Hier lors de mon entraînement de course à pied, alors que je passais, Parc des Impressionnistes près d'un vieil arbre que je chéris, j'ai été croisée par une mésange bleue. Ça m'a fait chaud au cœur. Longtemps que je n'en avais pas vue.
Cela m'a refait pensé qu'en une quarantaine ou cinquantaine d'années, alors que je suis restée à vivre en Île de France, j'ai eu le temps de voir la composition des peuples d'oiseaux de nos parcs et jardins visiblement changer. Et encore, je ne suis pas une experte et je suppose que si j'étais davantage compétente je pourrais témoigner de bien plus de changements.
D'ailleurs les oiseaux ne sont pas les seuls concernés, il y a les papillons, si nombreux dans mon enfance et mon adolescence, dès qu'arrivaient les beaux jours, au point que nous n'y prêtions plus trop d'attention malgré des robes chatoyantes ; si rares à présent.
Concernant les oiseaux, le point remarquable est peut-être qu'ils restent globalement nombreux. Seulement ce ne sont plus tout à fait les mêmes.
Le plus impressionnant c'est la raréfaction des moineaux. Ils pullulaient. Ils sont encore présents mais si rares.
Les pigeons n'étaient pas très nombreux en grande banlieue, on voyait plutôt des colombes d'ailleurs. À Paris ils étaient majoritaires et le sont restés. Je ne saurais dire si leur nombre s'est accru.
Il y avait des mouettes et goélands dans les villes fluviales, Seine comme Oise, il y en a toujours. Peut-être un peu plus nombreuses.
Les pies étaient rares, on s'appelait quand on en voyait une, Hé, regarde, une pie ! Elles sont à présent nombreuses dans les parcs parisiens. Qu'est-ce qui a fait qu'à un moment donné leur nombre a augmenté ?
Les mésanges et les rouge-gorges étaient minoritaires par rapport aux piafs mais cependant suffisamment fréquents pour que les croiser ne soit pas un événement. Ça l'est hélas devenu.
Les merles en tout cas dans le Val d'Oise étaient une espèce répandue qui nous gratifiait à certaines saisons de jolis concerts. La présence d'un merle à présent se remarque. Sans être rares, ils ne sont plus si fréquents.
Il y avait des hirondelles, on observait leur vol aux saisons de migration, alors qu'elles se rassemblaient. J'en croise encore parfois, rarement groupées.
On voit beaucoup plus de passereaux gris ou marrons sombres, ceux-là en foules criardes, que je ne sais identifier. Je n'ai pas capté leur saisonnalité. Parfois sous leur nombre, un arbre semble être de lui-même animé.
Les corneilles et d'autres plus grands corbeaux n'étaient pas rares mais se cantonnaient aux champs et aux tableaux du célèbre Vincent. Les voilà en ville à présent, peu farouches et intelligents. Elles me donnent toujours l'impression qu'il suffirait de pas grand chose pour que nous puissions communiquer. Une des personnes que je suis sur Twitter en a recueilli une qui devait être blessée et s'efforce de lui rendre progressivement son autonomie. Je pense que dans mon enfance, en ville et même dans les zones densément habitées de banlieue ça n'aurait pas été possible, je veux dire non de le faire mais de trouver sur son chemin une corneille blessée, à moins d'aller crapahuter dans les parties encore en campagne.
Comme il y a davantage de zones humides, pour certaines artificielles (des étangs dans des parcs très étudiés), les canards, cygnes et autre oiseaux d'eau, y compris les hérons sont devenus fréquents. Un héron en pleine ville, c'est beau et ça surprend.
Voilà, ce sont des observations totalement empiriques, au ressenti de mes déplacements, et chasse-photos et d'écouter leur chants. J'ai cependant la conviction que : moins de passereaux plus (+) de pies et corbeaux correspond à une réalité.
PS : Un très beau blog si vous souhaitez identifier un oiseau rencontré.