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Des risques de l'activité (en pleine chaleur)

 

    Nous vivons une époque dans laquelle on rend la vie difficile à la moyenne des gens, concurrence et cadences, quoi que vous fassiez c'est insuffisant, tout en les abreuvant d'avertissements et de conseils et de les traiter parfois comme des enfants (1). Les périodes de chaleurs estivales sont des moments typiques de cet écart grandissant entre une dureté de fond sur une prévenance envahissante.

Il n'en demeure pas moins qu'il y a des précautions à prendre quand il fait fort chaud et que l'on doit (travail) ou que l'on souhaite (loisir) cependant s'activer.

Grâce @samantdi et @bricablog j'ai appris qu'il existait un risque de "coup de chaleur d'exercice", lequel était spécifique à l'effort physique, et qu'il différait en partie du "coup de chaleur" plus connu. Voici l'article qu'elles ont relayé, il semble sérieux même s'il empile plusieurs choses qui me paraissent d'ordres différents : 

Canicule : s'activer et mourir de chaud (auteur : Laurent Grelot)

Le coup de chaleur d’exercice survient subitement, ce qui le rend d’autant plus désarmant. Il se produit généralement durant ou suite à un exercice physique intense et/ou prolongé, dans un environnement chaud et humide. Il se traduit notamment par une hyperthermie (température centrale de l’organisme supérieure à 40 °C) et par une détresse neurologique (fatigue, maux de tête, vertiges, coma), ainsi que par des troubles du rythme cardiaque.

Au passage je me suis renseignée sur un autre risque que j'ignorais, celui de sur-hydratation.

Un blog destiné aux coureuses et coureurs amateurs en parle ici plutôt bien.

Ami·e·s sportives et sportifs, soyez mesuré·e·s et prudent·e·s. 

 

(1) Please mind the gap between the train and the platform. 

 


Musiques


    Ça faisait un moment que je n'avais rien découvert de bien nouveau côté musiques. Je me suis aperçue que je n'en écoutais plus guère que pour préparer mon émission Côté papier mais pas seulement sur la radio Cause Commune. 

C'est de là que vient le réveil, Quentin, que je remercie, m'a indiqué ce site Au bout du fil, de musique gratuite libre de droit, pas mal de genres différents (et expliqués)  

Un décrochage avait eu lieu au moment de la mort de ma mère, dont je n'avais pas vraiment conscience : je ne prenais plus le temps d'écouter de la musique, seulement de loin en loin. Alors qu'il fut un temps où la musique comptait. Au moins autant que le ciné.

Ce soir je découvre et écoute donc du 8-bit ou chiptune, dont j'ignorais jusqu'à l'existence. Par exemple Pornophonique (qui existe depuis 2003, wake up, old lady !).

Ou dans un tout autre registre, un piano élégant : 

Auteur: Jelsonic
Track: Saying Goodbye In The Rain
Licence: https://creativecommons.org/licenses/by/4.0/
Source: Télécharger gratuitement Jelsonic - Saying Goodbye In The Rain


Récupération (note pour courses ultérieures)

 

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Les 25 km du Trail de la Chouffe se sont achevés pour moi après 4h40 d'efforts, samedi vers 17h. J'ai enchaîné par une séance de piscine tranquille, environ 1250 m, dans l'idée de m'étirer et de détendre les jambes, et d'une brève séance de bains bouillonnants.

Au lendemain matin nous avons bénéficié de deux heures de Wellness : hammam, sauna, infra-rouge et bains de pieds bouillonnants.

Le mois dernier le trail distance M d'Hourtin était pour moi passé crème : pas d'épuisement juste après, une saine et légère fatigue, zéro courbatures ensuite, rien les jours suivants que ç'en était surprenant. Quinze jours plus tôt que le Trail à Houffalize, un entraînement un peu long sur La Haye du Puits - Lessay, suivi dans l'après-midi d'environ 500 m de nage en mer par solide courant, ne m'avaient pas laissé de traces. Tout au plus une fatigue diffuse, très supportable, dans les jambes.

Comme je n'ai eu aucun tracas pendant la course, à peine un début de crampe à un orteil du pied gauche comme il m'en vient parfois, et qu'il me semblait avoir pris les précautions nécessaires énumérées au début de ce billet (auxquelles s'ajoutaient une boisson  de récupération recommandée par un ami marathonien, donc fonctionne au moins l'effet placebo), je ne me méfiais pas. 

C'était un tort. 

Après une légère embellie grâce au Wellness, j'ai souffert des jambes à ne marcher que difficilement, et presque pas pouvoir descendre le moindre escalier du dimanche après-midi jusqu'au mardi soir. Ce n'est que ce matin, que j'ai pu me lever sans précautions particulières et me rendre sans arrière-pensée (1) là où je le devais. 

Le long trajet en voiture du dimanche, pour lequel j'étais passagère n'a probablement rien arrangé. Je me souviens que je souffrais. 

Donc voilà, tandis que de jeunes personnes athlétiques hésitent entre récupération passive ou active, je me note par ici pour la prochaine course plus longue qu'un semi de prévoir 72 heures sans trop d'efforts physiques, et si possible au moins une journée de sommeil du moins sans contraintes horaires et dans la proximité d'un lit douillet (2).

Prochain entraînement prévu : une séance de natation tôt le vendredi matin. 

Éventuellement un peu de vélo demain jeudi, si jamais je me réveille avec une énergie retrouvée. Et reprise douce de la CAP dimanche, 8 ou 10 kilomètres sans forcer avec assouplissements après.

 

(1) de type effectuer un détour pour éviter un escalier 

(2) Ce fut le cas ce lundi. J'aurais difficilement pu travailler (autre que l'écriture)


Moi aussi (J'ai décidé de reprendre la photo)


Capture d’écran 2019-07-17 à 16.06.24   C'est un besoin qui est venu alors que j'effectuais ma recherche d'un couple (texte, photo) perdu et que je constatais la disparition entière de fotolog (1) : l'envie de me remettre au journal photo, avec le côté "une photo par jour" auquel je ne saurais dire exactement pourquoi, Instagram pour moi ne correspond pas - plus dans le phénomène de réseau, d'instantanés partagés, moins travaillé, sans tri préalable, des choses comme ça ? -. Alors j'ai réactivé mes Clandestines sardines puisque ma suite du fotolog je l'avais déjà. 

Il convient d'effectuer ce petit travail quotidien le soir tard ou tôt le lendemain, c'est peut-être la contrainte même qui me manque, un micro-barrage illusoire de plus face à la vitesse de défilement du temps. 

Voici donc pour hier : L'herbe grillée du tramway

L'amusant de l'affaire c'est que la même recherche d'un billet photographique d'il y a dix ans, m'a conduit ce matin à découvrir de François Bon avait repris le fil de son Petit Journal, que c'était tout récent et que même si ses photos, lui les travaille sans doute alors que moi très peu ou non (2), c'était dans l'air du temps de reprendre à effectuer et partager des images quotidiennes avec un bref texte associé.

J'éprouve aussi grand besoin de témoigner au jour le jour de ma ville de mon quartier en pleine mutation.

 

(1) Heureusement anticipée ; je dispose de sauvegardes, car j'avais pris soin de les doubler, voire tripler (l'ordi volé en 2017, le disque dur externe spécial photos qu'hélas j'avais dans mon sac ce jour-là, flickr). Il n'empêche qu'à un moment donné fotolog avait semblé bénéficier d'une résurrection de bonne tenue, respectueuse de nos historiques et que je suis triste qu'elle ait hélas aussi disparu.  

(2) Manque de compétences et manque de temps, je me contente parfois d'un recadrage ou d'une très légère retouche mais je ne sais (plus) rien des finesses, de l'élimination du bruit, des rééquilibrages, de l'usage des calques. En fait j'avais photoshop sur l'ordi que l'on m'a volé et je ne l'ai pas racheté / réinstallé. C'est aussi que fin 2015 j'avais failli me professionnaliser dans cette direction et qu'à cause de l'attentat au Bataclan et de ses conséquences pour la personne que j'aurais pu assister, la porte s'est refermée. En réaction, comme pour me préserver, je me suis désintéressée du domaine au complet. 
Heureusement, pas de la prise d'images, pas des instantanés. 

    


Un billet d'il y a dix ans (Disparus transparents, disparus d'antan)

 

Je recherche depuis mon billet d'hier sur Neufchâteau revisité, une photo prise en juillet 2009 avec le texte qui l'accompagnait. Pas de traces sur traces (mon souvenir de l'image était assez vivace), rien sur le Petit Journal de chez François Bon auquel nous participions alors allègrement, entre autre avec les camarades de ce qui deviendrait L'aiR Nu, rien sur mes sauvegardes du fotolog qui semble vraiment mort désormais (inaccessible en tout cas), alors j'explore mes nombreuses annexes thématiques. 

(Pour l'instant en vain)

6647704399_b5bfd0093a_o Grâce à flickr qui est bien indexé, j'ai retrouvé la photo, de ce qui fut mon logis pendant une semaine il y a 10 ans, après la fin de ma vie d'"Usine", au début de ma vraie vie. D'ailleurs je considère assez bien ce stage comme marquant le début de la nouvelle, un jalon important. Mais qu'est devenu le texte ?

En creusant les annexes, je suis retombée sur ce billet qui n'a rien à voir fors de dater de ce même été.

Ce qui est fascinant, entre autres, c'est que de toutes les allusions que par discrétion j'avais omises de dénommer, pratiquement aucune ne m'est décryptable aujourd'hui sans recherches - en particulier le coup du DVD, de quoi diable pouvait-il s'agir ? (1) -. Pour le reste et malgré tout ce qui s'est passé durant ces dix années mouvementées, j'ai l'impression de n'avoir pas trop changé, de bien me reconnaître comme la personne qui a rassemblé ces mots.  

Je n'ai modifié qu'un ou deux détails de conjugaison ; la concordance des temps en français n'est pas mon fort.

(1) Je n'en ai à ce point plus la moindre idée que je me demande si je ne m'étais pas amusée à glisser un paragraphe fictionné au sein d'un billet de réalité.

 

Disparus transparents, disparus d'antan

(billet déposé sur une annexe le 31 août 2009)

 

    Une conjonction étrange et triste d'éléments sans liens directs m'a fait penser à eux.

L'acteur jeune et semblait-il en pleine santé qu'on croise fin juin (début juillet ?) lors d'une avant-première au Méliès. Meurt quelques jours après d'un accident de mobylette comme il en arrive tant. Mais pas tant que ça à un gars dont l'image est projetée, et encore fraîche sur les écrans.
L'amie que je sens affectée par la disparition brutale (suicide ou overdose "volontaire" ?) d'un DJ que probablement elle connaissait. Je vais voir d'un peu plus près quel était son travail. Constate qu'il était bon (pour autant que je puisse en juger) et que par ailleurs son site est, lui, toujours en vie, pas la moindre mention de la récente tragédie. 
Et ce souvenir qu'il réactive de celui d'un photographe que je connaissais de vue, et aimais beaucoup et qui à peine décédé avait vu l'url du sien capturée par un homonyme de bien moindre talent. Celui aussi d'une de mes connaissances, jeune journaliste prometteuse et poète sensible, disparue volontairement au printemps et qu'on peut voir ici en mai 2008 qui interroge Coline Serreau.
Le lien qu'on me transmet vers un site (de restaurations) audio et qui propose ce jour-là trois enregistrements d'Apollinaire dont un sur "Marie" qui me met les larmes. Mort il y a près d'un siècle et sa voix toujours là. Diction d'un autre temps, mais par moments moderne. Frissons.
Enfin lors du rangement quinquennal de ma table de chevet un DVD tombé d'une pochette achetée jadis pour les livres sans me méfier qu'elle comprenait aussi autre chose, que je glisse dans l'ordinateur par amusée curiosité et où apparaît quelqu'un que j'aime fort (bien vivant lui mais) délesté de quelques lourdes années. Il avait alors pratiquement l'âge que j'ai. Liquéfiée de douleur d'arriver trop tard.
Alors j'ai songé aux morts d'autrefois. D'il n'y a pas tant de temps que ça, disons la génération d'avant mes grands-parents, ce qui ramène au mitan du XIXème. Morts en laissant au mieux d'eux quelques objets, des terres ou une maison. Des bribes écrites éventuelles pour les privilégiés d'entre eux qui savaient. Les rares qui étaient artistes pouvaient léguer de leurs créations, si pas trop périssables. Les photos : une rareté.
Disparus transparents que seule l'apparence physique de leur descendants, s'ils en avaient, pouvait prolonger.
Génération de mes grands-parents : la photo est rare mais elle y est. Ils ont parfois écrit ne serait-ce que des cartes postales. Les hommes l'ont fait, envoyer des lettres, quand ils étaient mobilisés. Restent aussi des documents les concernant. Qu'est devenue cette permission jaunie de la guerre de 14 accordée à mon grand-père maternel sous le prénom Marius car son gradé de l'époque, un marseillais sans doute, devait avoir avait du mal avec le François-Marie breton, qui était le vrai prénom de celui que tous appelaient Louis (et on ignore pourquoi) ? Je l'ignore mais n'ai pas oublié d'avoir vu ce papier.
Après la seconde guerre, du moins en occident, tout se précipite. De mes parents restent et resteront des mots écrits, des photos, des films (super 8 au moins), parfois des enregistrements (quand l'enfant étrennait son tout nouveau enregistreur Philips avant même la stéréo). 
Et depuis l'internet, explosion. Nous sommes tous appelés à nous survivre un temps sous forme de films complets (mouvements, allure et sons, présence de l'expression), traces écrites multiples et multipliées, photos que nous-même ignorons (cherchez-vous via google images par exemple et vous serez sans doute surpris). Et ce, y compris si ce que nous faisons n'a que peu à voir avec une forme de travail créatif avec espoir de transmission.
Je me sens pour l'instant dépassée par l'ampleur de la réflexion que le sujet appelle. Mais je sais qu'il convient d'en marquer le point de départ. Dans l'espoir d'y revenir après et d'en pouvoir au moins dater la prise de conscience. 
Il est beau que nos absents pour partie ne nous soient pas arrachés entièrement. Il peut être terrible cependant que ceux d'entre eux qui furent toxiques (aucun des cas évoqués plus haut) restent à nous encombrer. 
Et combien il est étrange qu'un homme soit mort et son site vivant (1).
(1) un appel à témoignages pour un projet qu'il avait en cours rend le contraste encore plus criant.
PS : À l'instant d'envoyer ce billet, je m'aperçois que je l'ai rédigé tout en écoutant ... Alain Bashung. Dont acte.

Le casque obligatoire

 

    En regardant le film Le vélo de Ghislain Lambert dont Yoann Offredo parle si bien, et qui est censé se passer pendant les années 70 (1), je me suis demandée depuis quand existait l'obligation du casque pour les coureurs lors des courses. 

Je croyais qu'elle avait été consécutive à l'accident de Fabio Casartelli durant le tour de France 1995, il avait semblait-il heurté avec la tête une borne en ciment lors d'une chute collective. Il se dit alors qu'un casque aurait pu lui sauver la vie.  

En fait le casque ensuite ne fut pas obligatoire dans l'immédiat, les coureurs eurent un temps des sortes de boudins pliables qu'ils avaient l'habitude d'ôter pour les montées.

La réelle obligation arrivant en fait en 2003 deux mois après la mort sur chute, dans un endroit pas spécialement dangereux, d'Alexandre Kivilev : il avait un problème de fixation de son oreillette et un instant d'attention ainsi détournée de la route lui aura été fatal : roue touchée d'un autre coureur et chute la tête la première : un os fut touché qu'un casque aurait protégé (2). Alors l'UCI s'est bougée avec une obligation pour toutes courses sur route. Dans un premier temps il y eut une dérogation pour les arrivées en cols, dérogation supprimée plus tard.

En tant que cycliste je serais embêtée que le casque devînt obligatoire pour la circulation de trajets, même si je m'efforce d'en porter un - il y a des fois où prendre un vélo en complément d'un trajet n'est pas prévisible, et c'est quand même bon de pouvoir l'emprunter -. En revanche pour la pratique sportive je trouve légitime et juste qu'il se soit imposé.

Je crois d'ailleurs qu'en 2019 ça ne viendrait plus à l'idée de coureurs amateurs comme professionnels de le contester.

En effectuant mes recherches j'ai remarqué cette photo : Capture d’écran 2019-07-16 à 23.47.26

Le bébé orphelin d'alors semble donc devenu un adolescent qui pratique le sport de son père, peut-être rêve-t-il de prendre la succession dans le palmarès prometteur qui se profilait. 

Qu'il ait fallu ce drame pour qu'une décision de bon sens soit prise donne la sinistre impression que son père s'est sacrifié pour les cyclistes ultérieurs. 

Courage aux survivants. 

(1) ce qui permettait d'évoquer le dopage sans s'attirer trop d'ennuis dans le présent (film de 2001 je crois)

(2) autre article ici ("chronique du vélo")


Portiques en service

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On se souviendra qu'il fut un temps où dans les gares on passait libres comme des êtres humains dotés de sens civique, qu'on prenait nos tickets à des guichets, généralement assez nombreux et l'on attendait peu. Parfois dans le train même, on croisait un contrôleur, lequel vérifiait qu'on avait bien un ticket et qui nous le marquait du jour avec un petit appareil.

Qu'ensuite étaient apparues des machines dans lesquelles il fallait avancer le ticket, l'usager debout devant. Oublier ou n'avoir pas eu le temps de le faire, ou l'avoir mal fait sans s'en être rendu compte c'était s'exposer à une amende, même le billet payé. Ça s'appelait composter.

Lorsque l'on avait un abonnement mensuel ou annuel, nous étions libre : plus besoin de devoir penser à accomplir ce geste supplémentaire. 

Et puis à un moment, la course à l'équipement et la décision de considérer tout passant comme fraudeur potentiel, a fait apparaître les portiques qui compliquent la vie des honnêtes gens sans empêcher la fraude, les malins parvenant toujours à trouver un moyen.  

Les gares de banlieue ont été progressivement équipées. À Clichy Levallois, quand on vient de Clichy, la disposition des portiques oblige à faire un crochet alors qu'auparavant on passait sur le côté de la gare qui nous correspondait, et que c'était fluide sans le moindre arrêt.

Désormais, c'est la gare Satin Lazare qui est affublée de ces filtres à humains. C'est en soi assez désagréable. Ils ont été mis en service ces jours-ci. C'est l'été, la foule est moindre. On peut passer sans trop devoir patienter. 

Je n'ose imaginer le zbeul que ça sera en septembre quand tout le monde sera rentré, et qu'aux heures de pointe déjà en l'absence de tout dispositif de contrôle ça bouchonnait. En plus qu'en cas de mouvement de foule ça sera l'horreur.

Enfin, dans le sens des départs, nous n'avons pas fini de rater des trains parce qu'au lieu de pouvoir accéder directement au quai il nous aura fallu aux portiques dûment patienter. 

Bref, comme on ne m'a pas demandé mon avis, et que je n'y peux rien, je clame ici bien inutilement mon mécontentement.

 

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Neufchâteau, dix ans après

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L'homme de la maison s'était pris d'une soudaine envie de déjeuner à Bastogne, ville que nous ne connaissions que du nom de la classique cycliste qui la concerne. 

De là, et puisque nous souhaitions gagner Charleville Mézières en musardant par les Ardennes, et que j'ai un attachement littéraire à passer par Nouzonville, il s'est trouvé que passer par Neufchâteau devenait un chemin logique.

Il y a dix ans, alors que je m'étais libérée depuis le mois d'avril d'un contrat de travail qui m'avait tant pesé les dernières années, et que j'entamais ma reconversion comme libraire, mais ne faisais qu'écrire après tant et tant et tant d'années d'en avoir été empêchée, et cinq années de savoir que c'était ça que je devais faire, je m'étais inscrite à un atelier d'écriture oulipien animé par Hervé Le Tellier. 

Il se déroulait dans cette ville et durait une semaine. Le prix était abordable. Le fait qu'il ait lieu en Belgique que j'ai depuis mes 19 ans ressenti comme mon pays de cœur était un plus. Il y avait toutes sortes de stages au même moment, ça rendait la ville animée. Pour me loger j'avais trouvé un kot, pratique, près du centre, loué par une dame fort courtoise. 

J'avais un petit tracas de santé, mais qui se révéla bénin, et n'étais pas tout à fait remise du très grand épuisement d'après ma "libération", dû au fait que je m'étais forcée pour tenir le coup au travail pendant un nombre important d'années et à la brutalité de la fin - une hiérarchique avait fait une crise d'hystérie, peut-être parce que je résistais calmement à son fonctionnement à la limite du harcèlement ; je suis partie un soir en ayant décidé pour éviter que ça ne dégénère de ne plus remettre les pieds à ce travail-là -.  Je n'aimais pas la personne violente que j'avais entrevue. Ce stage aura sans doute fait beaucoup à ma remise sur pied, merci Hervé et merci aux co-stagiaires avec lesquel·le·s j'ai partagé ces journées. 

C'était donc un peu curieux de retourner sans préméditation ni sans l'avoir souhaité sur les lieux où j'avais été heureuse, une semaine, dix ans plus tôt. Les périodes heureuses de ma vie sont relativement éparses : le plus souvent ma famille et moi sommes sur le pont pour faire face à des difficultés, pas des pires, mais entre maladies et péripéties d'emplois (et donc d'argent) les temps épargnés ne sont pas majorité. 

Alors ce fut plutôt heureux, ces quelques pas à deux dans cette ville et d'y boire un coup. 

Un supermarché s'est déplacé vers une artère plus passante. L'ancien lieu abrite des entrepôts. J'ai bien retrouvé ici un restaurant (dont le nom a changé), là et là des cafés, la placette principale lieu d'une "tentative d'épuisement d'un lieu" à la Perec, l'Athénée, le logis étudiant mais sans plus me souvenir précisément de la porte sur une enfilade de semblables maisons, et les lieux de cours, ainsi que le lycée un peu à l'écart d'où nous avions vu un beau feu d'artifice au soir de la fête nationale belge.

Très étrangement, ce qui manque à ma mémoire en mode "trou noir" n'est que le lieu des repas dont j'ai un souvenir purement "intérieur" d'un accès et d'un réfectoire de type restau U. Mais plus aucune idée de là où il se trouvait dans la petite ville. 

Ça n'était pas l'heure de mener l'enquête. J'étais plutôt heureuse de me replonger dans les temps de la moi d'il y avait dix ans, même si j'ai dû changer, car les circonstances extérieures furent un peu rudes dans l'ensemble, et que quelqu'un me manque, quelqu'un en qui je croyais. Ou ne me manque plus vraiment, la page est tournée, mais a laissé un vide.

Comme souvent je me suis souvenue avant tout des conversations. Salut aux ami·e·s de ce temps. 54523261_10215651996906029_7489463249486741504_n

PS : Comme le stage était consacré à l'écriture j'avais peu écrit sur le stage lui-même. Il en reste quelques traces cependant. Le blog comme soutien de notre propre mémoire.


Réappropriations


    Je poursuis méthodiquement la mise à jour de la liste des blogs que j'aime aller lire du moins ceux qui ont survécu à la fin de l'époque pionnière où nous étions libres et plutôt bienveillants, communiquant via les commentaires et pas encore par les réseaux sociaux. 

Il me semblait avoir déjà croisé la plus #WTF des réappropriations de noms de domaines sur des blogs avec l'adresse qui fut celle de La République des Livres de Pierre Assouline, seulement en poursuivant aujourd'hui la liste j'ai constaté que La boîte à images d'Alain Korkos première version était devenue un blog de déco d'appartements

Les corps empêchés qui fut le blog d'Emmanuel Pagano est désormais un site d'accessoires de modes.

J'admets fort bien que les temps changent. Il n'empêche que c'est un brin troublant. Et qu'il est triste que des contenus de qualités disparaissent (même si pour deux des exemples particuliers, heureusement, de nouveaux sites et une part d'archives peuvent encore se consulter). 

Concernant La boîte à images, la nouvelle adresse est ici.


Ce monde qui favorise la triche (ça vaut pour la politique (et les affaires) aussi)

 

    Regardant le tour de France et ses reportages associés, dont un émouvant sur Marco Pantani, certes dopé mais qui a pris pour tout le monde et que ceux qui l'avaient poussé à le faire ont lâché, j'ai jeté un œil sur certaines fiches wikipédia. 

Un grand dopé devant l'éternel, qui s'est octroyé un palmarès de fou avant qu'on ne le lui retire, mais il avait eu le temps d'acquérir la fortune, la notoriété, les femmes qu'aiment avoir les hommes qui ont du succès pour donner envie aux autres hommes probablement plus que pour les bien aimer, toutes sortes de pistes de reconversion possibles. 

Et d'ailleurs le voilà son palmarès : 

Capture d’écran 2019-07-15 à 20.48.24Certes c'est barré, et il a perdu beaucoup d'argent, subi beaucoup de procès, dû passer quelques sales quart d'heures à la télé, mais à présent il va sa vie, et même commente le sport dont il fut banni.

Pendant ce temps parmi les plus méritants des lanceurs d'alertes, voici Christophe Bassons, dont il fut dit à l'époque des scandales par ses camarades tricheurs mêmes, non, non, lui, il ne prenait rien. Et qui bien sûr ne gagna plus grand chose une fois passé chez les pros - je suppose qu'il se trouvait dans une situation équivalente à moi avec ma thalassémie mineure quand je prends le départ d'un triathlon plein de gens aux globules conformes -.

Sa bio, du coup, donne ça : 

 

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et il a même eu des ennuis, en mode Cherchons-lui des poux dans la tête, longtemps après, comme cet article du Monde en atteste. 

Il faut dire qu'avec les sommes folles en jeux dans les paris sportifs, au delà même des gains directs pour les sportifs et ceux qui les font travailler, plus grand chose ne doit être laissé au pur hasard. Alors on dope les humains comme des chevaux de course, et je suppose que soit tu acceptes, soit tu perds toutes chances d'être sélectionné (pour une équipe pro, pour une compétition donnée) puisque de toutes façons les autres, ceux qui ont obéi sans trop se faire prier mettent de facto la barre des performances très haut. 
Et en cas de problème, le sportif est seul, avec parfois un médecin "préparateur" (mais eux même s'ils perdent un procès, leur intégrité physique n'est pas en danger, pas d'effets secondaires ni d'addiction), à faire face à l'opprobre, comme s'il avait tout décidé de son propre chef. 

Cette société nous dit clairement : Trichez, trichez, mais allez jusqu'à gagner. Il en restera toujours quelque chose sur le plan de ce à quoi l'argent et la notoriété vous auront donné accès. Les ennuis principaux sont pour les lanceurs d'alerte.

On remarquera que c'est le même phénomène qu'on a pu observer pour la vague de #Metoo . Certes, certains hommes ont eu des ennuis, mais ils restent à la tête de ce qu'ils ont pu construire pendant leurs années de puissances et d'impunité, tandis que leurs victimes et plus encore celles qui ont eu le courage inouï de parler font face à toutes sortes de conséquences négatives et peuvent rarement rester dans ce qui était leur domaine professionnel d'avant qu'elles osent dénoncer ce qui s'y pratiquait. 

J'aimerais que ça change. Je ne vois (hélas) pas comment.

Concernant les sports tels que le cyclisme, la plus grande hypocrisie reste de mise, disons que le dopage chimique est peut-être un peu moindre, au profit d'un dopage mécanique de plus en plus performant, mais ceux qui feignent de croire que les affaires du tournant du siècle ont assaini la situation m'agacent. Quelques-uns ont payé les pots cassés et les méthodes ont évolué, mais rien n'a vraiment changé.