Il en avait 22 (un étudiant à l'agonie)
09 novembre 2019
J'ai vu passer un touite en fin de journée qui relayait l'article du Progrès de Lyon.
Un étudiant de 22 ans, boursier auquel on avait coupé les vivres, bourse d'études supprimée (une question de redoublement, si j'ai bien compris ; mais un gosse de riche aurait eu droit de redoubler autant qu'il le voulait, lui), et qui ne se voyait plus aucun avenir dans ce monde ultra-précarisé et politiquement déprimant - le garçon faisait partie de ceux qui militent pour une société moins inégalitaire, la période actuelle est particulièrement sombre pour qui croit encore en une possibilité de justice sociale - a tenté de mettre fin à ses jours en s'immolant.
Son mot d'adieu est un beau manifeste. Comme Jan Palach en son temps, il espère que son geste réveillera les consciences et que des conséquences de ce réveil pourront éviter à d'autres que lui de subir, plus tard, son sort.
Sa lettre est impressionnante de lucidité. Il établit un constat glaçant.
J'ai vu passer des échanges d'infos entre personnes qui semblaient le connaître. Il a été sauvé d'une mort immédiate, seulement son état est tel qu'il n'est pas dit qu'il puisse revenir vivant.
Profonde tristesse, sentiment d'impuissance et pensées pour ses proches.