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L'épidémie prend de plus en plus de place mais les gens, du moins ceux que je croise où fréquentent restent calmes

 

    Pour ma part journée active : sports, recherche d'emploi - contacts avec différentes personnes, messages, téléphones -, et préparation de l'émission de radio du lendemain. Au milieu : un déjeuner heureux avec une amie dans le centre de Paris.

La ville est bien vidée de touristes, pour autant les parisiens ou régionaux semblent vaquer à leurs occupations sans restrictions. C'est plutôt la météo qui est dissuasive : violentes giboulées de grésil. Je m'en suis ramassée deux : en rentrant de déjeuner et lors de l'entraînement de course à pied.

Les français venant d'Italie, souvent par le biais de l'interdiction provisoire d'école pour leurs enfants, observent une quarantaine de facto. Il n'y a pour autant pas d'obligation.

La France ne fait plus semblant de croire que "pas chez nous". 

En Italie, l'espèce de panique de vendredi a fait place à du sérieux face à un problème majeur. Les ennemis politiques semblent mettre une partie de leurs divergences en sourdine et ça bosse. Les frictions sont surtout sur le plan de : qu'est-ce qui relève des décisions régionales qu'est-ce qui dépend d'ordres de l'État ?

L'image du jour (vue à la télé italienne) c'est le ministre iranien vu malade la veille en conférence de presse, déclaré malade du coronavirus, et qui fait une video de téléphone de son lit d'hôpital. Il y est parfait, héroïque, je suis malade mais je ne me laisserais pas abattre et tout notre pays peut s'en sortir aussi. Sauf qu'on le voit tellement dans une apparence d'être au bout de sa vie, que ça serait presque, même pour quelqu'un de calme comme moi, un effet paniquant.

La Rai a haussé son niveau, invité impressionnant de hauteur de vue (pas forcément d'accord avec lui, mais clairement : ils partent du principe que le téléspectateur n'est pas un idiot). 

Des infos pratiques : comment se laver les mains efficacement, préparer chez soi un liquide désinfectant efficace à partir de produits qu'on peut avoir déjà sous la main (le liquide hydro-machin-désinfectant de l'industrie est en rupture de stock). Des tentes ont été installées sur les terrains des hôpitaux pour offrir des lieux de confinement à des patients qui pourraient affluer. Des sujets sur le télétravail. C'est impressionnant en quatre à cinq jours, tout s'est orienté en mode : s'organiser, que faire, mesures, analyses des conséquences, financières et économiques notamment, "Uniti contro l'epidemia". Et déjà des propositions d'amélioration d'organisations pour après ; ce qui frappe vu de l'extérieur c'est que sur l'essentiel, c'est le pragmatisme qui l'emporte, la politique politicienne semble mise de côté.

Une bizarrerie à Milan : les boutiques et les cafés doivent fermer tôt (18h ?) mais là où de l'alimentaire est vendu ou préparé (restaurant) l'ouverture peut être tardive. Ça donne un aspect curieux. 

Troublant aussi de voir un Milan nocturne désert. 

Les politiciens mêmes les plus extrémistes semblent s'être mis en ordre de marche, j'ai l'impression qu'en France ça ne se fera pas. Une esquisse au moins d'Union sacrée face à une menace majeure. Les gens ne sont pas pris pour des cons. Les journalistes semblent (et pourtant : la Rai) disposer d'une certaine liberté de travail.

 

Liens vers des statistiques :

Coronavirus COVID-19 Global Cases by John Hopkins CSSE 
Official Data from The World Health Oragnization via safetydectetives.com

 

 

 

 


La menteuse (flagrant délit)

Vers le métro Censier où j'avais rendez-vous à moins que ce ne fut vers Satin Lazare, là où je devais effectuer un changement, je croise une femme élégante, corporate classe V.I.P. chaussures incluses de celles qui ne sont pas faites pour marcher (1), bref tenue irréprochable selon les critères professionnels et bourgeois. Elle parlait dans son téléphone.

"Je suis en jeans troués et baskets, là, vraiment je peux pas venir, il faudrait que je repasse chez moi"

 

(Ça m'a rappelé le type au début des téléphones portables, quand ça captait plus souvent plus difficilement qu'aujourd'hui, d'où qu'on avait tendance parfois à y parler très fort, et qui criait dans le sien, en plein Paris ou pas loin "Mais puisque je te dis que je suis à Angoulême")

(1) Que les femmes acceptent ça me laisse totalement perplexe. Mais beaucoup semblent avoir intégré que c'est beau. Sauf qu'en fait pas tant et que ça nique pieds et chevilles et à force même le dos. Je crois qu'il faudra au moins deux fins du monde avant que les femmes n'apprennent à se débarrasser de l'implicite "tenues pour être belles = tenues pour être sexuellement attirantes" qu'on nous inculque dès le début de nos vies. 


Les artisans de demain

Je crois que j'ai déjà relayé certaines de leurs videos : ces voyageurs, qui ne sont pas les artisans, les artisans de demain ce sont les personnes qu'ils rencontrent et qui donnent de l'espoir pour un monde survivant, sont depuis plusieurs mois mon bonheur et mon petit courage du dimanche.

Ils sont partis d'Afrique du Sud, semblent jober quand nécessaire, et ne consommer que ce qu'il faut. Leur carnet de voyage video est clairement centré sur les autres, s'ils se mettent en scène c'est pour mieux témoigner d'un état du monde souvent surprenant. Mais je ne suis pas surprise qu'il le soit.
Ils font part de leurs erreurs aussi, ne prétendent pas tout savoir, s'efforcent de ne pas jouer aux touristes et d'ailleurs leur véhicule est une bagnole pratique aménagée plutôt qu'un camping car. Grâce à eux j'apprends plein de trucs, j'ai l'impression de rencontrer une foule de gens bien, ils m'apporte et sans doute à tou·te·s leurs autres "followers" des connaissances et de l'espoir.

Au fil des semaines, je pense à eux deux comme si nous nous connaissions vraiment - il faut dire que j'ai aussi eu dans ma vie des ami·e·s qui voyageaient, ce qui fait que j'ai l'habitude de "suivre" -. J'aime beaucoup leur discrétion et leur tact, ce que je crois deviner (d'après les expériences d'autres personnes que je connais) dans ce qu'ils préfèrent taire : elle et lui sont là pour attraper des moments de partages surtout, et de la beauté.

Ce dimanche, il s'agissait de ski dans une station au Pakistan. Les bouilles réjouies des gamines et gamins qu'ils croisent en bas de la piste valent tout l'or du monde ; la jeune patineuse artistique prometteuse.
La guerre, le pire, ne sont pas toujours obligés de l'emporter.

Merci à ces voyageurs du partage. Gratitude. Respect.

PS : Sans compter que la qualité des vidéos est impressionnante. Le travail que ça représente, en plus de toute l'intendance à assurer pour voyager m'impressionne.


Vrac un lundi, vite

 

    Ce n'est un paradoxe qu'apparent, mais quand on a bossé sans vraiment de temps morts depuis en réalité plus d'un an et demi, période précédée de deux années presque non-stop (côté familial et côté professionnel), on se retrouve lorsque le travail salarié vient à manqué, totalement sur-occupée : tout ce qui n'avait pas été fait rapplique et l'on s'y attaque enfin et l'on n'a à nouveau plus trop de temps personnel. 

La différence est simplement de pouvoir l'organiser à sa guise, ce qui n'est pas rien. 

Donc voilà, vite fait, parce que je n'ai pas le temps, notes de ce lundi : 

Je veux depuis jeudi soir écrire un billet sur le logo de Beaubourg ; je le note ici afin d'y repenser dès que ça pourra.

Madonna donne une série de concerts au Grand Rex à Paris. Les fans viennent de loin. À cette occasion les téléphones portables sont interdits et pour obliger les gens à respecter l'interdiction sans qu'ils ne se sentent dépossédés de leur doudou électronique pour autant, un recours à des pochettes verrouillables à eu lieu. Exemple ici. Ça n'est pas la première fois, les prods d'autres artistes y ont eu recours, seulement c'est Madonna donc la démarche est beaucoup diffusée. Je trouve ça intéressant, au moins sur ce que ça dit de l'air du temps.

J'ai déposé mon dossier de demande de retour dans l'indemnisation auprès de Pôle Emploi. Déposé dans la boîte à lettre de l'agence de ma ville, car elle semblait fermée. Agence locale car c'est ce qui m'avait été indiqué par une réponse personnalisée via mon "espace personnel" sur le site.
Il fut un temps où toute interruption d'un contrat de travail pendant la période d'essai même s'il s'agissait d'une démission, ne coupait pas les droits à indemnisation. Puis il y eut une condition de "après moins de 60 jours" dans l'emploi en question. Mon départ du poste en maison de la presse correspondait à ces deux critères. Hélas de nos jours et malgré un travail de com' gouvernemental pour dire le contraire (1), démissionner d'un emploi coupe les droits à indemnisation si une période indemnisée était en cours. C'est la raison pour laquelle les abandons de postes se multiplient, souvent avec accord de l'employeur quitté : ça fait un départ pour licenciement, sans indemnité à payer pour ce dernier et sans fin anticipé d'indemnisation pour l'ex-chômeur bientôt ex-salarié.
Peu me chaulait dans la mesure où j'ai ensuite enchaîné sur un CDD. Seulement voilà : les deux mois de durée de ce dernier ne permettent plus de revenir dans les clous de l'indemnisation alors que c'était le cas avant le 1er novembre 2019. Je ne crois pas que les personnes qui ne sont pas concernées par le chômage aient mesuré l'impact de la restriction des mesures prises à partir de cette date. Seulement qui est hélas dans ces situations a pu vite se rendre compte d'à quel point sont fortes les nouvelles restrictions. 
Je n'écris pas ce qui précède pour me plaindre. Je cherche activement. J'ai quelques pistes. J'écris pour témoigner de ce que c'est en vrai. Pour une personne lambda qui a par deux fois perdu son travail parce que l'entreprise fermait ou changeait d'objet, qui a quitté trois postes pour de nouvelles expériences, parfois appelée par les employeurs suivants, et subi des concours de circonstances qui ont écourté les nouveaux contrats - voire volatilisé dans un cas (2). J'ai également tenté de créer ma propre entreprise, seulement mon apport personnel était insuffisant pour la viabilité du projet devant l'endettement nécessaire pour le compléter (3). De plus de nos jours les contrats salariés sont en concurrence plus que jamais avec les stages, l'apprentissage et  l'auto-entreprenariat comme salariat déguisé - pas mal d'employeurs et d'"auto-entrepreneurs" s'assoient sur l'obligation de diversité des "clients" -. 

Petit rappel avec la complicité d'Isidark Poireau

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Je prépare mon émission de radio de mercredi soir. Lire, alors, est un travail (certes, des plus agréables, il n'empêche, j'ai une obligation de résultat).

 

Sur le front du Covid-19 avant qu'il ne change encore de nom : 

Coronavirus COVID-19 Global Cases by John Hopkins CSSE 
Official Data from The World Health Oragnization via safetydectetives.com

À l'heure où j'écris ce billet le premier lien n'est plus accessible, on dirait qu'il nécessite désormais une connexion autorisée : 79553 cas dont 2628 morts et 25215 guéris. Les responsables français semblent depuis ce matin se rendre compte (mieux vaut tard) que Ah ben oui peut-être l'épidémie peut arriver jusqu'ici. Parviennent jusqu'à moi des infos fragmentaires (je ne suis pas en permanence à suivre, je suis occupée à poser ma candidature ici ou là pour un emploi (voir paragraphe précédent)) : un train arrêté 4h à la frontière Italo-Autrichienne, un bus bloqué à Lyon Perrache en provenance d'Italie, le commissariat du XIIIème un temps bouclé parce qu'une touriste chinoise y aurait fait un malaise. Je reçois un message en mode Évite le XIIIème, ce qui dans la mesure où l'hôpital Bichat n'est pas loin (où furent pris en charge les premiers cas recensés sur le sol français), me semble un peu vain.

Pour la première fois des personnes parmi mes ami·e·s de vers Paris sont concernées par les mesures restrictives de précaution ou leurs enfants (retours de séjours en Italie). Iels sont dans des situations où iels pourront s'adapter ; il n'empêche que d'un point de vue général pour les personnes concernées au même titre, ça risque d'être assez chaotique du point de vue pratique : quelle est ta situation vis-à-vis d'un employeur quand tu reviens de congés et ... que tu es bien rentré et en apparente bonne santé mais que tu ne peux pas aller travailler parce que telles sont les consignes ?

 

(1) Ça n'est vrai que dans le cas d'un départ pour suivre certaines formations et avec accord préalable de l'employeur et d'une instance qui semble remplacer l'ancien FONGECIF. Autant dire qu'il s'agit davantage d'un départ en congé de formation que de démissions. 

(2) Bataclan, 13 novembre 2015, la personne pour laquelle j'aurais dû travailler y était, s'en est sortie mais a changé de vie. Le poste envisagé a purement et simplement disparu.

(3) Oui des aides existent, surtout pour une librairie. Seulement en pratique et dans le meilleur des cas (elles sont accordées) il faut déjà avoir de quoi assurer les premiers mois, tout ce qu'il faut dépenser avant même que la première vente ait lieu.


La catastrophe du Vajont

 

    Il me semble que j'avais déjà suivi le thread qu'en avait fait Valerio Motta à l'été 2018 mais que peut-être je n'avais pas la bonne connexion internet et pas vu ou pas jusqu'au bout, l'étonnante reconstitution en scène par Marco Paolini (langue : italien).

Mais voilà, aujourd'hui j'avais fait un petit entraînement le matin, je comptais faire une sieste rapide, répondre à des annonces d'emploi, préparer mon émission de mercredi et puis voilà qu'en recommençant à suivre l'actualité d'Italie, autant dire la progression du #Covid_19 , j'ai vu ses touites sur les mesures de confinement et la fin anticipée du carnaval de Venise (cf. billet précédent) et partant de là, je suis remontée vers son thread, toujours épinglé, sur la catastrophe du Vajont.

Elle remonte au 9 octobre 1963 mais les tenants et les aboutissants de l'affaire initiale : la construction d'un barrage malgré des objections - entre autre de la part de géologues -, ressemblent à tant de choses qui se passent de nos jours : affairisme de certains, jeux de pouvoir, museler les opposants, mépris des petites gens et de leur vie même, lanceurs (ou ici en l'occurrence lanceuse) d'alerte accusés de #FakeNews (1). Puis la catastrophe arrive, imparable. 

Ce qui se passe en fait en ce moment à l'échelle du monde. 

La mauvaise foi qui perdura de la part des plus officiels médias a une allure hélas très moderne. Ainsi comme le barrage n'a pas cédé (point particulièrement fascinant) mais que c'est techniquement un immense glissement de terrain qui a provoqué le passage d'un tsunami dans la vallée - puisque les terres et roches avaient pris place dans le lac artificiel, l'eau devait bien aller quelque part -, ils trouvèrent moyen, du moins dans un premier temps, de parler d'une catastrophe naturelle. 

J'ai donc lu et relu le thread avec intérêt puis suis tombée dans la reconstitution. Happée. J'en ai oublié mon intention de vraie sieste, tout ce que j'avais à faire et même le dîner. 

Au delà de cette tragédie précise, il y a là quelque chose à creuser. Si l'on pouvait ainsi narrer toutes les sombres histoires menant à des catastrophes, ça marcherait mieux d'avertir les gens. 
Cet événement de scène fut donné en 1997 sur les lieux mêmes, peut-être que parmi le public se trouvaient des survivants, ou de leurs descendants. C'est impressionnant aussi de voir le double passage du temps : déjà important entre la catastrophe et l'époque de la mise sur scène, et à nouveau importante entre cet exploit et maintenant. Marco Paolini, depuis n'a pas chômé.

Liens vers le thread de Valerio Motta : 

épisode 1 : la vallée
épisode 2 : le chantier du barrage et un drame voisin
épisode 3 : Autour du futur barrage, l'inquiétude grandit
épisode 4 : Pendant que l'eau s'élève
épisode 5 : L'eau monte, la montagne tremble
épisode 6 : Les dernières heures de Longarone

Quelques documentaires traînent sur Youtube : 

Scena del disastro di Vajont
Longarone : Vajont dam disaster
Diga del Vajont

 

(1) Un des points de l'histoire qu'on croirait d'aujourd'hui est que la seule journaliste suffisamment indépendante, Tina Merlin, soutenue par son journal et courageuse pour écrire des articles qui disaient la vérité fut en procès de la part des constructeurs du barrage sous l'accusation de répandre des rumeurs. Or entre-temps un premier glissement de terrain avait vraiment eu lieu, tel qu'elle en indiquait le danger dans l'article incriminé. L'accusation s'était effondrée. 


COVID-19 : L'écart s'accroît entre les mesures en Italie et en France

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C'est par ce thread de Valerio Motta que j'aurais compris qu'on n'échapperait pas à une période de grandes perturbations, avec même pour qui parviendrait à survivre à la maladie ou à ne pas la contracter, de solides difficultés de travail, de ravitaillement, et qu'ensuite ça ne serait plus jamais comme avant. 

Je n'ai aucune confiance en ceux qui sont actuellement en charge du pays pour prendre les mesures efficaces nécessaires. J'espère me tromper. 

Il n'y a aucune raison que l'épidémie qui est désormais lancée en Italie épargne la France ou ses autres voisins, dans lesquels ni plus ni moins de contacts ne préexistaient avec la Chine et pas plus de mesures de protection n'ont été prises jusqu'à présent.

De plus le gouvernement a totalement désorganisé les urgences. Le système public de santé à force de coupes sombres est à bout de souffle.

Pour l'instant, comme en période d'attentats violents et rapprochés, il convient de ne rien modifier à nos vies quotidiennes, sauf à la marge d'aller s'entasser dans des lieux confinés si l'on n'y est pas obligés. Si des mesures viennent, je m'y conformerai.

Les médias "pignon sur rue" français relaie les infos italiennes avec un temps de retard. Et parlent de Président Macron, du débat sur les retraites, et des municipales. Comme si de ce côté-ci des Alpes on ne risquait pas très rapidement d'être tout autant concernés. 

En même temps je reste zen : j'ai des réserves ... de lectures pour au moins une année. Et tant qu'on n'est pas gravement malades, fiévreux, et sans parvenir à respirer, on peu continuer à écrire en étant confinés. 

Les liens vers les chiffres du jour : 

Coronavirus COVID-19 Global Cases by John Hopkins CSSE 
Official Data from The World Health Oragnization via safetydectetives.com

À l'heure où j'écris ce billet : 78823 cas dont 2463 morts et 23 377 guéris. L'Italie est passée en moins de 48 heures d'une dizaine de cas comme actuellement en France à près de 80. 

 

Points d'ancrage : n-Cov19 COVID-19 coronavirus
Lieux : France Italie
Année : 2020
Mois : 02 février

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Alors maintenant c'est COVID-19 et l'épidémie mondiale est lancée


    Je ne prétends en rien faire une recension exhaustive de l'épidémie de coronavirus qui secoue actuellement le monde, simplement tenter un témoignage de comment les infos qui arrivent peuvent être perçues vu de Paris par une personne de la vie moyenne. Je ne prétends pas non plus être un exemple particulièrement significatif, entre autre parce que plusieurs d'entre nous dans la famille sont atteints par une maladie chronique qui peut être grave et que j'ai plus d'une fois accompagné des proches, malades dans leurs dernier mois ou dernières années. Ça me rend sans doute plus fataliste et calme que la plupart des gens qui ne vivent pas dans l'imminence possible de la mort. Si vient le moment où des précautions seront à prendre, je le ferai scrupuleusement, afin de ne pas courir de risques inutiles, mais j'espère pouvoir continuer à mener ma vie sans inflexions particulières le plus longtemps possible.

Pendant plusieurs jours cette semaine, je n'ai pas trop suivi les derniers développements. L'épidémie semblait se répandre moins vite en Chine où les mesures de confinements semblaient devenues sévères quoi qu'un brin anarchiques. De mon côté j'avais beaucoup à faire, je n'ai donc pas suivi à quel moment précis, par exemple 2019-nCov était devenu COVID-19.

À ce soir le tableau "by John Hopkins CSSE" donne 77968 cas, 2362 morts et 21 259 guéris. Emma Turner d'Online Freedom Safety m'a indiqué par mail un lien alternatif qui donne le même ordre de grandeur (mais hélas sans prendre en compte les guérisons) ; qu'un site concernant les antivirus informatiques établisse des statistiques de progressions d'un virus est probablement assez logique quand on y pense. 

Entre temps j'ai vécu une étrange expérience de retrouvailles avec la télévision. Nous disposons d'un vieux téléviseur, dans le salon, là où Le Fiston avait pris ses quartiers sur le bureau qui anciennement me servait. À son départ, cette semaine, j'ai réinvesti le bureau (meuble). Et aujourd'hui, rallumé la télé, ce qu'à l'exception de quelques matchs de foot de coupe du monde regardés en famille, ou films vus en DVD via le home cinema que j'avais gagné en ... 2003 ? 2004 ?, je n'avais guère fait depuis 12 ou 13 ans. Bien sûr, j'ai filé regarder les chaînes italiennes (1). J'avais entendu un flash d'info sur France Cul au matin, et qui parlait d'un bond soudain de l'épidémie en Italie. Je savais donc à quoi m'attendre. Seulement la réalité quand elle est moche dépasse (presque) toujours ce à quoi on s'attendait : je suis arrivée (entre autre sur Rai News 24) en plein direct quasi non-stop sur le coronavirus, comme s'il y avait eu un attentat. 

Le contraste avec les chaînes d'infos française qui tartinaient à loisir sur le thème de Président Macron est depuis 9h au salon de l'agriculture porte de Versailles à Paris, était saisissant. J'en ai fait un petit LT 

 

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Capture d’écran 2020-02-22 à 23.37.19 Capture d’écran 2020-02-22 à 23.37.29 Capture d’écran 2020-02-22 à 23.37.46 Capture d’écran 2020-02-22 à 23.37.57 Capture d’écran 2020-02-22 à 23.38.15 Capture d’écran 2020-02-22 à 23.38.31 Capture d’écran 2020-02-22 à 23.38.40 Capture d’écran 2020-02-22 à 23.38.52Quand ça a commencé à complètement boucler - ce truc des télés en direct absolu qui fait qu'à un moment l'antenne est donnée à des journalistes qui n'ont plus rien de nouveau à dire ; ou que le même petit reportage est rediffusé x fois -, je suis retournée à mon travail en cours (un dossier pour Pôle Emploi car mon CDD de deux mois effectué après le 1er novembre ne m'a pas réouvert de droits (nouvelles dispositions depuis cette date précise)).

En fin de journée en France, des articles sur les médias qui se lisent (2) relataient bien la force soudaine (quoique prévisible) de l'épidémie en Italie, en Iran et en Corée du Sud mais les télévisés continuaient avant tout sur notre actualité politique nationale, comme si de rien n'était. 

Je suis curieuse de voir, puisque ça semble inéluctable, comment se passera en France le développement de l'épidémie. Il me semble que les conséquences économiques sont tout autant à craindre que celles sur la santé.
Concrètement, en cas de confinement, comment seront payés les salariés ? Que deviendront les petites entreprises dont la trésorerie ne saurait résister à 15 jours voire un mois d'inactivité (3), sans parler de chalands absents ?

On pourra plus tard considérer ce samedi 22 février comme le jour où l'illusion de pouvoir enrayer l'épidémie est tombée. Ça y est elle est mondialement lancée avec des patients dont le chemin de contamination ne peut plus être tracé avec certitude.

Je commence à penser très sérieusement à "La constellation du chien" et "Station Eleven". Keep calm and stay alive.  


(1) qui doivent passer par le décodeur couplé à la livebox : je ne peux les regarder sur l'ordi.

(2) par exemple cet article du Monde

(3) Une autre nouvelle peu rassurante de cette journée fut que le délai d'incubation considéré jusqu'à présent comme maximal de 14 jours pouvait aller jusqu'à 27 jours. 

 


Parfois le marketing conduit à des trucs pas mal (si on a les bons amis)

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Tout aura commencé par un touite de @Celinextenso

ou plutôt un touite à elle en réponse à un touite du CM d'Interflora qui semblait proposer d'envoyer des fleurs à qui des twittos ou twittas que nous connaissions le méritait. 

Il se trouve que l'une de nos camarades @kinkybambou est en bagarre contre un cancer, qui ces jours derniers s'est révélé être du genre starteupeur au trop rapide développement. Alors on a suivi Céline, le hashtag #DesFleursPourXanax (Xanax La Guerrière, désormais La Fougère étant l'un des pseudos de notre amie sur le réseau), et les fleurs ont bien été livrées.

Nous ne sommes pas dupes, c'est pour la chaîne de fleuristes une belle opération de com à pas cher. Il n'empêche que le résultat est doux, et qu'il a permis une médiatisation locale qui pourrait se révéler utile à un moment ou à un autre, ne serait-ce que parce que le monde étant ce qu'il est on est parfois mieux traité·e·s si nos interlocuteurs savent que l'on dispose d'une petite notoriété. 

On peut donc se dire que c'est du marketing intelligent (et que Céline Extenso est quelqu'un de formidable, mais ça, on le savait).

PS : À propos de twittas formidables, je dois un somptueux fou-rire de ce soir à Norden Gail  

 

 


En rentrant de la radio je me suis aperçue


  Fullsizeoutput_1ab6 En rentrant de la radio, où j'étais toute heureuse d'avoir pu inviter Sylvie Lassalle pour son roman "Le village des secrets",  je me suis aperçue que j'avais retrouvé un bureau. C'était prévu et annoncé, j'en ai monté un hier, j'en récupère un aujourd'hui, mais il y a toujours un écart entre la prévision des choses et sa concrétisation. J'avais entre autre oublié que cette place désormais vide avait été la mienne dans un autrefois pas si vieux.

Quel âge avait donc le fiston quand je la lui avais cédée ? Je n'en ai plus le souvenir. Je me revois rentrer de l'"Usine" un jour et qu'il parlait au casque avec quelqu'un au sein d'un jeu. Il était en 3ème ou 4ème je pense et j'y ai vu bon signe, qu'il ait été capable d'installer ça sur ce qui devait être l'ordi familial de base. Je préférais cet usage que de le voir le nez dans une gameboy ou autre petite console de cette époque-là. J'espérais pour lui qu'à force de jouer sur un ordinateur, il finirait par trouver de l'appétence pour programmer, ce qui lui permettrait de gagner sa vie.  

Me suis sans doute alors débrouillée pour acquérir un ordi portable pour mon propre usage, et j'ai commencé à camper dans la cuisine. La table de la cuisine est devenue de moins en moins table de cuisine et de plus en plus mon bureau. Jusqu'à un total submergement au gré des coups durs jamais remontés (maladies et décès des parents, vider la maison des miens et la vendre, conséquences indirectes des attentats de 2015, inondations par dégâts des eaux remontant (deux fois), moments de maladies des uns ou des autres). Je pense que nous n'avons pas pu y prendre le moindre repas depuis 2015. Ou 2013, autre rude année, une rupture subie, et mon premier emploi de libraire perdu pour cause de librairie qui fermait.

Je perds la compagnie quotidienne du fiston avec lequel je m'entends si bien et qui savait me faire rire même dans les moments difficiles, il va me manquer, mais en contrepartie, je vais pouvoir tenter de reconquérir l'appartement devenu invivable de trop de livres et de paperasses non triée, manque de place, manque de temps pour du rangement. Ça devenait terriblement urgent. C'est un grand service qu'il nous rend en plus que cette sorte de soulagement à le sentir tiré d'affaires, libre et indépendant. Mission [de parents] accomplie. Au moins pour lui. 


Portbail - Souchon

 

    La fuite d'eau n'en était pas une mais un effet spectaculaire de condensation en milieu humide. La tête des petits Parisiens que nous sommes quand le plombier, réussissant louablement à ne pas rire nous a dit ça.

La journée prévue en vue de réparer s'est alors muée en journée de vacances (pour l'Homme de la maison) et de repos, et choses à faire (pour moi). 

Mais il y eut une balade mémorable, avec une première étape à la biscuiterie de Sortoville en Beaumont (ravitaillement). D'abord parce que la mer était démontée (une pensée pour Raymond Devos), et que c'est beau une mer démontée quand on n'a pas à y aller et qu'on ne connait personne qui doit l'affronter. Ensuite parce que sur France Inter qui est la radio par défaut dans l'auto, il y avait une émission dont l'invité était Alain Souchon et que quand tu arrives à Portbail en écoutant Souchon à la radio tu as l'impression d'un coup de baguette magique de la vie.

C'était l'anniversaire de @quitusais et je me le suis rappelée en dehors des machines (pas sur l'ordi, peu consulté), l'impression de retrouver la mémoire, et donc reprendre le fil de ma vie, après des années passées à lutter (travail, affaires familiales, problèmes de santé des uns et des autres etc.).

Le vent tombé hier en soirée avait repris vigueur. La balade à Portbail nous a laissé tout étourdis (pourquoi diable le vent laisse-t-il à ce point épuisé ?). 

Averses de grêle, dont l'une alors que nous venions de rentrer et fermer la porte sous le soleil. Le fait de fermer la porte a été quasi concomitant à une sorte d'extinction de la lumière extérieure, et vlouf grêlons. Désormais je penserais à cet épisode quand il conviendra de se remémorer que concomitance ne vaut pas cause à effet même si c'est parfois trompeur.

Pour l'une des suivantes, j'étais sortie de sieste, passée aux box de stockage [des affaires parentales], tout allait bien, tiens si je rejoignais mon homme à sa pétanque, nuages soudain bien sombres et vlouf, grêlons. Je suis bien équipée et un banc de bois que je rapportais, mis sur ma tête me protège du martèlement, il n'empêche. 

Les joueurs continuaient peu importe le temps (météo) et la température qui chutait (la veille 14°c ? 15°c ? et là 6°c ou 7°c)

Je suis rentrée par la voie de chemin de fer en échangeant avec le fiston dont le déménagement est toujours en cours (chaudière ne fonctionnant pas encore, meubles à monter). En écoutant les oiseaux, aussi. J'aimerai réapprendre à reconnaître leurs chants.

Petit restau populaire impromptu, le seul d'ouvert un lundi. 

Petite soirée tranquille. Pluie qui tambourine. J'écris.