistera, était-ce "ça" ou juste une saloperie de saison particulièrement perfide (grippe, rhinopharyngite carabinée) ?

Et donc à la liste de début de billet près, je parviens plutôt bien à tenir le cap, en compagnie de mon co-confiné qui parce qu'il adore faire les courses les assure en intégralité et de ce fait cuisine un repas par jour (l'autre, généralement le dîner est constitué de réchauffes ou de plats élémentaires frais). 

Aujourd'hui c'était jour de sport : donc short legal morning run à 8h du matin, suivi du défi abdos - squats - pompes et le soir, la séance de Tabata où l'on en bave, c'est rude mais que nous attendons comme des écoliers la récré. Pour l'instant je me garde bien d'ajouter autre chose. J'ai mon équilibre ainsi que je parviens à tenir. Le confinement peut aussi servir à reposer un peu le corps des efforts soutenus habituellement demandés. 

D'ailleurs je n'ai pas travaillé au jardin ce matin, fatigue après la course pourtant courte (25 minutes dans les limites légales réduites), peut-être aussi parce qu'il faisait ... chaud comme un jour chaud d'été. C'était très surprenant. Tôt lorsque nous avions couru il faisait bon mais brumeux et pas une température estivale. 
Dans l'après-midi à mesure que l'ombre gagnait du terrain, le jardin revenait en avril. 

L'Homme est allé faire un plein de courses (à sa façon, sans faire de liste et de facto en oubliant bien des choses, comme pour avoir un prétexte d'y retourner après). Il a croisé la voisine d'en face qui lui a parlé de 6 cas avérés dans la petite ville. Sa famille et elle sont enfin parvenus à vendre leur maison (dommage pour nous, c'était de bons voisins) et s'en iront vers Coutances, c'est plus simple pour des questions de scolarité des enfants. Seulement voilà, tout doit attendre la fin du confinement - ils attendaient la fin de l'année scolaire de toute façon, mais il y aura sans doute un décalage en plus -. 

Luxe suprême : j'avais oublié que nous étions jeudi et lorsque les cloches de l'église ont sonné à toute volée de 17h30 à 17h48  je n'ai pas immédiatement compris qu'il s'agissait des sonneries particulières au jeudi saint. C'était impressionnant : d'habitude on ne les entend pas si bien. Seulement la ville, malgré des bruits de véhicules qui circulent car les entreprises ne sont pas arrêtées, et dans les champs ça travaille, est quand même globalement bien plus silencieuse qu'en temps normal. Résultat : j'ai eu un temps à me demander ce qu'il se passait. 

Je ne me souvenais pas de quand j'avais pu me permettre la dernière fois de ne pas savoir quel jour de la semaine on était.

L'homme de la maison a fait un rêve de concours de pétanque finalement annulé pour cause de Covid-19 ; mais les joueurs puisqu'ils étaient là, décidaient de jouer quand même. Ce qui signifiait ne pas respecter les précautions contre l'épidémie (pas de masques, et pas le social distancing). Il cherchait à partir. 
De mon côté je tentais de rapporter d'Italie des gants et des bonnets de laine. Très utiles, n'est-ce pas ? 

Chaque jour comporte des petits moments d'échanges de nouvelles avec les proches (familles et ami·e·s). Si ce n'était que soudain celles-ci peuvent s'avérer dramatiques, le fait lui-même d'être ainsi en relations plus rapprochées que dans le rythme métro - boulot - dodo (variante : vélo - boulot - dodo) habituel, est plutôt doux. 

Échanges constructifs sur Twitter (je me suis bien gardée de trop intervenir sur le sujet déchaîné en France, de l'usage de la chloroquine), et il fut aujourd'hui question de l'état dans lequel nous serons dans l'Après. Tout se passe comme si nous allions à peine déconfiné bosser de ouf. Ça sera loin d'être évident entre personnes endeuillées, personnes affaiblies d'avoir été malades, personnes épuisées d'avoir bossé comme des fous (notamment le personnel hospitalier), personnes sur les rotules après des mois de cohabitation non stop avec leurs enfants, personnes qui auront perdu le rythme et l'envie, tout simplement. Il y aura un effet de choc, des conséquences post-traumatiques. 
Je le sais avec certitude pour le sport : il faudra reprendre les entraînements progressivement et non se jeter dans les premières compétitions ouvertes de l'Après confinement. Même en ayant fait l'effort de continuer à s'exercer en intérieur ou en exerçant le droit à la course à pied qui nous est pour l'instant encore concédé. 

À part aux USA et en Afrique où c'est le démarrage de ce qui pourrait vite virer à l'hécatombe, les chiffres "diminuent" (en gros). Le terrifiant de l'affaire est que par exemple moins de morts en Italie signifiait aujourd'hui "seulement" 610. On en est là. De s'être habitués à se dire : ouf, moins de 700 !

Boris Johnson est sorti en allant mieux des soins intensifs. Est-ce que ça l'aura fait réfléchir ? 

 

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Chroniques du confinement jour 23 : le jardin, la pièce "du grand-père", des nouvelles de la famille

 

    C'était jour sans sport, et j'en ai profité pour une belle détente. Sans déroger aux tâches quotidiennes, c'est leur rythme qui permet de tenir dans un marathon de confinement - il est de plus en plus question qu'il dure jusqu'à fin mai même si côté officiel il n'est que timidement annoncé que "nous ne reprendrons pas au 15 avril" -. Je m'y tiens bien mais ne suis toujours pas parvenue à répondre à mes messages, ni bosser pour la radio. Et depuis le début de cette semaine je n'ai rien fait d'administratif (en même temps : rien n'est extrêmement urgent compte tenu des circonstances). Point commun de tout : il faut se connecter. Et j'ai tendance à économiser mes gigaoctets. 

Regardé toutefois la video tonique de Baptiste Cartieaux qui ronge son frein d'une manière élégante. Je n'ose imaginer comme la situation doit être insoutenable pour un jeune prometteur tel que lui, que le confinement bloque en plein élan. Il fait contre mauvaise fortune bon cœur d'une manière remarquable et susceptible de nous donner la pêche à nous autres petits sportifs lambda. 
Il m'a d'ailleurs donné le courage de retourner au jardin, déplacer le banc et attaquer la partie de la végétation qui était contre le mur. J'ai passé pas mal de temps au jardin, pour le café aussi (sur le banc déplacé) et après la sieste pour lire en buvant mon thé, puis en appelant ma cousine A. afin d'échanger des nouvelles (bonnes, nous avons de la chance après des années où c'était difficile de tous les côtés). C'était une journée comme l'été lorsqu'elle sont belles et chaudes. Je m'étais mise en short long (celui que sur une inspiration subite j'ai glissé dans ma valise au moment du départ, songeant qu'on ne déconfinerait sans doute pas avant la fin de mai). 

Il y a l'insta de Sand_g qui remonte aussi bien le moral. 

Pour la première fois j'ai téléchargé Le Canard Enchaîné. C'était plutôt pratique sauf quelque chose qui se goupille moyen dans les zooms et le déplacement sur les pages. 

Un pont s'est effondré en Italie. Il était signalé comme défaillant depuis un moment mais les autorités compétentes n'avaient pris que des mesures dilatoires. Effet du confinement : seulement deux véhicules concernés alors qu'à l'ordinaire, le trafic y est soutenu. Coup de chance : un seul blessé et semble-t-il léger. 

Le fiston a téléphoné à son père mais n'a pas souhaité me parler : a priori ils ont du mal à faire leurs courses, ayant tous les trois des horaires de gars qui doivent travailler et les files d'attente pour entrer dans les supermarchés étant très longues et il devait se recoller au taf sans plus tarder (1). Il fait les courses pour sa sœur. J'avais sous-estimé son mérite (j'ignorais cette question des files d'attente ; que mes ami·e·s sur Twitter m'ont confirmées comme étant générales à Paris et Petite Couronne (au moins)). 

L'épidémie décroit enfin en Italie mais décroître signifie "seulement" 540 morts aujourd'hui. Nous en sommes si vite arrivés à considérer plus de 500 morts / jour comme un chiffre encourageant. Ça me glace le sang. 

En France on a triché : un bug providentiel empêchait de restituer les chiffres pour les Ehpad. 

J'ai trouvé une brosse métallique dans la cabane à outils avec les outils de jardins. J'en ai profité pour frotter la pièce que j'avais trouvée : il s'agit donc de 10 centimes de francs français de 1896. Mon grand-père maternel avait un an. 

Retrouvé dans un des sacs préparé vite fait au moment de partir quelques vieux carrés d'un chocolat noir au sel délicieux. C'était comme un auto-cadeau. 

Le chat noir (et un peu blanc) est venu nous rendre visite qui a failli rentrer par la fenêtre arrière. Je lui ai poliment dit non. Il n'a pas insisté. 

Soirée studieuse à écouter et LT les infos italiennes et mondiales d'après l'Italie. La France est à nouveau considérée comme une alliée de l'Italie auprès des instances européennes. 
Boris Johnson est dit dans un état stable.

La mesure parisienne anti-coureur à pied était énoncée d'une façon où l'on percevait un brin d'ironie. Ah ces pays qui ont tant tardé à s'y mettre alors que nous (l'Italie) leur donnions l'exemple et qui désormais rivalisent de restrictions cosmétiques (ça n'était pas dit mais l'understatement était fort). 
Je me réjouis à la perspective d'aller courir demain tôt matin.

 

 

(1) En fait il avait appelé son père qui n'avait pas entendu (il était alors au jardin avec moi), et l'a rappelé plus tard (je continuais à desherber) mais l'horaire n'était plus favorable pour le garçon.

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Chroniques du confinement jour 22 : Du sport et un vieux dallage retrouvé


    Désormais nous avons le rythme (il serait temps, ça fait trois semaines. Trois. Semaines. Mais comment ça ?) : un jour sport un jour récup'. 

Alors la récupération est relative : j'ai toujours le défi de mon club abdos - squats - pompes et qui est quotidien. Ainsi que tout le travail de remise en état du jardin, qui est physique quoique volontairement lent. Je le fais pour prendre l'air, pour marcher, en m'efforçant de "prendre soin" et non d'agir en être humain barbare.

Et de toutes façons, aujourd'hui c'était sport. Donc le désormais usual short morning run (24 minutes pour 3,45 km environ en allers-retours sur la voie verte (sans dépasser les limites imparties)) et au soir une séance Tabata bien costaud avec deux challenges :
un sur Bring Sally Up que je n'ai pu suivre car il supprimait de facto ce qui rend pour moi le Tabata supportable à savoir les 10 secondes de récupération après chaque 20 secondes d'efforts
l'autre sur des burpees avec Roxanne de Police en fond sonore. L'idée étant de faire un burpee par "Roxanne" chanté. Là, si je n'ai pas tout fait c'est qu'à un moment, quand ça s'accélère, nous rigolions trop. 
Je ne remercierais jamais assez Romain Pourrat et sa famille pour ces séances qui font un bien fou. 

Il faut dire que les nouvelles générales n'étaient pas à la rigolade, alors pouvoir décompresser était bienvenu. En France plus de 10 000 morts, ça y est, dont environ 1500 pour aujourd'hui. Je commence à connaître, ne serait-ce que via les réseaux, vraiment de nombreuses personnes touchées au moins via leurs aînés. Mourir d'autre chose ces jours-ci, pour une personne très âgées est devenu si rare, que c'est précisé. 

Une mesure a été prise à Paris pour interdire le jogging entre 10h et 19h. Je ne sais trop qu'en penser. La plupart des coureurs à pied réguliers s'entraîne tôt le matin ou tard le soir après le boulot ou entre les midi avec quelques collègues. Il est à supposer que de toutes façons cette dernière catégorie s'est trouvée fort réduite. Les deux premières ne devraient pas être trop gênées par la mesure. Cela dit s'il faut à la fois respecter ces horaires et la limite du kilomètre de rayon, très réduite pour un pratiquant aguerri, ça va finir par rendre le confinement difficile. 

J'ai été taguée pour un défi 10 mouvements 10 répétitions sur des gestes de gainages dynamiques. Le hic il faut se filmer et la mémoire du téléfonino est saturée. Des amies du club ont aussi démarré des sessions de gainages tous les jours à 13h30 ou 13h45. Je préfère m'en tenir au tryptique défi 30 - 20 - 10, course à pied du matin et séances de Tabata.
D'une façon générale j'ai l'impression que tout le monde s'agite beaucoup au lieu de profiter du confinement pour, du moins pour qui n'est pas astreint à du télétravail, enfin se poser un peu, et rester au calme.

En plus ma connexion limitée (je crois que je frôle déjà le plafond mensuel en Go), n'aime guère les sessions zoom et autres interactions. Je me sens un peu en décalage numérique par rapport à mon monde habituel. Et je plains les familles sous-équipées par manque de moyens financiers et qui ont en plus des enfants qui n'ont plus accès à leurs cours du tout. Depuis mon expérience en maison de la presse en septembre et octobre dernier, je sais qu'elles sont nombreuses et souvent pas spécialement hors jeu du monde du travail ; simplement les parents ont des jobs sous-payés (ou : la mère est seule et fait un boulot de survie).

Je croyais naïvement en avoir presque terminé avec les travaux au jardin. Et effectivement j'ai dégagé les derniers ronciers en fin de matinée. Il me restait (pour les jours suivants ?) à déplacer le banc et à débroussailler derrière. 

C'était sans compter sur un mélange de souvenirs et de vouloir dégager une grosse racine : j'ai exhumé l'ancien pavage. Pour le coup j'avais vraiment l'impression que faire des fouilles archéologiques. D'autant plus que j'ai trouvé les morceaux d'un pot de fleur. Ce que j'avais pris depuis le début de mes travaux pour des extraits de tuiles étaient en fait des morceaux de pot de fleurs traditionnels (ceux d'avant ceux en plastique). Pour une raison qui m'échappe, retrouver ce pavement m'a procuré une grande satisfaction. Souvenirs de mon père installant ces dalles ?

La circulation aujourd'hui, devant la maison était assez calme ou plutôt vraiment très professionnelle : des utilitaires, nombreux, et des camions (qui normalement sauf livraisons ne devraient pas passer là). Un peu de voitures particulières aux heures dites "de bureau". 

Peu de nouvelles des enfants, mais après tout ils télétravaillent, eux. Ça semblait aller bien. 

Je n'ai toujours pas répondu à mes mails : en fait la sieste a été bonne et grande, et de facto mes journées, surtout les journées "sport" sont bien remplies, même si l'Homme assure les courses et plus ou moins les repas. 

Et je lis peu, finalement. Un comble ! 
(pendant ce temps mon co-confiné, dévore et s'en trouve fort heureux) (et moi pour lui) (et je suis fière parce que je suis parvenue aujourd'hui à l'empêcher d'aller faire des courses non indispensable (ou du moins pas de façon urgente))

PS : Magnifique Chronique d'un chef opérateur sur entre autre l'éclairage intelligent de l'intervention de La Reine d'Angleterre. Je l'avais perçu mais ainsi comprends ce qui m'avait impressionnée (en plus de son discours et son attitude)

PS' : La lune était censée être remarquable ce soir. Hélas, nuages. 

 

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Chroniques du confinement jour 21 : Lazy day

 

    C'était un jour sans trop de sport, mais du coup je me suis levée plus tard et ai tout fait au ralenti. Encore du travail au jardin, j'en vois le bout, ne me hâtais pas : JF tentait une sauce marchand de vin et je savourais d'être à l'extérieur mais avec les bonnes odeurs de cuisine. Un petit crachin plus tôt le matin s'était transformé en soleil avec légère brise.

J'ai eu un de mes cousins au téléphone et c'était bien. En fin de journée aussi quelques SMS avec une amie. Pour autant je suis peu capable de communiquer (radio, projets professionnels ...) comme si le fait d'être confinée signifiait également se mettre en retrait. Pour la même obscure raison, en plus de ma connexion qui est fragile liée au petit téléphone, je n'ai pas grand goût à participer aux réunions et apéritifs à distances. Tant qu'à être confinés, qu'il s'agisse de calme (se dit une part de mon cerveau). 

J'ai enfin trouvé du temps pour lire. Les échos avec le journal d'un autre confinement (pour une vraie guerre, celle-là) dans "Feu de tout bois" sont nombreux. Et étrangement réconfortants. 
Et aussi pour écouter et regarder les oiseaux. Ranger un peu (retrouver un vieux survêtement). C'était une journée paresseuse, ça n'est pas si souvent qu'on peut se l'accorder. Il y a un poids de la peine générale qui prend sa quantité d'énergie : il est impossible d'oublier toutes celles et ceux qui souffrent. Une part de mes pensées est en permanence vers eux comme si de loin mon énergie pouvait quoi que ce soit (belle illusion). 

La nouvelle du jour était le placement en thérapie intensive de Boris Johnson, comme un coup de boomerang qui lui revenait après avoir joué les bravaches et averti au début son pays que oui, des vieux et des faibles allaient mourir ou être en danger. Si seulement il pouvait s'en sortir mais en ayant réfléchi ! 

La ministre de l'éducation d'Italie a présenté des excuses publiques pour n'avoir pas su anticiper et équiper toutes les écoles, les scuole medie et les lycées de façon à ce que l'enseignement puisse se poursuivre à distance. Et que toutes les familles puissent suivre. Elle annonçait un effort pour que ça devienne possible et que l'on ne soit plus jamais réduit à cette impuissance. 

C'est fou : nous avons désormais l'habitude des comptages quotidiens en ouverture de journaux. Comme si c'était une forme de météo. Les chiffres pour Torino sont inquiétants. 

 

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