La leçon du Que je t'aime (l'une des)
05 mai 2019
Par sérendipité du net, je suis retombée ce soir sur un enregistrement du concert de l'an 2000 de Johnny au Champs de Mars.
Je ne me souviens pas d'avoir déjà vu les images, ou alors c'était il y a si longtemps que je l'ai oublié. Ça ne m'avait pas effleuré de rechercher une video du concert, avant de tomber dessus ce soir, là, par ricochets.
J'avais oublié que la chanteuse était si jeune et les paroles de la chanson si peu adaptées à cet état de fait. Il faut dire que nous avions des notes à tenir plutôt que des mots à articuler et ne l'avions pas vue avant (1).
J'avais oublié aussi la leçon du Que je t'aime. Mélodie simple, paroles d'une subtilité contestable, avec un refrain qui consiste à répéter six fois de suite Que je t'aime, et en fait le gars, il y mettait tellement d'énergie, de métier, et les tripes, même en répètes, que non seulement ça passait mais que l'on se sentait ému·e·s. Et ça c'est quelque chose de bon à ne pas oublier dans la vie, parfois ce qui est dit compte moins que la façon de l'incarner, et par dessus tout ce qui l'emporte c'est l'énergie que l'on y met et les personnes dont on s'entoure (2).
(1) Entre temps elle a grandi et participé à The Voice. (merci les moteurs de recherche)
(2) En l'occurrence sur ces concerts de Johnny, les arrangements d'Yvan Cassar parvenaient à donner une classe de plus. Je me souviens du travail.
PS : Et à part ça je persiste : il n'est pas impossible que l'ampleur du mouvement des Gilets Jaunes prenne une partie de son origine dans le fait que la disparition de Johnny ait fait perdre à bien des gens qui triment dur pour peu ou galèrent à trouver du taf ou à se faire payer décemment, leur tenir bon, leur consolation. Le fait que le mouvement perdure tient lui, clairement, de l'aveuglement du pouvoir ou d'une stratégie contestable à le feindre.