La catastrophe du Vajont
24 février 2020
Il me semble que j'avais déjà suivi le thread qu'en avait fait Valerio Motta à l'été 2018 mais que peut-être je n'avais pas la bonne connexion internet et pas vu ou pas jusqu'au bout, l'étonnante reconstitution en scène par Marco Paolini (langue : italien).
Mais voilà, aujourd'hui j'avais fait un petit entraînement le matin, je comptais faire une sieste rapide, répondre à des annonces d'emploi, préparer mon émission de mercredi et puis voilà qu'en recommençant à suivre l'actualité d'Italie, autant dire la progression du #Covid_19 , j'ai vu ses touites sur les mesures de confinement et la fin anticipée du carnaval de Venise (cf. billet précédent) et partant de là, je suis remontée vers son thread, toujours épinglé, sur la catastrophe du Vajont.
Elle remonte au 9 octobre 1963 mais les tenants et les aboutissants de l'affaire initiale : la construction d'un barrage malgré des objections - entre autre de la part de géologues -, ressemblent à tant de choses qui se passent de nos jours : affairisme de certains, jeux de pouvoir, museler les opposants, mépris des petites gens et de leur vie même, lanceurs (ou ici en l'occurrence lanceuse) d'alerte accusés de #FakeNews (1). Puis la catastrophe arrive, imparable.
Ce qui se passe en fait en ce moment à l'échelle du monde.
La mauvaise foi qui perdura de la part des plus officiels médias a une allure hélas très moderne. Ainsi comme le barrage n'a pas cédé (point particulièrement fascinant) mais que c'est techniquement un immense glissement de terrain qui a provoqué le passage d'un tsunami dans la vallée - puisque les terres et roches avaient pris place dans le lac artificiel, l'eau devait bien aller quelque part -, ils trouvèrent moyen, du moins dans un premier temps, de parler d'une catastrophe naturelle.
J'ai donc lu et relu le thread avec intérêt puis suis tombée dans la reconstitution. Happée. J'en ai oublié mon intention de vraie sieste, tout ce que j'avais à faire et même le dîner.
Au delà de cette tragédie précise, il y a là quelque chose à creuser. Si l'on pouvait ainsi narrer toutes les sombres histoires menant à des catastrophes, ça marcherait mieux d'avertir les gens.
Cet événement de scène fut donné en 1997 sur les lieux mêmes, peut-être que parmi le public se trouvaient des survivants, ou de leurs descendants. C'est impressionnant aussi de voir le double passage du temps : déjà important entre la catastrophe et l'époque de la mise sur scène, et à nouveau importante entre cet exploit et maintenant. Marco Paolini, depuis n'a pas chômé.
Liens vers le thread de Valerio Motta :
épisode 1 : la vallée
épisode 2 : le chantier du barrage et un drame voisin
épisode 3 : Autour du futur barrage, l'inquiétude grandit
épisode 4 : Pendant que l'eau s'élève
épisode 5 : L'eau monte, la montagne tremble
épisode 6 : Les dernières heures de Longarone
Quelques documentaires traînent sur Youtube :
Scena del disastro di Vajont
Longarone : Vajont dam disaster
Diga del Vajont
(1) Un des points de l'histoire qu'on croirait d'aujourd'hui est que la seule journaliste suffisamment indépendante, Tina Merlin, soutenue par son journal et courageuse pour écrire des articles qui disaient la vérité fut en procès de la part des constructeurs du barrage sous l'accusation de répandre des rumeurs. Or entre-temps un premier glissement de terrain avait vraiment eu lieu, tel qu'elle en indiquait le danger dans l'article incriminé. L'accusation s'était effondrée.