Previous month:
mars 2020
Next month:
mai 2020

0 billets

Chroniques du confinement jour 38 : chaise longue et pas de Tabata

 

    Ça devait être une journée de sport et ça avait commencé comme ça. Seulement la séance de Tabata du soir a été reportée : notre jeune coach doit préparer son avenir  et oui, cette période n'est pas de totale liberté, y compris pour les personnes que leur travail ou ce qu'il reste de leurs études n'obligent pas à n'être pas confinées. La façon dont nous nous sommes sentis brièvement désemparés prouvait à quel point ces séances nous font du bien. Elles structurent clairement une de nos soirées sur deux, la transformant en un moment actif et récréatif qui rompt l'isolement. L'horaire choisi (19h10 à 20h, un peu avant) permet de ne pas engloutir toute la soirée. Et à ceux qui travaillent de rentrer du boulot. 

Dès lors, je suis pour ma part passée en mode, lecture à fond, d'autant plus que l'ouvrage en cours me captive (1) et que j'ai sorti une chaise longue étrangement neuve, venue (aux scotchs qui la maintenaient, toujours présents deux ans après) du déménagement de Taverny. Elle remplaçait avantageusement, car possédant ce dispositif pour reposer les pieds que l'ancienne n'avait pas, celle que le voisin voleur nous avait subtilisée, et dont j'ai encore la nostalgie pour sa toile à rayures vertes, classique et simple. Celle-ci semble moins solide, seulement elle a le mérite d'être là. 

Il aura fait un temps divin toute la journée et j'en ai profité (short et tee-shirt) pour prendre le soleil : le risque de brûler ma peau (déjà un peu amarinée par la course à pied) m'a semblé inférieur à celui de manquer de vitamine D en cette étrange sortie d'hiver. Le troglodyte mignon s'en donnait à cœur joie, les mésanges semblent ne plus craindre ma présence (si je ne fais ni geste brusque ni mouvement de rapprochement), j'étais dans un petit paradis. Lire ainsi au jardin durant la matinée puis en lever de sieste aura été un grand moment qui faisait du bien.

Il en fallait, les nouvelles semi-générales, j'entends par là, celles qui concernent des personnes que je connais mais sont liées à l'actualité (et en l'occurrence, la pandémie de #Covid_19 ), n'étaient pas très bonnes. Après un début de semaine qui vu de ma lorgnette pouvait donner l'illusion que l'épidémie s'était bien tassée, c'est reparti d'apprendre qu'un père vient de mourir, qu'une amie sort à peine de la phase où la maladie met HS (y compris les cas censés être les plus légers ne nécessitants pas hospitalisation) et survit grâce aux bons soins de ses voisins, que la mère d'une amie proche a été testée Covid + (2). Bref, le pire est peut-être passé mais rien n'est résolu. 

Le gouvernement en France semble vraiment dépassé. Tandis qu'en Allemagne Angela Merkel dit les choses clairement, qu'en Belgique une jeune femme, Sophie Wilmès, qui se retrouvait au pouvoir le temps de gérer les affaires courantes, parce que ces messieurs n'étaient pas parvenus à se mettre d'accord, semble faire face correctement, qu'en Nouvelle Zélande, Jacinda Ardern, est en passe de réussir à ce que son pays soit le plus épargné possible, et qu'en Italie le tandem Conte - Mattarella limitent les dégâts en donnant le meilleur d'eux-mêmes (3), en France, on nous ment ouvertement (l'exemple des masques "qui ne servent à rien"), on nous parle comme à des enfants immatures, une porte-parole dit des choses absurdes à répétition, et les ministres donnent l'impression qu'il n'y a aucune concertation. Ainsi le ministre de l'éducation nationale avait annoncé des dispositions pour le déconfinement scolaire annoncé par Président Macron au 11 mai, mais il a été démenti aujourd'hui par le premier ministre en mode On se calme ce ne sont que des hypothèses de travail.
À différents échanges au fil de la journée je me rends compte qu'alors que le confinement est en place depuis plus d'un mois, les personnes de bonnes volontés qui souhaitent le respecter sont encore perplexes quant à ce qui est ou non autorisé. Il faut dire que selon les localités et les contrôleurs des interprétations fort différentes semblent en être faites. 

Bref, ce pays devra probablement faire face à une sévère deuxième vague tant tout part dans tous les sens. 

Mon T.I.L. (Today I Learned) concerne les vaches : je sais à présent, grâce à Antoine Thibault,  ce que sont ces sortes de cloches qui n'en sont plus, autour de leur cou. 

Capture d’écran 2020-04-23 à 19.55.58

 

Et j'ai aussi compris grâce à lui pourquoi les six vaches du champ derrière le jardin ne sont apparues que tout récemment.  

La fin de journée, j'entends après la sieste, est passée à toute allure encore plus qu'à l'ordinaire. Quelques échanges familiaux, mais qui ne prirent pas tant de temps. Un peu d'observation au jardin, mais pas si longues non plus. 

Soudain il fut 22h30. 
Je crois que j'ai été victime de l'illusion que Oh il n'y a pas de séance de Tabata, j'ai du temps.

Mon bonheur de ce soir, cette conversation matheuse, que je ne suis plus capable de comprendre pleinement mais dont la survenance me ravit. 

 

Comme dab Lt partial et incomplet des infos italiennes sur Rai News 24

 

(1) Toujours "Feu de tout bois" d'Élisabeth Horem à présent à Doha avec quelques voyages et la présence grave de la guerre civile en Syrie.
(2) Même si elle est asymptômatique pour l'instant et peut tout à fait s'en sortir ainsi et en plus immunisée, c'est une forte inquiétude. 
(3) Je ne crois pas que l'on pourra leur reprocher grand-chose, l'Italie a eu du retard à l'allumage et comme la France partait d'une situation hospitalière dégradée, mais ensuite ils ont souqué ferme. Et zéro mépris de leur peuple, des encouragements et de la pédagogie. Des remerciements. 

Lien vers le site de la santé publique en France 
Liens vers des statistiques :

Wordometer covid-19 coronavirus pandemic (depuis quelques temps le plus complet, entre autre parce qu'il indique le nombre de tests ; un pays comme la France qui teste jusqu'à présent très peu a forcément moins de cas officiels que de cas réels)
Official Data from The World Health Organization via safetydectetives.com
Coronavirus COVID-19 Global Cases by John Hopkins CSSE
2 709 949 cas (dont : 190 098 morts (49 648 aux USA) et 742 255 guéris) 
Ce qui me tracasse c'est que le palier observé en Italie (l'Espagne et la France suivant de peu) s'éternise. Il y a toujours entre 400 et 500 morts par jour. Alors bien sûr, rien à voir avec l'horreur du pic mais doit-on s'habituer à avoir comme ça dans nos pays 400 morts par jour dont soudain nous ou nos proches pouvons faire partie. 


Chroniques du confinement jour 37 : On peut être très actives à ne sembler rien faire


    Je suis frappée d'à quel point vu de l'extérieur et du monde économique nous sommes considérés comme ne faisant rien en ce moment alors que nous sommes très actifs en réalité. Mais sur nos propres activités, effectivement non marchandes et pas rémunérées. 

Les journées sans sport du matin, que je crois toujours au bord d'être plus productives de ce point de vue, le sont en fait moins : moins de rythme, et plus de temps pour faire chaque chose des temps physiologiques (la toilette, le petit-déjeuner ...).

Je me régale de la lecture du blog de confinement d' @SandG . Je le lisais par extraits via son compte Insta mais en lecture calme (je n'ai vu le lien que ce matin) c'est encore mieux. J'apprécie infiniment son humour à toute épreuve.

Si le confinement se prolonge, les journées seront consacrées à écrire nos blogs de confinement et lire ceux des autres. 

Mon co-confiné fait les courses - il a vraiment fait des progrès, n'y va qu'une à deux fois par semaines et je veille à ne pas lui mettre la pression sur ce qu'il a manqué (ou acheté d'incongru, ça lui arrive parfois) - ; chez nous quelqu'un est en panne d'ordi de télétravail et savoure la pause obligée. L'entreprise fait les choses bien : un coursier viendra déposer le nouvel appareil. 

Il faudra se souvenir que certaines entreprises auront traité correctement leurs salariés : aménagements des façons de travailler, salaires maintenues, conditions de travail respectueuses des consignes de sécurité sanitaire. Dommage que ça ne semble pas être la majorité. 

La reprise des classes théorique au 11 mai se prépare dans le plus grand des bazars. Il aurait été si simple de faire comme en Italie (ou c'est bien un peu le bazar concernant le bac, mais tout le reste est renvoyé prudemment à la rentrée de septembre). Je crois que le gouvernement s'est laissé manœuvré par le monde de l'entreprise : l'éducation nationale comme système de garderie pour que l'on puisse plus facilement envoyer à nouveau les parents au travail. La cause des familles pauvres avait aussi été avancée, certains enfants n'ont pas de vrais repas durant ce confinement ; seulement à présent que ça discute ré-ouverture, il semblerait que dans la plupart des établissements, les cantines dont l'approvisionnement se fait ailleurs en fait (les repas n'étant en local que finalisés), ne seront pas remise en route aussi tôt. 

Je crois que je suis à l'aise dans le confinement parce que j'y suis prête depuis fin février, que je n'ai pas de soucis professionnels lourds en cours (pas de librairie qui serait en voie de déposer le bilan, par exemple ; pas d'emprunt que je ne pourrais rembourser), et mes lectures m'ont déjà fait vivre même si c'était par procuration de fiction, ces situations. Nous avons eu la chance de n'être pas malades ou peut-être si (des doutes solides, et notre fille l'a été) mais pas gravement. Dans nos deux familles respectives, la génération pour laquelle nous pourrions avoir peur est déjà quasiment intégralement disparue. Nos conditions matérielles sont simples mais rien ne manque (1). Alors c'est le moment où jamais de nous consacrer à ce qu'à l'ordinaire nous ne pouvons pas faire. Ainsi j'ai dégagé le jardin. Je remets en ordre de marche la petite maison. 
J'écoute les oiseaux et pour la première fois depuis des années nous avons pu assister à la poussée du printemps - c'est spectaculaire, vraiment -. Ça n'empêche pas une profonde tristesse pour la tragédie en train de se jouer. Et la conscience que les lendemains ne vont vraiment pas chanter. L'objectif dans l'immédiat est de ne pas faire partie des victimes de la seconde vague de contaminations qui au vu du bazar de déconfinement trop précoce qui se profile et que ça part dans tous les sens et que les gens sont trop impatients, ne manquera pas d'être redoutable. 

Encore une belle grande journée de lecture. Je suis captivée par "Feu de tout bois" que la vie normale, trop remplie, ne m'avait pas permis de le lire en entier, et surtout de lire avec attention et en prenant des notes - en particulier sur tout ce qui concerne l'écriture et qui me parle tant -. Ce qui est curieux c'est que je me sens happée comme si ce journal présentait un suspens. Il n'y en a aucun, je connais la personne qui l'a écrit je sais comment les choses se sont passées et j'ai des nouvelles plus récentes. Mais le journal, ce journal, possède une forme de tension narrative qualitative. Je ne parviens qu'avec difficultés à le reposer, allez, encore une entrée, allez, je lis jusqu'au déménagement, allez, je lis jusqu'à la fin de l'année en cours. Je savoure de pouvoir, après tout, m'autoriser à le faire. Je crois que le dosage de moments de vie confinée, de voyages auxquels personnellement je sais qu'il m'est inutile de rêver, et de travaux d'écriture et de questionnements sur celle-ci, est l'exact équilibre dont j'ai besoin pour faire face à cette période-ci. 

Je parviens toutefois, en fin de journée et malgré une sieste tardive splendide à effectuer quelques rangements. Il va falloir que je reprenne le rythme des travaux de la maison sinon nous serons priés de rentrer que je n'aurais pas terminé ce que j'ai l'occasion unique de parvenir à dépoter. 

Le déconfinement pour mi-mai m'inquiète, le pays a dépassé les 21000 morts et encore plus de 500 décès aujourd'hui et de l'ordre de 1800 nouveaux cas, sachant qu'on continue à fort peu tester par rapport aux pays voisins. Nous sommes trop loin d'une décrue pour reprendre. 
Il y a hélas une pression générale des gens. Il est beaucoup question d'une file d'attente monstrueuse au drive d'un fast-food ré-ouvert. Et tant de mes ami·e·s se précipitent à passer commande de ci ou ça parce que Oh, c'est cool, les expéditions ont repris. 

Ce n'est pas pareil d'exercer un métier pour lequel on sait qu'un jour où l'autre on risque d'aller au casse-pipe mais ça fait partie du rôle assumé (soignants, pompiers, secours d'une façon générale) et d'être envoyé au casse-pipe pour un job dont ça n'était pas du tout au départ l'objet (livreuses ou livreurs, vendeuses ou vendeurs, factrices ou facteurs, et les métiers de l'enseignement), surtout dans ce second cas, si c'est pour un nombre certains de tâches qui ne présentent pas de réelles urgences. Ce qui est fascinant c'est de constater à quel point pas mal de gens sont tout contents d'aller jouer les petits soldats. Peut-être parce que ça donne un sens à leur travail, qu'on leur fasse croire qu'il est indispensable. Peut-être que c'est moi, aussi, de mon côté, qui ai passé l'âge d'être héroïque. Il me reste statistiquement trop peu d'années pour devancer l'appel au prétexte d'un sacrifice collectif. 
Je ne sais que trop que je peux, que n'importe qui peut, être l'une des prochaines victimes. 

Des personnes de ma belle-famille se sont pris une amende : ils allaient ensemble faire des courses ou rendre visite à quelqu'un de leur famille. En mode, bah, ça n'est rien, nous ne sommes pas malades de toutes façons. Ce petit Ça n'arrive qu'aux autres, si français. Pour ce qui est de se prendre une prune comme pour ce qui est d'être contaminés. 
Les joueurs de pétanque, qui étaient en mode, Non mais ça va, on n'est que quatre. Ou : allez, une dernière partie avant d'être confinés. Sans mesurer un seul instant que précisément, le risque de contamination était peut-être tapit là, dans cette "petite dernière". Car le virus s'en fout, et d'ailleurs ne s'en fout même pas, il n'a zéro intention, zéro état d'âme, il ne sait même pas qu'il tue, il est là ou pas, et contamine ou non. Il n'y a aucune morale dans tout ça.

Je pense fréquemment ces jours-ci à mes amis Padawan et EricLM toujours détenus dans un hôtel des environs de chez eux, en compagnie des personnes qui arrivaient en Nouvelle Calédonie par le même avion, sous prétexte d'une quarantaine qu'ils auraient vraiment tout aussi bien pu accomplir à domicile. 

Échanges de nouvelles avec Claude et les enfants, même si Le Fiston se montre peu locace. J'ai moi-même du mal à répondre aux messages que je reçois et j'ai raté un apéro virtuel avec les ami·e·s du triathlon. OK pour cause d'ordi saturé et de connexion que ça consomme trop fort, mais sans doute aussi au fond parce que je pressens qu'il faut que certaines activités et présences nous manquent afin que le déconfinement ne soit pas qu'une épreuve. Je savoure d'être en retrait, puisque c'est ce qui est nécessaire. Je savourerais d'autant mieux les retrouvailles, qu'on n'aura pas trop eu recours à quelques ersatz de revoyures. 

J'ai cuisiné ce soir un chouette risotto à base de ma préparation de la veille + quelques gousses d'ail noir délicieux (rapportées de la maison il y a plus d'un mois et gardées au réfrigérateur à défaut de mieux).

 

(1) Sauf de la levure : je souhaitais faire un gâteau c'est raté. On voit à quel point la situation est grave (je plaisante).

 

LT du soir des infos sur Rai News 24 

Lien vers le site de la santé publique en France 
Liens vers des statistiques :

Wordometer covid-19 coronavirus pandemic (depuis quelques temps le plus complet, entre autre parce qu'il indique le nombre de tests ; un pays comme la France qui teste jusqu'à présent très peu a forcément moins de cas officiels que de cas réels)
Official Data from The World Health Organization via safetydectetives.com
Coronavirus COVID-19 Global Cases by John Hopkins CSSE
2 621 436 cas (dont : 182 989 morts (46 771 aux USA) et 714 319 guéris) 

PS : Un cadeau d'Alice, ce lien

Chroniques du confinement jour 36 : I'm in reading heaven !

Capture d’écran 2020-04-21 à 21.50.36

Ce touite de Nawal m'a fait prendre conscience à quel point j'étais privilégiée. En même temps je sais bien un peu pourquoi : les malheurs nous les avons déjà encaissés, pour un certain nombre d'entre eux. Nous n'avons plus que le tracas de sauver notre peau et que nos enfants s'en sortent et nos proches aussi. Le souci du travail et de la survie économique (mais dans l'immédiat, ne se présente pas une de nos pires fins de mois, ça peut encore un peu tenir). 

Et aujourd'hui pour moi c'était vraiment ça : I've been in reading heaven all day long. Plongée dans "Feu de tout bois" toujours, lecture ô combien parfaite pour le confinement. Car il y a à la fois du confinement et du voyage. Et d'être au cœur du monde, de ce qui s'y joue, en même temps. 

Je n'ai rien fait d'autre, captivée et pouvant, après tout, me l'accorder. Ce qu'Élisabeth écrit du travail d'écrire est si juste. 

Capture d’écran 2020-04-21 à 21.46.39

Cette date du 11 mai, clairement prématurée au regard de l'évolution actuelle de l'épidémie m'inquiète. Il faudrait dire On fait encore toutes et tous un effort et on reprend en juin. 

Je suis profondément d'accord avec ce touite de @dareljedid

Ma sœur a repris le travail mais avec les conditions de sécurité sanitaires respectées (gants, masques, gel hydro-alcoolique et effort pour espacer les bureaux). J'espère que ça ira pour elle.

Désormais la course à pied c'est un jour sur deux, sauf conditions météo particulières. Une séance de 25 à 30 minute à 8h du matin sur la voie verte quasi déserte - d'ailleurs ce matin nous n'avons croisé personne, pas même un promeneur de son chien -. Je n'ai pas fait de séance particulière : une crampe au mollet gauche m'avait réveillée au matin et je sentais la petite tension persistante qu'on éprouve dans ces cas-là. 
Et le même soir la séance de Tabata, vraiment top, comme dab. Et qui fait un bien fou. Nous commençons à sentir les progrès. 

Il faisait beau mais un peu de vent et un peu de frais. J'ai passé un moment avant le déjeuner à lire au jardin après avoir écouté les oiseaux. Nous commençons à reconnaître bien les chants. Grâce aux uns et à la lecture, j'ai oublié un temps les circonstances générales et ça permet de bien tenir le coup. 

Je sais qu'il faut prendre des forces à présent parce que le retour dans la vie ordinaire sera rude et plein du danger d'être à notre tour plus sérieusement touchés. 

C'est moi qui me suis occupée du dîner, j'ai cuit du riz et préparé une petite sauce à base de crème et de banane. Je note pour les lectrices et lecteurs de longtemps plus tard, ou peut-être moi-même, qui sait, que vraiment pour l'instant nous ne manquons de rien, faisons nos petites courses pas plus de deux fois par semaine (en gros) et mangeons des plats simples en cherchant à équilibrer. Ce qui fait que dans notre cas, l'alimentation est plutôt plus saine qu'à l'ordinaire avec son lot de trucs mangés le midi vite fait près du lieu de travail, parfois des sandwich pour aller plus vite, ou du gras, du un peu junk food (même si personnellement je cherche à éviter, on n'a pas toujours le choix). 

Bonnes nouvelles de mon amie Claude, je le note ici pour me rappeler combien son SMS m'a fait chaud au cœur. 

Demain moins de lecture et davantage de travail. Il faut vraiment que je bosse à nouveau pour la radio et pour l'AiR Nu. Seulement ça ne sera possible qu'une fois davantage de ménage effectué sur l'ordi. 

 

 

Lien vers le site de la santé publique en France 
Liens vers des statistiques :

Wordometer covid-19 coronavirus pandemic (depuis quelques temps le plus complet, entre autre parce qu'il indique le nombre de tests ; un pays comme la France qui teste jusqu'à présent très peu a forcément moins de cas officiels que de cas réels)
Official Data from The World Health Organization via safetydectetives.com
Coronavirus COVID-19 Global Cases by John Hopkins CSSE
2 543 588 cas (dont : 176 596 morts (44 752 aux USA) et 687 034 guéris) 

 

 

 

 

 


Chroniques du confinement jour 35 : reprendre le ménage sur l'ordi, et lire sans se priver


    C'était jour de récupération, sans sport à part le défi abdos - squats - pompes, et j'en ai profité pour lire à loisir. Le temps (météo) s'y prêtait : sous des apparences de beau temps, c'était bien bien frisquet et assez venteux. Pas un vent de tempête, certes, mais un vent de j'ai froid si je reste dehors sans bouger, par exemple pour lire au jardin.

L'appli Bird up que Laurence m'a conseillée se révèle un piège : je suis capable de passer un temps fou, encore plus qu'avant à écouter les oiseaux et avec cette sorte de Chazam ornithologique, toute heureuse de repérer telle ou telle voix. 
À la tombée du soir, ce que je prenais pour un merle inspiré était en fait une grive musicienne. L'appli m'a aussi permis de déceler qu'il y a un rouge-gorge, au moins dans les environs. Même si je ne l'ai encore jamais vu.
Le déconfinement sera difficile, je suis ravie de mes activités de confinée.

La journée a filé à toute allure, j'accompagnais mentalement mon amie Élisabeth en Syrie et lors de ses trajets en Grèce et en Turquie. Dans la soirée j'ai dû les laisser en Éthiopie : il me fallait accomplir quelques tâches, préparer mon attestation pour le short legal morning run du lendemain matin, ranger quelques objets (l'idée étant de vider un carton par jour), et nettoyer la petite valise rouge sur laquelle un scotch de déménagement avait laissé une trace visqueuse redoutable. Me secouer pour ce minimum vital, et même si j'ai laissé les repas à JF (qui nous a cuit une hampe le midi avec patates et carottes fraîches), c'était un bon petit travail. 

Le tri - sauvegarde et ménage des photos m'a tenue pour le reste de la soirée. Je crois que ça sera ma tâche principale de la semaine, l'ordi n'avait plus que 2,2 Go de disponibles. 

De ce fait j'ai laissé tomber le LT des infos italiennes. Les nouvelles que j'avais captées à différents moments de la journée pouvaient toutes se résumer France ou Italie par le fait que les gens sont en train, poussés par leurs employeurs ou de leur propre chef parce qu'ils n'en peuvent plus et que les infos de par les hommes de pouvoir sont contradictoires et confuses, de déconfiner bien trop vite. L'homme lui-même a répondu à son chef qui l'appelait pour prendre des nouvelles qu'il avait hâte de revenir le 11 mai. Or l'épidémie ne sera pas suffisamment calmée avant fin mai pour l'Italie et mi juin pour la France. Pourquoi tant d'impatience ? Je peux le comprendre là où les gens ont faim. Pour l'instant la plupart des habitants d'ici s'en sortent, j'espère ne pas me tromper. Alors pourquoi aller volontairement se jeter dans le danger, quand le seul effort à faire est de rester au calme ?

Les plus raisonnables de mes amies ont des tentations de consommation : dès que la moindre boutique annonce un peu de livraisons possibles hop hop elles se réjouissent et décident de commander ou d'y aller voir. J'ai l'impression qu'on ne peut pas lutter. Nous avons été dressés pour consommer, dressés pour être productifs - oui il le faut mais pour quelques temps encore c'est à l'État de se substituer à nous en tant que petits pions productifs sous peine qu'au bout du compte il reste tellement moins de pions que le monde tel que nous le connaissions devra s'arrêter -. C'est impressionnant d'à quel point il semble difficile de se déprogrammer. 

En attendant, bonnes nouvelles de la famille et de quelques amies, ce qui fait du bien et plaisir pour les personnes concernées. 

Nous regardons circuler les six vaches du champ d'à côté. Elle vont de celui-ci à l'autre, derrière le rideau d'arbres. L'une d'elle semble intriguée par notre présence. Les autres trop occupées à mastiquer. 
Il y a depuis plusieurs jours des sons de tronçonneuses dans le lointain pas si éloigné, qui me font craindre pour les arbres.

Je suis heureuse pour la première fois depuis mes années d'enfance et de jeunesse, je crois bien, d'avoir pu voir au jour le jour le décollage du printemps, à présent lancé : les arbres sont feuillus, ça y est. 



Lien vers le site de la santé publique en France 
Liens vers des statistiques :

Wordometer covid-19 coronavirus pandemic (depuis quelques temps le plus complet, entre autre parce qu'il indique le nombre de tests ; un pays comme la France qui teste jusqu'à présent très peu a forcément moins de cas officiels que de cas réels)
Official Data from The World Health Organization via safetydectetives.com
Coronavirus COVID-19 Global Cases by John Hopkins CSSE
2 474 054 cas (dont : 170 191 morts (42 263 aux USA) et 645 019 guéris) 

La France a dépassé les 20 000 morts officiels ; il est beaucoup trop tôt et il sera encore trop tôt le 11 mai pour déconfiner. L'Allemagne, en revanche avec sa politique de tests, de quarantaine, et son nombre de lits en réanimation suffisant peut commencer dès maintenant (colonne rouge le nombre de morts le 20 avril)

Capture d’écran 2020-04-21 à 00.00.33

 


Quelques photos d'il y a deux ans

 

    Ce soir l'ordi m'a rappelée à l'ordre - depuis le début du confinement je me disais Dès que j'en aurai fini avec le jardin, je m'occuperai des photos ; et puis j'ai enchaîné sur d'autres menus rangements -, sa mémoire est saturée, je dois faire du ménage. C'est facile et simple : j'ai trop de photos. Me voilà donc ce soir astreinte à reprendre la tâche de Sisyphe, du moins lorsque l'on prend des photos quotidiennes, qui est d'en faire le tri, les copies (sur disque dur et un autre lieu) puis le ménage. 

J'aime bien le faire à la main, pour partie, ce qui me permet de revisiter mes jours. C'est particulièrement utile sur la période que j'aborde à présent : le printemps d'il y a deux ans. Je travaillais alors pour la librairie Charybde tout en passant mes week-ends à préparer la maison de mes parents pour sa vente ; encore épuisée par le déménagement des affaires qui m'avait pris (là aussi, tri, jetages, sauvegardes, rangements) un an de week-ends chargés. Sans compter le deuil principal et deux autres sortes de deuils pour moi annexes mais non négligeables : un beau-frère et un cousin par alliance, partis brutalement, l'un comme l'autre, de la vie de celle qui avait été leur compagne. Il faut s'habituer, même si on ne se voyait pas si fréquemment, à ce qu'ils ne soient plus là. Plus du tout là. Et qu'on n'ait même pas pu leur dire au revoir, car les ruptures furent brutales. On se retrouve quittées, de façon secondaire et collatérale. C'est assez étrange comme effet. D'autant plus qu'il s'accompagne d'une perte d'estime très forte envers eux, qui ont tant menti.
Dès lors de ce printemps 2018 qui comporta néanmoins d'excellents moment, à la librairie notamment, il me reste du fait de l'écrasante fatigue peu de souvenirs. Ou plutôt ils sont présents mais comme entassés, non datés. Ils manquent d'indexation. En trier les photos m'offre l'apaisement de reprendre pied dans ma mémoire. 

 

Accessoirement, je retrouve traces d'endroits qui n'existent plus, ou plutôt de bâtiments qui n'existent plus dans des endroits qui ont totalement changé. 

Ainsi ces bâtiments à Clichy, près du parc des Impressionnistes et qui récemment encore n'étaient plus qu'un immense trou de fondations à construire (1). Dommage, en leur temps ils ne manquaient pas de charmes 

(photos prises le dimanche 1er avril 2018, jour de Pâques, en revenant de notre habituel sunday morning run)

20180401_121937

Fullsizeoutput_1ae7

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le 4 avril (2018, donc), chez Charybde il y avait eu à la fois un tournage dans la journée et une soirée en compagnie d'Alan Parks, et de son traducteur Olivier Deparis, de celles qui font bonheur à se rappeler plus tard. 

20180404_161913

Le tournage était pour un court métrage que devaient présenter ensuite à leurs enseignants des élèves d'une école de cinéma. 

C'est terrible, vu du confinement, on sursaute à les voir, à nous voir, les uns des autres si rapprochés, sans masques ni rien de tout ce qui s'est installé qu'on doivent les mettre ou qu'on en manque, dans notre quotidien et pour un long moment. 

Que sont-ils devenus ? Que deviendront-ils dans le monde de l'Après, et sa crise économique qui ne manquera pas de heurter de plein fouet tout ce qui concerne la culture ? 

Je m'aperçois que l'épidémie (et ma recherche d'emploi) m'ont fait rater la parution de "L'enfant de février" que pourtant j'attendais. 
DSC01262

Un livre de plus à ajouter à la liste des lectures souhaitées après le déconfinement. 

 

 

 

 

 

 

 

 

Fullsizeoutput_1aee

Il y avait eu une autre soirée le 5 (je devais être trop épuisée pour en conserver un souvenir précis) et le 6 avril nous avions reçu Marc Voltenauer, d'abord à la librairie puis principalement dans un café du XIIème où il avait ses habitudes et bien des amis. Ce fut l'une des soirées les plus réussie. Avec des habitués du café restés à écouter, alors que la lecture n'était pas forcément leur occupation préférée. 

Rétrospectivement, je me demande comment j'ai fait, comment nous faisions tous (de la librairie) pour tenir le coup avec un tel rythme. 

Quoi qu'il advienne après cette période de confinement, je pourrais me souvenir que j'aurais connu dix années fort vivantes d'un point de vue professionnel, et fait de magnifiques rencontres.  

Voir les photos du monde dans le café, paraît tellement étrange à présent. Connaîtrons-nous un jour de tels moments à nouveau ?  IMG_1619

 

 

 

 

 

(1) C'est peut-être encore le cas. Le confinement a fait que je ne suis plus repassée par là depuis un mois et demi.


Chroniques du confinement jour 34 : Bien courir

 

    Bon sunday morning run, en 56'13'' soit à pas grand chose de la limite légale, due to un crochet au cimetière (rien n'interdit de passer au cimetière, non ? Il est bien dans le périmètre du kilomètre autour de la petite maison) : en passant sur la voie verte j'avais vu que la tempête du début de la semaine passée avait mis à terre certains des pots de fleurs. Ça ne m'aurait pas laissé en paix de les laisser ainsi renversés. Une des plantes avait fini sa vie, je l'ai jetée. Le cimetière était particulièrement triste : plus rien de naturel de fleuri. Nous ne nous sommes pas attardés, pas à l'abri d'un citoyen délateur zélé et je savais le temps compté. 

Grâce à une appli indiquée par mon amie Laurence, j'ai peut-être enfin le nom de l'oiseau chanteur : ce serait un troglodyte mignon. J'attends de disposer d'un peut de temps pour vérifier. 

Quelqu'un sur Twitter, de la cyclosphère, a indiqué que Why we cycle était disponible sur Vimeo gratuitement pendant 24h. Je me suis fait un plaisir de le regarder et JF aussi, finalement pendant le déjeuner (1)

Alice indique dans un de ses billets une vidéo intéressante (de DirtyBiology), datant de 2014 et relatant une épidémie dans un jeu en réseau (le très fameux WOW). C'est différent car dans un jeu les gens savent qu'ils ne risquent pas vraiment leur vie, il n'empêche, que sur les comportements ça peut donner des indications. Le Youtubeur n'a pas tort : les modélisations ont souvent ceci de faux qu'elles ne prennent pas suffisamment en compte la bêtise humaine. 

Dans son journal de novembre 2008, Élisabeth qui avait fait pour ses livres un voyage à Glasgow évoque le Child Migrants Trust. Des enfants du Royaume Uni avaient dont jusqu'en 1970 (!) été envoyés ici ou là aux bords du Commonwealth dans l'idée de faire souche localement une fois devenus grands. Certain·e·s n'étaient pas orphelins. C'est terriblement l'action symétrique de celle qui fut faite en France où des enfants des territoires d'Outre-Mer avaient été envoyés en Métropole sous couvert de placements et d'avoir une meilleure éducation, jouer la main d'œuvre gratuite dans les départements ruraux (2). Comment s'étonner après ça du peu de cas que font nos dirigeants de la santé de l'ensemble de leur population : si nous sommes peu fortunés, nos enfants eux-mêmes sont considérés comme de la main d'œuvre peu importe les dégâts. J'ai l'impression que dans leur esprit, c'est toujours ainsi. 

Je songe à nouveau à une conversation de la veille avec ma sœur : ce virus redoutable est en train d'apprendre aux personnes de pleine santé (à d'autres aussi, il frappe tout le monde) ce que c'est que la fatigue, que d'être réellement fatiguées. Et bien des ami·e·s qui guérissent ou ont guéri d'une version de ce SRAS qui ne les a pas mené·e·s jusqu'à l'hospitalisation, lorsqu'ils ou elles décrivent l'état dans lequel ils se retrouvent une fois tiré·e·s d'affaires, relatent quelque chose qui ressemble fort à l'état moyen de quelqu'un avec une thalassémie. Voilà, nous c'est toute notre vie comme ça, sans réel espoir que ça aille mieux à moins d'être rentiers ou de pouvoir vraiment travailler à notre propre rythme avec des plages de repos dans la journée. 

 

Le bruit de la ville en ce dimanche d'un confinement qui semble respecté est si faible que l'on entend les vaches brouter. Elles sont dans le champ derrière le jardinet et l'on entend le son de l'herbe arrachée. Je vous garantis qu'une vache peut sembler apathique lorsqu'elle rumine, mais que lorsqu'elle broute, elle est d'un dynamisme de prof de zumba.

J'avais déjà remarqué qu'on entendait le vol des oiseaux, même les petits, les moineaux, le ffrrrrrttt de leurs ailes. 

Le premier ministre français a fait une longue émission de télé semble-t-il pour ne pas dire grand chose, mais pour une fois ne pas trop mentir non plus. La seule annonce concrète a semblé être la reprise doucement au cas par cas des visites de familles en Ephad. 

Un des points troublant de la situation actuelle est que la plupart des propositions habituelles de solidarités entre amis et connaissances ne peuvent plus avoir cours. Par exemple on se serait volontiers conviés à l'apéritif avec les voisins d'en face, eux qui nous demandaient si ça allait - oui nous sommes confinés dans pas grand mais en même temps c'est assez spacieux, nous ne sommes que deux, nous pouvons courir le matin et nous sommes assez vieux pour ne pas avoir des besoins fous d'énergie à dépenser (3) -, seulement voilà, Passez donc voire un verre, par les temps qui courent c'est no way. 

 

(1) pas volontaire, simplement je n'ai pas voulu interrompre le film et comme ça intéressait aussi mon co-confiné, c'était aussi simple ainsi, sur la table de la pièce avec le petit ordi.

(2) ce que raconte fort bien le roman d'Ariane Bois, "L'île aux enfants" 

(3) D'ailleurs c'est un peu un rêve de thalassémique, ça, avoir de l'énergie à dépenser. Ça nous arrive si rarement. 

 

 

 

Lien vers le site de la santé publique en France 
Liens vers des statistiques :

Wordometer covid-19 coronavirus pandemic (depuis quelques temps le plus complet, entre autre parce qu'il indique le nombre de tests ; un pays comme la France qui teste jusqu'à présent très peu a forcément moins de cas officiels que de cas réels)
Official Data from The World Health Organization via safetydectetives.com
Coronavirus COVID-19 Global Cases by John Hopkins CSSE
2 372 991 cas (dont : 163 636 morts (39 651 aux USA) et 611 747 guéris) (point à 18h30)


Chroniques du confinement jour 33 : laver les carreaux (mais pas que ça)

 

    Jour "sans" sport, autrement dit seulement le défi abdos squats pompes. Mais jour avec téléphone : j'ai Le Fiston au fil le matin et ma sœur en soirée. Je redécouvre avec #LeConfinement l'usage du téléphone pour se parler, usage que j'avais perdu depuis l'internet et le côté beaucoup moins intrusif de la messagerie. Seulement il est vrai que la messagerie va bien si elle s'accompagne de se voir en entier avec assez de régularité. Sans espoir de se voir rapidement, la voix devient à nouveau nécessaire. Parce qu'elle est vraiment mieux que rien.

Le temps est agréablement variable. J'ai pu lire au jardin, quoiqu'il ne fît pas très chaud, rien à voir avec les journée d'été des débuts de la semaine passée.

Un peu de désherbage, les ronciers repartent s'ils ne sont pas déracinés. Un peu de dépoussiérage des meubles aussi, en fin de journée. Et vers 8 heures le nettoyage des carreaux, côté ouest, vers la rue. J'avais calculé que le samedi était le jour parfait : peu de monde allant au travail, de l'affluence seulement après. L'Homme bien sûr me dit : Ben, ça te prend comme ça ? sans même imaginer un seul instant que ça faisait plusieurs jours que j'avais repéré le moment opportun. 
J'ai laissé de grossières traînées que le soleil de la fin de journée n'aura pas manqué de souligner mais au moins c'est fait et on y voit mieux.

L'avantage d'avoir accompli dès le matin assez tôt la tâche quotidienne (1), c'est qu'ensuite on peut se sentir du temps libre. 

J'en ai profité pour regarder des documentaires, entre deux lectures, ainsi un sur Alain-Fournier, l'autre sur Boris Vian, les deux participants d'une série "Une maison, un écrivain ...", thème idéal pendant le confinement. 
De là, dans un enchaînement dont You Tube a le secret, je me suis retrouvée à regarder un reportage sur l'enquête concernant la mort de Marco Pantani (un peu convenu et sans grand intérêt si ce n'est quelques images de Rimini et le fait de repenser à ce champion, dopé certes, mais ni plus ni moins que tant de ces collègues à l'époque et le résultat a été pour lui dramatique (les addictions de bien des sportifs viennent de celles aux dopants)). L'ensemble des vidéos au moment de la sieste avec un vrai temps de sommeil dedans et ensuite c'était la forme pour la soirée.

Se sentir en forme est merveilleux. Paradoxalement c'est au moment où beaucoup se sentent du fait du Covid-19 épuisés comme nous le sommes à nos moments de faiblesses, nous les thalassémiques, que nous nous sentons, grâce au confinement qui nous permet de vivre à notre rythme, en nous allongeant dès que nécessaire et sans forcer pour "faire comme tout le monde", en forme comme je peux l'imaginer pour des personnes normales quand elles vont bien. Il m'aura fallu de deux à trois semaines afin d'atteindre ce niveau de plénitude. Avec un soin particulier sur le dosage du sport et une modération alimentaire, venue un peu d'elle-même (fini de manger pour tenter que ça réveille et redonne de l'énergie). Le déconfinement sera pour moi une épreuve, en plus qu'il est parti en France pour survenir trop tôt et donc n'être pas sans danger. Je crains de faire partie des malades de deuxième vague, car nous aurons été obligés de reprendre le travail de façon prématurée par rapport à l'épidémie. 

En fin de soirée, comme dab LT des infos sur Rai News 24 

Je retiendrai surtout ces images des citoyens de Saviano qui ne peuvent s'empêcher d'accompagner le cercueil de leur maire, mort du Covid_19. 

 

(1) Je me suis fixé d'accomplir au moins une tâche pour la maison chaque jour. 

 

Lien vers le site de la santé publique en France 
Liens vers des statistiques :

Wordometer covid-19 coronavirus pandemic (depuis quelques temps le plus complet, entre autre parce qu'il indique le nombre de tests ; un pays comme la France qui teste jusqu'à présent très peu a forcément moins de cas officiels que de cas réels)
Official Data from The World Health Organization via safetydectetives.com
Coronavirus COVID-19 Global Cases by John Hopkins CSSE
2 321 385 cas (dont : 159 620 morts (38,768 aux USA) et 594 536 guéris) 


Quel est cet oiseau ?

    Il est tout petit (plus petit qu'un moineau), brun plutôt uni (vu de loin, il ou elle est extrêmement vif/vive ne se laisse pas approcher), tout fin avec une queue qui bouge en éventail quand il chante. Il a son nid sous une gouttière voisine. C'est probablement une espèce très répandue, et que je connaissais peut-être enfant. Mais voilà, à force de travailler comme une brute dans une très grande ville, j'ai perdu le nom des arbres et celui des oiseaux, fors certaines exceptions.
Contrairement aux autres habitants des environs, un couple de piafs très bavards et un autre de mésanges remarquablement peu farouches, s'ils sont deux on ne les voit pas sortir au même moment.

Si vous savez qui il est, s'il vous plaît dites-le moi.

lieu d'enregistrement : lisière d'une petite ville dans le Cotentin, jardin avec un champ derrière

2020_04_18_09_58_10

 


Chroniques du confinement jour 32 : une chouette journée sportive, l'air de rien

 

    Il avait plu bien fort dans la nuit et j'ai cru qu'il allait falloir renoncer à courir. Et puis vers 8h le temps a viré au gris simple, et nous avons pu aller trotter. Je me suis fait plaisir j'ai essayé la séance qu'indiquait Running Addict : la Moneghetti ; un peu adaptée à mon niveau. C'est donc devenu avec deux allures : le vite de moi (6 mn / km ou un peu moins), et le normal de moi (7 mn 30 s du km ou plus) : 4 x 90 s en alternant 1 x vite 1 x normal ; 4 x 60 s  1 x vite 1 x normal ; 4 x 30 s 1 x vite 1 x normal ;  4 x 15 s  1 x vite 1 x normal. 
Il indiquait des séances d'une vingtaine de minutes à la base. La mienne a pris 31'33'' et j'ai parcouru 4,44 km en faisant un peu de navette sur la voie verte, en restant dans la limite légale théorique du confinement, et où nous n'avons croisé que le monsieur qui marche avec une béquille et sans doute comme un effort de rééducation. 
Le fait d'avoir eu comme ça un petit objectif, ce qui nécessitait un brin de concentration, m'a mise en joie. D'y arriver pas si mal également. Finalement il se pourrait qu'au moins en course à pied je ne perde pas tant que ça.

La séance de Tabata fut elle aussi très réussie. Romain (Pourrat) l'avait particulièrement équilibrée, il n'y avait pas de défis (comme les défis Roxanne), lesquels me poussent à trop forcer. Et de parvenir à bien suivre, même si un peu plus lentement sur l'un des exercices, m'a donné la pèche. 

 

   L'une des premières informations du matin fut l'annonce du décès du chanteur Christophe, qui bizarrement semblait attrister JF - je ne l'en savais pas fan, peut-être a-t-il des souvenirs - ; d'ailleurs c'est lui qui me l'a appris, il lisait les infos sur son téléfonino et il a dit Oh merde ! d'un ton qui m'a un instant laissé croire qu'un truc grave était survenu. 
Dès lors j'ai regardé quelques infos ici ou là, une amie sur Twitter m'a fait pas de son peu de sympathie pour le monsieur à cause de la façon dont il avait traitée Michèle Torr. J'ai donc effectué quelques recherches, je crois que je la confondais un brin avec Nicoletta. Et là Youtube avec ses suggestions redoutables (1) m'a emmenée dans une maison où Jacques Brel habita. Il y avait des extraits de lettres et le sujet était bien plus intime que bien des documentaires que j'ai pu voir sur cet homme sans cesse en mouvement. Une de ses anciennes amoureuses témoignait, moins esquintées que d'autres car elle a eu une part du choix (ou : une illusion de part du choix) qui lui appartint : il voulait partir faire le tour du monde en voilier et elle pouvait venir, seulement elle avait un jeune fils qu'elle voyait peu en raison de son divorce (dû à sa relation avec le chanteur). Elle a choisi de rester non loin de son enfant. Et il est finalement parti avec sa deuxième fille et Maddly Bamy. Le déroulé des choses m'a bien rappelé quelqu'un. Incapable de ne pas se lancer dans le chemin de la séduction et bien embarrassé d'y trop bien parvenir, ou fracassé de malheur de n'y arriver pas. Au bout du compte, presque uniquement centré sur lui-même quoi que capables de grandes bontés (d'où que les gens peuvent le croire généreux), et persuadé à cause de ses moments de chagrins profonds lorsque ses entreprises de séduction ne rencontrent pas le succès d'être quelqu'un de tendre, quand ce n'est qu'un chagrin d'échec, celui de la manipulation essayée. Voir cette femme qui s'en étant tirée, assumait ses fautes (elle-même était tombée sous la séduction en chagrinant une de ses meilleures amies), et se souvenait des bonheurs que le fait de croire avoir choisi la fin de l'histoire d'amour préservait d'être moisis rétroactivement par la tromperie du garçon, m'a été d'un grand réconfort.
En plus que ça m'a permis de songer à tout autre chose qu'à l'épidémie. 

Du chanteur initial dont il était question, il semblerait qu'il ne soit pas mort d'une attaque du virus, mais d'un autre type d'attaque pulmonaire. Comme il y a eu transfert d'un hôpital à un autre et d'Île de France à Brest, on peut supposer qu'il a peut-être été une victime indirecte : sans doute les services étant saturés n'a-t-il pas pu être pris en charge aussi vite qu'il l'aurait fallu, ou sans ce déplacement risqué. Bref, son décès en ce moment même n'est sans doute pas étranger à la pandémie et tout ce qu'elle modifie. 

J'ai commencé tardivement les petites écritures du quotidien, et ne les ai avancées qu'après la sieste et terminées qu'après la séance de Tabata et le dîner. C'est l'avantage de disposer de son temps. 

Pas non plus de jardinage, de toutes façons la terre était détrempée, et la matinée avait filé. Un long moment j'étais ainsi restée à observer les oiseaux que l'après pluie rendait particulièrement actifs. Je ne sais toujours pas le nom de l'espèce du petit chanteur remarquable. Le temps de sa présence, c'était beau à en pleurer. J'ai vu le couple de mésanges, peu farouches, et deux fois deux moineaux, avec un léger doute lors du second passage pour s'il s'agissait ou non du couple habituel. J'éprouve honte et rage à faire partie de cette humanité qui par son nombre et son mode de vie principal bousille toute ces beautés. Mais à part me montrer à mon échelle la plus respectueuse et la moins sur-consommatrice possible, je ne sais que faire (2).

Je suis toutefois restée, parce qu'il faisait gris mais tout doux, à lire un moment au jardin, toujours "Feu de tout bois", toujours la période syrienne - même si elle est ponctuée de voyages vers d'autres destinations -. C'est la lecture parfaite pour cette période du confinement. 

Belle petite sieste. Doublement interrompue parce que ce guetteur du parking d'Aldi qu'est mon co-confiné s'exclamait que les gendarmes y étaient. Ils ont, semble-t-il, effectué quelques contrôles et prié un camping car qui stationne là depuis le début du confinement de s'en abstenir au moins aux heures ouvrées. Ses habitants et leur véhicule sont revenus en soirée. Et parce qu'un coup de tonnerre a résonné violemment. Avec un peu plus tard des éclairs dans le ciel. Mais rien de tout ces préparatifs ne fut suivi d'orage avec pluie. 

Je me suis remise à mes petites notes du quotidiens. L'heure du Tabata est venue très vite. 
Douche, dîner, bloguage ici même et c'est déjà l'heure du LT des infos de Rai News 24, sous des éclairs d'orages, ceux-là bien pluvieux. 

Un billet sur le blog de Monsieur Kaplan m'a fait repensé aux derniers mots cohérents de mon père, qui furent une belle déclaration d'amour au peuple arménien. Laquelle restera sans doute un mystère pour moi, non que je n'aie été d'accord avec ses propos - j'éprouve de l'estime pour celleux que je connais, et ça coïncidait bien avec ce que je pensais d'eux (mais je suis très consciente que comme dans tout groupe humain il contient également son lot de crapules et d'idiots) -, mais que je me demande bien (ce) qui est à l'origine du fait qu'il ait soudain éprouvé le besoin de rassembler ses dernières forces mentales pour les exprimer.

Trump à trumpité, poussant au soulèvement dans les provinces démocrates confinées

J'ai failli omettre l'événement de la journée : les vaches sont de retour dans le champ de derrière [le jardin] !

 

 

(1) J'arrive fort bien à ne pas tomber dans des tas de pièges de l'internet et des réseaux, mais parfois, je me laisse embarquer par les liens YouTube et les documentaires improbables qu'ils nous mettent sous la dent.

(2) Tenter de militer, j'ai déjà essayé. Outre que je ne trouve pas de mouvement qui me corresponde vraiment, les enjeux mesquins sont les mêmes dans chaque organisation et le temps à y consacrer incompatible avec une vie professionnelle à tenir (pour quelqu'un pourvu d'une thalassémie). Faire des dons financiers : pas tant que ma situation reste incertaine, sans pouvoir établir de budget.

 

 

 

Lien vers le site de la santé publique en France 
Liens vers des statistiques :

Wordometer covid-19 coronavirus pandemic (depuis quelques temps le plus complet, entre autre parce qu'il indique le nombre de tests ; un pays comme la France qui teste jusqu'à présent très peu a forcément moins de cas officiels que de cas réels)
Official Data from The World Health Organization via safetydectetives.com
Coronavirus COVID-19 Global Cases by John Hopkins CSSE
2 225 916 cas (dont : 152 526 morts (36 153 aux USA) et 567 279 guéris) 

(extrait du tableau de bord de wordometer à ce soir ; et cette question : comment se fait-il que la Belgique ait un tel pourcentage de décès (alors qu'elle semble tester ce qui fait que la densité de cas mortels n'est pas faussée, contrairement à la France qui ne teste que les cas graves et certains personnels) ?)

Capture d’écran 2020-04-17 à 21.57.26


Chroniques du confinement jour 31 : naissance d'un petit Sacha, mort du grand Sepulveda

 

    C'était jour de récupération, quelque chose me dit qu'il ne faut pas trop tirer sur les organismes fragilisés par le peu d'amplitudes de déplacements, et j'en ai profité pour lire un peu ici et là, répondre doucement à des messages, repérer un film de Wim Wenders que je peux voir via Arte (1) avant le 18/04. Mon thème de sieste est tout trouvé. 

À 10h52 j'ai reçu via Whatsapp la belle photo d'un petit Sacha tout nouveau né au fils musicien d'un de mes vieux amis. J'étais toute heureuse pour eux, le jeune père, la jeune mère, le grand-père et la grand-mère, même si je l'ai perdue de vue par la force des circonstances (et aussi de trop travailler, on finit par ne plus voir des personnes que l'on appréciait). 

À 11h22 la nouvelle de la mort de Sepulveda m'est parvenue, toujours via Whatsapp, cette fois-ci par le groupe du cercle de lecture de l'Attrape-Cœurs, et qui m'aurait rattrapée de toutes façons dès que je serai passée sur Twitter peu après. Une victime de plus du Covid-19. Quand la veille au soir il avait été en passant, lors d'un reportage sur un collectif d'écrivains, évoqué qu'il était toujours en réanimation je m'étais dit que ça n'était pas fort bon signe, lui qui faisait partie des premiers signalés hospitalisé, en Espagne. La triste nouvelle ne me surprend donc pas. La tristesse n'en est pas moins grande. 

J'aurais eu une demi-heure de répit d'insouciance retrouvée et de croire à nouveau en un avenir possible.

JF est parti faire des courses. Il semble si mal conscient du danger que j'espère qu'il reste très prudent. En tout cas y aller est pour lui le contraire d'une corvée. Je m'efforce de lui faciliter la tâche en ne réclamant rien de compliquer. Je peux rester fort longtemps à me contenter de manger ce qu'il y a, j'ai cette chance immense. 

Être seule permet de rêver un peu, et de laisser venir les souvenirs. 

Capture d’écran 2020-04-16 à 12.37.32

La voisine de deux maisons plus loin n'a plus depuis dimanche soir (ou lundi ?) son ou ses petits enfants. Je regrette un peu l'animation que ça mettait à certaines heures. Ça ne m'empêche pas de savourer le calme revenu, également.

Il fait de nouveau plutôt chaud, après plusieurs jours où le pull était nécessaire dehors.
C'est magnifique d'observer de près l'arrivée du printemps. Je ne suis pas la seule à le faire ; je connais au moins un expert. D'ailleurs j'aime ce qu'il écrit au sujet du confinement : 

Capture d’écran 2020-04-16 à 11.56.40

Je me suis aperçue que j'étais trop légère en connaissance des oiseaux pour remplir correctement l'observation de mon jardin. Je ne sais dire que C'est un moineau, une mésange, un merle, sans distinction. J'essaie donc de m'instruire avant que d'écrire des bêtises.

Lecture sur le banc au jardin après le déjeuner. JF à mes côtés puis s'entraînant à la pétanque. Je suis exagérément fière de cette petite diagonale d'entraînement. Les fortes averses orageuses de la fin de la journée auront sans doute un peu modifié sa configuration, il conviendra de remettre les choses en ordre. 

L'après-midi aura été consacrée à un film de Wim Wenders, "Everything will be fine" que j'avais manqué. Il est sorti au printemps 2015 et c'est sans doute une raison suffisante, je bossais dur et j'allais mal après l'attentat contre Charlie Hebdo. Et puis je me méfie des films qui mettent en scène un écrivain, c'est généralement balourd et faux. Après, il se trouve que l'accident dont nous avons été fin mars les témoins auditifs nous ayant un peu secoué, j'ai cru que quelque chose pourrait se glaner dans l'expérience du personnage. En fait non, car il est impliqué directement dans l'accident qui a lieu. Le film m'a déçue, mais je me suis quand même laissée porter, les décors étaient si doux, la lenteur si confortable et Charlotte Gainsbourg si prenante en mère qui a perdu l'un de ses enfants. Les autres acteurs ne m'ont hélas pas semblé au diapason. Et celui qui tient le rôle principal, celui d'un taiseux qui parle peu et bas, donnait l'impression de tenter d'imiter James Dean, la présence en moins. Oui voilà je crois qu'il manque à ce film un acteur hors catégorie qui aurait emporté le morceau et fait le poids face à Charlotte. 
Enfin, les ellipses de quatre ans en quatre ans m'ont semblé un brin artificielles, un peu comme si précisément ce qui ne nous était pas donné à voir était sans doute l'intéressant. 
Pour finir, peut-être que la 3D dont nous ne pouvions pas profiter sur notre petit écran, transcende le film. Qui sait ?

La fin de journée aura curieusement été productive alors que j'ai passé bien du temps à regarder le ciel, les moments de pluie et écouter les oiseaux - ça y est j'ai repéré le grand chanteur, un tout petit brun, tout fin, celui qui a son nid probablement sous un coin de la gouttière de la maison voisine où vivait le voisin voleur - : j'ai descendu les deux valises en plastique qui étaient au dessus de l'armoire du sous-sol et les ai vidées. La petite rouge contenait mon ancienne machine à écrire électrique, une folie pour l'époque. La grande marron, du linge de maison dont de très beaux napperons et une robe de chambre de Nino, ainsi qu'un châle à poches irlandais que je me souvenais d'avoir acheté pour Mado à Carteret. J'ai rangé différents éléments et aussi rangé un peu les vêtements en haut, préparé les lessives à venir.

Notre dîner fut de grignotage (un avocat, du fromage, de l'houmous ...) et tardif (vers 20h30). J'ai pris une douche dans l'idée de me relancer en énergie pour la soirée. 

Très vite c'était l'heure du LT des infos italiennes. Le problème majeur m'a semblé ce soir que l'épidémie, si elle se tassait, ne diminuait pas vraiment nettement. Alors les pro-économies reprennent des arguments, puisqu'il est évident que l'on ne peut rester longtemps en arrêt. Bolsonaro a viré son ministre de la santé qui prônait un confinement : clairement, lui s'en fout que meurent les gens. 

Aux USA dans certains états qui avaient mis en place un confinement, les plus précaires manifestent : leur risque immédiat, malgré des aides annoncées, est de mourir de faim. Tant qu'ils ne sont pas directement touchés par la maladie, c'est pour eux péril plus lointain. Il fut dit aux infos italiennes que certains manifestants étaient armés. 

J'ai été accueillie dans ma journée par une belle brassée de messages amis, il serait temps que j'y réponde. Tout se passe comme si je craignais d'aller trop vite, comme si le confinement nous mettait dans l'obligation de "faire durer". 

Serait-ce enfin la fin du "Vite, beaucoup, loin, mal" qu'évoquait Carl Vanwelde dans un de ses billets

(1) "Everything will be fine" (sorti en avril 2015 ce qui explique sans doute, la période étant si rude encore, je parvenais tout juste à aller bosser et voir les ami·e·s comme moi endeuillé·e·s, que je l'avais manqué)

 

 

Lien vers le site de la santé publique en France 
Liens vers des statistiques :

Wordometer covid-19 coronavirus pandemic (depuis quelques temps le plus complet, entre autre parce qu'il indique le nombre de tests ; un pays comme la France qui teste jusqu'à présent très peu a forcément moins de cas officiels que de cas réels)
Official Data from The World Health Organization via safetydectetives.com
Coronavirus COVID-19 Global Cases by John Hopkins CSSE
2 173 168 cas (dont : 144 949 morts (34 475 aux USA) et 546 296 guéris)