La surprise de Jakob
23 septembre 2018
D'après un commentaire de blizzero96 "Jakob ingebrigtsen said in a Norwegian interview he started to wonder if there was another round left. Because none of the competitors tried to take his back until the finish line, then he saw them sprinting so he put his chest forward. That's why he was clueless when he won, and didn't celebrate because he didn't acknowledge he actually won."
Je suivais les championnats d'Europe sur mon ordinateur, c'était une façon de compenser l'effet "descente" des championnats du monde de football, que le Tour de France n'avait pas ou peu calmé.
Le suivi télé était de bonne qualité même si un peu trop masculin à mon goût et que je n'avais pas trouvé assez de possibilités de suivre en d'autres langues que la mienne. Ça me changeait les idées tout en m'apprenant quelques éléments qui pourraient être utiles pour le triathlon. Et puis voilà qu'arrivèrent ces trois frères, je me suis dit déjà T'imagine, t'es la mère et tes trois fils sont simultanément en finale de championnat d'Europe (1), et j'étais heureuse pour cette dame que je ne connaissais pas.
Et voilà que le jeune gars qui a gagné n'en revient pas. En fait il avait été si concentré et la course pour lui si facile que comme il court aussi sur de plus longues distances il croyait devoir encore continuer.
Ça ressemblait tant à ma façon de concevoir les choses lorsque j'étais enfant puis jeune adulte : tant s'entraîner et se préparer qu'on surclassait les épreuves, qu'elles n'étaient plus qu'un élément parmi Le Grand Entraînement général de la vie, que j'ai été touchée au point de faire quelques recherches et tomber sur la série Team Ingebrigsten. Hélas pas disponible pour l'instant en France en DVD ou sur l'une des chaînes accessibles, elle circule grâce à des passionnés (de sport j'imagine) qui traduisent de façon fort sympathique. Par moment c'est de la téléréalité. Mais avec de la pudeur, toujours du respect et ce qui est montré, à part quelques moments liés aux amours des uns et des autres - cela dit évoqués avec assez d'élégance, mais je préférerais en voir encore moins -, a toujours beaucoup de sens quant aux questions que l'on se pose lorsqu'on s'entraîne beaucoup, haut niveau ou non.
En attendant et, malgré quelques doutes nécessaires afin de se protéger de déconvenues ultérieures, le récit suivi de leurs efforts donne de la force et constitue un formidable antidote au sunday evening five o'clock blues.
(1) À ce moment-là j'ignorais qu'ils étaient sept siblings, dont deux qui avaient choisi de ne pas vivre pour et par le sport. Ce qui me semblait dénoter que les parents laissaient réellement le choix.