Ce matin j'ai posé
Adèle Haenel, respect

Finie la journée

 

    Souvent je me rends compte des choses quand l'inverse survient, ou de la tension dans laquelle une situation me mettait lorsqu'elle cesse. Je crois que ça vient de ma bécassinebéatitude, un truc de naissance qui me fait voir de prime abord le bon côté des choses, de la vie et des gens, et seulement après, où lorsque ça devient vraiment insupportable, les parts sombres ou abusives ou l'épuisement.

Ainsi aujourd'hui j'ai pris conscience que je travaillais trop. Je ne parle pas du boulot qu'on abat dans le cadre d'un emploi, mais du travail de la vie quotidienne et des projets perso, ce qu'on se fixe soi-même à accomplir. 

Ce n'est pas volontaire ni le fait d'un conditionnement, ou peut-être si, de classe sociale, mes parents et leurs parents et sans doute encore avant faisaient partie de la classe laborieuse et les vies sont entièrement axées sur les tâches à accomplir. Seulement typiquement, si je dispose d'une de mes journées dans une période dépourvue d'urgence brûlante (1) mais avec des choses, des menus travaux, des tâches à accomplir sans trop tarder sinon il faudra les faire dans la précipitation, je me réveille avec une sorte de programme en tête, sans l'avoir rédigé (to-do list, je n'y ai pas recours souvent ou alors pour les choses pour lesquelles j'ai le temps et que je crains d'oublier au gré des péripéties de la vie), sans l'avoir voulu : hop au boulot de la journée.

Et je m'y tiens sauf perturbations extérieures. En commençant généralement par ce qui demande le plus de bonne forme physique ou d'efforts tout courts (telle corvée administrative, telle tâche ménagère), en me ménageant un temps de sieste sauf si je me suis levée tard (i.e. après 9h30). Le hic c'est que dès que ça se dégage un peu j'ai déjà en tête une suite de programme et j'enchaîne. 

Et puis un jour, généralement un dimanche non travaillé, je tombe épuisée et je dors ou dors-lis toute la journée, récupération obligée.

Ça n'est pas très malin car parfois, le jour suivant est au radar aussi, or il peut tomber un jour de travail nourricier. 

Le triathlon m'a appris à intégrer aux entraînements une part de récupération. Et du coup au travail de la vie de tous les jours des limites. Non, travailler jusqu'à devoir s'aplatir devant une retransmission sportive, un bon livre (qu'on ne saura bien apprécier) ou une série, n'est pas très malin. Alors désormais je me fixe des points à passer et quand c'est fait, stop : demain est un autre jour (2).

Ainsi aujourd'hui, alors que le planning était chargé car calé sur une mission précise : libérer LA pièce de la petite maison de #MaNormandie avant des travaux sérieux, j'ai décidé de m'arrêter lorsque j'aurais accompli certaines tâches, sans chercher à m'avancer. Au besoin nous partirons un peu plus tard demain. 

Alors j'ai achevé ma journée de travail domestique à 20h35 environ en ayant laissé du temps paisible pour les repas (3), en ayant réservé du temps pour un minimum d'entraînement avant la vraie reprise mardi, en ayant pris du temps pour le cimetière. 

Et à présent dans une journée qui fut sans relâche mais calmement, il me reste un peu de temps pour vaquer à mes occupations calmes : écritures, lectures, photos et courriers familiaux ou amicaux. Je sais que ces bonnes résolutions d'équilibrer les choses ne résisterons pas à la reprise du travail rémunéré, il n'empêche j'écris ici pour me le rappeler dès que je retrouverai un usage courant de dimanche, de week-ends, et de jours fériés.

 

(1) Quelqu'un est gravement malade ou mort ; il y a un déménagement à faire ; il y a une urgence avec date limite administrative ; il y a un dégât des eaux et il faut parer au plus pressé etc.

(2) Cela dit pour certaines tâches ménagères et les tâches administratives je dois aussi beaucoup lutter contre la tentation de la procrastination. Il me faut beaucoup d'énergie pour accomplir une tâche administrative que la plupart des gens accomplit sans trop y penser. 

(3) En Normandie on mange bien pour un coût raisonnable.

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