L'épidémie prend de plus en plus de place mais les gens, du moins ceux que je croise où fréquentent restent calmes
26 février 2020
Pour ma part journée active : sports, recherche d'emploi - contacts avec différentes personnes, messages, téléphones -, et préparation de l'émission de radio du lendemain. Au milieu : un déjeuner heureux avec une amie dans le centre de Paris.
La ville est bien vidée de touristes, pour autant les parisiens ou régionaux semblent vaquer à leurs occupations sans restrictions. C'est plutôt la météo qui est dissuasive : violentes giboulées de grésil. Je m'en suis ramassée deux : en rentrant de déjeuner et lors de l'entraînement de course à pied.
Les français venant d'Italie, souvent par le biais de l'interdiction provisoire d'école pour leurs enfants, observent une quarantaine de facto. Il n'y a pour autant pas d'obligation.
La France ne fait plus semblant de croire que "pas chez nous".
En Italie, l'espèce de panique de vendredi a fait place à du sérieux face à un problème majeur. Les ennemis politiques semblent mettre une partie de leurs divergences en sourdine et ça bosse. Les frictions sont surtout sur le plan de : qu'est-ce qui relève des décisions régionales qu'est-ce qui dépend d'ordres de l'État ?
L'image du jour (vue à la télé italienne) c'est le ministre iranien vu malade la veille en conférence de presse, déclaré malade du coronavirus, et qui fait une video de téléphone de son lit d'hôpital. Il y est parfait, héroïque, je suis malade mais je ne me laisserais pas abattre et tout notre pays peut s'en sortir aussi. Sauf qu'on le voit tellement dans une apparence d'être au bout de sa vie, que ça serait presque, même pour quelqu'un de calme comme moi, un effet paniquant.
La Rai a haussé son niveau, invité impressionnant de hauteur de vue (pas forcément d'accord avec lui, mais clairement : ils partent du principe que le téléspectateur n'est pas un idiot).
Des infos pratiques : comment se laver les mains efficacement, préparer chez soi un liquide désinfectant efficace à partir de produits qu'on peut avoir déjà sous la main (le liquide hydro-machin-désinfectant de l'industrie est en rupture de stock). Des tentes ont été installées sur les terrains des hôpitaux pour offrir des lieux de confinement à des patients qui pourraient affluer. Des sujets sur le télétravail. C'est impressionnant en quatre à cinq jours, tout s'est orienté en mode : s'organiser, que faire, mesures, analyses des conséquences, financières et économiques notamment, "Uniti contro l'epidemia". Et déjà des propositions d'amélioration d'organisations pour après ; ce qui frappe vu de l'extérieur c'est que sur l'essentiel, c'est le pragmatisme qui l'emporte, la politique politicienne semble mise de côté.
Une bizarrerie à Milan : les boutiques et les cafés doivent fermer tôt (18h ?) mais là où de l'alimentaire est vendu ou préparé (restaurant) l'ouverture peut être tardive. Ça donne un aspect curieux.
Troublant aussi de voir un Milan nocturne désert.
Les politiciens mêmes les plus extrémistes semblent s'être mis en ordre de marche, j'ai l'impression qu'en France ça ne se fera pas. Une esquisse au moins d'Union sacrée face à une menace majeure. Les gens ne sont pas pris pour des cons. Les journalistes semblent (et pourtant : la Rai) disposer d'une certaine liberté de travail.
Liens vers des statistiques :
Coronavirus COVID-19 Global Cases by John Hopkins CSSE
Official Data from The World Health Oragnization via safetydectetives.com