Chroniques du confinement jour 33 : laver les carreaux (mais pas que ça)
Quelques photos d'il y a deux ans

Chroniques du confinement jour 34 : Bien courir

 

    Bon sunday morning run, en 56'13'' soit à pas grand chose de la limite légale, due to un crochet au cimetière (rien n'interdit de passer au cimetière, non ? Il est bien dans le périmètre du kilomètre autour de la petite maison) : en passant sur la voie verte j'avais vu que la tempête du début de la semaine passée avait mis à terre certains des pots de fleurs. Ça ne m'aurait pas laissé en paix de les laisser ainsi renversés. Une des plantes avait fini sa vie, je l'ai jetée. Le cimetière était particulièrement triste : plus rien de naturel de fleuri. Nous ne nous sommes pas attardés, pas à l'abri d'un citoyen délateur zélé et je savais le temps compté. 

Grâce à une appli indiquée par mon amie Laurence, j'ai peut-être enfin le nom de l'oiseau chanteur : ce serait un troglodyte mignon. J'attends de disposer d'un peut de temps pour vérifier. 

Quelqu'un sur Twitter, de la cyclosphère, a indiqué que Why we cycle était disponible sur Vimeo gratuitement pendant 24h. Je me suis fait un plaisir de le regarder et JF aussi, finalement pendant le déjeuner (1)

Alice indique dans un de ses billets une vidéo intéressante (de DirtyBiology), datant de 2014 et relatant une épidémie dans un jeu en réseau (le très fameux WOW). C'est différent car dans un jeu les gens savent qu'ils ne risquent pas vraiment leur vie, il n'empêche, que sur les comportements ça peut donner des indications. Le Youtubeur n'a pas tort : les modélisations ont souvent ceci de faux qu'elles ne prennent pas suffisamment en compte la bêtise humaine. 

Dans son journal de novembre 2008, Élisabeth qui avait fait pour ses livres un voyage à Glasgow évoque le Child Migrants Trust. Des enfants du Royaume Uni avaient dont jusqu'en 1970 (!) été envoyés ici ou là aux bords du Commonwealth dans l'idée de faire souche localement une fois devenus grands. Certain·e·s n'étaient pas orphelins. C'est terriblement l'action symétrique de celle qui fut faite en France où des enfants des territoires d'Outre-Mer avaient été envoyés en Métropole sous couvert de placements et d'avoir une meilleure éducation, jouer la main d'œuvre gratuite dans les départements ruraux (2). Comment s'étonner après ça du peu de cas que font nos dirigeants de la santé de l'ensemble de leur population : si nous sommes peu fortunés, nos enfants eux-mêmes sont considérés comme de la main d'œuvre peu importe les dégâts. J'ai l'impression que dans leur esprit, c'est toujours ainsi. 

Je songe à nouveau à une conversation de la veille avec ma sœur : ce virus redoutable est en train d'apprendre aux personnes de pleine santé (à d'autres aussi, il frappe tout le monde) ce que c'est que la fatigue, que d'être réellement fatiguées. Et bien des ami·e·s qui guérissent ou ont guéri d'une version de ce SRAS qui ne les a pas mené·e·s jusqu'à l'hospitalisation, lorsqu'ils ou elles décrivent l'état dans lequel ils se retrouvent une fois tiré·e·s d'affaires, relatent quelque chose qui ressemble fort à l'état moyen de quelqu'un avec une thalassémie. Voilà, nous c'est toute notre vie comme ça, sans réel espoir que ça aille mieux à moins d'être rentiers ou de pouvoir vraiment travailler à notre propre rythme avec des plages de repos dans la journée. 

 

Le bruit de la ville en ce dimanche d'un confinement qui semble respecté est si faible que l'on entend les vaches brouter. Elles sont dans le champ derrière le jardinet et l'on entend le son de l'herbe arrachée. Je vous garantis qu'une vache peut sembler apathique lorsqu'elle rumine, mais que lorsqu'elle broute, elle est d'un dynamisme de prof de zumba.

J'avais déjà remarqué qu'on entendait le vol des oiseaux, même les petits, les moineaux, le ffrrrrrttt de leurs ailes. 

Le premier ministre français a fait une longue émission de télé semble-t-il pour ne pas dire grand chose, mais pour une fois ne pas trop mentir non plus. La seule annonce concrète a semblé être la reprise doucement au cas par cas des visites de familles en Ephad. 

Un des points troublant de la situation actuelle est que la plupart des propositions habituelles de solidarités entre amis et connaissances ne peuvent plus avoir cours. Par exemple on se serait volontiers conviés à l'apéritif avec les voisins d'en face, eux qui nous demandaient si ça allait - oui nous sommes confinés dans pas grand mais en même temps c'est assez spacieux, nous ne sommes que deux, nous pouvons courir le matin et nous sommes assez vieux pour ne pas avoir des besoins fous d'énergie à dépenser (3) -, seulement voilà, Passez donc voire un verre, par les temps qui courent c'est no way. 

 

(1) pas volontaire, simplement je n'ai pas voulu interrompre le film et comme ça intéressait aussi mon co-confiné, c'était aussi simple ainsi, sur la table de la pièce avec le petit ordi.

(2) ce que raconte fort bien le roman d'Ariane Bois, "L'île aux enfants" 

(3) D'ailleurs c'est un peu un rêve de thalassémique, ça, avoir de l'énergie à dépenser. Ça nous arrive si rarement. 

 

 

 

Lien vers le site de la santé publique en France 
Liens vers des statistiques :

Wordometer covid-19 coronavirus pandemic (depuis quelques temps le plus complet, entre autre parce qu'il indique le nombre de tests ; un pays comme la France qui teste jusqu'à présent très peu a forcément moins de cas officiels que de cas réels)
Official Data from The World Health Organization via safetydectetives.com
Coronavirus COVID-19 Global Cases by John Hopkins CSSE
2 372 991 cas (dont : 163 636 morts (39 651 aux USA) et 611 747 guéris) (point à 18h30)

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