Reprendre le collier
21 janvier 2020
D'une certaine façon en tout cas lorsqu'on est une femme, sportive, mère de famille (et portant la charge mentale de l'administration de la maisonnée), et qu'on anime une émission hebdomadaire sur une radio associative, une période travaillée sous forme de CDD présente certains repos : toutes sortes de choses à faire sont reportées en fin de contrat et ça donne une certaine légèreté ; du moins pour des emplois où l'on vient seconder d'autres personnes et pour lesquels il n'y a pas de tracas ni de travail à terminer à la maison : durant nos heures on bosse à fond mais ensuite on peut débrancher jusqu'au lendemain matin.
La fin de contrat a eu lieu. Me voilà à pied d'œuvre pour non seulement tenter de retrouver au plus vite un emploi, mais aussi en attendant dégager très vite tout ce que j'avais négligé depuis août en fait (1).
J'ai consacré la matinée à une séance préventive de kiné : me remettre bien le dos en place. Je crois que si j'avais un seul conseil à donner à de plus jeunes ce serait celui-ci : ne gaspillez pas d'argent dans des trucs d'apparences mais offrez-vous plutôt les services d'un kiné régulier, exactement comme les sportifs. Et faites-vous régulièrement masser, comme après une compétition. Une partie de la fatigue s'envolera et les risques de se bloquer quelque chose (faux mouvement ou épuisement) seront bien moindre. Après, c'est un budget. Car la sécurité sociale ne rembourse pas les services d'un praticien préventif.
Des tickets restaurants à utiliser avant la fin du mois m'ont permis de déjeuner dans une brasserie habituellement trop chère pour moi - mais où j'ai de bons souvenirs et la cuisine y est bonne -. Et elle est idéalement située près de la bibliothèque. Je me souviendrai du sabayon aux fruits frais.
C'était curieux de retrouver les transports parisiens après quasiment deux mois sans dus à la fois à un contrat en proche banlieue et à la grève générale. J'avais en tout cas copieusement oublié à quelle point la publicité - sans m'en rendre compte, parcours Clichy Levallois Neuilly Boulogne, j'avais vécu sans presque croiser de panneaux - nous prenaient pour des imbéciles. Et ça ne m'avait pas, mais alors pas du tout, manqué.
J'avais prévu de préparer mon émission de mercredi à la BNF, ça ne fut pas une réussite : entre une personne avant moi au contrôle qui refusait de comprendre que la femme qui contrôlait obéissait à des consignes - venait d'ailleurs de se prendre une observation de la part de hiérarchiques parce qu'elle n'avait pas demandé à un monsieur précédent de mettre son sac dans le bac afin de le glisser tout en le vérifiant -, et ne pouvait donc lui faire la faveur de lui garder en main sa petite monnaie, qu'elle s'attirerait des ennuis si elle le faisait, d'où bref, un retard pour arriver en salle, et une fermeture anticipée avancée (2), je n'ai eu que le temps de ... mettre à jour mon CV et postuler à une annonce. Ce n'est pas du temps perdu mais il ne m'en est pas resté pour autre chose.
Et dès lors, de retour à la maison et comme nous sommes sans doute au bord d'une nouvelle étape importante de notre vie familiale, la dynamique de travail ou démarche m'avait abandonnée. J'avais, au fond, de toutes façons, déjà repris le collier.
Demain : sport
(et préparer l'émission, puisqu'aujourd'hui autre chose m'a accaparée)
(1) J'ai enchaîné deux contrats forts avec comme seul moment pour reprendre mes forces le festival de cinéma d'Arras, formidable détente, nécessaire dépaysement (via les films) mais fatigue physique à sa façon.
(2) Il était annoncé par affiches une fermeture anticipée à 17h pour cause de grève, seulement à 16h un message fut diffusé que les salles fermeraient à 16h45.
PS : Comme suite à un échange sur Twitter concernant le départ des Royals de Meghan et Harry, et la part du poids du racisme dans cette décision, j'ai découvert, grâce à Alice, l'art du message brochée. Ça m'a fait la soirée.